Le NYTimes publie aujourd'hui un très long papier, incroyablement bien informé (ah le charme des enquêtes fouillées de la presse américaine!) sur le processus de décison de BO sur l'Afghanistan. Je pense que seuls les lecteurs patients et anglophones s'y reporteront, mais il est passionnant:
NYTimes sur la décision d'Obama
Je ne saurais vous le résumer tant les épisodes furent nombreux depuis quelques mois et le nombre d'heures consacrées à ce dossier (jusqu'à 13 h d'affilée dans les derniers jours) par BO, Clinton, Gates, Biden, et les généraux, impressionnantes.
Ce qu'on peut dire c'est que la décision d'Obama (30.000 hommes sur place très vite, retrait dans 18 mois, et lutte pour sécuriser les villes contre la guérilla urbaine) fut mûrement réfléchie et débattue. Tous les points de vue furent écoutés - dont bien entendu ceux de Joe Biden pratiquement le seul à réclamer une intervention beaucoup plus légère et concentrée sur la seule Al Qaida - par un BO souvent silencieux, quelquefois en colère contre les fuites, et qui plusieurs fois renvoya la copie à ses conseillers en demandant de plus amples informations sur des points précis.
C'est très intéressant à comprendre aussi comment fonctionne le processus de décision de ce jeune Président, pétri d'histoire, qui visiblement avait en tête les deux écueils qu'il voulait éviter: Bush et l'Irak, et Johnson et le Vietnam.
Nul ne sait si la décision finale - apparemment prise au lendemain de Thanksgiving avec beaucoup de sérénité par le Potus - se révèlera judicieuse, mais il est rassurant de savoir qu'il y mit tant de soin et d'heures et laissa la parole libre autour de lui pour se faire une opinon.
Les premiers mots d'Obama furent : "I don't make this decision lightly". On le croit. A ceux qui le critiquent, on peut répondre qu'on saura plus tard s'il eut raison, mais qu'il n'est en tous cas ni indécis, ni léger, ni agité: juste sage quand il s'agit de la vie et de la mort de ses concitoyens.
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