Du côté de l’administration Obama, si, officiellement, on se fait aucune illusion quant à la capacité d’un seul meeting à régler plus de cinquante ans de désaccord - et des mois de bataille - sur le sujet de l’assurance maladie, dans les coulisses, on prépare dur cette première télévisée. En effet, Obama a misé gros, en lançant cette invitation à l’opposition et en insistant pour que tout le débat soit retransmis en direct. Car l’objectif est double : d’abord, il entend démontrer aux Américains que le plan de réforme de l’assurance maladie des Démocrates est raisonnable et nécessaire ; ensuite, plutôt que de sans cesse décrier les campagnes mensongères de l’opposition, il veut montrer, à l’image, que les Républicains n’ont d’autre but que de verrouiller, ou plutôt d'enterrer, le débat – et gâcher ainsi une opportunité historique de régler un problème qui gangrène le système de santé des Etats-Unis depuis des décennies.
Si bien que, la pression montant, le message hebdomadaire du Président cette semaine s’adressait peut-être davantage aux politiques du Congres qu’aux Américains en week-end :"J’espère que Démocrates et Républicains sauront se réunir et travailler ensemble la semaine prochaine autour des idées des uns et des autres.
Aux membres du Congrès, je voudrais simplement dire ceci : nous savons que le peuple Américain veut que nous réformions notre système d’assurance-maladie. Nous savons quels sont nos points d’accord et nous savons tous où sont nos points de désaccord. La semaine prochaine, nous aurons l’occasion d’enfin réformer ce système pour les familles américaines comme pour les petites entreprises. Ce sera enfin notre chance de donner aux Américains la tranquillité d’esprit de savoir qu’ils pourront s’offrir une assurance a un prix abordable. (…) C’est ce que nous pouvons faire et c’est ce que nous devons faire quand nous nous réunirons pour cette conférence bi-partisane sur la santé la semaine prochaine.
Du côté de l’opposition, les Républicains, réclament un nouveau départ, où les questions de la prise en charge de l’avortement ou de la ‘public option’ seraient définitivement écartées de la table des négociations.
De la même manière, qu'ils ne cessent d’attaquer BO sur les résultats du plan de relance économique - tel l’ancien président de la Chambre, Newt Gingrich, qui ironisait hier sur le fait que "Barack Obama a au moins contribué à la création de trois emplois : ceux de Bob McDonnell, Chris Christie et Scott Brown" (les gouverneurs Républicains élus récemment en Virginie, dans le New Jersey et le Massachusetts), de la même manière, ils entendent bien démontrer comment les 'bailouts' répétés de l’administration Obama vont mener les Etats-Unis dans un gouffre financier. Une argumentation déjà bien articulée et répétée par la plupart des Républicains invités sur les plateaux télés ce week-end.
Mais, parce que les risques de dérapage sont déjà dans toutes les têtes, le Président Obama a pris les devants. C’est ainsi qu’il a rappelé les règles du jeu à tous les participants en prévenant qu’"(il) ne voulai(t) pas voir ce débat se transformer en cirque politique, où chaque camp vient réciter ses arguments et engranger des points". ("I don't want to see this meeting turn into political theater, with each side simply reciting talking points and trying to score political points".)
De même, afin de mieux s’assurer de la conduite du débat, la Maison Blanche a annoncé dès ce matin un nouveau projet de loi, de 950 milliards, réunissant les principaux éléments des propositions pour l’heure bloquées à la Chambre et au Sénat et sur lesquels un consensus pourrait être trouvé. Et aussi pour permettre aux assurés de trouver dans le futur des assurances abordables et de soutenir une autorité gouvernementale qui contrôlerait des hausses de cotisations abusives.
Et évidemment, face à ce qu'ils dénoncent comme un coup de force présidentiel - qui ne comprend pas cependant le retour de la public option - les Républicains hurlent à la manip' et disent que cela inaugure bien mal de la rencontre de jeudi!
@JOG: merci bcp pour les éclairages de ma lanterne sur Bruckner. Vous êtes une source inépuisable et précieuse en la matière, AS confirmera. Comme Mozart pour Frédéric II de Prusse, vous m'avez fourni exactement le nombre de notes que j'attendais ...
"Hatez-vous lentement ..." Boileau, j'ai utilisé ici cette citation à propos de la lenteur de BO à mettre ses beaux discours en pratique. J'ignorais son affinité avec la musique.
Rédigé par : attila | 25 février 2010 à 11:16
Je constate que Robert Bizolier et moi-même avons affiché ici notre attachement à des valeurs communes.
Et c'est bien agreable !
Rédigé par : Frederic Audibert | 24 février 2010 à 21:07
@ Fred Val de Marne :
Ce que je ne retrouve pas dans votre argumentation qui est très bien articulée et dans laquelle je retrouve certains principes auxquels je souscrits - après les avoir déjà mentionnés - c’est : pourquoi la société se préoccupe-t-elle du casier judiciaire (donc de la vie privée) du modeste fonctionnaire qui n’occupera aucunement ce que vous appelez « des postes sensibles, dit à risques » et que lorsqu’il s’agit d’un élu qui va par exemple voter des lois ou diriger une municipalité de 5 millions d’habitants, du coup cela friserait-il le crime absolu ? Oui, il faut bien tourner la page à un moment donné, mais alors, pourquoi ce principe a priori « universel » n’est-il pas appliqué sans questionnement dans plein de métiers – pour la plupart moins exposés - pour lesquels présenter un casier judiciaire « honorable » reste incontournable ? Je n’ai pas encore trouvé réponse à cela, si ce n’est le simple bon vouloir du législateur.
Je ne prêche pas contre le respect de la vie privée des élus, mais mon avis – et nous divergeons assurément sur ce point – est que celui qui par choix personnel et assumé s’engage dans la vie publique en sollicitant un mandat électif ne peut légitimement s’attendre à ce que les condamnations pénales qui le concernent bénéficient du même degré de non-publicité que pour son voisin fleuriste, par exemple. Notez, je n’ai jamais dit qu’on devrait l’obliger aussi à publier la liste de ses maîtresses/amants d’hier et d’aujourd’hui, ni son orientation sexuelle ou encore s’il pense que Jésus de Nazareth (et non Mahomet) est le Sauveur de l’Humanité.
Je suis heureux que vous citiez les cas Juppé, Balkany et autres car cela rejoint, paradoxalement, ce que j’avançais : pour moi, les citoyens ont le droit de savoir quel est le rapport que l’individu qui sollicite leurs suffrages a eu avec la loi, libre à eux ensuite de lui faire éventuellement confiance parce qu’ils auront estimé – vos exemples le confirment - que cette personne ne se résume pas à telle peine encourrue il y a 5 ans et qu’elle mérite bien qu’on lui redonne sa chance pour l’avenir.
Enfin, pour ce qui est du but poursuivi par la publication du patrimoine – but que je ne conteste ni ne critique -, j’ai simplement voulu dire que si, en l’espèce, le droit à la vie privée est mise à mal pour privilégier un intérêt général jugé primordial par le législateur – à savoir prévenir les cas probables d’enrichissement illicite – pourquoi serait-il jugé abominable de permettre le même type de dérogation sur une information qui, je le maintiens, renseigne assez utilement sur la personnalité du futur élu ? Une fois de plus, les exemples que vous avez mentionnés ne prouvent-ils pas que « transparence » et « droit à l’oubli » peuvent bien se concilier lorsqu’on fait un tant soit peu confiance au bon jugement des citoyens ? Dupont, électeur bordelais, SACHANT que M. Juppé fut condamné pour X, Y, Z motifs, ne lui a-t-il pas cependant trouvé assez de qualités pour voter pour lui ? Il l’a fait - et j'aurais fort probablement fait pareil -, mais il l’a fait en âme et conscience, autrement dit en étant informé. Il n’y a rien à redire à cela, à mes yeux.
@ Robert Bizolier :
Vous avez lu quelque part que je comparais Soumaré à Dutroux ? Joli racourci, en tout cas ☺ ☺. Bon, un peu de bonne foi ne ferait pas de tort. J’avais laissé de côté ce AS (hmmm… attention aux assimilations façon UMP ☺) pour placer mon propos sur un autre terrain qui touche de façon générale une certaine idée de la transparence pour ce qui est des mandats publics électifs, idée qui est resumée partiellement ci-dessus.
Cela étant dit, je comprends bien que chacun ait son propre curseur pour ce qui concerne la vie privée des élus. Ce qui est/sera, appartient au législateur.
Rédigé par : Blaise d'Ottawa | 24 février 2010 à 20:18
Petit mot de l'échafaud:
Purée! et encore Céline n'est pas là!
Je crois que dans le fond, nous sommes d'accord. Sur un casier on ne devrait pas inscrire les mini-mimi effractions, que du délit/ crime/ lourd.
A la discrétion du juge. (Pas d'accord? fais appel.)
Personne ici ne veut élire un vrai criminel. Pitié?
Et Robert, ton copain, une fois le truc rayé de son casier, aurait parfaitement pu être élu selon mon système... puisque pu de casier!
Rédigé par : Charlotte Goulmy | 24 février 2010 à 19:00
Robert B et la sagesse sous son palmier. Tres bien Robert. I agree 100%.
Michèle, merci, je ne savais même pas que mon cher Semprun avait sorti un new book. Ah, les exilés...
Rédigé par : Anne Sinclair | 24 février 2010 à 18:39
Bonsoir Anne, bonsoir à tous
Hors sujet mais il s'agit de Jorge Semprun !
Je crois que c’est la première fois que cela m’arrive, j'ai acheté un livre le jour même de sa sortie en librairie. Je me suis rendue chez un libraire niçois, un vrai pas un marchand de livres et j'ai acheté l'essai de Semprun.
Son livre précédent « vingt ans et un jour » écrit en espagnol, ce qui est rare chez lui, remonte à déjà trop longtemps pour moi, en plus j’avoue que je préfère quand il écrit en français sans doute car je suis plus habituée à son style dans cette langue.
Le livre est intitulé « Vous avez une tombe aux creux des nuages », il s’agit d’ un recueil d’ « essais sur l’Europe d’hier et d’aujourd’hui ».
Ce titre est extrait d’un poème de Paul Celan « « alors vous montez en fumée
dans les airs
alors vous avez une tombe au creux
des nuages
on n'y est pas couché à l'étroit... »
Je l’ai à peine feuilleté, l’auteur et le thème me suffisent pour savoir que j’apprécierai !
Et puis il doit y être question de l’arbre de Goethe…
Rédigé par : Michèle Doige | 24 février 2010 à 18:34
Bonsoir (ou bonjour) à tous,
Sous mes palmiers et bien loin de cette navrante campagne pour les municipales je restais spectateur de vos joutes mais volontairement hors du débat. "L'affaire" Soumaré m'incite cependant à mettre mon grain de sel.
Comme vous Anne, je pense qu'un "repenti", qui a de plus payer sa dette envers la société, à le droit de retrouver sa place et même toute sa place dans la société. La société de son côté à le devoir de lui donner sa chance, au même titre qu'un autre ; je précise : ni plus ni moins.
S'il fallait, comme semble le préconiser Charlotte, mettre au ban des responsabilités civiques ceux qui un jour ont dérapé et ont été sanctionnés par les tribunaux (je ne parle ici que de ceux qui n'ont pas été assez malins ou vicieux pour réussir à échapper aux mailles de la justice…) nombres d'élus se retrouveraient rapidement au pôle emploi, au plus près de leurs "chers" électeurs. Sans démagogie, j'ajouterai que nous nous priverions également de quelques grands talents (Juppé par exemple).
Serait-il moral d'interdire à un Soumaré de se présenter à des responsabilités locales alors que d'autres, condamnés pours divers méfaits ont retrouvé leur poste sous les ovations de leurs partisans à de très hautes fonctions ? Je pense encore à Juppé, mais aussi à Balkany, Huchon, Harlem Désir…
Et que dire de ceux qui au sommet de l'état ont dirigé la France pendant des années, bardés de présomptions de malversations nappées d'une immunité taillée sur mesure? Et pourtant certaines de malversations dataient d'avant l'avènement de JC … (Pasqua élu et réélu depuis plus d'un demi-siècle, Dumas président du conseil constitutionnel, Chirac à l'Elysée,…)
Comparé à tout cela, s'attaquer à Soumaré, je confirme : c'est crade ! Surtout s'il s'avère que les principales accusations concerneraient un homonyme…
Concernant ce bon Frédéric Lefebvre qui nous en remet une couche, fort de "documents très précis" censés accabler Soumaré, n'est-ce pas le même Frédéric Lefebvre qui, il y a quelques semaines nous demandait d'absoudre Polanski de ses erreurs de jeunesse ? Amnésie ou pardon à deux vitesses ? Ha non ! Suis-je bête, sans doute un… homonyme, comme Soumaré ???
Quant à assimiler, comme le fait Blaise, Soumaré et Dutroux, nous sommes dans l'extrapolation du type "qui vol un œuf - viole - un bœuf" ! S'il fallait retenir cet argument il faudrait alors interdire tout accès aux fonctions publiques à ceux qui un jour ont pris une cuite, on fait un excès de vitesse ou ont administré une fessée à leur enfant !
Je reviens un instant sur les propos de Charlotte qui écrit "Un casier ne se remplit que de faits graves. N'y figurent pas les mini-effractions genre feu orange, traverser de travers etc... Ce qui y figure est suffisamment grave pour vous empêcher, à mon goût, d'être élu." J'aimerai lui donner raison.
Laissez-moi pourtant vous raconter une anecdote vécue :
Un de mes amis, grand chef cuisinier, à été, suite à des problèmes financiers passagers, condamné il y a quelques années à 3 mois de prisons avec sursis pour n'avoir pu pendant 4 mois payer la pension alimentaire de son fils. Sa véritable faute aux yeux du juge était de n'avoir pas répondu à la convocation (qu'il n'avait pas reçu, étant en poste à l'époque à l'étranger). Il a depuis régularisé sa situation, il entretien les meilleures relations avec son fils devenu adulte, (ils travaillent ensembles) s'est remarié et a adopté 2 enfants. Il est maire de sa ville mais a dû batailler pendant 6 ans pour faire supprimer l'inscription de cette condamnation de son casier judiciaire ! Aurait-on dû, selon vos critères, lui interdire de postuler à cette fonction ?
PS. "Si on laisse tous les ex-bagnards venir travailler dans la police…" Au fait Charlotte, une question : Vidocq et Jean Valjean, vous connaissez ? ☺☺☺
Pour finir, gardons en mémoire l'adage "errare humanum est" même s'il se termine par "perseverare diabolicum…"
Rédigé par : RobertBizolier - Marrakech | 24 février 2010 à 18:31
Philippe, voici classé en monument historique un lieu prodigieux.. Ce qui m'ennuie c'est qu'on ne parle que des Beatles et des Pink Floyd..
Mais l’un des plus grands catalogues classiques y fut produit bien que souvent enregistré au Kingway Hall et y officia le plus fabuleux des producteurs et directeurs artistiques Walter Legge !
On y enregistra Elgar, Coward, Schnabel, Menuhin…
Bon c’est vrai qu’aussi le rock y eut sa part mais quand même, n’y aurait il pas un journaliste pour pondérer un peu cet exagération ?
Anne l'inversion était heureuse...
Rédigé par : Account Deleted | 24 février 2010 à 18:04
"Ce fut une soirée mémorable. Est-ce le même homo sapiens qui a créé cette musique et qui fait aussi la guerre avec ses semblables? J'étais surpris que Bruckner a dédié cette symphonie à Lizt et à ... Wagner."
http://jog.typepad.fr/les-conneries-de-jog/2009/12/-la-voie-gazeuse.html
Pour ceux qui ne connaissent pas la symphonie 4 de Bruckner! Cliquez sur le bandeau noir, le reste n'a aucune importance ce sont des conneries...les miennes de conneries!
Vi Attila c'est l'homo sapiens tout juste erectus qui fait et la guerre et une cette musique là!
Ca peut en dire long sur l'évolution de certains!
C'est un compositeur soit adulé, soit rejeté!
Brahms disait de ses symphonies qu'elles étaient des boas constricteurs.
Il y aurait tant à dire sur lui, élévation extraordinaire dans le mouvement lent de sa huitème symphonie, et comme ici dans la 4éme de courts thèmes et harmonies "wagnériens", mais si éloignés en fait!
Bruckner ne s'interesse pas au drame, là il est le contraire de Wagner. Il travaille de longues phrases aux thèmes massifs, souvent séparées par de longues pauses...
Il joue la longueur sur l'orchestration, en fait le temps, il semble vouloir que s'incruste en nous tous les thèmes...Il joue son orchestre comme un orgue, organiste qu'il était, sans développer aussi subtilement sa thématique...En fait il est presque à l'opposé de la subtilité dramatique de Wagner...
Il s'en approche dans la masse et la durée!
On le dit wagnérein sans doute à cause de la symphonie 3!
Il admirait beaucoup Wagner et sortira de la représentation de Parsifal bouleversé, il le sera d'autant plus à la mort du dramaturge un an plus tard!
J'aime bien Anton Bruckner, il est une figure de la musique du 19éme siècle. Et honnêtement le voir décrié par certains me laisse indifférent!
Rédigé par : Account Deleted | 24 février 2010 à 17:30
Michèle, Jog, la mémoire m'est revenue après avoir posté mon commentaire sur la phrase de Goethe et je me souvenais en effet qu'elle avait été détournée de son sens. Cela dit, si je l'avais prise dans le (faux)sens commun, c'etait pour souligner ce que je voulais dire...
Attila, Bruckner, je n'y connais rien. Jog saura vous répondre sûrement.
Apita: merci pour ces explications très complètes sur la nationalité. Ceci n'explique pas pourquoi deux ans avant, on ne m'avait demandé que mon extrait de naissance à moi (où figure la mention que mes deux parents sont nés en France). et sur le fait, que ma CI encore valide prouvait bien qu'on me l'avait précédemment délivrée... Mais merci a vous de mettre un point (final?) a ces méandres kafkaiens qui m'ont été présentés comme récents par deux fois.
Rédigé par : Anne Sinclair | 24 février 2010 à 16:37
Tout un symbole
http://www.ouest-france.fr/actu/disques_detail_-Pour-assurer-leur-protection-les-studios-Abbey-Road-vont-etre-classes_3724-1274501_actu.Htm
Allez, je vais ressortir mes 33 du vieux placard, mettre en route ma platine ERA et nettoyer la pointe Shure
Come together...nostalgie quand tu nous tiens !
☼☼☼☼☼☼☼☼
Rédigé par : Philippe Pugnet | 24 février 2010 à 15:07
De passage en courant ...
Anne a parlé de curseur moral, Blaise a parlé de transparence, et Charlotte de casier judiciaire....
Mais quand on parle de transparence, où commence ce que l'on peut appeler une situation transparente et où commence la vie privée de l'élu ?
En poussant la logique à son extrémité, peut on considérer qu'un élu, et donc sa famille par ricochet, a droit à une vie privée ?
En définitive, où placer le curseur de la transparence ?
Pour ma part, sauf à vouloir complètement assécher le réservoir de bonne volonté déjà bien asséché dans les petites communes par le régime de responsabilité, je considère qu'un élu a droit lui aussi au respect de la vie privée, et plus précisément à celui auquel ont droit ses propres électeurs. N'oublions pas, en effet que la publication du patrimoine n'est pas là pour informer l'électeur du niveau de fortune de l'élu, mais pour vérifier qu'il n'y ait pas d'enrichissement illicite au cours de l'exécution de son mandat.
L'autre aspect concerne, comme l'a écrit Anne, ce que j'appellerais le droit à l'oubli une fois la peine effectuée. Une fois sa dette payée à la société, inéligibilité comprise, tout citoyen a droit au "tourner de page".
N'oublions jamais que la justice est rendue au nom de la société et non pas au nom des victimes. C'est ce qui differencie la justice de la vengeance.
Une condamnation, sauf à perpétuité, ne saurait être un condamnation perpétuelle. Nous avons, en effet, bien trop protesté avec raison contre la rétention de sureté mise en place après la peine de prison, pour ne pas aujourd'hui reconnaître à l'élu, ou au candidat le droit à la rédemption.
Evidemment, il y aura toujours des postes sensibles, dit à risques, pour lesquels une analyse minutieuse du passé est nécessaire. Sauf le président de la République, aucun élu n'est directement concerné.
Aussi, et bien que je ne partage pas ses convictions, je trouve normal qu'Alain Juppé ait eu le droit de se faire élire maire de Bordeaux.
Comme Patrick Balkany à Levallois ou comme Henri Emmanuelli dans les Landes etc...
Petite précision, vous trouverez le casier judiciaire français ici,
http://www.vos-droits.justice.gouv.fr/index.php?rubrique=10062&ssrubrique=10200&article=11172 et vous remarquerez que c'est bien plus compliqué que l'on peut penser, et surtout qu'on n'y trouve pas que des faits graves.
Bien à vous
Rédigé par : Frederic Audibert | 24 février 2010 à 14:31
Je croyais aussi, Clara.. mais je n'ai pas un tempérament à croire très longtemps sans preuves!!!
Pour l'île de France, je pense qu'il faut laisser à l'intéressé le choix de la riposte. Ce n'est pas un mineur, ni un faible, ne rentrons pas dans le jeu de la droite en nous substituant à lui. Le PS doit juste être à l'écoute, et donner à son candidat les moyens d'aller en justice pour diffamation, s'il le souhaite.
En ce qui concerne la conférence du sociologue Alain Touraine, je suis partagée: certes, nous devons changer de méthode, mais pourquoi penser que le politique ne pourrait plus rien?
Si un renouveau doit surgir par la réforme, et non la révolution, d'où voulez vous que cela vienne?
Par contre, nous ne pourrons vraisemblablement faire l'économie de réformes beaucoup plus violentes qu'avant la crise et les scandaleuses suites de crise que nous connaissons: des riches de plus en plus riches, insultant la majeure partie de la population par des comportements financiers déconnectés de toute rationalité.
La question de la nature de la propriété va se poser: usus, fructus, ab usus..
3 piliers de la propriété telle qu'elle est conçue actuellement: autant l'usage, la fructification des biens sont rationnels, autant la cession ou l'aliénation (au delà de l'usage) de ces mêmes biens devrait être soumise à des réglementations drastiques. C'est déjà le cas dans des zones protégées, celles ci pourraient être étendues à de nombreuses activités économiques où le "propriétaire" ne peut faire fructifier son bien qu'en utilisant largement les ressources collectives: infrastructures, formation des collaborateurs, sécurité publique etc..
Rédigé par : Sélène | 24 février 2010 à 12:54
Puisque BO nous en donne le temps, j'ai envie de partager un bol d'air culturel que voici:
Dimanche passé,j'ai eu la chance d'écouter la Philharmonia Orchestra dirigée par Kurt Masur, interpréter de façon magistrale la
Symphonie n°39 en mi bémol majeur de Mozart et la Symphonie n°4 en mi bémol majeur de Bruckner au Palais des Beaux Arts de Bruxelles.
D'abord, le chef d'orchestre est un personnage imposant la majesté. A 83 ans, il mène sa troupe d'une centaine de musiciens d'une main droite de maître, sa main gauche étant déficiente, sans baguette ni partition. Il dirige ici les œuvres de ses deux musiciens préférés.
Ce fut une soirée mémorable. Est-ce le même homo sapiens qui a créé cette musique et qui fait aussi la guerre avec ses semblables? J'étais surpris que Bruckner a dédié cette symphonie à Lizt et à ... Wagner. Je suis sûr que Jog et AS en savent bcp plus que moi en la matière.
Rédigé par : attila | 24 février 2010 à 12:04
Puis-je ajouter avant de me casser:
L'injustice peut toujours être corrigée, ce serait même là que réside la noble puissance de la justice!
Je suis utopique là!
Le désordre dans ses suites et conséquences a pour seule correction, dans l'acception la plus dure de ce mot, que la répression!
Ce qui pour l'humaniste Goethe est de loin le plus oppressant!
Rédigé par : Account Deleted | 24 février 2010 à 09:34
Mais mettre dans le même sac faits criminels et délinquance est un raccourci lourd de conséquence.
Rédigé par : Catherine | 24 février 2010 à 09:29
Anne puis-je réctifier?
"J'aime mieux commettre une injustice que de souffrir un désordre". Goethe.
Goethe avait ici de tels idéaux que cette phrase souvent mal comprise se heurte encore à cette idée que la justice prévaut sur l’ordre.
Or il ne peut y avoir de justice sans ordre, et il ne peut y avoir non plus primauté de l’individuel sur le collectif…
Sinon pas de société viable !
C’est toute la force de cette citation !
Mais le débat est sans fin tout autour de cette phrase et se heurte à de fausses interprétations ! L’idée que nous nous faisons de la justice maitresse souveraine de l’ordre mais aussi dépendante de lui, nous la fait voir plus belle, plus idéale qu’elle ne l’est !
Il y a autre chose au dessus d’elle : l’équité !
Dans le débat qui vous oppose à Blaise j'y mettrais de l'Equité, car je trouve équitable après la "rédemption" que l'erreur soit oubliée...
Sinon c'est une vengeance sadique, perverse!
Les cathos oublient souvent leurs préceptes!
Clara fraternité!!!
Ordre juste, elle n'a pas lu Goethe sécotine!
Rédigé par : Account Deleted | 24 février 2010 à 08:23
Anne, oui la citation " J'aime mieux commettre une injustice que de souffrir un désordre" est bien de Goethe dans « le siège de Mayence ».
Il faut tout de même replacer la sentence dans son contexte ! Goethe ne veut absolument pas dire qu’il vaut mieux condamner un innocent que de remettre en cause l’autorité de l’Etat.
Nombre de penseurs ? ont résumé cette phrase à l’affirmation « plutôt l’injustice que le désordre ». Au moment de l’affaire Dreyfus certains ont brandi cette phrase en étendard pour dire que les amis de Dreyfus n’avaient pas à remettre en cause l’Armée et cela même si Dreyfus était innocent. Comme quoi il est toujours facile de généraliser de la façon dont elle peut arranger une affirmation sortie du contexte bien précis dans lequel elle a été prononcée.
Cela me fait penser à la phrase tant reprochée à Camus en marge de la remise de son Prix Nobel de littérature sur le fait qu’il préfèrerait sa mère à la justice…
Pour en revenir à Goethe, il était allié aux Prussiens contre les français qui occupaient Mayence. A un moment la foule voulait lyncher un français qu’elle accusait sans raison uniquement car il était l’ennemi d’avoir mis le feu à la ville et Goethe qui pourtant était dans l’autre camp, s’est posé en défenseur de cet homme qui n’avait peut-être commis aucun crime, nul n’avait de preuve. Par contre le désordre, le lynchage aurait été un crime…
Le signal Wi Fi est très capricieux, je tente de poster et continuerais plus tard...
Rédigé par : Michèle Doige | 24 février 2010 à 07:28
Bonjour Anne, bonjour à tous
Dommage que le Wi Fi que je capte par intermittence à Nice soit si faible et que je l’avoue je suis plus dehors que le nez sur l’ordi, normal en vacances non ? car je vois que j’aurais beaucoup à lire.
@ Anne, Charlotte, Blaise
En tant que juriste, j’aimerais bien lire et réfléchir sur tout ce qui semble avoir été développé sur le hors sujet des casiers judiciaires ou antécédents des candidats aux élections régionales. Si j’arrive à rester connectée je vais le faire de ce pas car il ne peut être répondu de manière approximative à un sujet aussi délicat suite à une lecture rapide et en diagonale.
@Anne, Françoise
J’ai pensé à la famille Camondo hier ! En effet je suis allée faire une longue et belle balade en bord de mer entre Beaulieu sur Mer et le Cap Ferrat. J’ai donc vu et revu la villa Kerylos, la villa style Grèce antique construite par Théodore Reinach.
Voici le lien si ça vous intéresse.
http://www.villa-kerylos.com/fr/kerylos/
Rédigé par : Michèle Doige | 24 février 2010 à 06:47
Clara :-)
Socialiste: merci pour cette petite revue souriante et personnelle des présidentiables et de ceux qui ne le sont pas...
Rédigé par : Anne Sinclair | 24 février 2010 à 01:05
Ok, Blaise, nous différons de point de vue, mais pas tant que cela. Et j'aime bien votre chute...;-)
Rédigé par : Anne Sinclair | 24 février 2010 à 01:02
Aie Aie Aie, en France, c'est la guerre en politique en ce moment !
Tous les gros parti politique sont dans des polémiques et ce font la guerre.
Au niveau nationale, a l'ump c'est l'affrontement entre Sarkozy et Villepin (vuillepin qui va certainement ce présenter comme candidat indépendant histoire de faire baisser un peu le % de sarkozy au 1er tour)
Au parti socialiste, Ségolène Royale menace de ce présenter coute que coute (c'est a dire comme indépendante) aux présidentielle si les primaires ne la satisfait pas (apparemment elle n'aime pas perdre...)
Au niveau régionale, des attaques entre candidats, on ressort le passé judiciaire de certain, on ressort les phrases polémiques dites des autres.
C'est aussi la guerre entre Martine Aubry et Georges Frêche, avec menace de susprendre tous les socialistes qui soutienne Georges Fraiche (sachant qu'il gagnera certainement le Languedoc Roussillon).
En faite les Français en n'ont un peu marre de toutes ces chamailleries, d'un coté les français déteste Sarkozy mais ils n'aime pas non plus les socialistes qui n'ont pas de programme et une secrétaire du PS qui n'a pas la stature présidentielle.
François Hollande ? Trop bas dans les sondages et pas très charismatique
Ségolène Royale ? incompétente, incapable de rassembler (trop de monde la déteste) et imprévisible.
Martine Aubry ? manque de charisme
Peillon ? ne veux pas ce mouiller et refuse de participer aux débats tv quand ya le FN
Didier Migaud ? trop peu connu et trop peu de chance de gagner
Pierre Moscovici ? risque élevé de perdre
Manuel Valls ? sondage trop faible pour lui
Dominique strauss-khann ? politiquement pas assez a gauche.
Rédigé par : Socialiste | 24 février 2010 à 00:55
Dans le Poitou, ya un mauvais climat, Jog? Je croyais qu'il y régnait un ordre juste...
Rédigé par : Clara | 24 février 2010 à 00:26
@ Anne :
Sans chercher à faire de notre fameux H-S une « affaire dans l’affaire », puissiez-vous souffrir ce dernier post qui a deux objets. Tout d’abord, je vous concède que j’ai fait fort avec l’exemple Dutroux, car effectivement les condamnations pour des crimes aussi lourds vont presque toujours de paire avec la privation des droits civiques. Mais cet exemple excessif et pas pertinent pour un sou poursuivait à sa manière un but dont je crois retrouver l'écho dans vos points 1, 2 et 4 - Et je m'explique :
1) Oui, c’est un curseur moral, ce qui explique ma subjectivité (que j’ai d'ailleurs bien mise à l’évidence). Mais comment mon curseur moral jouera-t-il si je ne sais rien de la personnalité de l’intéressé, hormis éventuellement le fait qu’il a 3 maisons, un yacht et 1 million d’euros en banque ?
2) C’est justement parce que je ne souhaite pas qu’on mette la barrière pour ce qui serait « admissible » et ce qui ne le serait pas que j’ai plaidé pour que soit reputée obligatoire le dépôt du casier judiciaire pour tout candidat . Mon propos a dû prêter à équivoque, mais pour moi, il ne s’agirait pas de punir à vie des personnes réellement repenties, encore moins de leur barrer la route aux mandats publics. Il s’agirait de donner aux citoyens une information qui selon moi renseigne davantage sur un individu qui aspire à des fonctions « nobles » que ne le fait, par exemple, la publication de ses avoirs patrimoniaux. Après, chacun fait ce qu'il veut. On voit bien ici et là des repris de justices notoirement connus remporter des suffrages ! Quant à la réhabilitation, bien entendu, je suis pour. Et à ma connaissance, l’une de ses conséquences est justement de faire disparaître du casier judiciaire la condamnation y afférente.
Cela étant dit, je comprends parfaitement que vous (et sans doute d’autres) soyez opposée à ce que je suggère et les raisons ne manquent pas,loin s'en faut. Pour ma part, je tenais à exprimer mon soutien à l’idée qu’avançait Charlotte qui y voyait, elle aussi, un signe de transparence. Ce qui, sans aucun doute, ne peut faire l’unanimité.
Euh... Il semble que les anciens ministres du Sphinx ont le vent en poupe en Sarkozie. Quelqu'un sait si Tapie se présente aux régionales sur les listes UMP ? ☺☺
Rédigé par : Blaise d'Ottawa | 23 février 2010 à 22:55
Pour le petit 2)
Un casier ne se remplit que de faits graves. N'y figurent pas les mini-effractions genre feu orange, traverser de travers etc... Ce qui y figure est suffisamment grave pour vous empêcher, à mon goût, d'être élu.
Pas besoin donc de chercher la ligne entre violeur de bébé, tueur de vieilles dames etc. Je suppose qu'en France, pour travailler dans l'administration, on doit aussi prouver de la bonne conduite non? Si on laisse tous les ex- bagnards venir travailler dans la police ou comme gardien de prison je comprends mieux les bavures...
Je m'imagine maintenant que la nana qui vous a tant enquiquiné pour vos papiers venait de faire 14 ans pour usurpation d'identité, faux et usage de faux et fraude fiscale! ☺
PS Blaise, vous en faites pas, Dutroux ne sortira JAMAIS.
Rédigé par : Charlotte Goulmy | 23 février 2010 à 22:06