Etre Président des Etats-Unis, c'est avoir sur les bras un big problem par jour, et souvent le même, qui revient chaque jour... Hier et demain le Health Care (vivement qu'on en finisse), aujourd'hui l'Afghanistan, à moins que ce ne soit l'inverse.
Il faut dire que les choses s'accélèrent: 14 morts américains hier sur le terrain; le deuxième tour de l'élection présidentielle afghane le 7 novembre; les propos de Cheney dont on a débattu ici disant que le Président "was afraid" et "was dithering" - (tergiverser) - un mot que j'ai appris à force de l'entendre répéter par tous les Républicains depuis 4 jours. Obama a répondu hier soir dans un discours devant des militaires, en disant qu'il ne se presserait pas pour prendre une décision pouvant envoyer au combat des milliers de soldats américains. Qui ne l'approuverait ?
Il reste qu'il va devoir trancher cette fois, peut-être plus directement que dans le débat sur le système de Santé où il est possible de négocier, de trouver des demi-mesures. McChrystal, le général en charge du commandement sur le terrain réclame 40.000 hommes. Cela ne se règlera pas par une sorte de moyen terme en disant 20.000 et pas un de plus. Car ou bien Obama est d'accord pour une stratégie de contre-offensive et lui accorde les troupes, ou bien il ne le suit pas et privilégie une stratégie anti-terroriste (ce qui était l'objectif de départ après tout, celui d'empêcher les attaques des Talibans aux Etats-Unis), et il ne lui accorde rien du tout.
Dans un article intéressant lui aussi - décidément beaucoup à lire dans le Washington Post aujourd'hui - Richard Cohen rappelle la trajectoire fulgurante - et désastreuse - du général Westmoreland qui était au Vietnam ce qu'est aujourd'hui McChrystal à l'Afghanistan et qui après une popularité aux sommets se révéla être un échec total. Il ajoute qu'il ne se permet pas de les renvoyer dos à dos, mais rappelle que tout général est un homme, donc faillible. Et que Président des Etats-Unis, même si on ne porte pas d'étoiles sur son costume est censé être son supérieur. Ce qui est un rappel non déguisé du bien-fondé de la prudence d'Obama aujourd'hui.
Qui pourrait dire que le job de Président des Etats-Unis n'est pas un fardeau de tous les instants?
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