J’ai scrupule à raconter une soirée entre Buckingham et le
10 Downing Street quand il y a eu
un mort dans les rues de Londres. Nous n’en avons rien su hier soir et
visiblement nous en savons toujours assez peu alors que j’arrive à Paris cet
après midi.
Sur l’aspect le plus important, le résultat du sommet, c’est
aujourd’hui que se jouaient tous les bras de fer, mais vous saurez tout dans
quelques heures par vos journaux habituels.
Je suis repartie avec simplement quelques images en tête que
je veux partager avec vous.
Londres, Regent Street, Piccadilly, Trafalgar Square,
Carnaby Street - qui n’est plus ce
qu’elle était (ah les premiers T shirts au milieu des années 60 achetés par mon
père dans les bazars de Carnaby Street comme autant de pépites pour des ados de
l’ère Beatles), tout était à l’heure du sommet et les piétons regardaient
intrigués passer motards et voitures officielles, tout déçus de ne voir que des
inconnus alors qu’ils guettaient les vedettes du jour.
Buckingham Palace. La Reine et le Prince Philip serre les
mains de leurs invités. Personne ne fait la révérence, en tous cas, je n’en ai
vu aucune. Tout fout le camp, les révérences, les stock options, décidément ce
monde n’est plus ce qu’il était !
Evidemment, tous les regards se portent vers le
couple vedette, Barack et Michelle. Certains me reprocheront une absence
d’impartialité, mais comment ne pas dire qu’ils étaient beaux, sympathiques,
naturels ? Ils saluaient tout le monde, venaient directement à vous comme
s’ils vous connaissaient, écoutaient leurs interlocuteurs comme si ce qu’ils
disaient les intéressaient au plus haut point… Lui, détendu comme on le voit à
la télé, large sourire, poignée de
main généreuse. Elle, plus jolie qu’à l’écran, très grande, visage expressif,
l’air chaleureux.
Je me présente, on échange quelques mots, le temps de leur
dire que je suis journaliste, que je rêve de faire une interview de Madame. Je
salue aussi Hillary qui passe par là et a le bon goût de faire semblant de se
souvenir du 7/7 que nous fîmes lorsqu’elle était First Lady.
Suivra le dîner donné par Sarah Brown, la femme exquise du
Premier ministre britannique.
Vous en connaissez le menu, Robert vous l’a donné. C’était
plutôt bon (moi, j’aime l’agneau à la menthe…Vous allez me pendre haut et court,
Robert ?), même si le dessert, était typiquement british m’a-t-on dit, ce
qui, en français courant, signifie un peu étouffant…
On retrouve les mêmes, plus quelques invitées de Sarah Brown
et on nous répartit en 4 tables de 8. Non, je n’étais pas à celle de Michelle
O, mais à celle de Maggie Darling, une femme directe et sans chichis, épouse du
Chancelier de l’Echiquier Britannique, une ancienne journaliste ayant stoppé sa
carrière pour cause de conflit d’intérêt avec celle de son époux, Alistair
Darling. Tiens, tiens…
Non Yul, je n’ai pas remis à Michelle de snow globe pour la
petite Sasha, cela ne serait pas venu à point. Non, je n’ai pas beaucoup parlé
avec JK Rowling, venu sans Harry Potter dont je n’ai jamais lu les aventures
même si certains de mes enfants s’en sont délectés. Non, je n’avais pas
beaucoup de sujets de conversation avec Madame Medvedev, à laquelle j’aurais
volontiers demandé des nouvelles de leur ami Poutine, mais pourquoi être
désagréable ? Mais j’ai échangé quelques mots avec Naomi Campbell,
somptueuse comme toujours dans une sorte de tutu en tulle noir impossible à
porter par toute autre, quelques autres à Madame Singh, femme du premier
ministre indien, ou encore, via une interprète, avec Madame Aso , femme du
Premier ministre japonais dont la fille veut faire Sciences Po, ou Madame
Erdogan, voile sur la tête, femme du Premier ministre turc.
Carla Bruni Sarkozy n’est pas venue, comme vous le savez.
Elle se réserve pour Strasbourg où elle rencontrera Michelle Obama avec plus de
lustre médiatique qu’elle ne l’eût fait hier avec les 20 et quelques autres
épouses !
Que vous dire d’autre ? Que tout cela ne change rien à
la crise et à sa gravité, sur laquelle nous reviendrons. A ce club des 20 de l’endiguer.
Nous n’étions hier que les pots de fleurs. Mais le temps d’une soirée, ce fut intéressant.
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