Ces
jours-ci, les medias américains avaient tous la même analyse : "BP estpire que Katrina".
Et les
derniers sondages révèlent désormais que malgré les efforts quotidiens d’Obama,
ses concitoyens sont encore plus en colère contre son administration qu’ils ne
pouvaient l’être contre Bush et sa gestion de Katrina.
Ainsi,
selon le sondage WaPo/ABC d’hier, 69% des Américains se déclarent mécontents de
la réponse du gouvernement alors qu’au plus fort de la crise Katrina, le nombre
des mécontents et impatients n’avait jamais dépassé les 62%.
des Démocrates, 74% des Indépendants et 81% des Républicains estiment
que la réponse de la Maison Blanche est "pauvre"/ médiocre" et
inadaptee ("poor").
Alors qu’hier encore, la matinée de Barack Obama était consacrée à une nouvelle réunion de suivi de la marée noire, on ne pouvait que constater que les messages d’espoir et les appels à la patience n’étaient pas entendus.
Pire, nombreux sont les journalistes politiques à constater que la "marée noire de BP", comme on dit ici, pose plus de difficultés au Président Obama que les crises précédentes (que ce soit la crise financière de début de mandat ou la bataille pour la réforme de la santé) au point que l’agenda présidentiel est de plus en plus figé.
Les discours, interviews et déplacements de BO ne se font que sur la crise
en Louisiane, le voyage de BO en Indonésie et Australie vient d’être
reporté pour la seconde fois et les efforts du Parti Démocrate,
normalement destinés a mobiliser les électeurs pour les primaires de
novembre, ont été ré-orientés pour mieux expliquer la gestion de la
Maison Blanche face à cette marée noire sans précédent. Et tandis que
tout est fait, du côté de la Maison Blanche, pour éviter la comparaison
avec Katrina, les medias multiplient les parallèles et les jeux de mots,
s’interrogeant, dans leurs articles comme dans leurs sondages, sur le
‘Katrina d’Obama’, titrant sur un Président ‘submergé’ , ‘englué’,
‘débordé’ par la marée noire ou relevant les contradictions d’un BO qui
a annoncé l’ouverture de nouvelles côtes aux exploitations
pétrolières et minières il y a un mois, et dénoncé la complaisance
du gouvernement dans l’autorisation des forages, le mois suivant.
Mais si
la plupart des reproches faits à l’administration Obama semblent injustes, il
appartient au Président de continuer à expliquer les actions de son
gouvernement au jour le jour afin d’empêcher les mauvaises opinions de
s’installer et d’éviter que cette crise pèse plus que de raison dans les urnes
en novembre prochain.
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