Ce que je retiens des débats auxquels j'assiste ici, à Istanbul, c'est que la crise financière est en voie de résolution, mais pas la - ou les - crise(s) sociale(s) qui pourraient résulter d'une hausse continue du chômage.
Les Etats-Unis ont dévoilé les mauvais chiffres de l'emploi, 9,8% de chômeurs pour le mois de septembre, soit le plus haut niveau depuis 1983, avec 263.000 emplois nouvellement perdus. Et ce chiffre de 10% devrait perdurer cette année. Ces chiffres du chômage sont aussi en hausse dans tous les pays développés. De quoi évidemment mettre une sourdine aux communiqués triomphants de ceux qui voient la crise derrière nous. De quoi aussi alimenter le scepticisme des citoyens qui voient plutôt une aggravation de leur situation personnelle, et auxquels il est difficile d'expliquer que si la crise financière avait perduré, ce serait encore bien pire!
Sans compter les pays pauvres, comme le dit et répète quelqu'un qui m'est cher, où les problèmes sont ceux de la survie, et donc de vie ou de mort. Et pour lesquels il est prêté désormais de l'argent à taux zéro, ce qui n'était pas dans les habitudes des institutions financières.
En revanche, la coordination mondiale de la politique des Etats paraît réelle, notamment depuis le G20 de Pittsburgh, notamment en terme de relance budgétaire ou de régulation bancaire.
Tout le monde espère qu'un nouveau monde est en train de naître, pas uniquement régulé par l'avidité financière, mais par une sorte de prise de conscience qu'un pays ne peut pas s'en sortir seul, et que seule l'action collective peut avoir raison de déséquilibres mondiaux.
Le seul pari étant de savoir si les pays, les gouvernements ou les banquiers, une fois la peur de cette dernière année passée, ne reviendront pas à leurs mauvaises habitudes d'antan. Voire ainsi, pour rester dans le focus de ce blog sur l'Amérique, les efforts d'Obama pour faire passer au forceps une vraie politique de santé publique et le réveil des Républicains qui contestent chaque point de sa politique.
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