Chercher

  • Google

    ailleurs
    dans ce blog

Evaluez les notes

  • Copiez et collez !

    ☺☺☺☺☺☺☺☺ Smiley classique
    ☻☻☻☻☻☻☻☻ râleur ou triste
    ♥♥♥♥♥♥♥♥ hormonal
    ♪♪♪♪♪♪♪♪ joyeux
    ♫♫♫♫♫♫♫♫ hyper joyeux
    ☼☼☼☼☼☼☼☼ Soleil

mai 2011

lun. mar. mer. jeu. ven. sam. dim.
            1
2 3 4 5 6 7 8
9 10 11 12 13 14 15
16 17 18 19 20 21 22
23 24 25 26 27 28 29
30 31          

« Assis entre deux chaises | Accueil | Contagion, ou back to normal? »

11 février 2011

Commentaires

Philippe Dalbin

Bonjour Madame Sinclair,

Il y a pour moi une dimension dans ces révolutions sur laquelle il me semble que nous passons collectivement un peu vite : celle du rôle des nouveaux médias.

J’ai aujourd’hui l’impression que nous venons d’entrer de plein pied dans le monde 2.0.

Les révolutions d’aujourd’hui ont certes quelques similitudes, notamment sur le plan des motivations, avec celles qui, il y a quelques années, ont mis à bas le bloc soviétique. Mais elles ont aussi et surtout une différence fondamentale : c’est qu’elles se sont aujourd’hui construites en dehors de tout cadre structuré dans une dynamique de concentration hyper rapide du mécontentement populaire.

Solidarnosc a ainsi compté parmi les vecteurs structurés d’action. Rien de tout cela n’est aujourd’hui présent dans les pays arabes : nous avons affaire à une explosion de colère des populations sur laquelle essaient de surfer les mouvements de tous bords.

Ainsi, dans une large mesure grâce à l’appui logistique des nouveaux médias, des régimes exerçant pourtant, parfois par la terreur, leur pouvoir autocratique depuis des décennies ont sauté comme des bouchons de champagne au moment des fêtes.

Je crois que ces événements imposent de prendre en compte une donnée nouvelle dans le paysage politique et économique mondial : les populations sont maintenant capables de se fédérer en un temps record pour éliminer les situations apparaissant injustes à leurs yeux. Et, sauf à détruire les infrastructures de communication, ce délai record de mobilisation est bien plus faible que tous les systèmes de contingentement qui pourront jamais être mis en place par les régimes les plus durs.

Ceci doit être médité au-delà de la question des régimes du monde arabe, notamment dans toutes les sphères détenant un certain pouvoir et bénéficiant de certains privilèges, en particulier financiers.

D’autres événements sont ainsi pour moi à rapprocher de ces révolutions. Parmi celles-ci, citons dernièrement l’affaire Wikileaks, mettant à nu les stratégies d’état, et l’initiative de Cantona visant à fédérer les usagers des banques contre ces dernières.

La démocratie participative que certains appelaient de leurs vœux est en train de se mettre en place … en dehors de tous les systèmes. Bienvenue dans un monde 2.0 où la puissance naissant de l’interconnexion ultrarapide des personnes entre elles remet en question toutes, et je dis bien « toutes », les structures pyramidales et cloisonnées.

Mon inquiétude, voyez-vous, c’est que je ne vois aujourd’hui aucun système, aucun gouvernement, aucune organisation qui soit effectivement prêt à intégrer cette révolution puisque, par essence même, son mode de fonctionnement transperce tous les organigrammes et toutes les frontières.

Madame Sinclair, vous qui côtoyez une personne se préparant à un retour au premier plan national et qui va donc elle-même se retrouver confrontée à cette nouvelle donne, vous qui êtes une femme de média, je serai très heureux d’avoir votre lecture de cette analyse (citoyenne).

Respectueusement

Anne Sinclair

Merci Charlotte la romantique!

Charlotte

Bon, un peu dommage, le reportage du BBC sur Wilders... Au lieu de montrer la banalisation totale du vote PVV, ils y montrent les plus simples et gaga des hollandais l'un plus excentrique, gaga, retardés que l'autre. Que les fous, les drogués, les simples et les marginaux votent pour lui, je m'en contre fiche, c'est mon cousin, mon voisin, mon prof, mon boulanger, mon curé, mon juge.... C'est ça le problème

Philippe Pugnet

@ Mélanie

Oui, vous avez raison, nous aimons tous la Dame de cœur

@JOG

Et le moment est venu de serrer les rangs autour du Roi de cœur face aux attaques des valets du Roi de pique

Charlotte

Maintenant sur BBC2, un reportage d'une heure sur
Is Geert Wilders the most dangerous man in Europe...
OMG, je vis dans 'son' pays, je suis bien dans la merde, mais je le savais

Michèle Doige

Bonsoir Anne, bonjour à tous

Hier l'info du jour était "En Egypte l’armée suspend la constitution et dissout le Parlement" et les commentateurs parlaient tous de la promesse tenue et ceci rapidement par cette armée de mettre en place la transition démocratique promise.

Oui espérons que cette transition se produise effectivement mais sans vouloir jouer les oiseaux de mauvais augures la juriste que je suis est tout de même dubitative et demeure vigilante. Je voudrais bien savoir ce que nos éminents constitutionalistes pensent de ces mesures.

L’armée n’avait pas le pouvoir de dissoudre le Parlement, qu’à cela ne tienne ils la suspendent. De facto ( si ce n’est de jure puisqu’après tout Moubarak en démissionnant leur a transféré ses pouvoirs ) ils disposent des pleins pouvoirs. Or j’ai lu les principaux articles de la constitution égyptienne hier et dans les mots elle est très démocratique, le multipartisme et la liberté d’expression sont affirmés à de nombreuses reprises, certes ces dispositions sont demeurées très théoriques mais rien n’empêchait l’armée au pouvoir de l’appliquer réellement.

Le seul exemple de transition démocratique que j’ai pu suivre presque au jour le jour est celle qui s’est produite en Espagne. Dans un premier temps le roi Juan Carlos en qualité d’héritier de Franco disposait de l’immense étendue des pouvoirs de celui-ci, il ne les a pas utilisés et a accompagné un mouvement qui a amené au vote d’une constitution. Certes la situation est tout à fait différente dans la mesure où l’armée n’était pas au pouvoir ce qui explique sa tentative de coup d’Etat, "el 23 F " qui a marqué les espagnols.

Une période de six mois pour mettre en place des élections démocratiques est un long délai durant lequel tout peut arriver, en particulier des soubresauts voire plus inhérents à toute révolution. Je n'ai pas entendu parler de la mise en place d'une assemblée constituante, à quand un nouveau serment du jeu de paume ?

Et pendant ce temps là les tunisiens libérés du joug de leur dictature sont nombreux à quitter leur pays et à débarquer sur l'île italienne de Lampedusa. Cet exode peut apparaître paradoxal mais la situation économique ne va s'améliorer du seul fait du départ de Ben Ali d'autant que le tourisme, première ressource du pays n'a toujours pas repris.

Mélanie

Dear Lady-Anne,
Mrs-DSK...

et voici qu'on parle de nous autres ici, nos 15' de gloire(amour et beauté?!) sont arrivées:

http://www.leparisien.fr/election-presidentielle-2012/anne-sinclair-l-atout-maitre-de-dsk-14-02-2011-1314632.php

"Limités jusqu’à présent, les messages de soutien à son mari se multiplient ces derniers jours sur son blog: Annesinclair.typepad.fr.:
"J’espère que vous serez la femme du président des Français en 2012!"
===
We love you, Anne...♥♥♥ même si vous ne chantez pas...:-)
¤¤¤
- Quel est le chanteur preferé des ours polaires?
- Hugues Aufray!!!:-)

Mélanie

@Phil-P,

and we all love his French gorgeous Lady...☺☺♥♥♪♪
===
La prof d'histoire-géo demande:
- qui a été Christophe Colomb?...
- le premier socialiste, Madame!
- comment ça?...
- eh, bien, c'est vrai: il ne savait pas où il allait, il n'avait aucune idée où il se trouvait et tout ça, sur l'argent des contribuables!!!☺:-)☺

Account Deleted

Anne, Soeur Anne,

Mais qu'avez vous fait Malheureuse, le monde va être maintenant à feu et à sang !!
Voilà-t-y pas qu'ils sortent l'artillerie les turfistes!!
A pisser de rire, de les entendre lacher leurs petits pets, donnent même des conseils les cons!

-:) -:)))))))

Den

Le Maghreb se défait de ses dictateurs. Dominique Strauss khan va être candidat pour 2012.
Que de bonnes nouvelles!
On va repartir en campagne. Le blog de DSK va se réveiller. Et nous, nous allons commenter notre soutien à sa candidature.
DSK Président!

Johnny099

La droite française, enfin plus précisément l'ump, souhaite que Dominique Strauss Kahn finisse son 1er mandat au FMI jusqu'au bout, officiellement pour "l'image de la france".

Officieusement, j'espère que vous aurez compris le vrai but recherché par le gouvernement qui est naturellement d'empêcher dominique Strauss Kahn d'être candidat pour la présidentielle de 2012

Svp, n'écoutez pas l'ump !


source : http://www.leparisien.fr/election-presidentielle-2012/baroin-pour-l-image-de-la-france-dsk-doit-aller-au-bout-de-son-mandat-au-fmi-13-02-2011-1313848.php

ghislaine

On ne peut que saluer la liberté rendue dans des pays sous régime dur.
Cependant, ces régimes ont été soutenus par de grandes puissances et ceux exilés ont été incapables de former une opposition crédible.
Est-ce à dire que ces mouvements de foule servent de décompression momentanée et seront sans lendemain s'agissant de démocratie?
En outre, on peut se réjouir même si une fois de plus la France a été critiquée pour son attitude, son histoire etc... ce qui finit franchement par fatiguer les Français, tout en pensant aux conséquences de la chute du mur de Berlin, de l'éclatement de l'ex-Yougoslavie : une forte immigration vers l'Europe de l'Ouest.
Malheureusement, aujourd'hui des milliers de Tunisiens fuient leur pays.

Etonnant non ? Pourquoi ? Sont-ils de ceux qui ont profité du système Ben Ali? Fuient-ils la liberté? Fuient-ils le chômage? Peut-on accueillir cette vague de clandestins de pays libres qui ont toujours une excuse quelque soit la situation?

Demain, ce sera l'Egypte.

Les Etats-Unis sont très loin des côtes méditerranéennes et ne se précipitent pas pour accueillir ces clandestins pourtant sur diplômés, une manne pour leur économie.

Décidément, j'ai l'impression très nette que ce début de décennies ne s'annonce pas sous les meilleures auspices pour les Européens qui vont finir par perdre patience.

Et cela, bien évidemment, personne ne l'aura vu venir et s'en étonnera.

Philippe Pugnet

@ Mélanie

Merci beaucoup pour ce lien. Oui, comme vous "I love his English..." mais j'ai dû prendre un dictionnaire pour certains termes.

Ceci dit, rassurez-vous I am not any more in my den and I stay on the watch

Francois

Le printemps du Monde Arabe, jusque quand ?

« Laissons nous éblouir par la lumière de l’avenir et non pas aveugler par la poussière du passée » Rouichi François

Le printemps du Monde Arabe souffle et emporte avec lui des pans entier des histoires de son indépendance, elle emporte les derniers acteurs qui n'ont pas su développer leur pays mais qui ont installé des régimes autoritaires voir autocratique.
Après la révolution de jasmin, va t’ont vers une révolution des roses pour l'Algérie ?

Toute la donne de la politique étrangère américaine, mais aussi française est changée, complètement bouleversé. C'est peu être la un signe qu'il faut absolument prendre en vol notamment par les chancelleries occidentales toute cette nouvelle donne.

Pour beaucoup d'entre elle, il fallait coute que coute soutenir les pouvoirs en place pour empêcher des mouvements intégristes de prendre le pouvoir, et pour beaucoup de ses présidents dictateurs, d'en faire autant. Il n'en est rien, ni l'Egypte, ni la Tunisie, ni demain le Maroc ou l'Algérie ne veulent de pouvoir théologique.
Le mensonge de ses pouvoirs était le mensonge de la durée.

L'Europe et les USA se sont trompés, ces peuples n’ont voulus qu'une chose : la démocratie, le pouvoir par le peuple et pour le peuple.
Quand sera t'il de la sécurité d'Israël, je crois qu'Israël n'a rien à craindre mais va devoir mettre les bouchés doubles sur un accord rapide avec les Palestiniens permettant un accord de paix juste et la création d'un Etat Palestinien.
Le Monde Arabe l'exigera par les urnes, non pas par la peur des fondamentalistes mais vers un vote majoritairement acquis a des intellectuels.
L’Egypte qui fut au début de siècle dernier un grand carrefour des échanges, va redevenir l’Egypte qu’elle fut, la place qu’elle a perdue tournés vers la pensée.

C'est une nouvelle ère qui s'ouvre, il faut la saisir en vol, le gouvernement issus des urnes, notamment Egyptien, débloquera certainement la situation et mettra la traditionnelle politique étrangère à la trappe.
le monde Arabe est épris de Liberté comme le furent les pays de l'Est, ils exigent de choisir sa destiné, nous de notre côté nous observons et cherchons a comprendre qu'elle vide cela va laisser. Nous étions convaincu que les dirigeants actuel étaient des remparts contre l'intégrisme rampant, il n'en est rien, ils étaient plutôt des remparts face à la démocratie.
Il est dommage qu'aucun dialogue ne soit fait avec ces oppositions embryonnaires qui étaient existante et dont on a nié l'existence. Cette opposition si souvent martyrisé et combattu par les dictateurs qui s’accommode d’une opposition religieuse qu’ils ont construite de toute pièce, leur permettant ainsi une longévité au pouvoir.

Lorsque l’on entend ces dictateurs ils reprennent la phrase rendue célèbre par De Gaulle « après moi, le chaos » !

Aujourd'hui personne ne sait la suite des évènements, mais il est certain que pour l'Algérie, cela se fera dans un bain de sang.
Il est temps pour les chancelleries occidentales de recevoir l'opposition démocratique de ce pays, pour préparer l'alternance calmement et permettre ainsi aux militaires de resté dans leurs casernes par une pression internationale.

Oui le Monde Arabe mais aussi l’Afrique et l’Asie ont droit à la démocratie !

La démocratie et la liberté n’est pas un luxe !

Sachons les accompagnés !


Account Deleted

Bonjour Anne Toutes et Tous!

Chabot partie, j’ai après ma garbure fait chabrot !
La trop complaisante journaliste se tire ailleurs, pas marocain celui-là, tant mieux, je vais cesser d’avoir peur !
Comment ça chameau ?

Vivre une révolte par télé interposée est-ce vivre l’histoire au présent ?
Tout juste voit-on des images, et l’on sait combien rien n’est plus trompeur qu’une image !
Vivre est tout autre chose que regarder un écran de télé au milieu d’un quiet salon !

Ô combien les images sont belles!
Ce camp de tentes placées à l’improvisé au cœur de la place al-Tahrir , qui ne veut pas dire place de la liberté mais, place de la libération certains journalistes feraient bien de s’informer avant de dire des conneries !
Convenez en avec moi, ce n’est pas la même chose….
Enfin pour moi il y a une grosse différence…
Ils se sont libérés du raïs, mais pour autant ont-ils conquis cette liberté tant désirée ???

Ce campement semblait, au milieu de la foule processionnaire, la Kaaba de la Mecque pieusement entourée par la marche circulaire des pèlerins qui s’honoreront au lendemain de leur marche votive du titre de hâj.

Mais déjà le pouvoir cherche son clan !
Et les clans cherchent le pouvoir !
Qui le prendra et comment ?
Les Egyptiens une fois encore en seront-ils dépossédés ?

Vous me trouvez pessimiste ?
Toutes les révolutions ont été récupéré, notre toute grande celle de 89 , le peuple chassa les aristos le pouvoir fut pris par la bourgeoisie, toutes celles qui suivirent firent un chemin identique.
La bolchevique de 17 mit la nomenklatura au pouvoir !
Et ainsi de suite…..
Quant à Allende, on chassa un élu, pour préserver les intérêts d’une puissance étrangère et ceci avec son aide !
Je n’en connais aucune qui mit les peuples au pouvoir, toutes tombèrent dans les bras de clans, de castes, de factions….
Alors ce que m’inspire la révolte des Egyptiens me fait désabusé, au point de me dire qu’un fauteuil,un livre et de la musique valent mieux que toutes ces images aussi belles soient elles..
L’homme me désespère tellement il est prévisible !
L’idée que je me fais du pouvoir vous le trouverez dans le texte qui suit extrait des Enclos (février 2005)…
Pour autant je ne crois pas à l’homme providentiel. !
Il vous suffira d’inverser la proposition de mettre le dirigeant à l’écoute de l’orchestre pour voir ce que je crois que devrait être un homme politique…
En connaissez-vous de vraiment comme cela ?

Account Deleted

La Neuvième de Ludwig!

http://joglesconneries.typepad.com/files/6-03-adagio-molto-e-cantabile.m4a

Je sais tes matinées très occupées par des ateliers, j’ai entendu ton médecin hier matin en parler avec une infirmière, enfin je crois que c’était elle ... Je ne voudrais pas te manquer comme l’autre soir ou déjà tu quittais le parc, lorsque je suis arrivé, te dirigeant vers la porte de ton bloc. Je t’ai reconnu à ton manteau à capuche que tu portais sur les épaules.
Tu es venue te coller à la vitre de ta chambre comme un insecte dans l’incompréhension de ce nouvel espace restreint par l’invisible verre. Pendant de longues minutes tu ne cessas de regarder le jardin.
La fixité de ton abandon en disait long sur ton envie de liberté et la peur que t’inspire celle-ci.

Je suis sorti hier du bar n’en pouvant plus d’entendre leurs jacasseries et ne supportant plus cette odeur effrayante qui y demeure. Je n’y suis resté que le temps de boire un café chaud, si chaud qu’il me fut douloureux de l’avaler. J’avais tant besoin de me réchauffer. Je me suis enfui comme un pauvre hère sous une pluie de coups.
Les premiers rayons de soleil me redonnèrent tant de vigueur, que je fus assez prompt à sortir de la mélancolie qui me gagnait.

Je traversais la ville vers le théâtre où je savais qu’une répétition de concert se donnait. Lorsque je parvins au théâtre, le vigile me reconnut et me laissa pénétrer. Je m’asseyais comme à l’habitude juste au milieu des fauteuils d’orchestre. C’est endroit idéal où les sons te viennent en distinguant la provenance, ce qui donne plus encore à la musique ce relief si cher au compositeur.

La formation symphonique était au grand complet, et le chef plus exubérant qu’a l’habitude. Il me faisait penser à Ozawa sautillant sur son podium, animé de l’envie de vouloir voler. Mais la terrible pesanteur terrestre le colle assurément au sol, malgré sa joie, sa liesse évidente. En arrière de l’orchestre sur une tribune le surélevant à son regard, un chœur de femmes et d’hommes attend. L’œuvre qu’ils répétaient hier, et encore aujourd’hui fait partie de notre patrimoine universel. Aucune n’est à ce point dans l’oreille de tout un chacun. Son oratorio est maintenant notre hymne européen.
Je me mettais à envier ce jeune chef qui dans une dizaine de jours dirigera en public cette symphonie de Beethoven. Envie qui restera pour toujours un rêve. De toutes les formes de pouvoir, il est le seul que je rêvais et rêverais encore longtemps de détenir. Pouvoir dans le sens de faculté de faire, de coordonner, d’unifier. L’image, fausse, du dictateur n’a nulle place en réalité dans la direction orchestrale ; il faut amener les exécutants à une conception unifiée de l’œuvre, les convaincre, les rassembler. L’orchestre n’est pas un instrument unique mais une somme d’individualités et de talents, pourvus d’habitudes qu’il leur faut faire dépasser en se révélant à nouveau. Alors on parle de tempi, de rubato, de legato, de staccato. On fredonne une mesure. On reprend à un numéro ou à une coda. Alors en gestes restreints dans l’espace comme économisés dans l’émoi de la partition ou, les bras grands ouverts le corps se déployant dans le crescendo ou le forte, sans aucune symétrie, la main droite dans ses battues conventionnelles délimite le temps, le rythme, la gauche l’entrée des instruments, les sentiments, le phrasé.
Toutes deux indissociables l’une de l’autre !
On se veut gigantesque, mais on se sait dérisoire face à l’œuvre. Il faut persuader, relier tous ces êtres entre eux pour n’être plus qu’une seule âme chantant, laisser courir de pupitres en pupitres la ligne mélodique. La force est alors énergie pure. On ne peut diriger une œuvre sans l’adhésion de tous et le désir de partager. Le chef ne doit pas traîner un orchestre mais, l’entraîner dans son univers musical. Il n’y a pas de mauvais orchestres mais de mauvais chefs dit-on ! Ce qui peut apparaître comme une boutade est en fait une vérité indiscutable.
Les premières notes de l’adagio éclatèrent, comme les ricochets d’une pierre plate sur l’eau font des vagues concentriques s’élargissant lentement, les deux bassons, puis les deux clarinettes, devançant les cordes. Je ne pus m’empêcher d’entendre en moi l’interprétation qu’en fit Furtwängler à Bayreuth. Mais le tempo du jeune chef plus rapide me ramena à lui. Il m’ouvrait grand son univers, éloigné de celui du Géant ; nouveau pour moi. Sa joie était trop extrovertie, il la chantait dans l’urgence de ce monde cultivant le désespoir, voulant à tout crin passer à autre chose. Où se trouvait donc le recueillement quasi religieux des variations que voulut Beethoven en composant ce thème ? Cette contemplation éperdue devenait une rythmique hâtive, superficielle, sans âme. Le froid du dehors me retint de siffler ce garnement et de partir. Il était une sorte d’éjaculateur précoce. J’aurais aimé lui dire de se contenir, de maîtriser ses désirs, de leur donner plus de substance. L’orchestre le suivait, ils n’étaient pas ensemble. Je murmurais rageur :
- ralentis ta main droite !
Pourtant que les cordes et les timbres de cet orchestre dominaient par leur qualité. Les sons glissaient en eux sans effort, sans résistance. Ils filaient la mélodie comme une bergère la laine sur son rouet.
Le chef stoppa l’orchestre, se tourna vers la salle. Il avait le visage tendu, il pivota vers les instrumentistes et reprit l’adagio à la première mesure. Je doute qu’il m’eut entendu, mais je me suis mis à sourire. Le premier basson joua ses deux notes, puis le second, suivi de la première clarinette et de sa jumelle, chacun d’eux faisant éclater ses notes dans le registre supérieur à l’autre comme une bulle de savon éclatant dans l’air. Sur la dernière note de la clarinette, les violons doucement les enserrèrent suivis des violoncelles et les cors. Oui c’est cela pensai-je, prends le temps de dire les choses. La magie de cet instant est du domaine de l’indicible, c’était une alliance exemplaire. La musique de Beethoven naquit une nouvelle fois, chargée d’intimes sentiments, d’émoi profond. Comme j’aurai aimé voir l’expression du visage de ce jeune homme, plus serein sans doute ! Moins à la recherche de la performance horaire, plus à l’écoute de lui-même. Sa main droite plus contenue, mesurait un tempo moins tendu, donnant à celle de gauche toute l’émotion à dévoiler.
Je me souvins d’une remarque sentencieuse faite par Furtwängler dans Musique et Verbe : « Beethoven ne nous a jamais autorisés et encore moins invités, à fourrer dans son œuvre toutes sortes de notions et de fantaisies, qui n’ont rien à y faire, en vue de pouvoir ensuite nous amuser à les y découvrir ». Je sais qu’il connaît cette phrase un peu péremptoire, sans doute s’en est-il souvenu ?
La sauvagerie, déchira la salle aux toutes premières notes du court presto du quatrième mouvement. Puis ce fut le thème, écrit quinze années auparavant, introduit par les vents, repris peu après par les contrebasses. Le cor s’associa aux violons et l’ensemble de l’orchestre reprit staccato le thème. Timbales, et baryton lancèrent l’oratorio. En une répétition intense des paroles du soliste, le chœur consolida l’ensemble. Le chef nous entraînait dans cette architecture devenue universelle et intemporelle, sa poésie était les notes, la musique et elle seule. Peu importait le texte de Schiller dont le compositeur s’était saisi, ce qu’il en avait fait était unique, exceptionnellement humaniste. Du chaos, était née l’absolue simplicité.
Le silence qui saisit l’auditoire à la coda finale, fut brisé par les applaudissements des quelques personnes assistant à la répétition, puis par ceux de l’orchestre et du chœur qui saluèrent leur chef. Il se tourna vers nous dans un large sourire. Il nous remercia en souhaitant que dans dix jours ce soit aussi bien dirigé. La salle se vida, et je restai un long moment méditatif, J’avais peur aussi de retrouver le froid hostile du dehors. Je fus sorti de mes réflexions par la voix posée du jeune conducteur.
- J’étais trop rapide dans l’adagio ?
Je m’étonnais d’avoir parlé si fort et lui fit admettre qu’il avait une oreille aux performances remarquables. Je concédai un peu piteux que c’était bien cela que j’avais dit. Il me regarda avec un léger sourire, ses yeux pétillaient d’intelligence. Il admit avec beaucoup de simplicité sa rapidité dans le troisième mouvement. Après quelques échanges aimables et instructifs pour moi, sur nos choix interprétatifs, il quitta la salle me rappelant la prochaine répétition. Je le suivis oubliant le froid qui régnait sur la ville.
Lorsque je sortis du grand hall de l’opéra, je fus ébloui par un soleil ardent dans un ciel sans nuage. Le vent avait cessé, et la place où s’attardaient les passants avait des airs de printemps. Je profitai de cette ambiance un peu irréelle d’une belle journée d’hiver.
Je mis à fredonner des passages de cette musique que je venais sans doute de mieux comprendre aujourd’hui.
Je ne cessais de chantonner lorsque je franchis les grilles du parc tout étonné d’y être déjà parvenu. Cet après midi de douceur avait empli le jardin de visiteurs et de malades se promenant dans cette lenteur si particulière des ballades hospitalières où, l’un semble attendre l’autre, comme une réponse d’un corps sain à un autre abîmé. Il me semble toujours dans ces errances attentives que nous sommes plus impliqués dans ces lieux que nulle part ailleurs. Nos pas de valide marqués de lenteur prévenante attendent ceux bégayants de l’être diminué, sans que nous ayons à solliciter notre patience.
Je t’aperçus marchant seule!

Françoise Dumont

J'étais en train de travailler sur mon ordi quand soudain je lis que Moubarak a donné sa démission : je me branche sur i télé que je n'ai plus quitté de la soirée. C'était vraiment captivant et passionnant.
Je suis d'accord avec Adia, qu'auraient donné ces événements si Debeuliou avait été aux affaires ? Quand même quelqu'un qui amasse 70 milliards de dollars quand son peuple vit avec 2 euros par jour, c'est vraiment too much.
En Chine, sur l'internet, on ne peut plus taper Egypte et Moubarak. Les dictatures sont aux abois.
En Algérie les matières premières rapportent 200 milliards de dollars par an et le peuple ne voit rien venir. Décidément, la corruption est un mode de gouvernement pour beaucoup.
Je réponds également à Bloggy bag pour ce qui est de la France, j'ai l'intention de lire le dernier livre de Hervé Kempf, "l'oligarchie ça suffit, vive la démocratie". Tout est dit. Evidemment, c'est beaucoup plus feutré que ce que l'on est en train de vivre dans les pays arabes, mais quand même. On espère vraiment des vents nouveaux pour dans quelques mois ...

Attila

« We will not apologize for our way of life, nor will we waver in its defense, and for those who seek to advance their aims by inducing terror and slaughtering innocents, we say to you now that our spirit is stronger and cannot be broken; you cannot outlast us, and we will defeat you. » Barack Obama: discours d’investiture, 20/1/2009
You better keep this in mind!

Mélanie

Off-topic, lié aux USA...

Le plus gros détenteur de la dette américaine n'est plus la Chine, c'est...

Motto:"Greed is not just good, it's legal."
(Michael Douglas)

http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20110209trib000599974/le-plus-gros-detenteur-de-la-dette-americaine-n-est-plus-la-chine-c-est.html

Stupéfiant!!!

Frederic Audibert

Deuxième tentative de transmission, celle d’hier soir étant tombé dans une oubliette…

Ce soir, nous avons le sentiment de vivre l’histoire au présent. Comme beaucoup, je suis branché en direct sur BFM, CNN est très au-delà de mes compétences linguistiques.
Ce 11 février 2011 est un nouveau départ pour l'Égypte. L'Égypte de demain ne sera plus celle d’hier. L’armée, et c’est là qu’on s’aperçoit ô combien les armées ont évolué dans beaucoup de pays du monde, semble vouloir assurer la permanence des institutions sans s’emparer du pouvoir, un peu comme cela s’est passé en Tunisie.
Là aussi, on est loin des armées chiliennes, argentines, brésiliennes des années 70, la disparition du communisme de type soviétique expliquant peut être cela.

Un deuxième parallèle peut être fait : alors que Georges W Bush voulait provoquer un effet de domino de démocratisation avec la seconde guerre d’Irak et qui a échoué, ce sont les peuples qui l’ont commencé par une révolution sans armes comme les peuples tchèques et hongrois.

Ce pourrait être la grande leçon de ce que nous vivons ce soir
Espérons que les média ne vont pas s’arrêter de s’y intéresser dans 3 jours et, pour une fois, assurer un semblant de suivi

Petit souvenir qui me vient subitement.
En janvier 1990, vers 1h00 du matin dans notre centre télécom parisien, l'alarme "BGD" s’est allumé signifiant la coupure de la liaison. Avant tout le monde, et même l’AFP, notre petite équipe de techniciens a appris que la première guerre d’Irak venait de commencer avec la première bombe, tombée sur nos collègues du centre international de télécommunications de Bagdad.
Aucun n’a survécu. RIP

Clara

Après Ben Ali et Moubarak, on apprend le départ d'Arlette Chabot. Aucun mort n'est pour l'instant à déplorer devant l'esplanade Henri de France, mais il semble bien qu'ici aussi, l'Histoire soit en marche. Ici Paris, à vous Washington.

THEVENOT

bonjour je voudrais vous dire certaines choses qui me paraissent évidentes lorsque JOSPIN trainait les pieds à s'engager dans la folie électorale il a trouvé le champ vide!!que ce satané DOMINIQUE que l'on voudrait voir à l'action ,qu'il se bouge et donne des signes de vie. sinon ce sera encore et toujours une défaîte pour nous pauvres socialistes : c'est, le seul qui puisse remonter la barre descendue si bas !! merci car nous savons nous femmes que seule vous, pouvez faire quelque chose:nous nousn remettons entre vos mains entoute confiance merci

Bloggy Bag

Pour ma part, je suis frappé par l'écart entre l'image que l'on a voulu coller à ces 2 révolutions (en attendant les autres) et ce qui s'est passé.

Notre vision les qualifie de pays arabes, nos projections peureuses s'appellent islamisme. Pourtant, à l'arrivée des gens sont descendus dans la rue en criant liberté sous l'impulsion de déséquilibres sociaux : que n'aurions-nous fait nous-même nous les enfants européens de la révolution et des droits de l'homme ?

Mais si nous avions eu pour eux le même jugement que nous avons pour les pays "occidentaux", aurions-nous accepter ces dictatures si confortables pour notre tranquillité et notre conformisme ? N'avons-nous pas inventé la peur islamiste pour ne pas avoir à défendre nos idéaux universalistes ? L'arabe fataliste n'est-il pas une illusion agréable à qui veut commercer en paix aux frontières de son jardin ?

Je vois plus de nos valeurs dans les rues du Caire qu'il y en a dans les rues de Paris. Hessel nous invitait il y a quelques temps à nous indigner. Mais n'avons-nous pas en France les mêmes ferments qu'à Tunis ou au Caire. Une classe dirigeante autoprotégée, des déclassés que l'on ne veut pas voir sur la photo de vacances, une captation de la richesse au profit d'un petit nombre, des idéaux bafoués, des pratiques étatiques scélérates ?

Si demain le peuple de France descendait dans la rue en criant "dégage", qui s'en étonnerait finalement ? Cela ne se produira pas car la démocratie nous laisse un peu plus d'espoir qu'ailleurs. A moins que ce ne soit un alibi facile, une fois encore.

Il faudra à Dominique un message fort, un vent frais et puissant capable de balayer nos trop nombreux renoncements. Et qu'il sache qu'il ne sera pas seul.

Sélène

Moment de joie devant la volonté populaire plus forte que les dictatures, mais également interrogation: la chute du mur de Berlin a permis le retour de la religion dans les pays du "bloc de l'Est". La religion que les dictatures seules arrivent à tenir à distance.....
Nous pouvons nous interroger sur l'aspiration des peuples à la liberté religieuse autant qu'à leur exigence de libertés autres.

Envisagé par nous, laïcs, la religion est aisément symbole d'oppression, mais qu'en est il en réalité? La moitié de la population mondiale croit en un "ailleurs", en une "présence immatérielle" qui devrait régir notre vie... et bien entendu, reléguer les femmes en un rang mineur.
J'avoue que cela me laisse dubitative, en pleine interrogation....
Le rempart laïcité (opposé à tous les extrémismes) va t il réussir à s'imposer dans ces nouveaux états démocratiques? Le moment est passionnant..

Mélanie

@Phil-P, ONLY:
get out of your den, young man...;-)

Voilà pk, watch the video, From iMFdirect blog: I love his English...

http://www.huffingtonpost.com/dominique-strausskahn/a-stronger-financial-arch_b_821566.html
¤¤¤
My conclusion is: HE's THE MAN...☺☺♥♥♪♪

L'utilisation des commentaires est désactivée pour cette note.

Panama City Février 2011

  • Panama City Fevrier 2011
    Vieille ville et ville nouvelle

Singapour 01/02/11

  • IMG00035-20110131-2018
    La Marina avec ses nouveaux buildings et la skyline vue du mon hotel

Alger 3/11/10

  • Rue de la Kasbah
    Kasbah et balcon du Palais du gouvernement

Kiev et Yalta 02/10/10

  • IMG_0319
    Les bulbes des églises de Kiev, la conférence où se trouvait Clinton, et le palais Livadia où furent signés les accords de Yalta en février 1945

Les jardins de la WH 18 avril 2010

  • Comme tous les gogos...
    Chaque année, les jardins s'ouvrent pendant deux jours au public et deviennent lieu de promenade familiale. Nous devions être 3000 ou 4000 ce dimanche à l'heure du déjeuner

Inauguration Day 20/01/09

  • DSC00415
    Inauguration Day 20/01/09. Sur le Mall avec deux millions de personnes