Et si les Démocrates pouvaient limiter la déroute, voire même, pour les plus optimistes, conserver la majorité au Congrès ? C'est toujours le rêve des minoritaires quand ils voient l'écart se réduire. Cela arrive rarement mais en tous cas telle est la question qui courait hier dans le tout Washington, alors que les derniers sondages annonçaient que l’écart entre Démocrates et Républicains se resserrait nettement.
À moins d’un mois du scrutin, un nouveau sondage du Washington Post / ABC News exliquait hier que "les Démocrates (avaient) réduit de moitié l'avance détenue par le Parti républicain depuis début septembre sur la question de savoir pour quel candidat les électeurs voteront le 2 novembre", l’écart étant désormais estimé à six points avec 49% des intentions de vote pour les Républicains et 43% pour les Démocrates.
De plus, après avoir encaissé sans beaucoup réagir les assauts de l’opposition, le passage à l’offensive de ce dernier mois semble avoir porté ses fruits.
Les Démocrates ont en effet progressé sur tous les dossiers, même sur l’économie ou la santé (et même s' ils restent toujours dans le négatif avec 47% qui soutiennent la réforme de la santé par exemple contre 48% qui s’y opposent).
Et la campagne de choc menée par Barack Obama - himself - contre les Républicains, "amis des millionnaires et fossoyeurs de la classe moyenne" (il n'est plus temps de faire dans la nuance!), a permis à la majorité de regagner du terrain.
À tel point que le président a vu sa cote de popularité remonter à 50% et que les plus optimistes des Démocrates évaluent désormais leur risque de perdre le contrôle de la Chambre à 65/70% (contre 85/90% en début septembre). Tout cela est un progrès relatif, mais un progrès quand même.
Il reste que les Démocrates sont partis vraiment avec du retard et que les Républicains conservent une avance importante, suffisante pour gagner.
Contrairement à la majorité qui a mis du temps à bâtir et harmoniser sa stratégie, le Parti Républicain est plus déterminé et surtout plus mobilisé que jamais. A cela s’ajoute l’avantage financier d’une opposition qui est prête à dépenser gros pour cette élection : rien que pour la semaine passée, le Parti républicain a déboursé $5.382.422 pour les différentes campagnes de ses candidats (soit le double des Démocrates, qui pour la même semaine, ont dépensé $2.715.814). Sommes faramineuses, cela dit...
Et même si la majorité des analystes et des sondeurs se focalisent sur les intentions de vote qui bougent un peu, il faut prendre en compte un autre facteur presque plus déterminant : la répartition des ‘angry voters’. Les électeurs mécontents sont évidemment plus nombreux parmi les Républicains (34%) et les Indépendants (30%) que chez les Démocrates (12%). Et l’électorat le plus mécontent se mobilise toujours plus le jour de l’élection, ce qui donne un avantage de plus aux Républicains, quand la majorité, elle, peine à motiver ses électeurs.
Alors les Démocrates pourront-ils renverser la tendance ? Peu probable. Pourront-ils limiter la casse ? Il est peut-être trop tôt pour le dire… ou peut-être trop tard…
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