Evidemment, le débat a eu lieu. McCain a cané. Obama l’a gagné par sa stature présidentielle. Soyons clairs, non pas par la force de ses propositions qui, surtout en matière économique étaient assez imprécises et pas à la hauteur de la crise. Les deux candidats étaient d’ailleurs curieusement assez classiques sur le thème, comme s’ils n’avaient pas encore assez travaillé. Mais en politique étrangère, il en a imposé et a gagné ses galons de « commander in chief » qu’on lui contestait jusque-là. McCain n’a pas regardé une seule fois son rival, ni ne s’est adressé à lui : mépris, raideur de la nuque, sens de sa supériorité ? Cela ne lui a pas servi, tous les journaux le remarquent aujourd’hui. 55 millions « seulement » de télespectateurs ont regardé cette première joute entre le vieux soldat, fier de sa vie de héros et le jeune candidat qui a su ne jamais montrer d’agacement devant les contre-vérités de McCain. Il ne doit à aucun prix se comporter en « angry black man ». C’est la dure loi des minorités si elles veulent qu’on les écoute: un noir doit être plus sage et responsable qu’un blanc sinon il sera considéré comme agressif. Une femme doit être à la fois plus brillante qu’un homme mais surtout éviter tout côté virago. Un beur de banlieue doit être plus posé qu’un français de souche pour ne pas apparaître bagarreur. Un juif, plus modeste qu’un citoyen lambda pour ne pas avoir l’air vaniteux… Hé bien Barack Obama a été parfait, même si ses partisans l’auraient voulu plus teigneux.
Les médias toujours : Chris Mattews et Keith Olbermann, les vedettes de MSNBC l’ont trouve génial. Fox News considérait à 80% que McCain avait gagné… !
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