Editorial méchant ce lundi dans le Washington Post : "France's valentine to Russia", autrement dit: "le cadeau de St Valentin de la France à la Russie".
Tout cela parce que la France aurait vendu un porte hélicoptère dernier cri à la Russie. La Russie de Poutine, rappelle le WaPo, qui contrairement à ses promesses occupe toujours illégalement une partie du territoire Géorgien. Le quotidien de Washington fait d'abord un couplet ironique sur le thème " on sait bien, les temps sont durs et 3/4 d'un milliard de dollars, c'est 3/4 d'un milliard de dollars"... Puis il fait mine de s'en étonner, en rappelant combien Sarkozy avait fait valoir son rôle et son succès personnel de médiateur dans la sortie de crise de l'année dernière quand la Russie avait franchi la frontière Géorgienne. L'éditorial du journal se moque ensuite des officiels français qui tentent vainement de dire que la France a déjà utilisé ce type de navire pour des missions humanitaires, et il conclut avec méchanceté : "Cette tentative de rationalisation est tellement grotesque, que même ceux qui l'emploient doivent en être gênés. On l'espère en tous cas; M. Sarkozy lui-même semble insensible à tout embarras" ( The rationalization is so ludicrous that even those proffering it must be embarrassed. We hope so; Mr Sarkozy himself seems to be immune to embarrassment).
Bon, ils se paient la France, ça leur fait du bien vu les leçons qu'on n'a pas cessé de leur donner depuis des années, mais ils ne manquent pas d'air, les Américains! C'est vrai que vendre des navires de guerre à Poutine, c'est pas bien. Il est sûr que ce dernier n'a pas que des bonnes intentions sur les pays limitrophes et que la France le sait. Quoiqu'on pense de cette "realpolitic" - de fait, détestable, mais pas l'apanage de la seule France - on a envie de dire aux Américains "pas vous, pas ça"!
Il me semble que, malgré le virage moral de l'Amérique d'Obama - qui ne s'est d'ailleurs pas encore traduit dans les faits, à Bagdad comme à Guantanamo - les Américains peuvent y aller doucement sur les critiques sur les vente d'armes, ou les aides aux régimes dictatoriaux (les amis de l'ex président du Chili, Allende, tué avec l'aide de la CIA, s'en souviennent encore!)! En français, il y a des proverbes pour dire cela. Comme voir la paille dans l'oeil du voisin et pas la poutre qui est dans le sien. Ou encore, de la nécessité de balayer d'abord devant sa porte ...
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