C'est la face la plus conservatrice et la moins plaisante de l'Amérique: les anti avortements sont en train de reprendre des couleurs avec le débat sur le Health Care. On y reviendra. Et Sarah Palin est en train de devenir leur égérie.
Tout au long de la tournée américaine organisée pour la promo de son bouquin, elle trimballe son jeune enfant handicapé de 19 mois, Trig, atteint de trisomie. Elle avait su, à temps avant sa naissance qu'il serait handicapé, et avait refusé d'avorter. Et insensiblement, du rôle de mère qui refuse l'interruption de grossesse pour elle-même, elle est en train de devenir porte-drapeau des pro-life.
Que dis-je, elle le trimballe? Elle l'exhibe! On avait déjà vu qu'elle n'hésitait pas à se servir de la grossesse de sa fille pendant la campagne, elle promène désormais le petit bébé, volontairement devant le regard des curieux qui viennent le voir lui, autant que l'écouter, elle.
Sarah et Trig descendant du bus; Sarah, Trig dans les bras, signant des autographes... Après tout, qu'elle ait voulu garder l'enfant relève de son histoire et de celle de sa famille, même si cela pèse sur le destin du petit garçon. Mais nous n'aurions pas à en parler si elle ne s'en servait pas! Or là, encore une fois, son comportement est obscène. C'est le mot qui me vient sous le clavier à chaque fois que je dois parler de cette ex-gouverneur qui, de plus en plus, fait figure d'icône de l'Amérique la plus réactionnaire.
Céline, vous êtes la meilleure nouvelle de ce dimanche!!! On est bien contents de vous retrouver, vous nous avez manqué. Espérons que Bordeaux soit votre havre de paix, et que vous repartiez d'un bon pied. Laissez vous cocooner. Et bonne lecture, vous avez du taf! Et plein de provoc' de la part de Charlotte qui se morfondait ;-))
Rédigé par : Anne Sinclair | 06 décembre 2009 à 20:48
Ouh la la...que de lecture j'ai !!!!! 2 mois sans vous et je suis larguée même si j'ai suivi l'actualité from USA, celle du Potus en premier lieu, et si, en parcourant rapidement ce cher blog ce soir, je découvre quelques nouvelles têtes parmi tant d'anciennes.
Ah !!! Vous m'avez sacrément manqué, tous !!! Vraiment !
Je vis à Bordeaux désormais. Exit le froid parisien et retour aux sources. Pour l'instant, je suis chez mon petit papa (presque Noël et sans Tino, SVP !) en attendant de trouver un appart et un boulot dans le coin.
Voilà les grandes lignes. Je vais bien...disons bien mieux. Divine est toute heureuse de pouvoir aller gambader dehors à sa guise ! Ca la change forcément beaucoup...
Je reviendrai ultérieurement poster quelques commentaires. Pour l'heure, je vais lire. Vous n'avez pas eu pitié de moi, sacrés bavards que vous êtes (surtout mon PPP, comme toujours ! ☺☺☺♥).
Rédigé par : celineelias from Bordeaux | 05 décembre 2009 à 23:30
Jingle Bell, I'm dreaming of a White Christmas, bref les standards de Noel depuis plus de 60 ans... Comme si on diffusait Tino Rossi aux Galeries Lafayette dans petit papa Noel!
Pour une fois qu'ils ont une tradition qui tient la route! J'adore ces chansons! Et franchement votre comparaison avec Tino Rossi!!!☺
Rédigé par : Charlotte Goulmy | 05 décembre 2009 à 22:07
Il neige depuis ce matin 5 décembre sur Washington. J'adore cela! Même si le neige est un peu mouillée et tient mieux sur la pelouse que sur le trottoir, ça vous a un petit côté Christmassy enchanteur.
La météo est si précise ici (car les vents viennent de l'Ouest où tout un territoire équipé de capteurs relaient la progression des nuages) que tout le monde savait que malgré la douce température d'hier, il neigerait aujourd'hui...
Quant aux magasins, ils diffusent tous un fonds sonore ringard au possible (même s'ils touchent ma nostalgie de l'enfance - c'est d'ailleurs fait pour cela, ce doit ietre bon pour le shopping): Jingle Bell, I'm dreaming of a White Christmas, bref les standards de Noel depuis plus de 60 ans... Comme si on diffusait Tino Rossi aux Galeries Lafayette dans petit papa Noel! Ah le poids des traditions dans ce pays...
Rédigé par : Anne Sinclair | 05 décembre 2009 à 19:59
Et en plus elle se croit être une STAR la Palin:
http://wcco.com/politics/palin.media.guidelines.2.1348678.html
Rédigé par : Yul | 05 décembre 2009 à 19:49
Jog, Michèle et les amoureux de Tosca, comme moi: ok pour Callas sans aucun doute et Di Stephano en Cavaradossi. Mais qui fut le meilleur Scarpia? Sherill Mines, sans doute? Tito Gobbi avec Callas? Ruggero Raimondi que j'ai vu sur scène en un magnifique Scarpia?
Rédigé par : Anne Sinclair | 05 décembre 2009 à 19:26
Merci Dame Sinclair...
Michèle de tous, bien que j'aime Carreras et sa version de Tosca avec Caballé, il reste que Di Stephano est Caravadossi comme Callas est Tosca...
Après eux ceux qui passeront ne les égaleront jamais en sincérité, flamme, et tendresse.
Ils osnt vivants!
1953 Sabata la Scala!
Putaing d'année! Suivra Médée le 7 décembre, là aussi Maria est Medée, nulle autre ne l'égalera sous la direction de Bernstein!
Mon regret n'avoir pas été là!
J'aurais jeté sans hésitation des oeillets rouges sur la scéne de la Scala!
Au diable les guerres milanaises.
Rédigé par : Account Deleted | 05 décembre 2009 à 18:49
Oui.... très drôle....
Ce qui m'a fait pouffer de rire c'est l'idée qu'un jour, le nain s'est réveillé en se disant.... Merde, je viens de me faire doubler à droite.... Il n'avait vue jusque là que le grand-père gisant.... et... une autre pensée moins politiquement correcte....
Le petit doit certainement s'asseoir aux toilettes, avec tous ses tics et tocs il aurait autrement des tâches un peu partout.... J'avais jamais pensé à lui aux toilettes avant.... Comme quoi...
Rédigé par : Charlotte Goulmy | 05 décembre 2009 à 18:26
Charlotte, j'ai éclaté de rire à votre remarque sur le petit Trig...qui ne saura jamais qu'il est le fils de Sarah Palin! Vous avez vu en revanche que la petite fille de Le Pen , qui s'appelle Maréchal-Le Pen (on dirait une plaisanterie! Maréchal, nous voila...)revendique haut et fort sa filiation avec son grand-père? Elle raconte qq part qu'elle a même eu des amis communistes à la fac!!! Sur le ton de quelqu'un qui aurait déjà rencontré un Dahu...
Rédigé par : Anne Sinclair | 05 décembre 2009 à 18:15
Non, Maule, je ne suis pas arrivée encore au troisième temps de la valse... Je le connais bien pour l'avoir vu en oeuvre chez ceux de mes enfants qui ont vécu plus longtemps aux Etats-Unis. Les travers américains me mettent en colère, mais, sans doute parce que je vis sur la côte Est, ils ne me paraissent pas représenter l'Amérique dans son ensemble. Pas plus que les français d'extrême droite ne représentent pour moi la France... Oui, le pas de deux est une meilleure image: on oscille entre admiration et exaspération souvent ici
Rédigé par : Anne Sinclair | 05 décembre 2009 à 18:08
Une merveille, Jog, votre texte sur le Stradivarius!!!
Attila, on veut votre histoire personnelle avec Strad. attention, la barre lyrique (si j'ose dire) a été mise assez haut dans le récit de Jog...
Rédigé par : Anne Sinclair | 05 décembre 2009 à 18:02
@ Mimi-D&Charlotte:
avec plaisir... j'ai lu qqpart il y longtemps que Dame Kiri(et qui pleure, aussi!) appréciait bcp la soprano roumaine Ileana Cotrubas...
Rédigé par : Mélanie | 05 décembre 2009 à 17:28
Oui, Madame,
Sarah the Alaskan turkey is beyond obscene, she's sooo pathétique... Un cauchemar ambulant, mais le pire c'est qu'elle plaît à bcp d'Américain(e)s!!! Elle est TRES populaire, adulée même dans les Etats de la Bible belt... Restons-y:
Une bonne soeur et un prêtre partent marcher dans le désert; surpris par une tempête de sable, ils se réfugient dans un abri de fortune et décident d'y passer la nuit, en attendant que le mauvais temps se calme.
Comme c'était un abri moderne, y a un lit et un divan, avec un sac-de-couchage et 3 couvertures. Le curé, galant décide de laisser le lit et les couvertures à la soeur. Ils sont couchés depuis une heure lorsque la soeur se plaint:
- mon père, j'ai froid!
Le prêtre ouvre son sac, prend une couverture et en couvre la soeur, puis il se recouche dans le sac. une heure après:
- mon père j'ai TRES froid!"
l'homme sort une nouvelle fois de son sac et remet une couverture sur la soeur. Au bout d'une heure encore, rebelote!!!
le prêtre dit alors:
- ma soeur, nous sommes à plusieurs kms de toute civilisation, personne ne sait que nous sommes ici, je propose que nous nous comportions comme si nous étions mari et femme...
La bonne soeur toute contente:
- oh, oui mon père, excellente idée, je suis d'accord!
- Alors, tu bouges tes fesses et tu prends cette foutue couverture toi-même!!!☺;-)☺
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à propos de la healthcare...
Suite à une crise cardiaque, un homme subit une intervention à coeur ouvert.
Il se réveille après l'opération et se trouve soigné par des bonnes sœurs. Comme il retrouve ses esprits, une soeur lui demande comment il compte payer ses soins...
- avez-vous une assurance-maladie ?
Il répond d'une voix faible:
- ... pas d'assurance maladie...
- Avez-vous de l'argent à la banque ?
- Pas d'argent à la banque.
Elle poursuit:
- Avez-vous un membre de votre famille qui peut vous aider?
- Je n'ai qu'une soeur, vieille-fille qui est religieuse dans un couvent.
La soeur se fâche:
- Les religieuses ne sont pas vieilles-filles, elles sont mariées à Dieu...
Et le patient rétorque:
- ... Envoyez donc la facture à mon beau-frère!!!
☺☺☺
Rédigé par : Mélanie | 05 décembre 2009 à 17:23
Bonjour Anne, bonjour à tous
Une petite parenthèse opéra, c'est le week-end !
C'est l'anniversaire de José Carreras aujourd'hui, un sagittaire, donc quelqu'un de bien ♪♪♪♪
Donc un petit cadeau Anne, bon c'est aussi un peu pour moi, j'en conviens avec Mario et sa brune Floria... enregistré en plus à l'opéra de Nice. Que puis je demander de plus, je n'y étais pas dommage, je l'avais vu là-bas dans "la force du destin" souvenirs d'adolescence!!
http://www.youtube.com/watch?v=Wx3nd9c3spA
Rédigé par : Michèle Doige | 05 décembre 2009 à 16:45
Il a bien de la chance, ce petit Trig, il est le seul des enfants Palin qui ne se rendra pas compte qu'il est un enfant de .... Sarah Palin, oh la vie dure dure dure... ou enfant Besson, Sarko, Berlusconi. Geert Wilders n'a pas d'enfants.... c'est mieux ainsi
Rédigé par : Charlotte Goulmy | 05 décembre 2009 à 13:21
MOTUS et bouche cousue
Comme vous, c'est ainsi que je préférerais S. Palin. Son ascencion me déconcerte et ravive les sentiments ambivalents que j'éprouve pour les Etats-Unis.
Dans un commentaire précédent, j'évoquais la valse à 3 temps de ceux qui y séjournent longtemps. En êtes-vous arrivé au 3ème temps dans lequel les zones d'ombre de nos amis américains deviennent plus agaçantes ou n'est-on pas condamné à une sorte de pas de deux oscillant entre fascination et désapprobation?
Rq: si j'étais meilleur danseur ma métaphore serait plus percutante.
Cordialement
Rédigé par : Mau!e | 05 décembre 2009 à 11:39
@Yul
Le monde diplo en parle du climate gate:
"Puis, le spectaculaire piratage du serveur du prestigieux centre de recherche sur le climat de l'université britannique d'East Anglia, avec la mise à disposition du public d'une sélection de courriels qui prétendaient montrer que les scientifiques manipulaient les données. Tout cela aura fait long feu : quelles que soient les tentatives de désinformation des climato-sceptiques, il est indéniable aujourd'hui que les activités humaines contribuent pour une part non négligeable à l'augmentation de CO2 dans l'atmosphère, et de ce fait, entraînent un réchauffement global de la planète."
http://blog.mondediplo.net/2009-12-04-Changements-climatiques-le-grand-tournant
Rédigé par : Account Deleted | 05 décembre 2009 à 08:59
Bonjour Anne Toutes et Tous,
Je ne pouvais manquer l'appel du Stradivarius, alors je vous conte ici l'histoire du plus célébre et vénéré d'entre eux...
Sans doute le plus absolu....Copié mais jamais égalé!
Pour Palin, je pensais après thanksgiving qu'il ne restait plus de dindes aux USA...il semble que non, alors ouvrons la chasse!
Bon samedi à vous Toutes et Tous.
Rédigé par : Account Deleted | 05 décembre 2009 à 08:32
Il faut bien plus que du vernis, du bois d’ipicéa et d’érable pour créer un stradivarius, bien plus !
Cette année là ne vous rappellera, sans doute, que bien peu de chose !
23 février1716
La professionnalisation de la lutte contre le feu par une ordonnance royale réglementant l’entretien des pompes à eau à Paris et nommant un Directeur des pompes, chargé de l’organisation des secours en cas d’incendie. Jusqu’alors le soin de la lutte contre le feu était assuré par la population elle-même
2 mai 1716
Financier écossais, John Law fonde sa banque privée à Paris. Il gagne la confiance de chacun et commence à émettre des billets hypothéqués. Elle deviendra banque d’État en 1718, prendra le nom de Banque royale, puis obtiendra le monopole de distribution monétaire française. Tous chercheront alors à obtenir des actions, mais le système de Law connaîtra une banqueroute conséquente et effroyable. Sans doute l’ancêtre d’Eurotunnel ou de Disney Paris.
Ou encore si la piraterie vous fascine Edward Teach ou Thatch ou Drummond, futur Blackbeard , pirate cruel anglois fait ses premiers raids de terreur dans la mer des Caraïbes à bord de son Queen Anne’s Revenge, superbe frégate armée de quarante canons .
Ou encore Louis XV avait 6 ans, déjà roi, la Duchesse de Ventadour sa nounou, lui refilait un Iroquois et un fils de savetier comme compagnons de jeux. Ah que la noblesse est belle au contact du fils du peuple et du bon sauvage. Tout ceci pendant que le régent lutinait la gueuse courtisane. Il m’est venu aux oreilles que son côté jean sans terre lui accrochait aux basques et faisait de lui un brouteur impénitent.
Bref il ne s’est guère passé d’événements durant cette année là,
Si ce n’était quelque part, en Italie la naissance d’un Roi.
A la manière de l’Oncle Paul, les vieux, qui lurent Spirou ou Tintin durant leur jeunesse, je ne sais plus très bien, se souviendront. Je m’en vais vous conter l’histoire de la naissance étonnante d’un Roi sans voix entendue des simples mortels.
L’atelier sentait la gomme arabique et l’alcool, la colle à bois et les essences d’épicéa et d’érable. Parmi tous ses outils : des rabots de petites tailles minuscules, des canifs, des bédanes à filet, des limes à frettes, des trusquins à filet , des ciseaux à bois au formes incurvées, des lousses lisses ou spiralées , sur une feuille de papier jauni ,des arcs de cercles et des courbes surlignaient une formule griffonnée cachant un mystère antique .
Sur des étagères de chêne mouluré, des flacons étiquetés parlaient de laque, gomme-gutte, mastic en larmes, sang dragon, copal, gomme élémi. Des flacons, d’huile, d’essences végétales et d’alcool.
Le vieillard chenu, encore dans la force de l’âge titillait allégrement sa soixante douzième année d’existence prospère et reconnue à travers toute l’Europe. Le sort allait lui en laisser vingt trois de plus. En vieux catholique cremonais il respectait les heures sonnées par les cloches du Duomo. Il était l’heure de quitter son atelier et d’aller déjeuner. Pourtant comme à chaque fois où se matérialisait devant lui sa nouvelle œuvre, il envisageait de ne point céder à l’appel de son estomac et de sa seconde femme qui le hélait du haut des escaliers. Il regarda un instant distrait par les cris se son épouse les planches de bois entassées dans le fond de son atelier, bien au sec, depuis bientôt près de trente années.
Il se passa, avec nonchalance, la main sur sa barbe pour la lisser.
Appuyé sur ses genoux, il tenait de sa main gauche la volute taillée dans l’érable, de l’appareil. Depuis bientôt trois mois ils avaient travaillé, ses deux fils Francesco, Omobono et lui à l’élaboration de cette ultime merveille. Après les multiples vernissages au tampon, l’œuvre était demeurée pendue à son esse durant près de quinze jours, immobile.
Il lui restait quelques opérations secrètes et quasi mystiques à procéder pour insuffler à l’ouvrage cette magie éternelle.
Déjà en le caressant il percevait les douces vibrations des fibres du bois travaillé pour le construire. La naissance était proche, il savait cet instant tragique. Jamais il n’avait fabriqué une telle œuvre. La table d’épicéa aux filets de poirier teint en noir et de peuplier s’ouvrait de deux ouies opposées. Son galbe féminin supportait la rectitude sombre de la touche. Le tapotement furtif du bout de son doigt indiquait par le son rendu la finesse de son épaisseur. Il le savait fragile d’apparence, mais rompu à supporter l’impressionnantes gestuelle de son utilisateur.
Oui, il aller lui falloir une fois encore subir le doute, le temps que l’œuvre prit vie !
Il posa leur travail bien à plat sur son établi et se leva. La lourde robe d’intérieur en étoffe brodée semblait pesante, lourde. Pourtant en cette matinée de début décembre de cette année de grâce 1716, elle le protégeait du froid régnant dans son atelier. Son travail immobile, assis devant sa table, lui faisait ressentir plus qu’il y avait des années, le souffle glacial du vent se faufilant sous les portes.
Il avait déjeuné rapidement et avant que le Duomo n’annonça l’heure suivante il était venu reprendre son travail. Ces grands jours où naissent enfin ses ouvrages, il ne supportait guère les jacasseries de son entourage, et dieu sait qu’après le bénédicité les conversations en tout genre allaient bon train.
Dans un morceau de pin d’épicéa aux fibres serrées, il tailla une tige ronde longue de quelques centimètres, sorte de tourillon. Pour en éliminer toutes les échardes, il racla sa surface à l’aide d’un canif à la lame effilée et fine. Il tira d’un tiroir une serie de sachet où dans chacun d’eux, enroulée sur elle-même une corde en boyau de chat attendait. Il fixa le cordier sous la base de la table de l’instrument à l’aide du bouton. Sur celui-ci il fixa les cordes de la plus fine à la plus grosse filée, munie de son trait métallique, allant de droite à gauche. Il passa leur extrémité dans le chat des chevilles traversant le cheviller.et lentement, avec art, les tendît jusqu’à rendre immobile le chevalet posé entre les deux ouïe : une pièce d’érable plane en forme de pont, ajourée de deux esses.
A l’aide d’une pince longue il saisit le petit morceau de bois qu’il présenta à la lumière de l’ouïe droite et vint caler sous le pied droit du chevalet ce petit renfort sans qui, il n’y aurait pas de violon, Après maints réglages le violon naquit. Il était né de son âme !
Il l’accorda, l’oreille d’Antonio était musicalement absolue. Du la au ré puis à mi et enfin à sol les cordes sonnèrent sous les pincements de ses doigts. Il prit un archet et commença à jouer une sonate de Monteverdi, son pays.
Que s’était-il donc passé pour qu’Antonio ne céda jamais son œuvre ? Il la garda jusqu’à sa mort auprès de lui pendant les vingt trois années que le destin lui forgea. Puis ce fut au tour de son fils. Après ce fut Luigi Tarisio qui en eut la garde et le conserva devers lui jusqu’à sa mort. On retrouva Tarisio mort enserrant le 1716 dans ses bras.
Il en fut de même pour Jean Baptiste Vuillaume. Celui-ci le copia, l’utilisa comme prototype pour élaborer ses propres violons, mais le conserva jalousement.
C’est son gendre Delphin Allard qui le surnomma le Messie, ce Roi que l’on attend toujours, et qui ne paraît jamais. Dans un moment d’exaltation il alla même jusqu’à dire qu’il en avait la voix.
En 1716 naissait à Crémone, des mains merveilleuses d’Antonio Giacomo Stradivari, élève de Niccolo Amati, un roi !
Un roi à la voix inconnue du commun des mortels !
Je le regarde songeur derrière sa vitrine au Ashmolean Museum, à l’Université d’Oxford,. Comme je voudrais le prendre dans mes mains et le poser sur mon épaule. De détachés en liés, d’un peu de vibrato, aller de trémolo en sul ponticello ou bien en sul tasto pour assombrir les notes.
- T’as vu c’est un strad ce violon !
L’angloise aux dents en avant glousse connement devant sa copine, ricanant presque derrière sa rousseur maladive de chicon du nord.
- Non mademoiselle, ce fiddle n’est pas un strad mais un Stradivarius, qui plus est un Roi !
A mon regard furibard la rouquine tourna les talons, et je reprenais mon rêve impossible de l’étreindre.
Avez vous remarquez comme en anglois, violon, ressemble dans sa prononciation à fidèle?
Le très ancien rebec, venu de chez les Maures, avait perdu ses formes primitives pour s’accaparer celles plus élaborées du violon.
Combien d’années Amati avait-il dû spéculer, écouter, méditer pour découvrir et créer ce si merveilleux instrument ?
Je suis toujours ému par ce travail ancestral, où se mêlent sans doute une part de génie et de bonne fortune.
Je rêve qu’il ne soit jamais expliqué !
Importe t il de savoir qui, du bois longuement séché, son terroir, ou le vernis fait la sonorité ?
C’est ainsi qu’ils sont, et sont devenus illustres sous les doigts des Maitres virtuoses. Rien ne changera cela, pas même d’en connaître leur âme.
Rédigé par : Account Deleted | 05 décembre 2009 à 08:25
Charlotte, je devais être remontée aujourd'hui! Mais c'est vrai que Palin et ces conservateurs extrémistes américains me mettent en colère. Ce doit être mon "identité" qui se rebelle ici...! Plus sérieusement, j'espère bien qu'elle ne sera jamais POTUS!
Rédigé par : Anne Sinclair | 05 décembre 2009 à 01:34
Les égéries de la religion n'ont d'autre choix que de se mettre en vitrine, en exposant dans tous les détails leur exemplarité... c'est fort désagréable, mais elles peuvent penser que c'est leur "devoir".
Pour ma part, je trouve cela malsain, c'est un mode de fonctionnement théâtral et en fait vide de sens.
Rédigé par : Sélène | 05 décembre 2009 à 01:13
Bonsoir Anne, bonsoir à tous
Chacun est libre de ses choix dans la vie, de là à vouloir les imposer à tous et en plus à se servir d'un gamin innocent, il vaut mieux ne rien ajouter, le comportement parle de lui-même.
@ Mélanie
Quel beau cadeau, dame Kiri à cette heure tardive.
En remerciement:
http://www.youtube.com/watch?v=WSPt3jNk0ek
Je connais les paroles... en phonétique !
@ Charlotte
Voilà bien longtemps que dame Kiri me donne la chair de poule, nous sommes au moins deux !!
Rédigé par : Michèle Doige | 05 décembre 2009 à 00:05
Je me souviens pas vous avoir lue si virulente! Si elle devient Présidente POTUS, vous rentrerez en France ☺?
Rédigé par : Charlotte Goulmy | 04 décembre 2009 à 22:05