Je vais être hors sujet, en attente d'Obama ce soir, mais l'actualité me le suggère. J'ai regardé hier soir en DVD un film que je n'avais jamais vu, "La Chute", sur les derniers jours d'Hitler dans son bunker. Excellent film allemand avec un Bruno Ganz époustouflant.
Comment font-ils ces allemands qui savent revisiter sans peur leur passé?J'y pensais l'autre jour quand Angela Merkel, saluant le 9 novembre le 20ème anniversaire de la chute du Mur de Berlin, a tenu à dire que ce même jour était aussi le 51ème anniversaire de la tragique Nuit de Cristal de 1938, prélude à tant de massacres... Courageux.
Pour en revenir à "La Chute", quelle bande de malades, jusqu'au dernier jour, avec ce couple maléfique de Goebbels et sa femme Martha qui assassine ses six enfants "plutôt que les laisser vivre dans un monde sans national-socialisme", comme elle dit, extatique!
Et cela rejoint le procès - qui s'est ouvert hier - de John Demjanjuk, l'ukrainien cruel ex-gardien de camp à Sobibor, accusé par la justice allemande, du meurtre de 27.900 juifs sur les 250.000 morts suppliciés dans ce camp d'extermination. Faut-il traduire en justice un homme de 89 ans, malade, et petit rouage de cette machine de mort dont beaucoup de responsables plus importants ont échappé à la mort, à la prison et ont coulé ou coulent encore des jours paisibles en Amérique du Sud? C'est une des questions que pose Serge Klarsfeld. Je ne suis pas en accord avec lui. Je pense que la personne de Demjanjuk n'a aucune importance. Mais c'est, en Allemagne qui a le courage de le faire, le procès du meurtre industriel, comme eut lieu au Cambodge celui de Doutch. Peu importe le rang de celui qui a commis les crimes, l'important est de juger - sans doute pour la dernière fois du vivant des rares témoins - ce qui demeure comme l'impensable du siècle passé.
Bonsoir Anne, bonsoir à tous
Anne, vous allez encore dire que je me couche tard, c’est bien vous prenez soin de ma santé, mais les commentaires fusent aujourd’hui et c’est formidable…
Pour en revenir à la votation anti minarets, je suis tout à fait d’accord avec vous, j’écrivais dès le jour même du résultat que je ne me faisais guère d’illusions, le résultat aurait été le même en France, et peut être au delà des 57 % helvétiques.
En ce qui concerne la décision de construire des mosquées, maire, urbanisme eh bien les deux. Une demande de permis de construire doit être déposée et instruite par les services d’urbanisme de la mairie, le projet doit être conforme au plan local d’urbanisme.
Le minaret n’est pas un élément nécessaire dans une mosquée, c’est au demandeur de décider, ensuite il faudra bien sûr que le projet architectural soit adapté au lieu où il sera construit. Des mosquées sont en cours de réalisation à Strasbourg et Marseille notamment et les choses ont l’air de se passer assez bien.
Il vaut tout de même mieux un lieu de prières visible que l’Islam des caves qui permet toutes les dérives et les prêches fondamentalistes.
Il ne faut pas non plus calquer la situation suisse sur la France, les musulmans sont peu nombreux en Suisse et l’identité non pas nationale pour le coup, sujet à la mode, mais cantonale là-bas, tout y est très cloisonné.
@ Charlotte
Je sais bien malheureusement que ces réactions ne sont pas laissées aux seuls partis d’extrême droite, d’ailleurs l’initiative de la votation suisse provenait d’un parti assez modéré.
@ Françoise
La laïcité à la française ne signifie pas non plus « de la religion faisons table rase », elle permet à toutes les religions de pouvoir s’exercer en des lieux adaptés, l’Islam est la deuxième religion de France c’est un fait objectif, il faut savoir en tirer les conséquences. Après tout le plus haut minaret de France est celui de la Mosquée de Paris construite dans les années 20…
En ce qui concerne Noël, libre à chacun de le fêter ou pas, de manière religieuse ou laïque, et à Nice un immense chandelier est installé chaque année place Masséna en plein centre ville pour célébrer Hanouka à deux pas du sapin de Noël traditionnel et ses lumières sont allumées chaque soir des huit jours.
Maintenant pour en revenir à notre sujet, j’ai hâte de découvrir tout à l’heure le discours d’Obama !
Juste deux mots très réducteurs, oui l’Allemagne regarde en face son passé, nous l’avons déjà dit mais il faut le redire et en prendre exemple. Par contre l’Ostalgie qui semble atteindre certains, la nostalgie de la RDA même si le phénomène est limité est assez déconcertante.
Certes avec le temps, seuls les bons souvenirs demeurent pour certains qui sans doute n’ont pas eu à subir les interrogatoires de la Stasi ou qui sont trop jeunes et qui ne voient que le côté kitsch des Traban…
Sur ce bonne nuit à tous…
Rédigé par : Michèle Doige | 02 décembre 2009 à 00:24
http://twitter.com/BreakingNews
U.S. Secret Service investigating suspicious package near White House; nearby streets closed - Reuters
Vous restez chez vous SVP... !!!
Rédigé par : Charlotte Goulmy | 01 décembre 2009 à 18:46
Dans les camps, disait mon père, qui y a passé 5 ans, il y avait autant de braves gens que de salauds.
Il n'avait gardé aucun ressentiment contre les allemands, et aimait toujours parler la langue allemande dès qu'il le pouvait (il avait eu tout le temps de l'apprendre, de camp en camp et lors de chacune de ses évasions qui l'ont amené près de Sobibor, au sinistre camp de Rawa Ruska..), je ne sais ce qu'il aurait pensé de ce procés, il aurait peut être été soulagé, apaisé de cette approche publique de l'horreur subie, lui qui souffrait de terribles cauchemars bien des annèes après.
Ce qui l'avait marqué à jamais, ce n'était pas l'engagement des Allemands, qu'il pensait impossible à éviter pour beaucoup de "braves pères de famille" qui étaient gardiens dans les camps, mais la trahison de certains français. Lors de sa dernière évasion, il était arrivé en Alsace, après avoir traversé le Rhin à la nage, et la milice française l'avait dénoncé.
Ses cauchemars portaient souvent sur le regard du garçon de café qui essayait de le prévenir, et qu'il n'avait pas compris..
La justice doit garder ce caractère individuel, et ne souffrir aucune compromission, aucun amalgame. Si nous sommes certains des faits et gestes cruels de Demjanjuk, il doit être condamné, même si cette condamnation est aussitôt suivie d'une semi libération liée à son état de santé.
Mais s'il y a le moindre doute, il faut s'abstenir de juger, ainsi que l'a fait la justice Israëlienne.
Rédigé par : Sélène | 01 décembre 2009 à 18:38
Oui, Yul, je le savais. Mais aujourd'hui, plus de doutes. D'ailleurs sa défense ne plaide pas l'erreur d'identité, mais sa participation "obligée" à la Shoah...
Rédigé par : Anne Sinclair | 01 décembre 2009 à 17:43
Saviez vous que Demjanjuk avait été condamné à mort en 1988 en Israël pour avoir été gardien au camp de Treblinka sous le sobriquet d'Ivan le Terrible. Mais il a ensuite été acquitté en raison de doutes sur son identité
Rédigé par : Yul | 01 décembre 2009 à 17:36
Exact Jog. J'ai même commenté la trilogie, les procès de Barbie, Touvier et le plus intéressant et celui que je tenais le plus à faire, celui de Maurice Papon...
Rédigé par : Anne Sinclair | 01 décembre 2009 à 17:21
C'est ce que disent les victimes, ils veulent le jugement, pas forcément la prison... Le plus important est dans le jugement, et vous avez raison fait en Allemagne....Avec tout ce qu'il pourra comporter de tentatives d'échappements de l'accusé...On en est déjà à la civière...Mais il n'y échappera pas et c’est là la vraie valeur de ce procès.
Il n'y est pas question de vengeance des victimes mais de la reconnaissance par la société de ce qu'ils ont subi d'horreurs.
J’ai pensé à vous d’ailleurs avec ce procès qui me ramena à un autre que vous avez longuement commenté sur Histoire si je me souviens bien !
Rédigé par : Account Deleted | 01 décembre 2009 à 17:19