Revoilà Bill!
Hier (mardi 10), c'était la visite au Sénat d’un autre Président américain que toute la presse attendait : celle de Bill Clinton, venu parler de la réforme de la santé.
Invité à un déjeuner privé par les Démocrates, l’ancien Président est venu encourager les Sénateurs à se rassembler et à voter sans perdre de temps, expliquant que l’important était de travailler sur une réforme suffisamment approfondie pour améliorer significativement le système d’assurance maladie, sans pour autant chercher la loi parfaite.
Dans un argumentaire parfait, à contre-pied de sa stratégie de non-compromis qu’il avait suivie lorsqu’il s’était essayé à réformer le système de santé lors de son premier mandat - et qui les avait conduit Hillary et lui dans le mur - l’ancien président des Etats-Unis a mis en garde les Démocrates contre l’inaction et la perte de temps, rappelant les raisons de son propre échec : "The worst thing to do is nothing", le pire serait de ne rien faire.
Mais surtout, retournant l’argument financier dont abusent les Républicains, il a affirmé, au contraire, que la reforme de la santé était un impératif économique, non seulement parce que les dysfonctionnements actuels (être à un stade grave ou avancé de la maladie, pour se faire soigner) mais aussi parce que, en temps de croissance limitée, les dépenses de santé se faisaient de plus en plus ressentir dans les familles au budget déjà sévèremment entamé par l’augmentation des depenses ménageres (nourriture, essence, etc…).
"But the main thing, since we’re focused on the economy, is that we are spending 16.5 % of our income on health care. The next most expensive country is Switzerland at 11.5. The next most expensive is Canada at 10.5. All of our competitors are between 9 and 10 percent. That means every year, it’s like we write a check to all of our economic competitors for $800 or $900 million. And they cover everybody — we only cover 84 percent, and we don’t get better outcomes"
Mais comme le faisait tres justement remarquer le journaliste politique de MSNBC, Lawrence O’Donnell si l’influence de Bill Clinton sur le dossier de la santé est discutable, l’operation publique, elle, est un veritable succès.
En effet, il s’agissait davantage de faire l’actualité (pour ne pas laisser le terrain a Sarah Palin ou à un autre Républicain), de susciter l’intérêt du public et d’ajouter une nouvelle figure de soutien dans les rangs des partisans de la réforme et de la ‘public option’.
Et parce que loin de se plier aux habitudes compassées de ses déjeuners hebdomadaires, il a su porter son discours au-delà des murs du Sénat, Bill Clinton a signé un retour remarqué.
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