"Je préfère être un vrai bon Président sur un mandat qu'un Président médiocre sur deux mandats" . Il l'a dit à la télévision dans une interview punchy. Mais non, je parle d'Obama bien sûr! Qu'alliez vous donc imaginer d'autre?...☺☺☺☺
"I'd rather be a really good one-term president than a mediocre two-term president": c’est en effet ainsi que BO a résumé hier son intention de poursuivre jusqu'au bout le programme pour lequel il a été élu. A deux jours du Discours sur l’Etat de l’Union, qui sera retransmis sur toutes les chaines américaines demain soir, Barack Obama a choisi d’accorder une interview spéciale à la grande reine des journalistes politiques, Diane Sawyer.
Juste une parenthèse un peu hors sujet, quoique... Je ne commenterai pas l'émission de Nicolas Sarkozy sur TF1 hier soir, vous vous en doutez bien. Juste une remarque périphérique qui me venait à l'esprit, remarque de forme (et de fond en même temps sur le métier que nous faisons, nous, journalistes). Ce métier est d'être précisément les médiateurs avec les citoyens, d'être le relai des problèmes qui se posent dans la société, avec la faculté que nous donne notre profession (sinon, il faut nous supprimer tout de suite!) de pouvoir librement contredire, pousser dans ses retranchements, revenir sur ce qui a été dit, mettre en perspective bref, faire exercer notre rôle de questionneur sans agressivité ni complaisance.
Je trouve dommage que les journalistes français aient à ce point perdu tout crédit dans l'opinion qu'ils se fassent désormais remplacer par de "vrais Français" comme on dit de manière assez populiste, pour suggérer que les journalistes - comme les politiques, ou tout ce qui relève de la démocratie dite représentative - sont déconnectés de la société, ou pour montrer combien les politiques sont proches du peuple en leur répondant directement. Je suis nostalgique non pas d'un pouvoir qui nous échapperait, mais du rôle qui doit demeurer le nôtre quand je vois des journalistes n'être plus que des passeurs de parole...
Fin de la parenthèse. Revenons à Obama, qui lui, a choisi une manière traditionnelle, mais non sans danger de répondre à une journaliste chevronnée dont on dit qu'elle peut faire ou défaire une carrière. (Diane Sawyer a 64 ans, a commencé son métier dans les années 1967/70 et a fait toutes les interviews et les reportages les plus renommés du monde journalistique).
Et comme un avant-goût de ce discours dont il a été annoncé qu’il sera centré en grande partie sur l’économie et l’emploi, Barack Obama a détaillé une série de mesures, qui seront présentées la semaine prochaine au Congres, destinées à rassurer et aider les classes moyennes.- Il est revenu tout d’abord sur son plan pour "renverser l’érosion de la sécurité dans les classes moyennes".
Pour aider ce que le Vice President Biden appelle la "sandwich generation", ces familles qui luttent au quotidien pour pouvoir à la fois envoyer leurs enfants à l’école et s’occuper de leurs parents vieillissants, Obama a annoncé que parmi ses propositions figurent des aides très concrètes, comme le doublement du crédit d'impôt pour les soins des enfants, l’augmentation des abattements fiscaux pour les gardes d'enfants et les retraites, le renforcement des aides aux familles ayant à charge des personnes âgées ainsi que le plafonnement des remboursements des prêts étudiants.
Mais plus qu’une succession de mesures, Barack Obama a insisté sur le fait qu’il s’agissait là d’une "nouvelle fondation pour l’économie américaine", soulignant là le fait qu’il avait bien pris la mesure des besoins de cette majorité d’Américains qui "ont vécu leur propre et douloureuse récession, longtemps avant que les économistes déclarent notre économie en récession".
- Dans un second temps, Barack Obama a expliqué son intention de proposer un gel des dépenses
budgétaires sur trois ans, afin de réduire les déficits.
Ce gel des dépenses, qui ne toucherait toutefois pas les portefeuilles de la Defense, de la Sécurité Interieure et des Anciens Combattants (pour que la mesure ait une chance de passer dans le clan Républicain) ainsi que les programmes de couverture santé Medicare et Medicaid (et là, c’est pour les Démocrates), permettrait d’economiser 10 a 15 milliards des 2011.
Et si les experts estiment dejà que les économies ainsi réalisées ne couvriraient qu’a peine 3% des 9 milliards de dollars - soit le coût estimé des dépenses prévues sur la même période - cette annonce d’Obama vise de nouveau à rassurer une opinion publique américaine de plus en plus impatiente et méfiante.
En effet, alors qu’un peu partout dans le pays, des groupes d’Américains manifestent dans les rues pour réclamer a Wall Street les dollars prêtés ("Give our money back"), un sondage de CNN, publié lundi, révélait que 3 Américains interrogés sur 4 pensaient qu’ "au moins la moitié de l’argent du stimulus plan avait été gâché" et surtout, 63% des sondés déclaraient qu’ils n’avaient vu aucun bénéfice économique sortir de ce plan dans leur quotidien.
Cette première série d’annonces n’est que le début de la réponse du Président Obama à ses concitoyens, qui lui ont envoyé mardi dernier, au Massachusetts, un signal clair et fort de frustration et d’impatience. Nul ne sait si cette contre offensive va prendre sur le terrain pour regagner une confiance et un crédit érodés. On verra mercredi soir après le speech.
Est-ce, comme il le dit, la poursuite de la réforme en profondeur de la société américaine pour laquelle il a été élu, ou cette "nouvelle fondation pour l’économie américaine", un an après une victoire triomphante, n’est-elle qu'une sorte de "tournant de la rigueur" masqué, comme on dirait chez nous? Que doit faire un Président quand il voit que ses promesses de campagne peuvent se fracasser sur les doutes de l'opinion?
Je ne dirais pas que l'humanité n'apprend rien de l'histoire mais plutôt qu'elle est lente, très lente.. et qu'il ne lui faut pas grand chose pour qu'elle fasse machine arrière, mais on perçoit quelques progrès même si nous restons des bêtes sous de beaux vêtements :o)
Rédigé par : Catherine | 29 janvier 2010 à 16:57
@ MiDo :
A votre tour de me faire rire avec votre remise en question de la posologie de "mon" médoc. lol
Sinon, me parler des "Fantômes du Roi Léopold" (un génocide oublié), par ces temps de la commémoration de la Shoah, c'est évidemment me suggérer de rouvrir ce livre qui me donne des frissons à chaque fois. L'Humanité, on ne le dira jamais assez, n'apprend rien de l'Histoire.
J'aurais bien aimé suivre Mabanckou, Laferrière (je viens d'acheter "L'énigme du retour" cet après-midi) et leurs amis, hélas... Pas sûr que TV5 nous remette ça, de ce côté-ci de l'Atlantique.
@ Mélanie :
Entièrement d'accord avec vous : ici, le POTUS continue à en faire rêver beaucoup. Faut dire que localement, les Canadiens ne sont pas les mieux lotis de leur hémisphère, que je sache !
Tant de choses à dire sur le POTUS et SOTU, mais fatigué ce soir, je reviendrai demain vendredi sans doute.
Rédigé par : Blaise d'Ottawa | 29 janvier 2010 à 04:36
Bonsoir Anne, bonsoir à tous
Hors-sujet encore que Haïti puisse t-il l’être. J’ai passé un excellent moment de télévision et d’humanité avec « la grande librairie » sur la 5. Je signale d’ailleurs aux blogueurs outre atlantique ou Méditerranée que l’émission devait être diffusée sur TV 5 monde.
Il est peu banal de voir réunis sur un même plateau des écrivains francophones d’origines si diverses, la France a souvent du mal à considérer comme écrivain francophone quiconque n’est pas français !
Assis côte à côte Alain Mabanckou et Denys Laferrière par exemple et d’autres participants au festival des étonnants voyageurs qui devait se dérouler à Port au Prince, quelle belle leçon d’ouverture aux autres !!
J’en suis presque à oublier le temps de ce genre de parenthèses les soubresauts de la marche du monde, la culture est un ciment universel qui nous lie tous co citoyens du monde.
Mes propos peuvent paraître grandiloquents mais j’assume pleinement.
@ Jog
Pour rester dans le domaine littéraire et très hors-sujet, un petit bijou effectivement que cette ville de Becherel et ses librairies qui foisonnent !
Rédigé par : Michèle Doige | 28 janvier 2010 à 23:16
@ Robert
J'ai félicité Céline avec le 75ième anniversaire de son nain de jardin....Je n'ai pas le courage de le féliciter moi-même, trop peur qu'il me demande de prouver ma nationalité.... Elle apprécie grave...
@ Michèle, 7 saisons, de 24 épisodes, de 45 minutes, mieux vaut prévoir un pyjama de rechange.... Quand tu veux! ca vaut vraiment le coût. http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%80_la_Maison_Blanche
http://cgi.benl.ebay.be/DVD-NEUF-IntegraleA-la-maison-blanche-The-West-Wing_W0QQitemZ250551588137QQcmdZViewItemQQptZBEFR_DVD_1?hash=item3a5609d529
ou en anglais si le niveau est assez bon:
http://hmv.com/hmvweb/displayProductDetails.do?ctx=280;0;-1;-1;-1&sku=981890
Tu ne le regretteras pas....et puis Céline viendra les regarder avec toi (pas lui dire, mais sera plus fan du petit après)
Rédigé par : Charlotte Goulmy | 28 janvier 2010 à 22:49
content de retrouver PH PUGNET sur ce blog, commme quoi! on a des points communs
et moi aussi j'ai envie de dire ras le bol des destructeurs socialistes tel que G Freche!! je compte sur M Aubry pour le remettre à sa place, a celle qu'il mérite , dehors!
Rédigé par : j marc | 28 janvier 2010 à 20:30
Merci Charlotte d'avoir fait mon boulot: donner les points forts du discours d'Obama. Pas ma faute, comme disent les enfants, je n'ai pas eu le temps... Ce soir, je tenterai de vous faire part de mes réflexions/lectures sur ce discours désormais commenté abondamment par les médias français eux mêmes.
Même si la presse française est bcp plus excitée par la relaxe de Villepin que par le reste du monde...
Rédigé par : Anne Sinclair | 28 janvier 2010 à 20:28
Ma chère Duduche, sache qu'entre verseaux (ascendants lidaires) nains de jardins, nous nous comprenons et nous nous serrons les coudes face à l'adversité venue du haut ! D'ailleurs, ce qui vient du haut nous tombe souvent dessus...mais, comme je le disais enfant : "même pas mal !!!" On fait juste attention à ne pas marcher dedans, vu qu'on est plus près du sol pour mieux voir ce qui est tombé du haut...(oups, je devrais avoir honte !)
Bon, Charlotte, t'as fini de détourner ce blog si sérieux en de vains propos racistes ??? Oui, parce que la discrimination anti-nains de jardins est une forme de racisme primaire ! Oui, d'abord !
BO is the best...ou tend à le devenir. C'est ma pensée du moment, qui dure.
Rédigé par : CelineElias | 28 janvier 2010 à 20:21
Le livre de Jacques Attali "survivre aux crises" est comme toujours avec lui, fort instructif. Lucide. Ce livre peut être dans le sujet de ce blog car il n'est vraiment pas franco-français. Il y est beaucoup question des problématiques que ns traitons ici.
Rédigé par : Françoise Dumont | 28 janvier 2010 à 18:07
" When Republicans didn't even applaud on behalf of his tax cuts, Obama pointed to the GOP side of the chamber and expressed surprise: "I thought I'd get some applause on that one," he said.
So, apparently, did others. A Democratic strategist quite pleased with the chilly Republican reception emailed the Huffington Post the following: "Footage of every Republican sitting when Obama talked about bank tax is going straight into every 2010 ad."
Attendons de voir cela à partir de juillet prochain :-)
Rédigé par : Yul | 28 janvier 2010 à 18:06
Mrs DSK, je vous cite:
"Apparemment, BO a fait un tabac au Congrès."
Un tabac, oui, de Virginie!☺☺☺
Même les Canadiens en sont impressionnés...
from my inbox, traduit(en vitesse!) du roumain, l'email d'un ami pro-Obama qui vit à Montréal:
Salut Mélanie!
J'ai suivi des portions du discours d'Obama, surtout les questions intérieures; tu sais que je suis passionné de tennis, et je ne pouvais pas rater Australian Tennis Open. Obama rules and rocks, comme tu dis!
Cette homme a vraiment du bon-sens, ce du "common sense", il est digne de toute l'admiration. Ses initiatives sont trop nombreuses pour t'en faire une liste, mais celle législative posée devant son administration est simplement impressionnante par son ampleur.
J'ai bien aimé lorsqu'il a rappelé qu'en 2000, les USA avaient un surplus budgétaire de 3 triliards et qu'en 2009, à son arrivée dans l'office, il y avaient 5 triliards de déficit! La conséquence directe de la politique du parti qui "ose" encore se faire appeler "républicain", alors qu'à mon avis, ils n'ont plus de lien avec les valeurs républicaines d'origine... Ils ont "réussi" à conduire leur pays à une ruine inimaginable: une crise économique quasi-identique à celle de '29-'33 ou même pire.
Une chose est claire et nette: Obama aura fait dans un an PLUS que "le bosquet" texan n'a fait en 8=huit ans, si j'élimine, évidemment l'invasion d'un pays souverain après des mensonges, des manipulations et des humiliations lancés au reste du monde. Le fait d'avoir réussi à stopper la crise, d'essayer de "rafistoler" le système financier et de donner de l'espoir à ses compatriotes(et au monde) nous aide à avancer et à espérer au mieux. Déjà "ça" est nettement PLUS que ce que l'administration précédente n'a fait pendant les 8 ans. Je voterais pour lui demain et je continue à lui faire confiance.
Rédigé par : Mélanie | 28 janvier 2010 à 17:52
DDV relaxé, effectivement c'est un beau cadeau d'anniversaire pour NS qui risque d'avoir une digestion difficile.
De là à ce que la chiraquie bombe le torse !
Et à gauche...un sondage de plus pourrions-nous dire, à prendre bien sûr avec les réserves d'usage.
Mais c'est bon à lire
http://www.socialismedemocratie32.net/article-la-dream-team--43796385.html
Mais revenons à BO et à son discours d'hier : il monte au front de l'emploi, s'attaque aux banques, exhorte les démocrates à se mobiliser et affirme une nouvelle fois le bien fondé de sa réforme du système de santé.
Ça fait beaucoup pour un seul homme mais BO a les épaules larges.Je pense que le peuple américain doit se mobiliser derrière son Président. Le fera-t-il ?
http://www.lejdd.fr/International/USA/Actualite/Obama-lance-la-contre-attaque-166954
Et mon coup de gueule du jour ira à l'encontre de Georges Frêche qui vient de tenir des propos inadmissibles à l'encontre de Laurent Fabius.
Rédigé par : Philippe Pugnet | 28 janvier 2010 à 15:02
@Charlotte : on va enfin rire un peu
Rédigé par : Isabelle B | 28 janvier 2010 à 14:54
Top 10 Lines From Obama's State Of The Union
A sampling of some of the most newsworthy lines from President Barack Obama's 2010 State of the Union Address:
ON HEALTH CARE REFORM:
"Here's what I ask of Congress, though: Do not walk away from reform. Not now. Not when we are so close. Let us find a way to come together and finish the job for the American people."
ON THE BANK BAILOUT:
"It was not easy to do. And if there's one thing that has unified Democrats and Republicans, it's that we all hated the bank bailout. I hated it. You hated it. It was about as popular as a root canal."
A NEW JOBS BILL:
"I realize that for every success story, there are other stories, of men and women who wake up with the anguish of not knowing where their next paycheck will come from; who send out resumes week after week and hear nothing in response. That is why jobs must be our number one focus in 2010, and that is why I am calling for a new jobs bill tonight."
ON A GOVERNMENT SPENDING FREEZE:
"Like any cash-strapped family, we will work within a budget to invest in what we need and sacrifice what we don't. And if I have to enforce this discipline by veto, I will."
ON ECONOMIC GROWTH:
"I do not accept second-place for the United States of America. As hard as it may be, as uncomfortable and contentious as the debates may be, it's time to get serious about fixing the problems that are hampering our growth."
ON "DON'T ASK, DON'T TELL":
"This year, I will work with Congress and our military to finally repeal the law that denies gay Americans the right to serve the country they love because of who they are."
ON IRAQ:
"As a candidate, I promised that I would end this war, and that is what I am doing as President. We will have all of our combat troops out of Iraq by the end of this August. We will support the Iraqi government as they hold elections, and continue to partner with the Iraqi people to promote regional peace and prosperity. But make no mistake: this war is ending, and all of our troops are coming home.
ON ENVIRONMENTAL POLICY:
"But even if you doubt the evidence, providing incentives for energy efficiency and clean energy are the right thing to do for our future - because the nation that leads the clean energy economy will be the nation that leads the global economy. And America must be that nation."
ON EDUCATION AFFORDABILITY:
"In the United States of America, no one should go broke because they chose to go to college. And it's time for colleges and universities to get serious about cutting their own costs - because they too have a responsibility to help solve this problem."
ON EARMARK REFORM:
"You have trimmed some of this spending and embraced some meaningful change. But restoring the public trust demands more. For example, some members of Congress post some earmark requests online. Tonight, I'm calling on Congress to publish all earmark requests on a single website before there's a vote so that the American people can see how their money is being spent."
Huffington post
Rédigé par : Charlotte Goulmy | 28 janvier 2010 à 14:30
Anne « No more Mr nice guy » c’est en référence au livre de développement personnel ( sic ) sous-titré "a proven plan for getting what you want in love, sex and life" il devait être intéressant le discours sur l’Etat de l’Union ! ou à la chanson d’Alice Cooper, encore tout un programme !
Rédigé par : Michèle Doige | 28 janvier 2010 à 14:23
Désolé: le "ouf" de la RTBF a été éffacé ! Pourtant il y était à la radio en direct ... comme quoi, il ne faut pas toujours croire ce que nous présentent les médias ...
Rédigé par : attila | 28 janvier 2010 à 14:22
Bonjour Anne, Toutes et Tous
Je ne vous parlerai pas ici de ma rencontre avec Murphy le gars des emmerdes maximaux...
Plutot d'une balade, ballade, dans un coin que j'aime énormément...
Blaise, faut éviter de nous transformer en objet de culte!
Wouarf, wouarf.
Pour ceux qui aime César Frank il leur faudra attendre demain.
"La quête."
Au sommet d’une colline verdoyante, Becherel sur son promontoire embrasse une plaine étendue et sereine.
Du jardin du presbytère, notre vue découvre sur des lieues les communes avoisinantes.
De Montmuran place fortifiée où fut adoubé Bertrand du Guesclin, à Caradeuc et ses jardins embellis de statues et colonnades, résidence du procureur du Parlement de Bretagne : Caradeuc de la Chalotais, les châteaux, manoirs et gentilhommières dans leur écrin de verdure et de fleurs, égrainent les siècles passés.
Mansart y laissa son empreinte monumentale.
Au loin, vers le nord d’est, François René de Châteaubriant naquit entre les murs gardiens et sombres de la forteresse de Combourg.
La bourgade, close, offre ses ruelles pentues aux promenades de ses hôtes en quête de livres, d’une toile dont ils tomberaient amoureux si dans leur flânerie dominicale, ils découvraient l’objet rare tel un Graal.
Ils errent de librairies en librairies, de galeries d’artistes en ateliers d’artisans relieurs.
Sur la place où gisent quelques bancs de bois sombres, les promeneurs fatigués se reposent. Les grilles blanches de métal forgé, ceinturant le square, font une garde rapprochée aux enfants jouant entre les massifs floraux.
Une boutique aux portes et volets bleus dresse en son antre ses rayonnages d’acajou.
Alignés, rangés, classés par époque, des livres reliés, aux jaquettes de maroquin multicolore attendent d’être délicatement saisis et ouverts, délivrant enfin leurs secrets.
Leurs nervures souvent surlignées d’or, mordent parfois les mors des couvertures, encadrent un cartouche où on peut lire le nom de l’auteur et de l’œuvre. Certains dans leur élégance commune, uniforme, se suivent en une succession de tomes altiers, semblant une colonnade serrée, sorte de portail d’un temple mystérieux et envoûtant.
On y trouve de tout, du précis à la biographie, du roman à l’essai, du dictionnaire à l’ana, du barème au catalogue, du florilège à l’étude, de l’essai au traité, de la revue ancienne illustrée par un aquafortiste anonyme à la bande dessinée, rien n’y manque !
Ils m’émeuvent dans leur solitude ordonnée, classifiée.
En saisir un ! Il me semble le sortir de sa torpeur des ans où il stagne depuis si longtemps. Le tenir, le caresser comme l’on caresse un corps, l’entrouvrir pour voir se détacher avec peine les feuillets scellés par les années et découvrir surpris une fonte inconnue. Illisible dans un premier temps par le manque d’habitude, vos yeux en percent vite les secrets. Alors, attiré une fois encore par l’inexploré, vous parcourez le texte.
Votre impatience vous pousse plus loin, vous passez d’une page à l’autre, revenant souvent sur le plat de la couverture pour en admirer une fois encore le travail abouti.
Puis avide, telle l’eau sur une boule de coton, vous laissez s’échapper au hasard de votre volonté les feuilles inertes. Vous vous arrêtez sur une taille douce, légère, burinée d’une délicate précision. Elle évoque un passage du livre parcouru. Parfois elle s’illumine d’un aplat doré où de vives et chaudes couleurs dressent le portrait d’une déesse oubliée ou d’un lieu étrange et fantasmagorique. Vous rêvez de tenir en vos mains Les Très Riches Heures du duc de Berry.
Il émane du livre une odeur douçâtre, laissant percevoir une once d’âcreté. Elle dénonce les années d’oubli. Elles s’échappent. Il semble vous remercier de sa joie de revivre par ses effluves offerts.
Parfois une dédicace vous émeut. Vous saisissez soudainement qu’il appartint un jour passé à une ou un autre. L’émotion qui vous gagne vous plonge dans le désarroi.
Votre imagination fébrile vous agite.
Il vous vient en tête l'âme délicieuse. Vous vous laissez envahir par elle, conquête charmante offerte par le passé.
Belle et attentive, penchée sur lui, absorbée, le tenant ouvert par devers elle. Elle en parcourt avec délice et émotions, frissons et rires, l’intrigue contée.
Elle est assise sur le siège offert d’un bow-window. Ses coussins dodus et souples à son dos lui font un nid confortable. Les quelques rais de lumières d’un soir naissant, derrière les vitraux, rougeoient les feuilles imprimées en caractères légers de belle fonte et font à quelques mèches rétives une gaine dorée. Son visage est inquiet ou troublé par les mots qu’elle découvre. Son héros s’aventure en des lieux impossibles. Elle le suit pas à pas.
A ses côtés, sur une desserte en bois ourlée d’un léger bord de bronze ajouré, dans une tasse de porcelaine Wedgwood, un chocolat épais et fumant livre ses exhalaisons ! La chocolatière, de forme oblongue, comme bombant la poitrine fièrement, finement ornée de pivoines peintes et de pois de senteur, laisse par son bec étiré, hautain, fier tel un signe sur l’eau, s’échapper une fine et parfumée vapeur effilée.
Il fait froid au dehors et, l’envie vous prend d’aller dans le salon de fortune aménagé à côté, savourer ce chocolat à l’épais et délicat fumet se répandant dans l’échoppe du bouquiniste. Ses sièges insolites aux formes variées vous attendent devant une table à la nappe en madras de couleurs vives.
La demoiselle qui vous sert à la voix obligeante et douce d’un ange blond. Comme dans ces cafés de renoms, qui font la gloire des capitales, elle vous conseille la pâtisserie du jour, un fondant au chocolat. Vous l’écoutez un peu distrait, préoccupé par votre découverte et suivez sa prescription.
La connivence vécue avec votre fantôme, vous la goûtez avec délice en ce temps révélé.
Il passe et s’estompe la vision.
Il vous faut faire un choix, il est difficile.
Pour ne pas vous tromper, sentant votre emballement mitigé, ou la cherté de l’œuvre trop grande, vous allez quêter ailleurs votre bonheur enviable, sans vous mettre dans les ennuis pécuniaires.
Commence l’errance de boutique en boutique, vous promettant de revenir chercher, si vous ne trouvez rien d’autre, celui que vous avez un instant tiré de son immobilité marchande.
Mais le soleil verse à l’ouest rougeoyant comme rougeoie un feu de braise. Les murs de granit virent au noir épais et le ciel pétille de mille étoiles. Il est temps de quitter Becherel et votre rêve !
Quintette pour piano et cordes en fa mineur de César FRANCK
Second mouvement lento con molto sentimento.(extrait)
Pour violons, alto, et violoncelle et piano.
Quatuor PARISI et Akiko EBI
Enregistrement réalisé à Paris en février 1990
La Liseuse devant la fenêtre
Laurence TAXIT
Peintre marseillais.
Avec son aimable autorisation et mes remerciements. Son site: http://www.artmajeur.com/taxit/
Rédigé par : Account Deleted | 28 janvier 2010 à 14:13
Je suppose que je n'ai pas vraiment le droit de rire des persiflages sur Hitler, mais Charlie Chaplin en a fait un qui me fait rire et celui-ci aussi :http://www.zie.nl/video/Hitler-over-de-iPad/m1czpm5f41h0
Maintenant, pardon et surtout ne le regardez pas si vous êtes de l'avis qu'on ne peut pas se moquer de tout ou si vous êtes fan de Apple... Moi j'aime assez qu'on se moque d'Hitler, mais c'est probablement un plaisir coupable.
Rédigé par : Charlotte Goulmy | 28 janvier 2010 à 14:12
Bonjour !
"Étonnant" ce SOTU...
Approche populiste, ton souvent familier, contenu axé sur la sacro-sainte middle class dont il n'est pas sûr qu'elle mordra à l'hameçon...
Par moments, dans un anglais pas toujours présidentiel, BO s'"amusait" avec le Congrès. Bizarre... il a sûrement fait ce que ses conseillers lui ont soufflé à l'oreille. Ce qui fait qu'on avait souvent l'impression de voir et d'entendre un autre BO que celui qu'on croyait connaître.
La métamorphose prendra-t-elle ??? Des éléments de réponse dans les prochaines apparitions médiatiques et les premiers sondages à venir sans doute.
Rédigé par : Robert | 28 janvier 2010 à 14:07
Le SOTU du POTUS fut de style CESARUS et non BRUTUS comme on aurait pu s'y attendre.
Son message "Friends, Romans, countrymen, lend me your ears" est bien passé. Ouf!
NOW WHAT? (Couverture du TIME Magazine)
Rédigé par : attila | 28 janvier 2010 à 14:04
Chère Madame Sinclair,
je viens de découvrir votre papier sur l'interview de Nicolas Sarkozy.
Je ne suis pas tout à fait d'accord avec vous quant à la fonction de JP Pernault. Je pense, contrairement à vous, qu'il a fait son travail de journaliste "perruquier".
En effet, plaçons nous du point de vue du service communication de l'Elysée qui souhaite redonner à son champion une image plus proche du peuple, plus compassionnelle…
Le format et le présentateur (et non pas le journaliste) sont tout à fait adaptés à cet objectif.
Pas question pour l'acteur principal du show de résoudre les problèmes des vrais gens (çà n'était pas l'objectif et quand bien même, le pourrait-il ?).
Rédigé par : Isabelle B. | 28 janvier 2010 à 13:35
Bonjour Anne, bonjour à tous
Je vais aller chercher...et trouver le discours sur l'Etat de l'Union sur la toile.
@ Charlotte
"testa dura" ( tête dure= têtue!) comme on dit à Nice ☺☺☺☺
Mais j'ai lu le commentaire et je me demande si je vais pouvoir résister longtemps à l'appel de West Wing. Et si je deviens accro, il existe 7 saisons non ? ça va devenir onéreux, à y bien réfléchir je ferais mieux de débarquer aux Pays-Bas pour que l'on s'organise des soirées pyjama devant les DVD ☺☺☺☺
Rédigé par : Michèle Doige | 28 janvier 2010 à 13:29
Georges Frêche continu de se présenter comme le rival de dieudonné en faisant du lepen dans le texte. .. En affirmant au journaliste de l'Express parlant de Laurent Fabius "Voter pour ce mec en Haute-Normandie me poserait un problème: il a une tronche pas catholique" j'espère que tous les socialistes, quelles que soient leurs convictions se lèveront en… "protestant" !
Rédigé par : RobertBizolier - Marrakech | 28 janvier 2010 à 13:20
@ Anne,
Une petite souris m'a appris l'ordre du jour de l'avant dernière réunion de la Préfecture de police :
"si Mme Sinclair se présente ici, informez immédiatement la sécurité et donnez ordre à tout le personnel de dire que nous sommes en réunion..."
Rédigé par : RobertBizolier - Marrakech | 28 janvier 2010 à 13:08
PS pan sur mon bec !
Il faut bien sur lire "partie intégrante" et non "parie". Et oui Anne, il manque un T, c'est sans doute contagieux... Sorry
Rédigé par : RobertBizolier - Marrakech | 28 janvier 2010 à 13:02
@ Charlotte
Il y a du laisser-aller dans la tenue de votre calendrier !!! ☺ ☺ ☺ Je suis surpris que vous n'ayez pas souhaité l'anniversaire à celui qui fait pourtant parie intégrante de notre blog, même si je l'avoue c'est souvent à l'insu de son plein gré... Ce n'est pas parce qu'il est petit qu'il faut l'ignorer. Heureusement que le tribunal correctionnel de Paris à palier à votre carence en offrant à notre président le plus beau cadeau qu'il pouvait espérer pour ses 55 ans. La relaxe de son ami ☻ ☻ ☻ Dominique Marie François René Galouzeau de Villepin, né je le rappelle à Rabat.
Rédigé par : RobertBizolier - Marrakech | 28 janvier 2010 à 12:59