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« Jouer avec le feu | Accueil | Femmes tunisiennes »

22 février 2011

Commentaires

Gwen78

Bonjour Madame,

Je vous soumet un lien hypertexte d'un article qui me semble complet, pertinent et difficilement discutable (à vous d'en juger). Cet article a au moins le mérite de bien comprendre la problèmatique Lybienne de façon rigoureuse et précise. Libre à vous de publier ou non ce présent commentaire... Donc, voici le lien(j'espère que vos visiteurs apprécieront):

http://www.cairn.info/revue-afrique-contemporaine-2004-1-page-179.htm

Je serais éventuellement intéressé par votre point de vue parce que, justement vous êtes vous même journaliste et que ça m'intéresse, ce en quelques mots,et ce après lecture de cet article, si cela vous est possible et vous en remercie par avance...

Bonne journée

Raphaël Zacharie de IZARRA

AUX INFERNAUX

Pauvres gens qui vivez dans l'or et le crime mêlés, âmes noires dépourvues d'ailes, vous les paillards aux mains rougies, vous les médaillés qui vous glorifiez de vos méfaits, vous les barbares à peau d'ange, vous les fauves à la patte de velours, vous les chiens parés de dentelles, vous les hommes aux sourires de bêtes, vous les tortionnaires à l'abri des coups, vous les endimanchés pleins de fureur, vous qui assassinez avec d'infinies courtoisies, vous les êtres malfaisants enfin qui sur terre répandez vice, horreur, excrément, tremblez !

Tremblez jusque dans les profondeurs infectes de vos os damnés. Vos crânes affreux se fracasseront dans l'abîme que vous avez creusé en vous-mêmes. Ils se désagrègeront sous le poids de vos ignominies.

Hommes durs à la peau tannée par le soleil du crime, héros des ténèbres au coeur d'acier, bandits au poing d'airain, loups au croc invincible, l'ironique mollesse sera votre héritage : vous serez vers et le remords éternel vous rongera. Lions sans loi, justiciers féroces des causes impies, vous qui avez blessé la femme et l'enfant, qui avez souillé le plus pur des autels, qui avez plongé le monde dans le noir, qui avez privé de leurs dernières étoiles le ciel des éplorés, vous serez puits de larmes : intarissables seront vos peines. Bourreaux, mercenaires, grands chefs de guerres et petits pions zélés serviteurs de l'ordure, fonctionnaires de la fange et comptables de la corruption, vous les assassins sans état d'âme, vous les horribles dotés de tous les pouvoirs terrestres, vous serez récompensés par une mer de sang, et ce sera le vôtre. Et cette étendue de souffrances que vous avez versée, jusqu'à la dernière goutte il vous la faudra boire à votre tour.

Tremblez, tremblez vous qui sur terre semez l'épine et le poison car vos tombes seront vastes comme des champs de ronces, lourdes comme des montagnes de boue. Tremblez car un jour, las de votre hideur vous supplierez pour que l'on arrache les chardons de vos âmes. Tremblez car la rédemption coûtera cher !

Injustes qui aujourd'hui riez de vos crimes, demain vos victimes vous pardonneront.

Et leur pardon sera votre enfer.

Raphaël Zacharie de IZARRA

Anne Sinclair

Juste une réponse à Laurence en ce qui concerne Dominique. La décoration remise par Ben Ali en 2008 ne l'était pas à titre personnel, mais au titre de Directeur Genéral du FMI dont la Tunisie fait partie. Et le CA du FMI qui représente les 186 pays décide si la décoration proposée sera acceptée ou non et c'est comme ça pour tous les pays.

Laurence

Madame, Monsieur,

Le parti de Gbagbo est membre de l'internationale socialiste, tout comme celui de Ben Ali.
Mme Royal est vice-présidente de l'internationale socialiste.
Lionel Jospin et le père de Mme Aubry, présidents d'honneur de l'internationale socialiste.
Dumas soutient Gbagbo. DSK a été fait Grand officier de la République tunisienne par Ben Ali en 2008...

Comment dire : vous venez critiquer la diplomatie française mais vos liens avec des dictateurs ne sont pas clairement établis. Peut être que certains partis ont été suspendus de l'Internationale socialiste mais en attendant vous avez été contents de les avoir à vos côtés en ne regardant pas ce qui se passait chez eux ? Pire encore, peut être ces dirigeants ont donné de l'argent à l'internationale socialiste qui revient en réalité aux peuples opprimés ?

Socialistes, réveillez-vous, faites un projet pour 2012 au lieu d'attaquer en dessous de la ceinture ! Tonton doit se retourner dans sa tombe !

Isa

Comment est il possible que nos représentants européens,(sensés représenter le peuple...) pensent à une action en Libye, agir au Maghreb, pour "éviter" l'immigration en Europe.
Donc, si ce risque n'existait pas, on ne ferait rien je suppose.
La terre est unique, et s'imaginer que ce qui s'y passe n'a aucune incidence sur le reste de la planète est d'une autre époque !!!
Lorsque je pense à ces gens sur les places, dans les rues, qui se battent, et qui voient que les pays soit disant civilisés, riches et puissants, ne bougent pas vraiment le petit doigt...
L'histoire s'écrit aujourd'hui, et si un jour, ces pays tournent le dos, nous n'aurons pas de merci à dire à ces représentants.
A force de prendre en compte tous les éléments économiques et autres, on en oublie l'essentiel : l'humain.

Avant d'être française, européenne, je suis avant tout citoyenne du monde.

C'est curieux, je croyais que la politique, c'était ça, redonner de l'espoir aux gens, et pas que par des mots...

François Fonlac

Au moment où Pierre Assouline dans son dernier livre vient de nous rappeler la figure de Job, Kadhafi ou Gaddafi ou Qaddafi lui se prend pour Dieu le père.
Où étais tu quand je créais le monde dit Dieu à Job qui cherche à comprendre pourquoi, le guide de la révolution libyenne devant la maison bombardée jadis par les chasseurs du président Reagan répond à la colère de son peuple:
« When the bombs were bombing this area and killed my kids, where were you at the time, where were you people? Now they’re talking in the dark about me!… This is Muammar Qaddafi. This is the house of Muammar Gaddafi.
Ou encore « ils diffament notre image, malheureusement maintenant les médias arabes servent le diable. Il est temps de répondre par l'action sur terre, sur les places et dans les airs. La révolution implique toujours le sacrifice jusqu'à la fin des âges. »

"On vient de l'enfer. À partir du mercredi 16 février, on a constaté une frénésie dans la population, les gens étaient certains que l'armée allait les attaquer. Les forces de répression comprennent la police, l'armée, mais surtout des mercenaires tchadiens, nigériens, entraînés au fin fond du Sahara et très bien équipés et armés. On les a vus passer dans des 4x4, armés jusqu'aux dents, c'était très impressionnant. Il est impossible de savoir combien ils sont : certains disent 5 000, d'autres 50 000. Ce sont des machines à tuer. Lorsque le fils de Khadafi promet des rivières de sang, il sait qu'il a ce qu'il faut pour cela. De Tobrouk à Darnah, ils ont commis un véritable massacre, on parle de plus d'un millier de morts.

C'est parce qu'il estime avoir appliquée à la lettre son petit livre vert, ne conservant pour toutes fonctions que celle de "Guide de la révolution", qu'il a affirmé ne pas pouvoir démissionner comme un président. "En Libye, on ne manifeste pas dans les rues, on va aux comités populaires", a-t-il lancé, avant de déclarer qu'il allait reprendre la tête d'une "révolution populaire
Le colonel s'est présenté comme un "Bédouin", peuple d'éleveurs nomades du désert dont il est issu. Il en portait, comme souvent lors de ses apparitions publiques, la tunique traditionnelle, appelée gandoura. Et c'est dans une tente bédouine qu'il recevait, ou qu'il résidait lors de ses déplacements à l'étranger transportant avec lui le sable et la mystique du désert, sa pureté contre la corruption de la ville.
Et Voilà, l'histoire de Job montre une curieuse entente entre Dieu et le Satan. Pour lui prouver que seuls ceux qui bénéficient de ses bienfaits et profitent de son système lui demeurent fidèles.
Satan va demander à Dieu de lui permettre d'éprouver son plus fidèle serviteur, le plus juste et le plus riche de ses sujets. Et Dieu accepte.
Gaddafi dans son discours d'hier a ensuite illustré le programme que le Satan libyen comptait mettre en place.
Il a notamment cité le mouvement des étudiants chinois Place Tian Anmen, expliquant qu'ils avaient été écrasé par les chars parce que "Deng [Xiaoping] leur avait dit que l'unité de la Chine valait bien plus que ce groupe sur la place". Amnesty International fera état d'au moins 1 300 morts. Il a aussi évoqué le bombardement de Falloujah, en 2004 en Irak, estimant que si l'armée américaine l'avait effectué au nom de la lutte contre le terrorisme, lui-même pouvait faire de même à Darna, aux mains de la rébellion. La reprise en main de ce bastion sunnite coûta la vie à 4 000 à 6 000 civils, selon les organisations humanitaires.
Il a aussi évoqué le massacre de Waco, en 1993 aux États-Unis : 86 membres d'une secte périrent dans l'incendie qu'ils déclenchèrent lors de l'assaut de leur ferme-forteresse par le FBI.

« Ces jours-ci, ce Bédouin autiste aux mille visages, golem du désert, création des mirages, reçu comme ami et allié jadis à Bruxelles, le cœur de la démocratie européenne, mais aussi dans les républiques voisines, république du bling-bling et république du bunga-bunga, se révèle tout à coup aux regards occidentaux ce qu'il fut toujours, vampire lampant le sang de la jeunesse libyenne. Mais, pour la première fois, les mères peuvent enterrer leurs fils dans l'honneur et la dignité, entourées de ceux qui, sous des fusils mercenaires, sont prêts à alimenter "de nouvelles rivières de sang". Écrit un écrivain de son pays, un des nombreux Job de ce pays maudit qui tente de sortir de l'enfer.

Parfois sur les terrains de foot on crie à mort l'arbitre ; l'arbitre en Libye il finissait sous les balles après la partie quand les fils Gadaffi se disputaient le pouvoir par équipe de foot interposées...

MOURAD

Bonsoir Anne,bonsoir à tous
Je me demande qui est le plus fou de tous le "zinzin" kadafi .Ou le monde occidental qui le soutenait fermement durant tout son règne sur la Libye en maitre absolue sans foi ni loi et maintenant en le traite de tout les "noms" un vulgaire criminel...!!! cette excentrique qui s'adonnait a des partouze avec son ami berlusconi, avec son fric il a su tenir en halène toute la communauté international et faisait des marchandages à la troc comme au moyen age avec les assoiffées de pétrodollars et maintenant en voila le résultat en se retrouve avec un cowboy à la gâchette facile qui tire sur tout se qui bouge ,cela fait plus de quarante ans que le peuple libyen vit dans un asile a ciel ouvert ou le seul "sain" d'esprit n'est autre que le zinzin "kadafi".

Philippe Dalbin

Bonjour à tous,
Savez vous ce qui me semble une des informations les plus importantes à retenir dans ce qui se passe actuellement en Lybie ?
C’est qu’un peuple en mouvement est plus puissant qu’un homme à la tête d’une armée et de mercenaires.
Et la question qui vient ensuite est l’exemplarité que va ainsi constituer, non seulement pour les pays arabes mais pour le monde entier, l’événement quasi annoncé de la chute de Kadhafi.
N’oublions pas que les révolutions ne sont pas menées par l’ensemble de la population, mais par des noyaux bien décidés à faire changer les choses.
Quel opposant pourra dès lors encore invoquer la répression pour justifier de rester dans la réserve. Le mot d’ordre va être « Si eux l’ont fait avec les maigres moyens qu’ils possédaient, nous en sommes aussi capables et quelle humiliation si nous n’aboutissons pas au même résultat ».
La fierté, l’orgueil risquent ainsi de devenir des moteurs très puissants dans tous les pays où des inégalités sociales fortes perdurent, voire s’amplifient, et où des régimes autoritaires se sont incrustés à leur tête.
Ma perception de la gêne des pays occidentaux est leur crainte de voir ainsi méthodiquement basculer, dans un gigantesque effet domino, certains pays dont l’accès aux ressources nous est économiquement vital.
Vous avez dit Tunisie, Egypte, Lybie ? Bientôt Algérie ? Et si on parlait aussi de l’Iran, de l’Arabie Saoudite et, d’une façon générale, des pays avec lesquels nous entretenons, par le biais des pouvoirs politiques non démocratiques en place, des relations essentiellement dictées par l’intérêt commercial.
Et si cette contamination finissait par sortir de sa sphère arabe pour aussi toucher des pays asiatiques ? La Chine ne serait elle pas une bonne candidate pour une revendication du peuple à plus de libertés individuelles ?
Et si nous poussions le scénario dans le sens d’une vision pouvant tourner au cataclysme dès lors qu’il toucherait certains pays dont les dirigeants ont déjà largement témoigné de leur mépris pour la souffrance de leur peuple ? La Corée du Nord ne serait-elle pas une bonne cliente ? Avec quelle réaction de sa caste dirigeante ?
Et si, loin des revendications politiques, c’était d’une façon générale toutes les situations de trop grandes inégalités qui poussaient soudainement des populations à des mouvements de réaction contre certains systèmes ? Que devraient alors craindre nos propres sociétés face à une éruption de colère populaire face au système financier ?
Et si, et si, ….
Je m’en suis déjà ouvert dans ce blog mais je crois qu’il faut réellement observer les événements se passant aujourd’hui dans les pays arabes comme le signal fort d’une prochaine recomposition des schémas de relation entre les peuples et leurs classes dirigeantes.
Nous entrons incidemment dans une période à très, très hauts risques.
Vous comprendrez donc pourquoi je me demande dès lors si la « mollesse » apparente de nos dirigeants ne résulte pas déjà d’une perception claire de ces risques : Comment accompagner une transition vers la démocratie tout en préservant nos intérêts vitaux de nos pays ?
Sacré équation pour une décennie à venir qui, je le crois sincèrement, s’annonce particulièrement chaude (tout effet de serre mis à part, bien entendu).
Amicalement

EricB

PS ; par ailleurs, en ce qui concerne "certain débat français", "vues d'Amérique", les choses ne vous apparaissent pas dans leur entière réalité, et avant de prendre un tel parti public, mieux vaudrait que vous reveniez vivre quelques mois en France avant de donner votre avis...
Pour une journaliste politique de votre trempe, vous manquez singulièrement de "jugeotte" politique : ce qui donne une tribune à Marine Le Pen, ce n'est pas la relance d'un débat sur l'Islam -- au sujet duquel personne n'est dupe, et dont tout le monde a compris, même vous !, que c'est une maladroite tentative de Sarkozy de couper l'herbe sous le pied de Marine Le Pen. Non, ce qui véritablement une tribune à Madame le Pen, c'est le refus absolu d'un parti comme le PS (mais il n'est pas le seul !) d'affronter et de débattre sur les réalités auxquelles nos citoyens sont confrontés QUOTIDIENNEMENT. La démocratie, c'est le DEBAT, ce n'est pas la diabolisation non-argumentée et catégorique, pas seulement d'un Parti, mais aussi d'une partie de la population qui entend bien que ses préocupations soient entendues, sinon traitées.

EricB

à Philippe Pugnet.

Je m'étonne qu'aprés une bonne semaine de couverture médiatique non stop, on puisse encore écrire LYBIE et LYBIEN.....

EricB

à Zagh "Les Tunisiens, les Egyptiens et les Lybiens (croisons les doigts pour ces derniers) seront les Grands Démocrates de demain"

Euh, n'allez pas trop vite en besogne. Les iraniens se sont empressés de mettre à leur tête des fous plus sanguinaires que les précédents, et les Irakiens, aprés la brève joie d'avoir été débarassée de leur dictateur, se sont empréssé de mettre à la tête du pays des islamistes et des ayatollas et de supprimer la laïcité au niveau de l'Etat. Ce n'est certes pas la "victoire rêvée de la démocratie".

EricB

"grâce à ceux qui ont fait pour cela le sacrifice de leur vie."
Et ce sacrifice n'aurait jamais du avoir lieu si NOS dirigeants, ces "grands démocrates" qui s'offusquent aujourd'hui hypocritement de découvrir quel dictateur sanguinaire est ET A TOUJOURS ÉTÉ Kadhafi, ne lui avait pas accordé une légitimité politique, au nom de NOS seuls intérêts. Cette légitimité qu'il n'aurait jamais dû avoir.

NOUS, pays occidentaux, avons du sang sur les mains, et ce ne sont pas ces tardives et hypocrites jérémiades qui l'effaceront !

Pour 2 dictateurs déja déchus, et bientot un 3me (mais curieusement tout le monde semble déja avoir oublié les centaines de morts tunisiens et egyptiens...), combien restent-ils encore de dictateurs en Afrique, en Birmanie, en Syrie, en Arabie Saoudite, en Algérie, en Iran, en Corée, (liste non limitative) que nous continuerons de soutenir en sous-main jusqu'à ce que la situation ne devienne plus gérable ? Faudra-t-il attendre encore des centaines ou des milliers de morts avant d'entamer des critiques ?

Bien sûr, je ne parle pas d'ingérence militaire, comme en Afghanistan, mais d'accorder ou non une légitimité à des dirigeants qui ont volé à leurs peuples leur place de dictateur, qui ont volé à leurs peuples leurs richesses. Le concert des Nations aura donc dû attendre des milliers de morts pour enfin décider de "controler les flux financiers" de ces voleurs, dont nous étions parfaitement au courant de toutes les pires turpitudes !

Charlotte

Brussel Bruxelles
Londres London
Den Haag La Haye
Parijs Paris
Poutine Putin Poutin
Mons Bergen
Athene Athènes
Libye Libie Libië
Ghedaffi Khadaffi Gadaffi
Sinclair Sainte Claire Saindoux Sainclerc Julien Clerc

Ce débat sur l'orthographe des noms me dépasse...

Anne Sinclair

Marc Cohen: mon mot de "heureux" en l'occurrence dans des circonstances si tragiques etait peut etre mal venu. C eque je voulais dire évidemment était que le soulèvement des peuples contre des dictatures sanglantes était à saluer, surtout avec autant de danger pour les populations concernées. Pour le reste, on verra.

Anne Sinclair

Aujourd'hui aussi, tellement de commentaires. Je reponds globalement a ceux qui posent la même question: quid d'une intervention de l'ONU? Je ne suis pas spécialiste de droit international, mais je crois qu'il faut une résolution des nations Unies pour cela... Pourquoi pas encore??? Parce que le peuple libyen va peut être y arriver seul?

Par ailleurs merci a Voltaire/rousseau de sa longue intervention historique et tres interessante.

Anne Sinclair

Moi, Céline, je viens de corriger les 2 tardivement sur mon post: le Y de Libye et le H de Kadhafi!

Yul

@ JOG

Où est ce cher George Clooney, defenseur de Darfour?
Il n'a rien dit en ce qui concerne la Côte D'Ivoire!!!!
Savez-vous pourquoi?
Réponse : Ah les Cacao de Nestlé :(

CelineElias

C'est amusant. Je ne sais jamais écrire correctement l'orthographe des choses et des gens que je déteste. Evidemment, j'ai aussi mal placé le H de Kadhafi que le Y de Libye. Ne me demandez pas d'écrire le nom de celui d'Iran ou de celui de la Corée du Nord. J'en suis incapable. Je suis à peine capable de me souvenir de leurs noms !!!!!

@ Mélanie : CQFD.
@ Michèle : CQFD aussi. Mais toi tu triches !!! ☺☺☺ Tu n'as pas répondu pour l'étudiant chinois à Tien An Men. Et toc !

Maule

A l'évidence la diplomatie française n'est pas bonne en Afrique depuis de nombreuses années. La real politik n'aurait pas dû lui interdire de s'intéresser aux aspirations des peuples et aux personnalités de l'opposition ainsi qu'aux jeunes générations capables de porter un projet démocratique.

Pour le reste, on croise les doigts pour que ce vent de révolution porte tous ses fruits. Construire une démocratie n'est pas simple et bien des pièges se dresseront devant ces peuples courageux (du maintien des inégalités aux dérives populistes).

Avant le dernier post, j'avais dit à mon épouse (il faut toujours parler et écouter son épouse) que je voulais profiter de l'espace sympathique et stimulant que vous nous offrez et échanger avec la stimulante confrérie de la sainclairie, car dans quelques mois, je crois qu'il vous sera difficile de tenir ce blog (problèmes de temps et autres préoccupations).
Je ne pensais pas que les attaques arriveraient si tôt, vous croire que certains ont bien compris le message passé ce week end et commencent à paniquer.
Comptez sur mon soutien.
Cordialement

CelineElias

L'Est de la Libye (bon, ok, le y était mal placé...pardon) est tombé.
Seul bémol : la mouvance islamiste pro-Al Qaïda gagne elle aussi du terrain.

Sur le plan international, après avoir longtemps joué la carte Khadafi pour des raisons économiques en oubliant parfois ses exactions et sa folie, la communauté internationale semble de concert pour condamner ce qu'il se passe là-bas et semble être prête à prendre des mesures "sévères" à l'encontre du pays.

Euh...L'isolement ne serait pas pour déplaire à Hannibal-sans-les-éléphants. Enfin, moi je vois ça à travers ma fenêtre virtuelle et je ne peux évidemment pas jauger les sanctions prises. Mais je m'interroge quand même beaucoup sur celles que personne n'a jamais prises avant. On condamne facilement après, quand tout se détraque et que les dictateurs sont poussés à partir. On a vu ça avec Ben Ali, avec Moubarak et avant eux avec Bokassa et autres.
Les intérêts financiers permettent souvent de fermer les yeux et de créer des emplois loin de ces pays exangues et sous le joug des dictatures. Ainsi va le monde depuis longtemps. Faut-il le changer pour autant ? Je serais tentée, viscéralement, de dire oui. Mais en même temps, c'est une boîte de Pandorre que nous allons ouvrir vers d'autres excès et d'autres dangers. Plus proches de nous.

Alors de tous les maux, quel est le moindre ? Je préfère un Khadafi plantant sa tente dans les jardins de l'Elysée qu'un Ben Laden plantant ses idées dans le monde entier. Et pourtant, je déteste vraiment Khadafi depuis longtemps !!!


Bloggy Bag

"Ce qui se passe est juste fou."

Non Anne, pas fou. Dangereux, incertain, mais pas fou. Ces gens demandent de la liberté, demandent de meilleurs conditions de vie, demandent des changements, demandent un avenir meilleur à de vieux dirigeants, autocrates dans le meilleurs des cas, tyrans fêlés dans le pire.
Cela va vite, se propage, mais c'est parce que les mêmes conditions aboutissent aux mêmes conclusions.

Tout ceci est plutôt rationnel.

En parallèle, on constatera que moins le régime est dictatorial, et plus facile est la transition, moins sanglant est le changement. Cela redorera peut-être le blason de la démocratie si mal lustré ces derniers temps.

voltaire.rousseau

Tunisie – Egypte : la fin d’une époque ?

Bonsoir Anne, bonsoir toutes et tous,

Anne, le 31 décembre 2010 vous nous avez invités à nous indigner. Manifestement, vous avez été entendue au-delà de toute espérance. Des millions de personnes ne font que cela depuis le début de l’année du Maghreb au Machrek.

Une indignation collective, au niveau de tout un peuple, lorsqu’elle passe à l’action devient insurrection. Et si ce peuple suit le principe de Christian Blanchas qui dit : « Insister, c’est exister ! Il faut se battre pour faire aboutir ses idées », cette insurrection devient révolution. Les tunisiens d’abord, les égyptiens maintenant, coup sur coup, à moins d’un mois d’intervalle, viennent de nous faire vivre cette situation. Pour les tunisiens il a fallu 29 jours pour mettre fin à 23 ans de dictature et de népotisme. Les Egyptiens ont fait encore plus forts, ils n’ont mis que 18 jours pour mettre un terme à 30 ans d’autocratie et de corruption. Dans les deux pays, le scénario est presque identique. Les deux autocrates ont fait trois discours durant la crise et le dernier un jeudi soir avant de prendre la poudre d’escampette le lendemain. Ben Ali a fuit le vendredi 14 janvier. Moubarak a démissionné le vendredi 11 février.

Les deux peuples ont des points communs. Primo, ils sont tous les deux héritiers d’une grande et vielle culture. Les pharaons pour les égyptiens et les phéniciens pour les tunisiens. Deuzio, ils sont membres du monde arabe, ce vaste ensemble qui s’étend de la Mauritanie à Bahreïn et qui couvre presque 15 millions de KM2 et compte plus de 350 millions d’habitants. Outre, le fait que tout cet ensemble sans exception est gouverné par des régimes autocratiques, ils ont en partage la langue arabe et l’islam est la religion dominante avec une importante minorité copte en Egypte. Tertio, les deux peuples ont chevillé au corps une forme de nationalisme paroxystique. Enfin, quarto, ce sont des jeunes issus des milieux sociaux aisés utilisateurs des nouvelles technologiques et des réseaux sociaux comme « Face book ou Twitter » qui ont été les éveilleurs du mouvement insurrectionnel. La jeunesse représente dans les deux pays plus de 50 % de la population. Elle souffre le plus du système politique en vigueur. Dans les deux sociétés, sa désespérance est la plus forte. Le népotisme en Tunisie et la corruption en Egypte ont bloqué tous les ascenseurs sociaux.

Par contre deux choses séparent les deux pays. Les options politiques et économiques faites par chacun des deux pays durant les cinquante dernières années ont été diamétralement opposées. Ces choix ont fait qu’en termes de développement, de performance économique et de qualité de vie, toutes choses égales par ailleurs, les tunisiens sont en haut de l’échelle du monde arabe, alors que les égyptiens sont au plus bas au même niveau que le Yémen. Enfin les tunisiens sont plus cérébraux qu’émotionnels alors que les égyptiens sont plus émotionnels que cérébraux. C’est ce dernier point de divergence qui fait que personne n’est en mesure de dire avec certitude sur quel schéma va déboucher la révolution égyptienne. Mais, ce qui est indéniable, compte tenu de l’importance géostratégique de l’Egypte, de l’étendue de son territoire, du nombre de sa population et enfin du conflit du Proche Orient, les choses seront beaucoup plus difficiles en Egypte. Il n’est qu’à voir l’intérêt mondial qu’a suscité la crise en Egypte en comparaison avec celle de la Tunisie. Peut-être aussi, parce que nous avons chacun au fonds de nous une part d’Egypte dans sa dimension culturelles et religieuse.

La Tunisie, dés son indépendance le 20 mars 1956, a eu à sa tête un homme d’Etat de qualité. Habib Bourguiba né le 3 août 1903. Ardent combattant pour l’indépendance de son pays, il a voué une part essentielle de sa vie à cette cause. Au cours de ce combat, le destin a fait que son chemin croisa celui de Pierre Mendès France. PMF appartient à cette catégorie d’hommes d’Etat français rares, talentueux, pétri d’humanisme et doué d’une vision remarquable que la France engendre dans ses moments historiques de crise et de choix décisif. En juin 1954, la France était empêtrée dans la guerre d’Indochine. C’est à PMF qu’elle a fait appel. Il devint Président du Conseil. Il n’a occupé ce poste que sept mois, mais il a abattu un travail considérable. A cette période, Habib Bourguiba croupissait en prison depuis le 18 janvier 1952. Isolé de tout, il était écroué dans l'île tunisienne (inhabitée) de La Galîte. C’est PMF, une fois Président du Conseil qui le fît libérer en juillet 1954 et l’assigna à résidence surveillé dans « de la l'île de Groix, au large de la Bretagne, puis dans un manoir de Montargis, à 100 kilomètres au sud de Paris ». C’est encore PMF avant de quitter le pouvoir qui initia le processus qui a mené la Tunisie à l’indépendance le 20 mars 1956. Bourguiba a 53 ans. Juriste de formation, il a l’âge, l’endurance et l’expérience qu’exige la fonction. Il était en situation d’exercer le pouvoir.

Parmi, les pays de l’hémisphère sud, Bourguiba sera le premier à comprendre la nécessité et l’urgence à mettre en œuvre les quatre piliers du développement : 1/ consacrer à l’éducation la priorité absolu et lui allouer la part la plus importante dans le budget de l’Etat ; 2/ faire de la santé la deuxième priorité du pays; 3/ investir massivement dans les infrastructures et enfin ; 4/ promouvoir une politique avant-gardiste de promotion de la femme chose rare pour un pays arabe et musulman.

Ce carré magique du développement a permis à la Tunisie de connaître un formidable essor économique et social que beaucoup lui envie. C’est sur cet acquis, que la Tunisie en comparaison avec les autres pays, continue à faire fortune. Avec 10 millions d’habitants, un PIB de plus 78 milliards USD, la Tunisie est un pays relativement prospère au regard de ses faibles ressources naturelles. Grâce au carré magique du développement, la Tunisie dispose de la meilleure richesse qui soit celle de ses hommes et de ses femmes, d’un système éducatif de qualité, d’une couverture sanitaire satisfaisante, des infrastructures d’un niveau inégalé dans les pays voisins pourtant richement dotés de ressources naturelles. Enfin la politique de promotion de la femme a été le principal vecteur d’une bonne maîtrise de la démographie et d’une excellente diffusion de l’Education. La combinaison de ces quatre éléments a permis à la Tunisie de disposer de la structure sociale la plus homogène avec l’existence d’un spectre très large d’une classe sociale moyenne qui longtemps durant été la garante de la paix sociale. Bourguiba a eu seulement le tort de rester plus qu’il ne faut au pouvoir. « Despote éclairé au début de sa carrière avec l’âge, il devient plus en plus despote et de moins en moins éclairé » selon Béchir Ben Yahmed. Le 7 novembre 1987, Ben Ali qui était son premier ministre depuis moins d’un mois le renversa au terme « d’un coup d’état médical » unanimement salué. Tout comme Bourguiba, Ben Ali va finir par sombrer dans le même travers. Deux autres facteurs aggravant expliquent sa pitoyable fin. D’abord, sa famille et celle de son épouse ont mis le pays en coupe réglée. Ensuite, il a considérablement accentué l’appareil répressif, l’un des plus inhumains qui soit. Alors que l’armée ne compte que 37 000 homes, l’on dénombre plus de 80 000 policiers. C’est l’Etat le plus policier du Maghreb.

En Tunisie, les contradictions du système portaient en elles-mêmes les germes de sa propre destruction. Les tunisiens, peuple éduqué, ne pouvaient rester plus longtemps sous la coupe d’une telle dictature. Ils en avaient assez de vivre en apnée. D’autant plus que cette dictature cherchait à se maintenir et à prospérer dans un pays où l’un des couplets de son hymne national est une ode à la liberté.

« Lorsqu’un jour, le peuple aspire à vivre
Le destin se doit de répondre !
Les ténèbres se dissiperont !
Et les chaînes se briseront ! »

L’injustice et l’autoritarisme, poussé à l’excès, constituent un cocktail explosif. Bouazizi, en s’immolant le 17 décembre 2010, a calciné la peur qui paralysait les tunisiens. Sans le vouloir en transformant son corps en torche, il s’est fait lumière indiquant la voie de la fierté et de la liberté. Il a participé à la naissance d’une Tunisie nouvelle en symbiose avec les valeurs éducatives et culturelles du peuple tunisien.


En Egypte, le mouvement déclencheur de la jeunesse égyptienne est la honte. Vis-à-vis des arabes, les égyptiens ont une très haute idée d’eux-mêmes. Ils estiment en être la locomotive. L’Egypte est le principal centre culturel du monde arabe. Le Caire est le point d’attraction central des intellectuels, des artistes et des acteurs du monde arabe. Alors voir les tunisiens réalisés quelques choses d’aussi impensable, ils ne l’ont pas supporté. A propos du sentiment de la honte, Jamal Debbouze parlant de son propre parcours de vie dans l’Express du 26 janvier 2011 dit : « la honte est un moteur formidable quand tu sais t’en servir…il fallait donc transformer cette honte en fierté ». C’est exactement ce qu’ont fait les égyptiens. Ajoutons que si les tunisiens avaient dix raisons de se révolter, les égyptiens en avaient quatre vingt millions au moins une pour chaque citoyen.

L’histoire récente de l’Egypte commence dans la nuit du 22 au 23 juillet 1952. Ce soir là un groupe de jeunes officiers conduits par Gamal Abdel Nasser décida de déposer le roi Farouk d’Egypte. Charismatique, tribun et autoritaire, très vite Nasser prît le dessus sur tous les autres. Il installa un régime politique socialiste avec un appareil sécuritaire implacable. Ce groupe d’officiers n’était pas en situation de diriger un pays grand et complexe comme l’Egypte. Une caserne se dirige mais un pays se gère. A ce moment là, les égyptiens avaient soif de justice sociale. Pour obtenir une adhésion populaire, Nasser décida d’installer un régime socialiste marxiste. Il entreprît une grande réforme agraire pour redistribuer les terres aux paysans égyptiens. Il nationalisa les grands outils de production. La justice sociale, la promotion d’une forme de nationalisme exacerbée et enfin la lutte contre l’Etat d’Israël servaient de ciment pour l’unité nationale autour de la Junte. Le peuple égyptien supportât la chape de plomb sans de trop de réticence. Dans cette Egypte post révolutionnaire, il n’y avait que deux classes sociales, le peuple et la classe dirigeante à l’image de la nomenklatura des pays de l’Est. Nasser a eu des hauts et des bas. La nationalisation du Canal de Suez en octobre 1956 fut son plus haut fait d’armes et la défaite de juin 1967 son échec le plus retentissant. Mais les égyptiens dans leur grande majorité lui vouent un respect profond parce que jusqu’au bout, il était resté honnête et jamais il n’a pensé que l’Etat était sa propriété et qu’il pouvait le déléguer à son fils.

En décembre 1969, Nasser nomma Anouar Al Sadate comme Vice-Président. Le 28 septembre 1970, il décède suite à une crise cardiaque et Sadate le remplaçât. Sadate a été d’abord l’homme de la guerre. Le 6 octobre 1973, il lança ses troupes à l’assaut du canal de Suez. Ce n’est qu’ensuite, qu’il a été l’homme de la paix. Le 19 novembre 1977, il entama sa première visite en Israël qui déboucha sur les accords de Camp David le 17 septembre 1978.

Sur le plan économique, il abandonna la politique collectiviste et instaura la politique dit « Infitah » c'est-à-dire l’ouverture économique. Une classe d’homme d’affaires naquit et une classe moyenne émergea. Au début de son accession pour lutter contre les partisans de Nasser, il fit une ouverture politique vers les frères musulmans pour contrer les Nassériens et les socialistes. Mais dés qu’il décida sa politique de rapprochement avec l’occident et se détourna du bloc de l’Est, il réalisa que les frères musulmans constituaient une très grande menace pour son régime. Il les emprisonnât par milliers. C’est un des leurs qui va l’assassiner le 6 octobre 1981. Hosni Moubarak nommé Vice-président en 1975 lui succède.

Moubarak instruit par les expériences de ses deux prédécesseurs va considérablement raffermir l’appareil sécuritaire. Son régime va durer autant que celui de Nasser et de Sadate réuni c'est-à-dire trente ans.

Sur le plan de la politique extérieure, il a été un maestro. Il a toujours appliqué une politique qui sauvegarde les intérêts vitaux de l’Egypte.

C’est sur le plan de la politique intérieure que son échec est patent. Sous ses cinq mandatures l’Egypte va passer d’un policier pour 120 citoyens à un policier pour 42 citoyens soit le taux le plus élevé de la planète. Sur les 6 000 000 de fonctionnaires que compte l’Egypte plus de la moitié c'est-à-dire trois millions sont des agents de sécurité, chargé de veiller à la quiétude du régime. Ils sont six fois plus nombreux que l’armée qui compte 470 000 hommes. Moubarak met en œuvre la politique «d’aucune tête ne doit dépasser ». Pour lui les Egyptiens doivent être dirigés par « le feu et le fer » selon une légendaire formule arabe. Il installe un régime de terreur et de torture. N’importe quel Egyptien peut voir à n’importe quelle heure de la journée ou de la soirée, les hommes de la sécurité centrale, ou de la sécurité politique, ou de la sécurité d’Etat débarquer chez lui le malmener jusqu’à l’indignité devant femme et enfants. Pour faire accepter par la communauté internationale ce régime inhumain, il vend le mensonge suivant : « C’est moi ou le chaos islamiste ».

En général, dans les authentiques démocraties, les élections constituent un moment de réconciliation entre le pays légal et le pays réel. Mais en Egypte, tout comme en Tunisie, les élections sont une véritable mascarade. Ainsi en Egypte 85 % des parlementaires sont des hommes d’affaires et d’anciens officiers de l’armée ou de la sécurité. Le parti politique de Moubarak grâce à l’appareil sécuritaire s’octroie les résultats qu’il veut. Moralité, la fracture entre le pays réel et le pays légal ne cesse de s’agrandir jusqu’à l’explosion.

Sur le plan économique, pour l’écrivain égyptien, Alaa Al-Aswany Moubarak a instauré « un régime qui par sa corruption, son ineptie et son despotisme, est la cause de la misère dans laquelle vivent des millions d’Egyptiens ». Alors que Bourguiba avait mis en oeuvre le carré magique du développement, Moubarak va mettre en place le triangle de la mort du développement. Il s’agit en fait d’un mariage contre nature entre le pouvoir politique, les hommes d’affaires et l’appareil sécuritaire de l’Etat. Dans ce triangle, les trois sommets se corrompent mutuellement. Ce triangle de la mort est comme le Triangle des Bermudes. Il engloutit tout, y compris les quatre valeurs essentielles qui constituent les fondements de l’attachement à la vie : la justice, la dignité, la liberté et l’espérance. Les sommets du triangle forment une coalition d’intérêt. Ces trois pôles de la société fonctionnent comme un réseau mafieux. Le groupe qui est au pouvoir, pour faire les choses dans les règles se dote d’un parti politique. A travers ce parti, il met toute la force juridique et policière de la puissance publique au service des hommes d’affaires qui en contrepartie acceptent de partager les ressources du holdup permanent qu’ils opèrent sur les richesses nationales avec le pouvoir politique et les patrons de l’appareil sécuritaire. Bradage des biens publics, disparition progressive des droits les plus élémentaires des toutes les forces vives de la nation. La justice est malmenée, le code du travail est piétiné et la liberté est confisquée.

Ce triangle a laminé la classe moyenne qui a commencé à émerger sous le régime de Sadate. Il l’a carrément divisée en trois. Une partie a émigré en masse vers les pays du Golfe ou en Europe ou aux Etats-Unis. Une deuxième partie appauvrie par la politique économique faite de corruption rejoint la masse de gueux qui constituent la grande majorité de la population égyptienne. 40 % vivent en dessous du seuil de la pauvreté (moins de deux dollars par jour pour vivre). Enfin la troisième partie va survivre en faisant acte d’allégeance au régime. Ce sont les enfants de cette classe sociale capable de donner une éducation de qualité et de niveau à ses enfants qui vont être les déclencheurs de ce mouvement insurrectionnel. Il est agréable de constater que l’un des meneurs de ce mouvement n’est autre que le Directeur de Google Egypte. Ils ont été admirables de courage et de ténacité. Ils ont réussi à faire descendre tout le peuple égyptien dans la rue. Un jeune égyptien disait l’autre jour à la télévision : « avec arrogance, ces nantis, nous ont volé les plages, nous n’avons rien dit, ils ont volé le Nil, nous n’avons rien dit, ils ont volés les espaces, nous n’avons rien dit, ils ont volé l’Etat, nous n’avons rien dit. Jour après jour, ils nous volaient aussi l’avenir et l’espérance. De patience lasse, le 25 janvier 2011 nous avons dit assez ! ».

Au lendemain de la démission de Moubarak, un ami égyptien m’a invité pour fêter la victoire de son peuple. « Alors, heureux ? ». Lui-dis-je. « Oui ! » me dit-il.
«Pour le moment, nous savourons l’ivresse de la liberté. Mais, nous ne sommes qu’au début d’un long chemin. Avec la démission de Moubarak, nous avons seulement coupé la tête de l’Hydre de Lerne, son corps est indemne. Le tyran est parti, mais toute l’architecture dictatoriale est intacte. Les problèmes de l’Egypte sont immenses. Ce régime a fonctionné constamment sur le mensonge. Tout est faux en Egypte, y compris les chiffres. Mon pays est le champion « des miss-reporting ». Nous découvrirons petit à petit l’ampleur des maux humains, économiques et sociaux que ce régime a fait souffrir à ce pays. Je suis sûr que le système bancaire n’est pas ce qu’il est. Il en est de même de la bourse. Les banques ont prêté des milliards aux hommes du régime de Moubarak, comment feront-elles pour se faire rembourser ? Un grand travail de reconstruction nous attend. Nous devons aussi apprendre la démocratie et ce ne sera pas une chose aisée ». Au moment où il évoqua ce dernier point, un bel article de presse qui m’avait beaucoup marqué en son temps me revint en tête. Son auteur est Abd al-Aziz al-Saqqaf, le fondateur du Yémen Times. Il est mort en juin 1999 dans un accident trouble de circulation. Il était l’auteur de cet article rédigé en anglais et intitulé « the concept of the tolerance ». Dans ce papier si bien écrit que j’ai jalousement conservé, Al Saqqaf explique que le mot tolérance n’existe pas dans la langue arabe. Il invitait les arabes en général et les yéménites en particulier à accepter d’abord dans leur relation, les uns avec les autres, les concepts que recouvre ce mot et ensuite, il sera facile disait-il de trouver le mot équivalent. Les mots ne sont que l’expression d’une réalité. Elles ne font que nommer l’existant.

Avec plus ou moins de rigueur, ce triangle de la mort a cours dans l’ensemble du monde arabe. C’est cela qui explique la reproduction à l’identique du cas tunisien un peu partout dans cette espace. Tous les peuples de cet ensemble à cause de ce triangle infernal sont dans un état d’apnée permanent. Alors les uns après les autres, ils émergent du fond de leur désespoir avec la même rage et la même force qu’un plongeur qui sort du fonds de l’eau pour respirer.

Une question légitime que beaucoup se pose est : y a-t-il un risque de voir les extrémistes islamistes faire un hold-up sur ces mouvements. Oui le risque existe. Il ne faut le nier, mais agir pour l’éviter. Il faut d’abord accepter le fait que l’Islam fait partie du patrimoine culturel et cultuel de cette région. Pour beaucoup, elle est la quintessence de leur existence. Les extrémistes islamistes prospèrent sur l’ignorance, les injustices et la pauvreté. Ainsi la Tunisie grâce au carré magique est globalement mieux à même de faire face à ce risque que l’Egypte. Dans ce dernier pays, un effort considérable dans le domaine de l’éducation, de la justice, de l’économie et dans l’instauration d’un Etat de droit doit être fait. Les deux institutions de Bretton Woods ont un rôle immense à jouer pour apporter leur savoir faire chacune dans son domaine et mobiliser les ressources nécessaires pour permettre à l’Egypte de réussir sa transition. L’économie de l’Egypte est trop impliquée dans la mondialisation pour devenir un nouvel Iran.

Au moment, où je termine de rédiger cet article, le fou de Libye est entrain de massacrer son peuple. Les mots de son dernier discours sont du ressort de l’extra discursif. En face de cet homme on est comme l’écrivait Hannah Arendt dans la « banalité du mal ». En Libye, comme au Yémen, le facteur tribal et le caractère sanguinaire des deux régimes feront que le prix de la liberté sera beaucoup plus élevé. Mais en fin de compte le peuple triomphera. « On ne peut rien contre la volonté d’un homme », encore moins contre celle d’un peuple.

Anne. Ne m’en voulez pas ! J’ai été un peu trop long mais j’avais trop envie de donner ma lecture des évènements tellement ils sont poignants et exaltants. Il existe bien d’autres lectures bien sûr !

[email protected]

Blandine

Le monde est fou...ce n'est pas une nouveauté... Et la situation en lybie ne date pas d'hier, comme celle des autres pays dirigés par des dictateurs ou assimiles. L'indignation bienséante me paraît un peu opportuniste ! Nos politiques étrangères successives ne sont pas un exemple de transparence certes et les hommes qui étaient aux premières loges ne vont pas nous faire le coup de la stupéfaction enfin !
L'histoire ne sert donc à rien . Notre vingtième siècle nous a montré maints exemples de pervers dirigeants et s'il n'est pas facile de lutter contre toutes les injustices, il n'en demeure pas moins vrai que le devoir de mémoire s'est montré absent face aux intérêts politiques et économiques. Pactiser avec les diables n'a pas vraiment dérangé
nos dirigeants, certains même se compromettant avec des personnages collaborateurs dont on avait "oublié" les monstruosités... Alors les leçons
de morale de droite et de gauche me semblent plus opportunistes que
sincères. Les vrais humanistes se "sentent" , dans leur discrétion, leur vie
droite et leur désintéressement. S'indigner, se révolter...oui... Mais à
condition de vivre une vie quotidienne qui n'agresse pas ces petites
fourmis qui parviennent à faire en sorte que le monde ne s'écroule pas.

Assez de conseils, plus de modèles, assez de tapage médiatique, plus de
Sincérité, assez de verbiage, plus d'authenticité, relisons Malraux et faisons nôtre cette phrase : "je cherche la région cruciale de l'âme où le
mal absolu s'oppose à la fraternité".

Philippe

Désolant en effet, triste monde qui nous éclabousse de tant de sang d'innocents qui ne demandent qu'à vivre dans la dignité et le respect de tout être humain.
Notre beau pays la France devrait arrêter de se regarder le nombril et enfin lever les yeux sur ce qui se passe aussi sur notre sol. Difficile en quelques lignes de vous faire part d'un combat qui mériterait l'adhésion de tous, alors permettez-moi de vous proposer la lecture d'un article qui fait froid dans le dos et qui s'intitule "Oncologie pédiatrique; la dure vérité" sur http://santeusagers.over-blog.com
Philippe qui se bat désormais pour tant d'autres enfants

Adia

L'Onu peut-elle intervenir au nom de l'humanitaire afin d'éviter que ce fou continue à massacrer son peuple?
Je pense qu'aujourd'hui l'ingérence ne se pose plus car cela voudrait dire que la communauté internationale assisterait à un crime contre l'Humanité sans n'avoir rien fait.

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