New York hier. Début de la conférence annuelle de l'ONU, largement médiatisée partout pour les rencontres qui, à cette occasion, ont lieu entre chefs d'Etat ou de gouvernement. C'est ainsi que j'ai vu dans les journaux français que Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ne sauraient mieux s'entendre, qu'ils riaient ensemble de bon coeur, qu'on avait oublié Bruxelles, les Roms et la querelle Paris-Berlin sur le sujet, que Madame Sarkozy était aussi de la rencontre, ainsi que le jeune fils du Président français, Louis.
Ce qu'on dit moins, car c'est moins distrayant, c'est que ce sont les organisations internationales qui ont ouvert les discussions d'hier placées sous ce qu'on appelle le MDG, le Millenium Development Goals.
Et du coup, j'ai pu, avec Dominique, entrer dans l'enceinte de l'ONU, car il s'exprimait à la tribune et les entourages avaient le droit de jeter un coup d'oeil.
Si j'étais déjà allée dans l'enceinte du Conseil de Sécurité, vide, faire une interview pour la télévision du Secrétaire Général pendant la Guerre du Golfe, en revanche je n'étais jamais entrée dans la grande salle des Nations Unies, tellement célèbre pour son pupitre qui se détache sur un fond de mur en marbre vert. Enfant, j'y ai vu Krouchtchev enlever sa chaussure pour taper sur le pupitre. On a tous en mémoire les discours de Khadafi, où une partie de l'assistance s'était levée ou celui d'Arafat très applaudi.
Bref, cette salle est chargée d'histoire et pourtant j'ai été un peu déçue: elle est moins grande qu'on croit, sorte de grand amphi de conférence où chacun s'exprime dans sa langue et dans une parfaite indifférence générale. Il faut dire que le son est volontairement assourdi pour permettre une écoute confortable des traductions dans les écouteurs, mais cela enlève de la solennité. On devrait avoir l'impression que c'est là que se décide l'avenir de la planète, et de fait, ce n'est pas là...
Les discours d'hier étaient de bonne volonté: il faut parvenir à un monde prospère, éliminer la faim, la pauvreté et les conditions de vie indécentes de millions et de millions d'hommes dans le monde. Mais pour cela, ce sont les Etats qui doivent faire des efforts concrets au-delà des belles paroles ou des vaines promesses toujours ressassées dont ils savent qu'elles débouchent jamais sur rien. Messieurs et Mesdames les Chefs d'Etat, à vous de jouer et non de parader pour la galerie et les télévisions.
Bonjour Anne, vous nous avez manqué...
@Voltaire Rousseau:
Serait il possible d'avoir la phrase suivante en Anglais?
"""3.Promouvoir l’égalité des sexes et l’automatisation des femmes""""",
le résultat des traductions est parfois ... surprenant.... et c'est le cas pour le 3ème objectif du millénaire, qui devient:
3.Promouvoir l’égalité des sexes et l’automatisation des femmes,
Est ce "l'émancipation" des femmes qui est sous entendue? il existe également la traduction: "autonomisation" sur le site
http://www.un.org/fr/millenniumgoals/
Je ne trouve pas ce terme particulièrement attrayant non plus.
c'est assez amusant, mais en même temps révèle les dangers des traductions.. un certain "manager director" est d'ailleurs persuadé de la chose et s'est donné les moyens de ne pas subir ces inconvénients.
J'ai toujours pensé vraisemblable le sentiment qu'une partie des difficultés vécues par le dernier traité européen provienne d'une mauvais transcription des idées exprimées à l'origine en anglais.
Bonne journée à tous.
Rédigé par : Sélène | 23 septembre 2010 à 08:51
"Bon je ne vais pas disputer les bons points à Jog mais vous savez, Anne, les interventions du "managing director " tant à Oslo qu'à NY, face à l'absence de commentaires détaillés dans notre presse hexagonale, et bien nous sommes un certain nombre à les avoir relayées tant sur nos blogs que sur les réseaux tel Facebook"
Idem j'ai relayé, c'est étrange de ne rien en voir dans les médias habituels, cela donne l'impression d'une limitation arbitraire ou doctrinale de la liberté d'information.
Rédigé par : Catherine | 23 septembre 2010 à 06:48
@ Voltaire.Rousseau
Je ne sais, comme vous le demande Anne, si vous travaillez au FMI mais votre présentation, riche en détails, de l'activité et du rôle du FMI et des engagements pris par son DG pour la transmutation de l'institution, mériteraient d'être connus par tous ceux qui n'ont de cesse de critiquer, si ce n'est plus, Dominique Strauss-Kahn
Allez...je me lache : oui, comme vous dîtes, il y a du génie politique en lui mais aussi beaucoup de clairvoyance et d'anticipation.
Et ses détracteurs qui causent à sa place feraient mieux, au lieu de dire tout et n'importe quoi, d'analyser comme vous le faîtes, son action à la tête du FMI !
Ça nous changerait de leurs slogans incantatoires ou de ce genre de sociologues qui au détour d'une page de l'Obs se permettent des jugements de valeurs particulièrement dérisoires.
Voltaire. Rousseau , m'autorisez-vous à m'inspirer de votre texte afin de mieux répondre à ces détracteurs du DG ?
Rédigé par : Philippe Pugnet | 23 septembre 2010 à 00:54
Bonsoir Anne, bonsoir à tous
Anne, ce sommet FMI OIT fut assurément une première. Comme il se déroulait à Oslo le premier ministre norvégien Jens Stoltenberg en était l’hôte. Et j’apprends qu’il est classé deuxième personnalité politique la plus sexy dans le classement du site
"Hottest Heads of State" après la gouverneur(e) générale du Canada Michaëlle Jean.
Plus sérieusement voici un bilan de ce sommet provenant du site de l’OIT ( choix volontaire ☺☺)
http://www.ilo.org/global/About_the_ILO/Media_and_public_information/Feature_stories/lang--fr/WCMS_144908/index.htm
@ Philippe
Je confirme !
Et j'ajouterai let's have "the audacity of hope "
@ Jog
Je rajouterai dans mon immense bonté ☺☺ un troisième bon point pour nous avoir rappelé le magnifique poème de Kipling " if" devenu en français "tu seras un homme mon fils" qui est la chute du poème, les français sont-ils aussi pressés d’arriver au résultat sans en passer par toutes les étapes ?
Allez, Jog, un effort, l’image n’est pas loin, elle est au bout de 10 bons points !
Kipling inspire ces temps car le nouveau livre de Mathias Enard s’intitule "parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants » emprunté à une phrase de Kipling"
"Puisque ce sont des enfants, parle-leur de batailles et de rois, de chevaux, de diables, d’éléphants et d’anges, mais n’omets pas de leur parler d’amour et de choses semblables."
Le livre me tente. Où il est question de Michel-Ange qui part à Constantinople afin de construire un pont sur le Bosphore !
Toujours Kipling et plus d’actualité" et le tsigane va " ( je ne sais pas ce que vaut la traduction )
... "Ensemble le long du sentier à la rencontre du destin
Sans chercher à discerner, si c’est vers l’enfer ou le paradis
C’est ainsi qu’il faut aller, sans s’effrayer du sentier
Que cela soit au bord du monde, Que cela soit au delà. "…
"En avant derrière l’étoile tsigane et nomade,
Vers le crépuscule où frémissent les voiles
Et les yeux regardent d’une nostalgie sans attache
Vers les cieux empourprés ! "
Rédigé par : Michèle Doige | 23 septembre 2010 à 00:39
Girly 154, j'aimerais tant que vous participiez davantage, why not?
Voltaire-Rousseau, déjà que j'aimais votre pseudo, je suis en plus genee tant les choses que vous dites sur le FMI sont justes, elogieuses et drolement bien informées... Vous y travaillez par hasard?
Rédigé par : Anne Sinclair | 23 septembre 2010 à 00:17
Anne , en commentaire de votre billet précédent vous disiez " Heureusement que Jog suit ce que fait et dit le FMI et son Directeur Général!En effet la conférence d'Oslo était inédite entre le FMI et l'OIT. Et le discours de l'ONU hier où j'étais et dont je vais parler était de la même veine. Jog vous aurez deux bons points !!!"
Bon je ne vais pas disputer les bons points à Jog mais vous savez, Anne, les interventions du "managing director " tant à Oslo qu'à NY, face à l'absence de commentaires détaillés dans notre presse hexagonale, et bien nous sommes un certain nombre à les avoir relayées tant sur nos blogs que sur les réseaux tel Facebook
Ainsi
http://www.socialismedemocratie32.net/article-sauvons-la-generation-perdue-par-dominique-strauss-kahn-57078382.html
et encore
http://www.socialismedemocratie32.net/article-dominique-strauss-kahn-soutenir-le-bien-etre-commun-de-l-humanite-57494241.html
Deux textes de référence !
Et je n'en dirais pas plus sinon Charlotte, à défaut de bons points, va m'envoyer au coin !
Si....une seule chose : à lire de tels discours....I have a dream !
Rédigé par : Philippe Pugnet | 23 septembre 2010 à 00:13
Bonsoir Anne, bonsoir à tous
Mon post d'hier soir semble s'être égaré !
Le voici donc à nouveau.
Bonjour Anne, bonjour à tous
Anne, merci de nous faire découvrir ce sommet de l'ONU de l'intérieur. Cette journée à New York est bien plus intéressante que celle des jumelles Olsen ☺☺
La salle à la télé et sur cartes postales paraît immense comme quoi il ne faut pas se fier aux apparences. Quel dommage de feutrer les interventions même au bénéfice d'une meilleure écoute des discours de chacun !
Mon prof de droit international disait en substance que l'ONU ne servait pas à grand chose si ce n'est et ce n'est pas rien de permettre à chaque Etat de s'exprimer et donc de se défouler et de cette manière éviter sans doute certains conflits. Et à l'époque se déroulait déjà une guerre en Afghanistan avec les soviétiques.
J'ai beaucoup aimé ce soir au petit journal de Yann Barthès le chambérien,la similitude des discours de notre Président et de Zapatero. Oui la France est une bonne élève de l'aide au développement par rapport à d'autres pays mais tout cela demeure relatif, en valeur absolue la proportion du PIB consacrée à cette aide reste bien mince.
Et comme vous le dites Anne, les paroles et les bonnes intentions c'est toujours bien, mais ça ne coûte rien, les actes tangibles c'est autre chose et pourtant ils sont et seront de plus en plus indispensables. Il faudrait que la mondialisation et l'interdépendance à tous niveaux pas seulement économique apporte des bienfaits à tous les pays.
Rédigé par : Michèle Doige | 22 septembre 2010 à 00:47
Rédigé par : Michèle Doige | 23 septembre 2010 à 00:05
Je cite : « Les discours étaient de bonne volonté : il faut parvenir à un monde prospère, éliminer la faim, la pauvreté et les conditions de vie indécentes de millions et de millions d’hommes dans le monde. Mais pour cela, ce sont les Etats qui doivent faire les efforts concrets au-delà des bonnes paroles ou de vaines promesses toujours ressassées dont ils savent qu’elles débouchent jamais sur rien. Messieurs et Mesdames les Chefs d’Etats, à vous de jouer et non de parader pour la galerie et les télévisions ».
Dans la forme c’est si bien dit et si bien exposé comme toujours d’ailleurs. Et dans le fonds c’est franc, c’est vrai et c’est juste. Je suis admiratif devant autant d’audace. C’est un réel plaisir que de lire de telles vérités, dites par une personne dont la parole porte.
En sa qualité de Directeur Général du FMI, votre époux est une des cinquante personnalités les plus importantes de la planète. Pour qui suit l’actualité financière internationale, sait que jour après jour à la place où il est, il tente de façonner un autre monde. Un monde plus juste, plus équilibré. Je pense notamment à son action vis-à-vis de l’Afrique et à ce nouveau mécanisme de financement en faveur des pays les plus pauvres à zéro pour cent d’intérêt. Une première dans l’histoire de cette institution. Je pense au repositionnement de la Chine au sein de cette institution qu’il a initié. Ce nouveau monde auquel il participe à sa construction n’est pas le monde dans lequel nous vivons et qui donne l’impression par moment de marcher sur la tête. Mais un monde où chacun devrait pouvoir vivre dignement. Ce monde dont vous rêvez et avec vous une immense majorité, est le même monde qui vise à atteindre les 8 Objectifs du Millénaire décidés en 2000 et que la communauté internationale se propose de concrétiser en 2015. Pour rappel voici ces objectifs :
1. Réduire l’extrême pauvreté et la faim, il s’agit de réduire de moitié la proportion de la population dont le revenu est inférieur à un dollar par jour et de diviser par deux la proportion de la population qui souffre de la faim.
2. Assurer l’éducation primaire pour tous, donner à tous les enfants, garçons et filles, les moyens d’achever un cycle complet d’études primaires.
3. Promouvoir l’égalité des sexes et l’automatisation des femmes, le but étant d’éliminer les disparités entre les sexes dans les enseignements primaire et secondaire d’ici à 2015, si possible, et à tous les niveaux de l’enseignement en 2015 au plus tard.
4. Réduire la mortalité infantile, la finalité c’est de réduire de deux tiers le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans.
5. Améliorer la santé maternelle, l’objectif c’est de réduire de deux tiers le taux de mortalité maternelle.
6. Combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d’autres maladies, il faut stopper la propagation du VIH/sida et commencer à inverser la tendance actuelle. D’un autre côté, il faut maîtriser le paludisme et d’autres grandes maladies et commence à en inverser la tendance actuelle.
7. Assurer un environnement durable, il est essentiel d’intégrer les principes de développement durable dans les politiques nationales ; inverser la tendance actuelle à la déperdition des ressources environnementales. Réduire aussi de moitié le pourcentage.
8. Mettre en place un partenariat mondial pour le développement, il s’agit de poursuivre la mise en place d’un système commercial et financier multilatéral ouvert, fondé sur des règles, prévisibles et non discriminatoires. Cela suppose un engagement en faveur de la bonne gouvernance, du développement et de la lutte contre la pauvreté aussi bien au niveau national qu’international. Cela suppose aussi la poursuite de l’allègement de la dette des pays les plus pauvres très endettés.
Le monde était assez bien parti, mais la crise financière est passé par là et a porté un coup de frein à l’élan du départ. La réunion d’Oslo que Jog a eu raison de rappeler visait à faire prendre conscience du risque que cette crise financière fait peser sur l’emploi et par voie de conséquence sur non seulement la non atteinte des objectifs du millénaire mais aussi de la dégradation de la situation. Il s’agissait d’ailleurs de la première réunion entre le FMI et l’OIT. Cette réunion fut surtout marquée par le vibrant plaidoyer et le brillant exposé du Directeur Général du FMI des mécanismes économiques devant mener à une croissance économique génératrice d’emplois. Exposé dont le titre est très parlant : « pour ne pas sacrifier toute une génération », sur l’autel de la crise. Mais pour changer les choses c’est un travail de longue haleine.
Beaucoup de gens pense que le FMI est une institution de développement alors qu’est c’est une forme de coopérative monétaire chargé de veiller à la bonne marche du système monétaire et financier de la planète. C’est l’ultime prêteur des pays quand plus personne ne veut leur prêter quoi que ce soit pour équilibrer leur balance de paiement et continuer d’importer ce dont ils ont besoin. C’est cela qui explique en fin de compte que ce sont les Etats qui décident. L’argent que cette institution prête c’est l’argent de tous ses pays membres mettent dans un pot commun. En somme ces pays disent à celui d’entre eux qui vient frapper à la porte du FMI : « on veut bien t’aider parce que tu es un élément du circuit financier dans lequel nous évoluons. Ta santé financière est aussi la nôtre. Mais, en contre partie tu dois aussi fournir un effort ». La répartition de l’effort au sein du pays en question entre les diverses composantes économiques et sociales du pays est de sa responsabilité souveraine. Le FMI veille seulement à ce que le plan d’effort soit pertinent. Dans certains de pays il apporte son savoir faire des mécanismes monétaires et financiers dans le cas où il ne disposerait pas des ressources humaines qualifiées à l’élaboration de ce plan. L’objectif de ce plan d’ensemble c’est de permette au pays de retrouver sa santé financière et le chemin d’une croissance économique si nécessaire pour créer des emplois et de la richesse afin de rembourser le montant emprunté au pot commun. Le paiement resservira à d’autres pays dans la difficulté et ainsi assurer la pérennité du dispositif.
Lorsque le Directeur Général veut apporter une transformation dans l’un des mécanismes de fonctionnement de cette institution, ou conduire une innovation quelconque ou bousculer quelques règles bien établies et communément admises, il doit développer un trésor d’imagination et un talent de négociateur pour convaincre afin d’obtenir la majorité qualifiée. Majorité qui est de 85 % dans cette institution. On est loin des 51 % en politique. Cette volonté de changement dans l’adhésion collective a toujours été sa ligne conductrice. Dans une rencontre avec les lecteurs du Parisien du 21 novembre 2008, le Directeur Général du FMI répondant à une question disait : « Revoir tout le système capitaliste ? Je veux bien, mais pour mettre quoi à la place ? Depuis l’écroulement du modèle communiste, personne n’a proposé un système alternatif. En revanche, oui, il faut corriger bien des choses dans l’économie de marché telle qu’elle existe. Il n’y a pas que la finance qui a besoin d’être remise sur les rails. L’économie de marché privilégie le court terme. Si on veut une société plus organisée, plus solidaire, dans laquelle on s’occupe des générations qui suivent et pas simplement des problèmes du jour, il y a beaucoup à changer dans l’ensemble de notre fonctionnement collectif ».
Pour François Mauriac « Le génie politique atteint un certain équilibre entre le vouloir humain et l’exigence du réel. Il ne violente pas la nature des chose ». Au vu de la profonde transmutation sans heurt que vit cette institution depuis trois ans, il est évident que son Directeur Général n’est pas dépourvu de ce génie politique.
Voltaire.Rousseau
Rédigé par : voltaire.rousseau | 22 septembre 2010 à 22:28
Lady-Anne, je vous cite:
@"Bref, cette salle est chargée d'histoire et pourtant j'ai été un peu déçue: elle est moins grande qu'on croit, sorte de grand amphi de conférence où chacun s'exprime dans sa langue et dans une parfaite indifférence générale."
Je l'ai visitée avant 9/11, vide, et j'ai eu la même impression que vous, car après l'avoir vue tant de fois à la télé, je l'imaginais énorme... J'ai été bcp plus impressionnée, émue par la mission control room de la NASA...
Long story, short: you must be extremely proud of your husband, mais nous autres, aussi, également...:-)
---
@"Madame Sarkozy était aussi de la rencontre"
avec Woody Allen, I presume?...;-)
===
@Séquina,
on l'a échappé belle la semaine-dernière: un ministre blondinet, dont le nom "heurte" souvent nos oreilles(et pas seulement!) ces derniers temps a annulé sa visite dans notre "village"... ouf!!!
---
Après la sortie des 2 bouquins sur Carlita, le couple se dispute:
- Si tu en as marre de moi, dit Nico, explique-moi pourquoi tu restes avec moi, hein?...
sa femme lui répond:
- Uniquement pour avoir un sujet de conversation avec mes copines...
- mais Chérie, dis-moi, avec combien d'hommes as-tu dormi?...
- Seulement avec toi chouchou, avec les autres je restais tjs éveillée!!!
===
et comme certain(e)s d'entre nous prenons régulièrement l'avion...
Un pilote est en train de poser son avion sur la piste et la tour de contrôle lui demande:
- bonjour, donnez-moi votre position et votre hauteur, svp...
le pilote répond:
- je suis assis et je mesure environ 1,80m...
☺☺☺
Rédigé par : Mélanie | 22 septembre 2010 à 21:18
Chère Anne,
Je me permets de sortir de mon habituelle ombre de seule lectrice pour partager avec vous cette déception parfois (souvent) lorsque l'on passe de l'autre côté du miroir....
Être au "cœur" demeure néanmoins souvent une riche expérience.
Rédigé par : Girly154 | 22 septembre 2010 à 19:16
PS... on a en effet aperçu Mme Sarkozy qui bécotait son mari dans l'escalator vers la GA, et on a aperçu Mme Strauss-Kahn beaucoup plus digne derrière son mari!
Rédigé par : KATLEF | 22 septembre 2010 à 18:57
Pour y avoir travaillé, dans cette grande salle au mur en marbre vert, ce que vous avez ressenti est une réalité, ce n'est pas là que ce fait vraiment le monde! A surveiller ce sont les allées sur le cotés, en bordure de la salle et les points café!
Les délégations vont vers des points spécifiques, souvent liés à leur appartenance géo-politique....
Passionnante l'AG de l'ONU, un grand show, mais aussi le ballet des aides en arrière fond est très intéressant à observer!
Et même si cela fait 20 ans que je n'y sévit plus, il parait que cela n'a pas beaucoup changé...
Rédigé par : KATLEF | 22 septembre 2010 à 18:55
Carnegie Hall, avril 1950.(2/2)
http://joglesconneries.typepad.com/files/nat-king-cole-mona-lisa.m4a
http://joglesconneries.typepad.com/files/m-davis-moon-dreams.mp3
http://joglesconneries.typepad.com/files/m-davis-venus-de-milo.mp3
La suite du concert fut plus remarquable encore. J’étais mû vers le meilleur de moi –même et je savais mon violon prêt à tout consentir. Le concerto de Sibelius fut l’occasion d’une autre ovation.
La plus enthousiaste que le public me fit se déroula lorsque seul, sur la scène aux sièges de l’orchestre délaissés, j’interprétai la Chaconne de Bach de sa Partita pour violon BWV 1004..
Les yeux clos, je ne fais qu’un avec le Messie. Je n’entends que lui, le silence est total dans la salle ; comme vidée de ses spectateurs.
Du thème de basse simple de quatre mesures, j’entre dans le grand jeu des variations mélodiques sur deux cents cinquante sept mesures. Aucunes ne ressemblant à l’autre. Lenteur et solennité, puis viennent les diableries des triples croches en crescendo décrescendo, lent, rapide, lent, ré mineur puis ré majeur ce soleil couchant radieux, arpèges vibrés suspendus comme immobiles.
Mon bras propulse et tire l’archet le colle au chevalet l’en éloigne, appui du talon cherchant l’énergie, la mèche pour le souffle.
Le bois de Pernambouc se cabre plus encore. Je saute de la corde de sol à celle de mi.
Mon violon me semble heureux, heureux de trouver en lui ces mille accents à forte brillance. Je le suis aussi, nous triomphons ensemble, devenons esprit le plus pur, le plus puissant face à notre propre matière.
Aux dernières mesures du ré majeur nous sommes un orchestre de cordes à jouer ensemble. Le Messie sonne comme un orgue, frémit comme un corps affligé, vibre les émotions du contrepoint fuyant de la fugue.
C’est le dernier tiré d’archet lent, grave étiré ; puis le silence !
Ce silence dura, dura tant qu’il me fit craindre de m’être trompé, de ne leur avoir pas plu. J’ouvris les yeux et je regardai la salle immobile. Je ne vis que leurs yeux brillants. Un homme se leva, cria un mot dont je ne pus entendre que le premier phonème, tant ce fut un soulèvement de mains et d’applaudissements. Un tonnerre, où se mêlèrent des bravos. Je m’inclinai vers eux parcouru par cette onde tonitruante, me relevai, m’inclinai une dernière fois en avant dans un salut plein de remerciements.
Je quittai la salle pour rejoindre les coulisses, lorsque Bernstein vint à ma rencontre. Il était heureux, cela ce voyait et me prit dans ses bras, me fit une accolade.
- Vous avez été merveilleux…. tous les deux ! Ajouta –t-il.
J’étais aux anges, je ne sus quoi lui répondre. Vers moi accourait Violette, je lui tendis mes bras. Elle s’y jeta. Tirant le pan de mon smoking Léonard m’enjoignait d’y retourner. Je la quittai à regret. A peine avais-je franchi le pan tombant du rideau de scène que l’assistance enfla son ovation. Les gens se levèrent comme germent irrégulièrement des graines dans un jardin. Je m’inclinai une nouvelle fois vers eux et en me redressant dispersai avec mes mains des baisers en retour.
Cela provoqua un assourdissant bravo.
Le soleil était haut au dessus de New-York ce matin lorsque le room service vint frapper à notre porte. Il me réveilla. Je me redressai sur le lit découvrant les épaules de Violette. Elle ouvrit ces magnifiques yeux d’améthyste et me sourit. D’un geste je fis signe à la serveuse de laisser la desserte dans l’état. Elle écarta les doubles rideaux des fenêtres disposa le petit déjeuner continental sur la table, me porta la presse que je n’eus pas le courage de lire. Je n’avais qu’une envie elle ; Violette. Je l’embrassais pendant que la camériste quittait notre chambre.
Il était près de midi lorsque nous nous sommes attablés pour petit- déjeuner.
Pendant que j’effectuais le service du café, du jus d’oranges, des œufs brouillés accompagnés de leur poitrine frite, elle arpentait le New-York Times, cherchait parmi les nombreuses pages l’article qui parlerait du concert. Elle le trouva.
Elle lut en silence une première fois. Je vis l’inquiétude d’une critique négative disparaître à mesure qu’elle approfondissait sa lecture silencieuse. Elle me pria de l’écouter :
- Votre récital nous a plongé ma femme et moi dans une grande angoisse. Si vous provoquez un Dieu jaloux avec un jeu d’une telle perfection surhumaine, vous mourrez jeune. Je vous engage sérieusement à jouer un peu moins bien chaque soir, avant de vous coucher, au lieu de faire vos prières. Un jeu aussi impeccable ne devrait pas être le fait d’un simple mortel.
Ces mots que Bernard Shaw écrivit à l’intention d’un autre grand virtuose, si ils n’avaient pas été déjà dédicace pour celui-ci, je vous les aurais écrits sans moins de force ni de reconnaissance.
Elle s’interrompit un instant, me demanda :
- Pour qui Shaw les avait-il écrit ces mots ?
- Pour notre maître à tous, Jascha Heifetz, c’est fichtrement élogieux une telle comparaison !
- Il parle du remarquable Léonard Bernstein qui dirigea magistralement le Philarmonique de New-York. De la salle envoutée au point de ne pas vous laissez partir à la fin du récital.
- Cela me suffit, j’ai eu mon moment de gloire hier soir, et ce matin le plus bel instant de bonheur que l’on m’ait donné en étant dans tes bras.
- Que faisons-nous aujourd’hui ?
- Après le concert de quatorze heures, on visite la ville. Ce soir on reprend au Globe Theater "Les lumières de la ville" de Chaplin, nous y allons, je sais combien tu as aimé ce film, et après je t’invite dans la plus prestigieuse salle de jazz de Manhattan.
- Tu t’en es souvenu ? Comme je t’aime Misha, pourtant je n’en ai parlé que lorsque je soignais tes plaies dans les grottes pendant la guerre.
- J’ai retenu tout ce que tu m’as dit, comme Pierre aussi a tout retenu de toi !
- Il me manque !
- Il sera là en fin de semaine pour mon dernier concert, après vous partez pour Chicago et moi je m’en retourne à Savignac.
- Je vous aime tous deux et ne veux pas choisir.
- Aucun de nous deux ne veut te perdre, nous sommes heureux comme cela !
Je ne ressens pas d’exclusive à l’encontre de Violette. La jalousie ne m’effleure pas de son voile sombre. Je me souviens du regard perdu de Pierre il y a six ans lorsqu’en juillet 1944 elle lui apprit son amour pour moi. Sans que nous ayons eu à prononcer un mot, tout au long de sa captivité en Allemagne, qui puisse nous endolorir où faire fuir l’un de nous deux, nous éprouvâmes cette joie commune immense de la voir revenir sauve mais tellement fragile. L’un et l’autre, nous lui donnâmes notre amour sans jamais éprouver la moindre gêne. Nous ne cherchâmes jamais l’éviction de l’autre. Il nous semble impossible de vivre autrement. Seul le regard des autres était une blessure, nous apprîmes à les ignorer, à passer outre. Cela renforça plus encore ce qui nous unissait.
Central Park au printemps ressemble à un coin de campagne, soudainement envahi par les citadins, bordé de ses buildings imposants aux lignes empreintes parfois d’un classicisme désuet rompant brutalement la modernité de la ville. Le vert des pelouses occupées aux jeux de balles, au farniente alangui, aux discours amoureux des couples, laisse éclater par massifs imposants les chatoyantes coroles florales. Vives ou tendres elles essaiment sur le vert délicat de l’herbe renaissante, leurs teintes avivées au soleil.
Nous marchâmes main dans la main, ou enlacés l’un à l’autre devisant sur cette ville au calme dominical. Elle fredonna Mona Lisa, le tout dernier succès de Nat King Cole, entendu le matin sur Radio-city. Ce fils de pasteur noir d’Alabama a une voix si étonnante, douce et grave, sentimentale et ronde. C’est un pianiste de jazz surprenant. Il est la coqueluche du moment ici, avec cette chanson.
Lorsque nous descendîmes la 7éme avenue vers Times Square pour nous rendre au cinéma je la vis plus encore devenir cette enfant surprise devant le merveilleux.
Broadway avait l’agitation des grands jours. Le Globe et son enseigne en pointe annonçait cette reprise tant attendue ; les lumières de la ville sont excessives et belles.
De grands panneaux lumineux scintillent, clignotent attirent notre attention par des houles d’illuminations colorées. Elles volent à la nuit ses étoiles, les faisant s’accrocher aux toits des immeubles. La démesure d’une ville dormant peu !
Lors de la projection elle me serra la main. Je la regardai et la vis pleurer doucement lorsque la jeune aveugle, Virginia Cherrill, reconnaît Charlot le vagabond par le toucher de la peau de ses mains.
Cette vision tactile est un éveil, Elle voit soudainement !
Il lui demande alors:
- Vous y voyez clair maintenant ?
La jeune fleuriste de répondre :
- Oui, j’y vois clair.
Le Village Vanguard se trouve sur la septième à l’opposé de notre hôtel, plus bas après avoir coupé Broadway en descendant sur Greenwich Village. Nous y allâmes en taxi, une grosse Pontiac jaune nous y mena dans le ronronnement de ses huit cylindres. Ce fut un délicieux voyage où nos mains chahutèrent nos désirs, et nos lèvres se désaltérèrent passionnément.
J’étais tout énervé de voir et d’entendre ces hommes magnifiques, leur be-bop aux improvisations cadencées en diable. Ce jeune et glorieux trompettiste que je n’avais pu aller entendre en France, ce soir nous allions l’écouter avec son orchestre.
Vingt quatre ans, jouant déjà avec les plus grands, les influençant par son style, Milles Davis avait cette rage d’influer, de bouleverser le monde musical. Il y parvenait avec un talent monstrueux et très novateur. Il se détache aujourd’hui de la structure be-bop avec l’arrangeur Gil Evans et invente le cool jazz.
Il se dit dans New-York qu’il se prépare à enregistrer avec Sarah Vaughan
Je n’eus qu’un regret de pas avoir pu le rencontrer, ni jouer avec lui.
Elle dort, nous nous sommes aimés.
Je ne puis dormir, alors, j’écris sur mes carnets mes souvenirs d’elle. Je ne voudrais pas qu’ils se perdent ou s’amoindrissent avec le temps.
Ses nuits deviennent plus paisibles depuis quelques temps.
Le bonheur sans doute!
Journal de Misha NALTHEIM (Fin d’Avril 1950)
Mona Lisa
Nat King Cole
"Mona Lisa" est une chanson écrite par Ray Evans et Jay Livingston pour Paramount Pictures et son film Captain Carey sorti en février de cette année somptueuse et exceptionnelle où le monde vit apparaître votre serviteur…Justement en avril, comme c’est bizarroïde !
Devinez qui en est l’interprète ?
Moi ???….
Ma non c’est le gugusse à la voix suave, un sacré jazzman et crooner!
Jeunesse, vos mamans et vos grand’mères se pâmaient en l’écoutant, si elles vous disent que non, traitez les donc de menteuses !
Voilà un argument à leur sortir lorsqu’elles vous voient vous pâmer à votre tour pour un de vos petits chanteurs sucre d’orge!
"Moon Dreams"
de Chummy MacGregor, Johnny Mercer
Enregistré le 9 mars 1950 à New-York City
Arrangements :
Gil Evans
"Venus de Milo" (Mulligan)
Enregistré le 22 avril 1949 à New-York City
Arrangements :
Gerry Mulligan
Extraits de son disque paru en 1950 chez Capitole Birth of the cool.
Ainsi naissait le cool jazz !
Miles Davis (trompette)
Gerry Mulligan (saxophone baryton)
Junior Collins, Sandy Seigelstein (cor français)
Bill Barber (tuba)
Lee Konitz (saxophone alto)
J. J. Johnson, Kai Winding, Mike Zwerin (trombone)
Al Haig, John Lewis (piano)
Joe Shulman, Nelson Boyd, Al McKibbon (basse)
Max Roach, Kenny Clarke (batterie)
Il revenait de Paris où il fut accueilli par le tout Paris (enfin ceux qui pensent être le tout en oubliant la France d’en bas)!
Nous n’en faisions pas partie, mais Sartre et les autres oui ! C’est un peu comme les milieux autorisés qui s’autorisent…Souvent des m’as-tu vu pour ne pas dire des jeanfoutres !
Que dire de ce GENIE qui aima tellement Paris et sa Juliette !
Il faut ici mesurer ce qu’était cet amour pour lui, lui le noir aimant une blanche souhaitant même l’épouser…Alors que chez lui la ségrégation battait son plein !
Je vous renvoie à son site, c’est un aperçu de cet homme extraordinaire et sans doute unique.
Lisez son autobiographie, parue aux Presses de la Renaissance en 1989.
Et après ce ne sont pas les libres qui manquent sur lui, mentent aussi parfois !
http://www.milesdavis.com/fr
Rédigé par : Account Deleted | 22 septembre 2010 à 17:59
Faites le voyage...
http://www.monet2010.com/fr
Rédigé par : Account Deleted | 22 septembre 2010 à 17:36
Wouarf, Wouarf !!
Deux bons points j’aurais mieux aimé des bisous comme le faisait ma maicresse d’écaule au si geoli korsage en dantelle ( et quelle géographie !!) !
Mais bon on fera avec !
Donc au bout de trois bons points on a droit à une image, et à trois images à la médaille en chocolat !!
La croix du démérite en quelque sorte !
Derrière mon hum hum il y avait comme une envie d’analyse de comptoir quand à l'aveu possiblement envisageable que la traduction du texte peut suggérer !
Tout dépendant du verbe utilisé en début de paragraphe !
Voilà que je me mets à faire mon journaliste extralucide, boules en mains, et un tantinet freudien de bastringue !
Ici ils sont partis en guerre contre Mister K, entre le mélanchois (où ça ?) et les sécotiniens, commencent à être exprimées quelques rancœurs appuyées, comme quoi il serait l’aimé du Cac 40 et la sécotine l’aimée du peuple…Quand au mélanchois c’est comme d’hab, de l’outrance vacharde…
Mosco dit qu’il faut qu’il fasse une plongée dans la France profonde pour bien s’imbiber (à part le Blanton’s quel intérêt ?)…Comme si cela pouvait être incitatif de mettre les pieds dans la mouise d’une arène que je prévois sanglante bien avant le début de la campagne !
Ils ne peuvent pas perdre leurs habitudes comme cela !
Le seul à parler projet c'est flamby!!
Incurables ils sont !
Bon je vas reviendre, mais là faut que je regarnisse ma cave…
Sinon c’est la sobre abstinence !!! ( ça fait pléonasme un peu non ?...)
Quelle horreur, par le grand géniteur, mais quelle horreur !!!!
Rédigé par : Account Deleted | 22 septembre 2010 à 15:32
@"Messieurs et Mesdames les Chefs d'Etat, à vous de jouer..."
Je me demande comment Prez-Obama va "jouer" d'ici le 2 novembre, car selon la presse-US, on dirait(conditionnel!) que tout le monde lui en veut...
Motto:"Gouverner un pays hérité de George W. Bush est une tâche ardue. Le gouverner en composant avec la multitude de réactions hostiles face aux changements nécessaires qu’il a menés est encore plus difficile."
(Moisés Naím)
«Sales jours pour Obama», «Les démocrates et Obama se dirigent vers un échec électoral imminent», «La popularité d’Obama s’effondre». Voilà un petit échantillon des gros titres récents de la presse américaine sur son président. Tout le monde semble avoir une dent contre lui. Même Desmond Tutu, le bienveillant archevêque sud-africain a publié un article dans lequel il fustige le président Obama. (Parce que l’administration américaine à réduit les aides allouées à la lutte contre le Sida en Afrique du Sud.)
http://www.slate.fr/story/27261/obama-impopularite-elections-reformes
---
http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2010/07/21/AR2010072106086.html
===
les élections du 2 novembre s'annoncent beyond serrées, really freakin'...
Rédigé par : Mélanie | 22 septembre 2010 à 11:31