Petit sondage rapide (sans aucune valeur!) autour de moi hier: la moitié des gens ont regardé, l'autre moitié se divise en "je suis passé devant la télé et en ai vu 3 minutes" et ceux qui disent "je n'en peux plus depuis des semaines qu'on en parle, car m'en moque". J'avoue faire partie du deuxième groupe, celui qui en a aperçu quelques instants à la télévision, où, nous dit-on, deux milliards de personnes (comment les a-t-on comptées?) ont détaillé la dentelle de la robe de Kate, le bel habit rouge de William, et le chapeau jaune d'Elisabeth.
Il faut dire que ce mariage d'un autre âge entre le Prince charmant et sa jolie Princesse était comme un dernier témoignage d'un temps immuable au milieu du monde bouleversé. Du rêve, des robes, des carrosses et des Rolls Royce, une foule en liesse et des beautés (qui n'a pas découvert celle de Philippa la jeune soeur de Kate dont les magazines, soulagés d'avoir une nouvelle "people" à se mettre sous la dent vont se repaître?),
Parallèlement, les images dévastées de Marrakech, celles de Libye, celles moins nombreuses de Syrie, celle de l'employé immolé de France Telecom, la tuerie de Nantes, les polémiques malsaines sur l'Equipe de France, bref les drames du monde ou les soucis des familles près de chez nous, faisaient un contraste étrange. Nécessaire à la respiration des peuples, comme la vie qui mélange bonheur et malheur pour être supportable? Panem et circenses, le pain et les jeux, disaient les Romains. Ce qui est souvent traduit comme une critique : le peuple aurait besoin d'opium (autre auteur...) qui serait distillé pour qu'il supporte ses malheurs.
Je n'ai partagé, je dois le dire, ni l'attente fébrile, ni les détails dont on nous a abreuvés, ni la fascination pour cette histoire romantique au pays des merveilles. Mais je peux comprendre ceux qui n'en ont pas manqué une miette. Comme si, tout simplement, nous étions comme les enfants qui, avant de s'endormir veulent un conte, une histoire de princesse et de rêve, parce que la réalité de la vie revient bien assez vite...
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