Revenons un peu sur l'émotion collective déclenchée par la mort de Michael Jackson puis la cérémonie officielle à sa mémoire.
Que je ne partage pas le chagrin de ses fans est normal. Question de génération. La mort de John Lennon ou celle de Gainsbourg, m'ont infiniment plus touchée. J'ai dansé comme tout le monde sur les tubes de Jackson, les ai entendus de multiples fois, ne les ai jamais achetés, mais encore une fois, que je ne sois pas bouleversée par la mort de celui qui était cet être hybride, étrange et finalement plus émouvant dans la mort que dans la vie - tant on a pris conscience de ses souffrances familiales et identitaires - est naturel. sa mort, comme sa musique appartient à une autre générarion que la mienne.
En revanche le fait qu'1 milliard d'êtres humains - plus, ou le même nombre en tous cas a-t-on dit que pour celles de Diana - aient regardé ses obsèques, ne peut pas ne pas poser question. Quand une partie de la planète communie dans une même ferveur, une même douleur, ou une même curiosité, qu'est ce que cela signifie?
Que MJ ait été encensé aussi bien à Guangzou qu'à Séoul, à Abidjan qu'au Caire, à Cape Town comme à Rio, et à Houston comme à Mourmansk est un phénomène en soi.
Que les gens soient friands de commémorations collectives, comme un lien qui les unirait plus fort que les nouvelles du monde qui tombent tous les jours sur les écrans de télé, est évident. Même si, me semble-t-il - je ne veux blesser personne - il me semble qu'il en existe porteurs de plus de sens: la mort de Luther King, celle de Kennedy, les premiers pas d'Armstrong sur la Lune, le 11 septembre à New York et ses tours en poussière, ou l'élection si porteuse d'espoir de Barack Obama me paraissent dire plus de choses sur la planète et sur ce que nous pouvons ressentir que la mort d'une star adulée et étrange.
Je vous fais évidemment grâce des événements du moment que cette mort a mis entre parenthèses: la révolte d'une bonne partie du peuple iranien, la répression des Ouighours, la crise mondiale et son cortège de chômeurs qui ne va pas diminuer, les soucis de chacun face à ses problèmes de logement, de boulot, de protection sociale, le réchauffement climatique et le peu d'empressement du G8, etc...
Alors que nous apporte ce moment de vie, de mort en commun? Je n'ai pas la réponse...
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