En effet, devant l’enlisement des forces américaines sur le terrain et après la révélation, par le Washington Post il y a quelques semaines, du rapport que le général McChrystal , nommé depuis trois mois, avait adressé à BO afin de réclamer le déploiement de nouvelles troupes, la Maison Blanche se voit obligée de redéfinir son engagement en Aghanistan. McChrystal a en effet placé l’administration Obama face à ses propres choix, expliquant que si les Etats-Unis voulaient mener à bien leur mission en Afghanistan, un changement de stratégie s’impose.
Là où l’effort américain se portait en priorité sur la traque d’Al Quaeda et des Talibans, le nouveau général entend mener une véritable guerre de contre-insurrection, plus ciblée sur les réalités du terrain, en engageant l’offensive contre les centres névralgiques talibans afin de mettre fin à leur expansion et d’anéantir l’influence des Talibans. Et c’est afin d’exécuter ce rencentrage stratégique que McChrystal a fait une demande qui a relancé toutes les polémiques : l’envoi de nouveaux renforts sur le terrain, estimés entre 48,000 et 60,000 hommes – en plus des 68,000 soldats déjà sur place.
NYT ce matinSi toute la classe politique est consciente du danger que représentent ces poches d’insurrection rampante contrôlée par les Talibans à travers le pays et des risques qu’entraineraît une déstabilisation accrue de cette région au moment même où le Pakistan doit faire face à une nouvelle vague d’attentats, de prises d’otage et de violence, l’annonce d’une possible nouvelle mobilisation de troupes n’est pas sans agiter les Républicains.
Et la stratégie du GOP sur ce sujet joue de subtilité et d’ambiguité afin de mettre la pression sur un Obama, en exigeant que ce dernier choisisse définitivement la stratégie qu’il veut suivre en Afghanistan et informe rapidement l’opinion publique de ses intentions et de leurs répercussions.
Ainsi défilent-ils les uns après les autres sur les plateaux télés, à l’image de McCain hier sur CNN, qui a rappelé que, tandis que les Etats-Unis déplorent chaque jour la perte de soldats sur le terrain, Barack Obama doit prendre une décision et s’y tenir : "Just over the last several days, just a week or so, we lost 10 more young brave Americans. The president has to be deliberate."
La prochaine allocution du président sur le dossier de l’Afghanistan est donc plus que jamais attendue tant du côté des militaires que du côté de ses opposants, sans oublier l’opinion publique publique américaine, qui reste très partagée et majoritairement opposée à l’envoi de nouveaux hommes sur les fronts agfhan ou irakien.
Mais comme se plaisent à le souligner la plupart des journalistes (retour à nos posts précédents), la pression du Nobel est venue s’ajouter sur les épaules d’un Obama qui n’en demandait pas tant. A l’impératif de succès auquel il est tenu en Afghanistan afin de réconcilier les Américains avec leur politique étrangère, vient s’ajouter l’impératif d’un engagement sans faille afin de prouver à la communauté internationale qu’il est à la hauteur des intentions que les Nobel lui ont prêtées…
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