Ça y est : depuis hier dimanche, les Obamas sont en vacances.
Il faut dire qu’avant même qu’ils n’arrivent dans l’ile de Martha's Vineyard (un coin très chic - et curieusement assez WASP - du Massachussets, déjà mis à la mode par les Kennedy), on savait déjà tout de leur séjour et de la location du "Héron Bleu", une 'bucolic farm' de 15 hectares (28,5 acres) qui accueille la First Family au complet, quelques uns des proches conseillers et amis du couple, sans oublier les services secrets, qui avaient tout de même visité - et rejeté - 20 autres maisons avant celle-ci.
Et des grandes chaines nationales aux gazettes locales, aucun détail n’aurait pu nous échapper : il y a d’abord eu le débat sur le prix et, surtout, la prise en charge de cette semaine de vacances, entre $30,000 et $50,000, - débat que la Maison Blanche avait décidé de désamorcer aussitôt en expliquant que les frais étaient partagés entre les Obamas , les services secrets et la Maison Blanche:
Martha's Vineyard Gazette (accrochez vous, le malheureux serveur de ce petit journal explose sous les contacts!!)
Puis, nous avons eu le droit aux négociations pour faire accéder BO à la plage privée la plus proche. Et la semaine dernière, des fausses rumeurs avaient circulé dans la plupart des medias sur des parties de golf programmées avec Tiger Woods ou encore, sur une possible venue des Clintons, qui eux aussi avaient passé leurs vacances dans cette ile très tendance durant l’été 1998.
Les vacances présidentielles sont souvent ainsi passées a la loupe : le Washington Post rappelait fort justement que les Américains savaient tout des étés passés à cheval par Ronald Reagan dans son ranch de Santa Barbara ou des retraites de la famille Bush sur leurs terres du Texas.
Evidemment, si ces trêves privilégiées sont supposées être des moments privés, cela fait longtemps qu’elles alimentent les pages des magazines (comme pour les Sarkozy en escapade estivale) - mais aussi qu’elles sont utilisées par les politiques eux-mêmes. Ainsi, du côté Républicain, a-t-on utilisé longtemps l'image du Président ‘cowboy’, censée renouer avec l’imaginaire américain.
Pour Bill Clinton, accusé lors de son premier mandat de trop apprécier les soirées mondaines, les vacances avaient été l’occasion de rectifier son image, en passant l’éte des élections dans la paisible et verdoyante région du Wyoming - avant de retourner une fois réélu sur l’ile de Martha’s Vineyard ou dans les propriétés prêtées par ses richissimes amis !!
Et Obama n’échappe pas à la règle. Les polémiques sur la réforme de santé n’en finissent pas d’éroder sa cote de popularité - 55% des Américains déclarent désormais que le futur du pays est sur la mauvaise pente sondage ABC/WaPo de vendredi
Il a donc choisi de communiquer sur deux thèmes, celui du Super BO, mari et père modèle, s’accordant une parenthèse pour profiter de ses proches et celui de la trêve du guerrier, ayant mérité une semaine de repos avant de repartir au combat.
En effet, depuis deux semaines, Obama ne manque pas de glisser dans ses interviews combien, comme les autres pères de famille, il a besoin de partager quelques moments en famille (
"Do I think the American people think that because of those hardships I shouldn't spend some quality time with my daughters?" ). Et en même temps, son habit de Président toujours caché sous ses chemises hawaiennes de plage, il n’a cessé de répeter qu’il continuait de suivre les dossiers de près et d’insister sur la très courte durée de sa pause estivale - une seule semaine, du 23 au 30 aout. Les RTT ici, même pour le Président n'existent pas!
Et il a eu raison : à peine parti qu’on annonçait déjà deux menaces à surveiller pendant cette semaine particulière : celle - incontrôlable- de "Bill", tempête tropicale de force 2 qui se rapproche dangereusement des côtes et celle - interminable- du Parti Républicain, qui entend bien profiter du champ libre et fait circuler une nouvelle vidéo, accusant Obama de prendre du bon temps pendant que se joue le futur de la sante de ses concitoyens.
Basse attaque, impensable en France venue d'un parti d'opposition, mais ici, c'est la règle du jeu...
nouveau clip Républicain
Les commentaires récents