Cela fait des jours et des jours qu'on nous bassine ici avec les "crashers" du dîner d'Etat que les Obama ont donné en l'honneur du Premier ministre Indien, Mr Singh et de sa femme il y a deux semaines.
D'abord, une définition : "to crash a party", est une formule familière, presque argotique qu'on peut traduire par "taper l'incruste", squatter. Et c'est par l'adjectif de "crashers" que la presse depuis 15 jours désigne le couple Salahi.
Vous avez dû entendre parler - même en France - de l'histoire de ce couple faussement glamour, elle blonde platine façon Paris Hilton en robe-sari rouge, et lui, en smoking, qui ont en effet "tapé l'incruste" sans avoir été invités, au dîner d'Etat et se sont fait prendre en photo avec les Obama ou les Biden. Gros scandale in the USA.
Parce que c'est d'abord une faute grave de la sécurité et/ou du protocole d'avoir laissé des inconnus s'approcher aussi près du Président des Etats-Unis. Ensuite parce que la personnalité tapageuse du couple qui n'en était pas à son coup d'essai et qui est connu pour s'introduire partout, a fait les choux gras de la presse, même dite sérieuse. Enfin, parce que la responsable du protocole, Désirée Rogers, une des femmes les plus élégantes et "très hype" de la Maison Blanche, n'a pas eu l'autorisation de témoigner à une audition qui eut lieu à la Chambre des Représentants sur le sujet, et que seuls les Secret Service écopèrent du blâme qui, apparemment aurait dû être partagé.
Toujours est-il qu'on nous rebat les oreilles avec Tareq et Michaele Salahi et les questions encore sans réponse sur la façon dont ils ont réussi à passer les barrages et à s'infiltrer parmi les vrais invités du dîner.
Hé bien le Washington Post ce matin révélait que 91 personnes au moins, depuis près de 30 ans ont réussi à entrer en douce à la Maison Blanche dans le périmètre sécurisé. 91 brèches dans le Service de Sécurité qui ont permis à des inconnus qui auraient pu avoir des intentions mauvaises, de s'approcher de Carter, Reagan, Bush and Bush, et Clinton. Et de détailler: une famille en minivan, un homme se faisant passer pour un livreur, des déséquilibrés, une femme qui prétendait avoir des relations très privées avec Bill Clinton, etc...
Tout cela pourrait faire sourire, si les Etats-Unis n'étaient pas la démocratie qui détient le record du monde de Présidents assassinés. Et l'image en boucle des Salahi, passant et repassant l'entrée de la White House en grande tenue devant les caméras, n'a pas fini de faire des remous chez tous les Jack Bauer de Washington qui en ont des frissons rétrospectifs.
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