Obama se donne un B +
Vous savez sans doute que les notes des écoliers et étudiants en Amérique ne se déclinent pas de 0 à 20, mais suivent les lettres de l'alphabet précédées de + ou -. A+ correspondant, je crois, au 18, A- au 16, B+ au 14 etc...
C'est donc un 14/20 que BO s'est décerné hier en réponse à la grande interview de Noël du couple Obama menée par Oprah Winfrey sur ABC, qui lui demandait de s'auto-évaluer à l'heure des bulletins scolaires.
White House Christmas Special/ Oprah at the White House
Et c’est entre le sapin (magnifiquement décoré) et le drapeau américain en arrière plan, qu’Obama a passé en revue les grands moments de cette année 2009 : la crise financière, qui, malgré le bailout de 787 milliards de dollars de février dernier – sa "première grande décision" en tant que président – est loin d’être réglée. Les journées de BO à la Maison Blanche commencent d'ailleurs encore et toujours par une réunion avec ses proches conseillers économiques car si la croissance est repartie, le taux de chômage, lui, a continué à grimper ("The biggest burden on me right now is that economic growth has happened, but job growth has not happened").
Viennent ensuite les grands dossiers de sa politique étrangère au sujet desquels il a confié qu’il a pu très vite mettre en œuvre le changement d’orientation qu’il avait promis, en commençant par le retour à une politique plus multilatérale et le renouvellement de l’engagement des États-Unis auprès des grandes institutions internationales, afin de restaurer l’image de l’Amérique auprès de la communauté internationale.
Dans la liste des progrès et réussites, il n’a évidemment pas omis de revenir sur sa gestion des deux guerres dont il a hérité, celle d’Irak, d’abord, qui évolue lentement vers un retrait définitif, et l’Afghanistan, au sujet de laquelle il a modestement expliqué qu’il pensait avoir choisi le meilleur plan possible ("We are on our way out of Iraq. (…) I think we've got the best possible plan for Afghanistan.").
Pourtant, s’il ne s’est mis qu’un B, c’est parce à côté de ses premières réalisations figurent les grands chantiers de l’emploi et de la réforme de la santé, sur lesquels il peine à progresser : "and until Americans get back to work, I can't give myself the grade I would like."
Mais si cette interview était diffusée un dimanche soir, sur une chaîne dite ‘grand public’, à une heure de grande écoute (où les fans ont l’habitude de suivre les derniers épisodes de la série Desperate Housewives), c’est parce que loin de demeurer dans le registre officiel de l’interview politique, Obama s’est aussi livré au jeu des petites anecdotes et confidences, tant appréciées des Américains.
Oprah oblige, les questions d’actualité étaient entrecoupées de questions plus légères qui donnaient à cette interview la teinte du talk-show sur lequel elle a bâti sa réputation.
On a donc appris que Michelle avait fait installer, entre autres décorations, une maison en pain d’épices de 390 pounds (soit 170 kg !), que Barack laisserait une assiette de cookies et un verre de lait pour le Père Noël et que Bo, le chien, avait aussi le droit à son bas de laine accroché à la cheminée. Wow!! Quels scoops!
Sans parler de la séquence émotionnelle, passage obligé pour tous les invités d’Oprah, au cours de laquelle BO a raconté que le plus beau cadeau qu’il ait reçu enfant était sans doute le ballon de basket que son père lui avait offert la seule fois où il avait passé Noël ensemble ("I remember that one. You know, I do remember the one time I met my father he was visiting during Christmas and he gave me a basketball”).
Certes, ce rendez-vous de télévision est resté très poli et conventionnel, mais encore une fois, BO a montré qu’il avait la maîtrise de ses dossiers et de l’interview : car quoi de plus équilibriste que l’exercice d’hier où Barack Obama a dû tour à tour rendre compte de ses actions des onze derniers mois; expliquer qu’il faisait toujours des plus beaux cadeaux qu’il n’en recevait, malgré les protestations de Michelle; convaincre les Américains que le pays allait dans la bonne direction et montrer qu’ils avaient appris à Bo à donner la patte aux invités ??
Ce matin, retour aux choses sérieuses: il reçoit les grands patrons des banques de Wall Street et il doit leur administrer, sinon une fessée, du moins un sérieux sermon: après l'aide considérable reçue du gouvernement (et donc des contribuables) il y a un an, certaines banques distribuent cette année des bonus indécents! Ce qui n'est sans doute pas illégal, mais profondément immoral et choque, à juste raison, les Américains qui ont été victimes de l'avidité et de l'imprudence de ces banques. Ça devrait chauffer près du sapin de la White House!!!
@Mélanie
Merci de me confirmer pour Paris TX, oui c'est grâce au film que je me souvenais de cette info !
Rédigé par : Michèle Doige | 15 décembre 2009 à 00:18
Bonsoir Anne, bonsoir à tous
@ Jog
Je suis d'accord avec vous sur le fait que le spectateur prend le grain qui lui est offert, j'espère parfois malgré lui. C'est vrai pour les journaux télévisés pour lesquels il se voit bombardé d'images ou de propos non choisis mais subis, chacun sait que l'on est passif devant la télé, encore que la télécommande est là pour changer et aller sur d'autres chaînes plus sérieuses. Je regarde souvent les infos à 19 45 sur Arte, vous échappez à Johnny, et vous avez un long développement sur la bavure assumée ce qui est loin d'être le cas par tous les membres de la coalition, par les militaires allemands qui ont mal évalué une situation en Afghanistan et ont tué de nombreux civils !
Anne, ce qui concerne les journaux, je suis d'accord, la presse écrite quotidienne se vend mal c'est un euphémisme, à l'opposé des autres pays européens qui la dévorent toujours autant, pourquoi cette différence ? Ils ont tout autant accès à Internet, par contre les journaux "people" n'ont jamais eu autant le vent en poupe, il suffit de constater le nombre de nouvelles publications...
Désolée de ne pas réagir sur Obama et son auto-évaluation, B +, j'admire moi qui été/suis perfectionniste et jamais prompte à trouver mon travail satisfaisant.
Mais je retourne à "ma cerisaie" sur Arte!
Bonne nuit à tous.
Rédigé par : Michèle Doige | 15 décembre 2009 à 00:07
@ Mau!e,
à propos de Mauléon, avez-vous connu la journaliste Martine Mauléon, décédée en 2003 à 48 ans?... Son décès m'a bcp touchée à l'époque... C'était bonne journaliste et UNE FEMME BIEN qui mettait du coeur dans tout ce qu'elle faisait.
Je me rappelle d'elle à France Inter (Contact), aprèssur A2 et à Canal+ avant de créer la chaîne thématique Demain consacrée au social et à l'emploi.
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@ Blaise l'ottawanais,
it's O.K. I do confirm: tous mes amis de Houston ne sont ni texans, ni républicains...:-)
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@ Mimi-D(es) Alpes: Paris, TX does exist, j'y suis allée, mais il ne vaut pas le détour... Par contre le film de Wim Wenders le vaut largement:
http://www.youtube.com/watch?v=ic_s0DDNoB8&feature=related
ainsi que:"Rachid au Texas"
http://www.youtube.com/watch?v=Y2VMoXT7aPg
Rédigé par : Mélanie | 14 décembre 2009 à 22:24
Bonjour Anne, j'espere que vous allez bien.... Hors sujet, mais ces temps-ci en Suisse, il ne fait pas vraiment bon d'etre auvergnat ;-)
Rédigé par : adonis | 14 décembre 2009 à 21:47
Jauni allité
Consternant en effet qu'on continue à accorder autant de place à la santé de ce chanteur. Certes, il a du talent et il a su le monnayer. Certes je lui souhaite ainsi qu'à ses proches qu'il aille mieux, mais je trouve indécent ce battage médiatique. Et je suis outré que tout le monde lui cire les pompes ..qui ne sont pas encore funèbres, même un Aphatie souvent donneur de leçons y est allé de son couplet. Et je suis ulcéré quand on le taxe si je puis dire d'être "notre Johnny national". Qu'il accepte déjà de payer ses impôts chez nous, n'est-ce pas un bon critère d'identité nationale?
BO tend la main aux autres cultures et apprend à Bo à donner la patte. Mélange assez sidérant, mais indispensable dans la culture US et de plus en plus incontournable chez nous.
Rédigé par : Mau!e | 14 décembre 2009 à 20:48
Bonjour Anne, bonjour la Sinclairie !
Je n’ai pas suivi l’interview, mais de ce que vous nous en rapportez, Anne, le prof Obama (dont on a écrit qu’il était un rien prodigue avec ses étudiants à la fac de Chicago lorsqu’il s’agissait des évaluations des travaux en droit constitutionnel) confirme encore une fois ce trait de caractère qui le distingue (dans les deux sens du terme) : l’humilité. Conscient de la gageure que constituent les 11,5 travaux d’Hercules qui lui restent à abattre en 3 ans, le POTUS ne risque pas de faire son libdub avec un air de « Regardez comme j’ai recréé le monde en 100 jours, tout seul, comme un grand ! ». Au fait, pour celui des jeunes de l’UMP qu'évoquait Anne, j’ai lu quelque part que Copé s’en est bien gaussé, taclant au passage Xavier Bertrand qui en serait le parrain. Estrosi aussi aurait fait savoir que pour rien au monde il n’aurait accepté d’embarquer dans ce qui doit apparemment lui paraître comme une pantalonnade de vrais… « Enfoirés » ! Sérieux, pousser la chansonnette et bessonner (oops ! bétonner allais-je dire) les vrais débats à des fins électroalistes, c'est dire si le camp de Sarko doit manquer d'armes "conventionnelles". Dommage que la gauche qui va sans doute garder son hégémonie dans les Régions en mars prochain ne donne paradoxalement aucun signe d'une hypothétique embellie dans la perspective des prochaines consultations nationales!
@ Mélanie
Désolé pour le flou. Mon propos visait Nobody en particulier. Manière de dire que vos amis (je présumais que vous en aviez gardés là-bas) ne correspondaient sans doute pas au fameux stéréotype du Texan pur jus.
Rédigé par : Blaise d'Ottawa | 14 décembre 2009 à 20:19
Bonjour !
Hors sujet mais J'ADORE...
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Politique/2009/12/14/002-copenhague_canular.shtml
Avec Internet, on ne sait jamais comment jça va finir...
Rédigé par : Robert | 14 décembre 2009 à 20:12