Hé bien, non, raté, je ne vais pas vous parler de "lui". Mais parler d'une autre candidature de "fils de" (Vice-)Président qui a beaucoup intéressée les médias américains cette semaine : celle de Beau Biden, fils du Vice Président des Etats-Unis, Joe Biden. Avouez que cela tombe bien, non? :-)
À peine rentré d’Irak, ce fils aîné de Joe Biden - et qui n'est plus un gamin, il a 40 ans - a annoncé qu’il pensait fortement à se présenter aux prochaines sénatoriales dans le Delaware, ce qui l’amènerait, en cas de victoire à remplacer... son propre père au Sénat, qui avait démissionné de ses fonctions après sa nomination à la Maison Blanche.Si cette déclaration emballe tout le petit monde des médias ici, c’est d’une toute autre manière et sur un tout autre ton qu'en France: en effet, Beau Biden a gagné le respect –et même, l’admiration– de tous en faisant ses classes : études de droit qui l’ont amené jusqu’à l’élection pour le poste d’Attorney General du Delaware, (équivalent de ministre de la justice de l'Etat du Delaware) qu’il a remportée en 2006 ; et surtout engagement sur le front irakien en octobre 2008, que l’ensemble des Américains avait pu suivre au fur et à mesure des visites très médiatisées de son père.
Certes, les commentateurs politiques ne se sont pas privés de faire remarquer que le nom de Biden était un atout considérable pour Beau dans cette élection : d’abord, parce que le père jouit d’un très fort capital sympathie dans cet Etat qui est le point d’ancrage de la famille ; ensuite, parce que les financements pour la campagne affluent plus facilement (déjà "$853,000 in the bank"). Et, enfin, comme le souligne le WaPo, peu de candidats se voient offrir cinq minutes d’interview sur une chaîne nationale à heure de grande écoute pour venir raconter son année en Irak.Pourtant, si les Américains sont très friands des dynasties politiques et s’ils reconnaissent aisément qu’en politique, comme dans de nombreux autres milieux, les vocations se transmettent souvent de père en fils, ils mettent d'abord en avant le critère du mérite.
Et c’est le Vice Président qui l’explique encore le mieux : "It is no secret that I believe my son, Attorney General Beau Biden, would make a great United States Senator (…). But Beau has made it clear from the moment he entered public life that any office he sought he would earn on his own. If he chooses to run for the Senate in the future, he will have to run and win on his own. He wouldn't have it any other way."
Traduction: "Ce n'est un secret pour personne que je suis sûr que mon fils Beau, Attorney General ferait un excellent Sénateur des Etats-Unis (...). Mais Beau a toujours dit, à partir du moment où il a choisi la vie publique, que tous les postes qu'il ambitionnerait, il devra concourir et les gagner lui-même. Il serait hors de question qu'il en soit autrement"...
Les commentaires récents