Il ne s'agit pas d'une onomatopée illustrant la dégringolade brutale d'Obama dans les sables mouvants du Massachussetts, mais du retour de David Plouffe à la Maison Blanche.
Si son nom, aux sonorités curieuses en français, ne vous dit rien, sachez qu'il fut le brillantissime directeur de campagne d'Obama et qu'il forma avec David Axelrod ( qui fut le stratège de la campagne et qui gère toujours la com' du président) et Robert Gibbs (porte parole durant la campagne et aujourd'hui celui, fort apprécié, de la Maison Blanche) le trio qui en deux ans porta Obama à la victoire.
Plouffe a publié un livre cet automne, - "The Audacity to Win" (titre emprunté au livre d'Obama "The Audacity of Hope") - qui fut un succès de librairie et qui est passionnant pour qui veut comprendre comment - des primaires de l'Iowa au seuil de la White House - cette aventure fut pilotée de main de maître. Cette main fut celle de Plouffe. Il recruta l'équipe, organisa le travail militant dans chaque Etat, imagina la campagne internet sans précédent, para tous les coups, avec un sens aigu de la victoire collective, aucun ego personnel à ménager et un professionnalisme hors pair. Comme me le dit souvent une amie qui vit aux Etats-Unis et qui connait aussi bien la vie politique américaine que les règles indispensables à une grande équipe de foot, c'est un parfait milieu de terrain qui sait distribuer les ballons sans les garder pour lui.
Le revoilà donc, Mr Plouffe, et c'est le signe que la défaite du Massachussets fut un véritable coup de tonnerre - on n'ose plus employer ces jours-ci l'expression de tremblement de terre tant elle paraît indécente, mais c'est bien de cela qu'il s'agit. Le Président a compris que s'il ne donnait pas le coup de pied pour remonter, il risquait d'être enseveli sous les mid-term elections en novembre prochain.
Et il a dû se donner du mal, Obama, pour convaincre David Plouffe de revenir. Ce dernier raconte dans son livre qu'il avait accepté de donner deux ans de sa vie et de celle de sa famille par pure admiration pour le candidat et parce que la bataille valait la peine. Mais aussitôt la mission accomplie, Obama installé Pennsylvania Avenue, et tout en restant un proche du Président, il avait pris du champ.
Barack Obama a donc demandé à Plouffe de stopper l'hémorragie qui se dessine et de faire revenir un certain nombre de conseillers de la campagne qui vont repartir sur le terrain. David Axelrod l'a bien dit: " ce sera une saison beaucoup plus politique et nous allons réévaluer les alertes et les signaux qui nous empêcheront d'affronter dans quelques mois la même situation que celle issue de l'élection du Massachussets".
Cette annonce que la White House regardera de plus près la politique du parti Démocrate, et la situation exacte des candidats locaux est en effet le signe d'un tournant à quelques jours du grand Discours sur l'Etat de l'Union qu'Obama doit prononcer mercredi prochain, alors que risque de se profiler une possible mise à mort de la réforme de Santé et un regain de populisme dans le pays.
Ce discours, dit-on, plutôt que d'être une longue liste de réformes à venir ou déjà faites, sera l'occasion de recadrer son discours de façon cohérente avec les préoccupations de ses concitoyens, "the key words being “rescue, restore and rebuild” dit le Washington Post. Autrement dit, "les mots-clés seront sauver, rétablir et reconstruire". Et le journal poursuit: "Liberals have grown disenchanted with what they see as his unwillingness to fight harder for their causes; independents have been turned off by his failure, in their view, to change the way Washington works; and Republicans have become implacably hostile." En résumé, une gauche désenchantée par l'impuissance du Président à se battre pour les causes difficiles, des indépendants déçus qu'il ne parvienne pas à changer Washington, et des Républicains résolument hostiles.
A vous de jouer, Mr l'ex-directeur de camapgne, et de montrer que vous êtes le magicien qui comprend l'opinion comme l'avez comprise durant la campagne. Mais attention, Mr Plouffe, il y a des hommes providentiels qui font un flop...
Si vous n'avez pas reçu le mail de Plouffe vous invitant à organiser des "watchparties" pour regarder ensemble le discours de l'union, voici le lienhttp://my.barackobama.com/page/content/sotuwatchparty/
Rédigé par : geneline | 26 janvier 2010 à 04:13
Tous assis? Leçon de français, Madame a dit:
-Bonne idée, et Frédéric viendra...en vélo...!
-On va en Haïti
Mais la chanson ne dit-elle pas: as-tu été à Tahiti? Si t'as été à Tahiti, tu n'y a pas été à vélo ...
Moi j'y irais en gros navion, sauf qu'il y en a qui sombrent comme ce matin. Pensées aux victimes.
Rédigé par : attila | 25 janvier 2010 à 09:22
Madame Sinclair,
Vous avez peut être déjà regardé ce morceau sur le Daily Show de John Stewart (daté du 9 Novembre 2009): http://www.thedailyshow.com/watch/tue-november-3-2009/david-plouffe
Plouffe s'en sort à merveille: rassurant et très à l'aise; David Axelrod est-il aussi aussi brillant que lui? Potus doit être ravi d'avoir DP de retour dans son entourage. Il avait d'ailleurs travaillé dans la Consulting firm AKP&D Message and Media qu'il avait établie avec notamment Axelrod et deux autres partenaires.
Rédigé par : Elyas23 | 24 janvier 2010 à 23:01
Bon pourqu'il n'y a plus de confusion et de correction , Pourquoi pas:
MA pour l'état de Mass. ,NY pour new-york comme on écrit DC ou VA.
Rédigé par : Yul | 24 janvier 2010 à 18:40
Bonne idée, et Frédéric viendra...en vélo...!
Rédigé par : Anne Sinclair | 24 janvier 2010 à 17:44
Voilà une bonne idée, Charlotte..
On pourrait même proclamer l'Assemblée générale de la Sinclairie Canal Historique à Washington ..!!
Mais je ne sais pas si j'y viendrais, moi qui suis épouvanté à l'idée de prendre l'avion . . .
Rédigé par : Frederic Audibert | 24 janvier 2010 à 17:42
attila (qui en prend pour son grade ce soir, pardon ;-)): à tort et à travers ça s'écrit avec un "t" et non un "d"... Décidément, on va les faire payer combien les leçons d'orthographe? Je m'inscris en géographie :-))
Rédigé par : Anne Sinclair | 24 janvier 2010 à 17:41
@ Attila
"Attention, l'oeuil de l'Académie surveille!"
L'œil de l'académie mon œil ! Il surveille peut-être mais les paupières devaient sans doute être fermées pour laisser passer une telle "fôte" d'orthographe !!! ☺ ☺ ☺
Rédigé par : RobertBizolier - Marrakech | 24 janvier 2010 à 17:34
Je rejoins sélène, attila, quelque est tout à fait français et dans le sens qu'elle indique...
Pan sur le bec pour moi en effet Robert et Attila, je tape un peu vite et un peu tard (comme vous l'avez remarqué), et le "t" m'échappe. Je dois avoir un pb en effet - tout à fait conscient en tous cas - avec cet Etat!!!
Comme dirait sélène, voilà des sujets - l'orthographe - qui font du bien après une semaine chargée...
Rédigé par : Anne Sinclair | 24 janvier 2010 à 17:28
@ Michèle, Anne
Je savais que Polanski était « français de sol » et quand je le traitais de « Pollack » c’était bien sûr du 2ème degré… Et pour être encore plus précis, quand j’écrivais qu’il était « en attente de visa pour les USA », c’était alors du 12ème degré !...
@ Anne
Pan sur le bec ! Encore deux «Massachusse-t-s» dans votre post de cette nuit ! Est-ce par mimétisme avec Obama que le Massachussetts vous pose des problèmes de « sans T »… ☺☺☺ Mais comment ne pas être indulgent à votre égard quand on sait que vous êtes encore le nez sur votre ordi à des heures pareilles pour nous remettre sur les rails de la raison d’être du blog à savoir les Etats-Unis !
Rédigé par : RobertBizolier - Marrakech | 24 janvier 2010 à 17:23
Petit moment récréatif:
Attila, c'est ...catastrophique!!!!! quand on a tort (le tort tue, dit-on), on ne profite pas d'un doute pour faire une énorme faute à proximité!!!!
Cette faute tend effectivement à se répandre: Quand on tord la vérité, certes, on a tort, mais ce n'est pas votre cas, isn'it?
Quelque existe bel et bien... employé avec le subjonctif, il exprime le doute;
essentiellement employé au XVIIème siècle, certes, mais usité par des auteurs on ne peut plus classiques:
la Rochefoucauld "Quelque effort que fassent les hommes, leur néant paraît partout" (hélas, il a raison..)
Cependant, cette petite joute est tout à fait rafraîchissante après de graves problèmes moraux... Attila, merci...
Rédigé par : Sélène | 24 janvier 2010 à 17:17
@ Yul,
j'ai ouvert votre link... I'm more than stunned. So, I'll have to be very careful.
But again: je n'aspire à aucune (haute)fonction, d'autant plus que je devrai renouveler ma CI en 2012... du coup, je me contente de rester THE participante dilletante sur le blog de Mme Sinclair-DSK.☺☺☺
Rédigé par : Mélanie | 24 janvier 2010 à 17:12
Bon ben pour réparer tout ça il ne vous reste plus qu'à nous inviter à Washington!
Rédigé par : Charlotte Goulmy | 24 janvier 2010 à 17:06
Céline, je me rends compte que j'ai privé Charlotte et vous d'un voyage à NY! Charlotte aussi n'était pas contente ;-))
Quant aux principales préoccupations des citoyens américains aujourd'hui, elles sont en gros les mêmes que partout: l'économie, l'économie, l'économie, leurs emplois...
Quant à leur système de santé, quand on leur parle, on a le sentiment que leur assurance est leur problème, mais quand ils votent (cf Massachussetts - oui, oui, attila, avec deux "t"), on dirait que cela n'existe plus, sinon, ils seraient à fond pour cette réforme de bon sens!!!
Rédigé par : Anne Sinclair | 24 janvier 2010 à 17:04
@ Jog
J’espère que vous n’oublierez pas la promesse que vous m’aviez faite un jour de me délivrer un passeport breton vu mon attachement à ce belle région où j’ai passé quatre belles années sans exciper de nouvelles circulaires me pressant de justifier de ma « nationalité ».
J’ai habité les Aodou an Arvor ( Côtes d’Armor) , j’ai dansé eh oui dans des fest nozou et bien plus alors je revendique ma part d’identité bretonne par le droit du sol.
Ah Grenade et l’Alhambra, je suis preneur si vous retrouvez vos écritures. Le West-Eastern Divan Orchestra de Barenboïm et Brahms, ça me ravit, dommage que ce concert ait eu lieu dans ce palais de Charles Quint qui vraiment jure par son style ( en a t-il un ?) à côté des fabuleux palais nasrides !
Rédigé par : Michèle Doige | 24 janvier 2010 à 16:06
En attendant une idée qui me fait défaut, je me gratte et me permet de vous corriger, chère AS:
Massachussets : comme chaussettes, ça prend DEUX "t" et comme il n'y a pas deux sans trois, c'est carte jaune.
J'en profite pour faire mon prof de français (je l'ai fait ailleurs): j'ai été ahuri de voir dans ce grand débat sur ... identité quand tu nous tiens une faute qui m'horrifie: l'usage à tord et à travers de "quelque soit" au lieu de "quel que soit" au masculin, féminin ou pluriel. Évidemment, vu le nombre inhabituel de visiteurs, c'est compréhensible. Mais j'en ai aussi relevé de la part de nos "ténors" habituels ...lol. Attention, l'oeuil de l'Académie surveille!
Rédigé par : attila | 24 janvier 2010 à 15:56
Faut faire attention quand on commente sur un blog:
http://www.lexpress.mu/story/9203-la-reunion-la-prefecture-sanctionne-pour-des-injures-envers-sarkozy-dans-un-blog.html
Rédigé par : Yul | 24 janvier 2010 à 15:42
C'est 1993 redux
Rédigé par : Yul | 24 janvier 2010 à 15:33
http://mydavidcameron.com/index.html
Un site ou chacun peut faire "son" affiche électorale
Voici le mien
http://twitpic.com/zjabf
En France, ils n'oseront pas, aux USA ça tournerait au racisme, mais en Angleterre c'est hilarant.
Rédigé par : Charlotte Goulmy | 24 janvier 2010 à 15:06
Puis-je me permettre de répondre à Patrick Bibas ?
Cher monsieur, je vous assure que tous les Sarkozistes ne sont pas hostiles !!! Voyez comme me traite ma Grande Duduche de Hollande (ndlr : Charlotte) et pourtant, je reste, je persiste et je signe ! A dire vrai, j'adore être parmi les gens de Gauche. Ils me permettent de voir ce que mes idées de Droite ne voient pas toujours et d'entendre des discours différents auxquels je peux opposer parfois gentiment mes propres discours. Ce qui me fait penser que cela fait bien longtemps que je n'ai pas poussé le bouchon...☻☻☻☻☻☻☻
Avant de croire aux idées, je crois aux êtres humains qui les ont et en leur capacité à débattre avant d'aller se battre. Je ne trouve rien de plus idiot que de se battre pour asseoir une idée !!! Les idées, on les débat pour convaincre ou elles s'imposent d'elles-mêmes par la force des choses ou des évènements. Se battre pour elles est une dépense d'énergie et de moyens bien futile.
Pour en revenir aux USA, Anne, j'ai une question à zéro balles (puisque je parlais de se battre, justement...admirez la transition à faire pâlir de jalousie Michel Drucker !!!) : quelles sont les principales préoccupations des citoyens Américains aujourd'hui ? (Vous en avez peut-être parlé récemment mais, comme vous le savez, j'ai connu quelques semaines de vide cybernétique et je n'ai pas eu le temps depuis de rattrapper tout mon retard de lecture)
Anne (toujours), pourquoi avoir freiné Charlotte qui m'invitait à NYC chez Sylvain ???? J'étais d'accord puisqu'elle payait le voyage !!!!!!!!!!!!!!!!! ☻☻☻☻☺☺☺
Rédigé par : CelineElias | 24 janvier 2010 à 14:19
Bonjour !
Plouffe a raison : il faut en finir avec la santé et... passer à autre chose.
Mais tout sera dans la "manière" d'en finir avec la santé.
La relation arms-length de BO avec le Congrès commence à lui jouer des tours. Or, rectifier rapidement le tir ici, ça revient un peu à demander au Titanic non seulement d'arrêter de couler, mais de faire demi-tour dans les 10 secondes...
Le retour de Plouffe, c'est sans doute un coup de maître. Cependant, diriger une campagne électorale, c'est une chose. Composer avec une opinion publique volatile et un Congrès quelque peu lunatique, c'est est une autre.
Bonne chance quand même, monsieur Plouffe ! Les USA méritent mieux que ce qu'ils ont en ce moment.
Rédigé par : Robert | 24 janvier 2010 à 13:36
Bonjour
Mille merci: votre témoignage a jeté un pavé dans la mare : bravo pour cet acte civique et courageux, on verra l'accueil qui vous sera réservée à la préfecture...cette semaine
Je pourrais ajouter mon témoignage, identique à bien d'autres, j'appréhende le renouvellement, car mes parents sont toujours etrangers, enfin depuis 62, car avant...En revanche, j'ai volontairement accouché en france de mes deux enfants, (alors que je travaillais à l'etranger)afin de leur eviter ce genre de problèmes
Je suis ravie du comportement des médias, suite à votre mésaventure, cela nous change de leurs descriptions éhontées sur vos états-d'âme, ambitions, et menus culinaires...Bonne fin de sejour à Paris, je me demande si Besson et/ou Hortefeux vont vous inviter à prendre le thé avec des macarons ?
Rédigé par : sequina | 24 janvier 2010 à 13:01
La Maison Blanche est désormais sur la défensive et c'est préoccupant même si des personnes comme M. Plouffe revienne pour redorer l'aura présidentielle.
Préoccupant à deux titres :
- désormais les Américains connaissent les rouages de la pensée de M. Plouffe et seront beaucoup moins dupes,
- surveiller la politique de son parti. Etonnant non ?
Tout cela montre à quel point, le personnage Barack Obama a été construit pour permettre aux E.U. de bouger, de renaître. Je trouve que la greffe ne prend pas.
Surveillons maintenant les réactions d'un parti républicain très offensif! Ce sera édifiant
Rédigé par : ghislaine | 24 janvier 2010 à 12:13
plouffe ou pas, quand le potus souhaite 'frapper fort' les institutions financières américaines dans sa vision futuriste des choses il ne demande pas à connaître la carte d'identité des banques..; que les banques spéculent sur les marchés pour leur propre compte ou qu'elles s'occupent réellement des missions de gestion des clients dont c'est la vocation primaire c'est à mon sens les deux systèmes qui vont dans le mur; provoquer la régulation sans réelle visibilité afin de diminuer les risques ou attendre que les choses se façonnent d'elles-mêmes en prenant au préalable des garanties de sauvegarde du système et ensuite réguler ou normaliser, je m'interroge ? Tim Geithner ne semble pas toujours d'accord avec le potus, mais va t-il tenir longtemps ?
Rédigé par : claude | 24 janvier 2010 à 11:57
Bonjour Anne, bonjour à tous
Je n’avais jamais entendu parler de David Plouffe ! Et pourtant à vous lire il a été tout aussi influent voire plus que David Axelrod et Robert Gibbs « les hommes du Président ».
« the audacity to win » doit être un ouvrage intéressant à lire, bien plus qu'un ouvrage intitulé « comment gagner une campagne électorale » qui serait paru dans la collection « pour les nuls » ou « for the dummies » les gros pavés jaunes écrits tout en noirs et qui pourtant obtiennent un succès fou sur les sujets les plus divers.
Je ne me hasarderais cependant pas à le lire car j’ai déjà eu beaucoup de mal avec certains chapitres de « the audacity of hope » en VO !! ceux relatifs aux démocrates et républicains, je ne connaissais quasiment aucun des politiciens cités et j’ai eu bien des difficultés à comprendre les méandres des intrigues du Congrès, même en ayant vu le film de Frank Capra « Mr Smith au Sénat » évoqué d’ailleurs par Obama dans son livre.
Pauvre Monsieur Plouffe, lui qui souhaitait couler des jours heureux en famille après deux ans d’une campagne harassante…
Rédigé par : Michèle Doige | 24 janvier 2010 à 11:28