Quittons un peu la neige, car si apparemment tout est fermé, ça cogite dur à la Maison Blanche.
Après avoir longuement peaufiné son message auprès des Démocrates la semaine dernière, Barack Obama a décidé d’intervenir directement dans le débat sur l’assurance-maladie pour tenter de corriger erreurs, égarements et manipulations qui courent dans l’opinion américaine depuis que ce projet de réforme a été lancé.
C’est ainsi qu’il a annoncé l’organisation prochaine - ce devrait être le 25 février - d’un grand sommet bi-partisan à la Maison Blanche, qui aurait cela de particulier qu’il serait retransmis - en direct et pendant toute une après-midi - à la télévision :"Je souhaite revenir (sur la question) et organiser une large rencontre, réunissant Républicains et Démocrates, afin d’examiner toutes les idées répandues sur la place publique et avancer".
Derrière cette invitation se cache toute la stratégie de contre-attaque savamment organisée par l’équipe d’Obama : puisque les Républicains ont envahi les ondes et les écrans de campagnes féroces, voire parfois férocement détournées, et contre lesquelles les portes-paroles de BO ont dû mal à répliquer, la meilleure des réparties pour les Démocrates étaient de trouver un moyen d’occuper l’espace à leur tour – sans verser dans l’écueil de la propagande.
Et cela, les Républicains l’ont bien compris : officiellement, le parti de l’éléphant a salué cette initiative. Mais depuis deux jours, les têtes de file du GOP défilent un à un pour distiller un message beaucoup plus équivoque.
Après John Boehner, le leader des Républicains à la Chambre, c’était au tour de Mitch McConnel, son pendant au Sénat, d’expliquer que cette conférence, bien que bienvenue, était la preuve qu’Obama cherche à repartir à zéro – abandonnant donc ses convictions et son projet initial pour la réforme du système de santé.
Quant à BO, s’il reste très lucide quant aux probabilités de consensus ou de compromis qui pourraient émerger à l’issue de cette demi-journée, il espère au moins pouvoir sortir de l’impasse et clarifier les enjeux du débat devant des Américains de plus en plus perplexes.
Et puis, à la télé, il n'est pas vraiment mauvais et aimerait bien entourlouper les Républicains comme il le fit l'autre jour devant les caméras lors d'une rencontre filmée, montrant un GOP pauvre en arguments devantun POTUS au mieux de sa forme. Ça s'appelle de la politique.
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