C'est peu de dire que les réactions sont mitigées après le discours d'Obama à West Point.
Au-delà de la contradiction subliminale du discours - pourquoi envoyer plus de troupes en Afghanistan si le problème d'Al Qaida se pose surtout au Pakistan? - les libéraux Démocrates sont réticents, les conservateurs du même parti réservés, et les Républicains, s'ils approuvent l'augmentation des troupes sont sceptiques sur le double message: on augmente l'effort, mais on s'en ira dans 18 mois.
Que fait-on quand on gouverne et quand on n'a devant soi que des mauvaise solutions? S'il avait refusé l'envoi de troupes supplémentaires, il condamnait à l'impuissance les soldats déjà sur place. S'il annonçait leur retrait, il aurait été vilipendé comme bradant les intérêts vitaux des Etats-Unis. Et au moindre attentat futur d'Al Qaida - ce qui arrivera - il aurait été à jamais considéré comme un Président faible, et le monde entier l'aurait qualifié d'irresponsable...
Il n'avait pas beaucoup de choix. Son message en fait est triple:
- A l'opinion américaine, il dit on fait tout pour mettre les Etats-Unis et le monde à l'abri du terrorisme, et ce n'est pas le Vietnam. D'ailleurs, on se retirera dans 18 mois;
- Aux Afghans, il dit dépêchez vous de prendre le relai car nous ne sommes pas là pour la vie, c'est votre problème aussi;
- Aux Pakistanais... que dit-il au fait? C'est là toute la question, et Hillary lors de son voyage là-bas le mois dernier n'avait pas mâché ses mots. Espérons qu'elle a eu un message convaincant dans un pays tellement instable...
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