Cette semaine où Obama va fêter l'anniversaire de son élection, et 10 mois d'exercice du pouvoir, c'est l'heure des bilans dans tous les domaines. Et aujourd'hui, ce sont aussi des questions de politique internationale qui se posent. Ainsi, comment rebâtir une influente coalition internationale, au moment où - après le retrait de l'élection de Abdullah Abdullah - le débat sur la légitimité d’Ahmid Karzai va être de plus en plus posé et où Obama va avoir besoin de ses alliés.
Or, même si la victoire de Barack Obama a incontestablement changé la perception que la communauté internationale s’était forgée sur les Etats-Unis des années W. Bush, il semble que le nouveau Président ne parvienne pas tout à fait à transformer sa popularité en influence, et que le retour du multilatéralisme, tant prôné dans les discours, peine à trouver son chemin dans les actes.
C’est ce paradoxe d’une Amérique à la crédibilité restaurée mais au leadership encore mis au défi par ses propres alliés que les médias interrogent aujourd'hui.En effet, comment se peut-il que celui à qui on a attribué le prix Nobel, un prix jugé fondamentalement européen, n’arrive pas à créer et coordonner la coalition dont il a plus que jamais besoin sur des sujets aussi périlleux que l’Afghanistan ?
"... he is struggling to translate his own popularity into American influence. (…) The limits of Obama's cool, interests-based approach are visible in Afghanistan, where European allies continue to resist sending additional combat troops to fight an increasingly unpopular war (…). "
WaPo ce matin
Alors qu’Obama fait du pragmatisme la clé de voûte de sa politique étrangère, essayant de faire avancer les dossiers sur lesquels un rapprochement entre nations est possible (renouvellement de son engagement auprès de l’ONU, relance du dialogue sur le contrôle des armes nucléaires, reprise des négociations entre les membres du Conseil de Sécurité et l’Iran, abandon du bouclier anti-missiles et dialogue renforcé avec la Russie), les alliances semblent difficiles à construire, aussi bien sur le dossier afghan que sur celui de l’Iran, où Russie et Chine continuent à s’opposer à toute sanction ou intervention.
La politique d’Obama, comme ses conseillers la décrivent eux-mêmes, se veut ainsi à ce point réaliste qu’elle tend à tenir le même discours à ses alliés comme à ses adversaires, quitte à se mettre à dos les défenseurs des droits de l’homme lorsque BO repousse son entretien avec le Dalai Lama pour après son retour de Chine. Chine, dont il a besoin de la coopération, tant sur le plan diplomatique qu’économique.
Ou quitte à frustrer la Vieille Europe, qui se sent négligée par un Président qui a décliné l’invitation à participer aux commémorations de la chute du mur du Berlin et qui a du mal à se retrouver dans la politique d’une administration qui ne fait pas des relations transatlantiques une priorité.
"While Mr. Obama is personally sympathetic and even “European” in his policy choices (…), Europeans miss the implications of the self-avowed pragmatism” of his administration, which wants “to work with whoever will most effectively help it achieve the outcomes it desires.”
cf. NYT, "Europe Still Likes Obama, but Doubts Creep In"
Alors que le débat sur l’Afghanistan, l’Iran ou l’Irak se réduisait jusqu’alors, dans l’espace médiatique américain du moins, à des discussions de politique intérieure comme celui de la réforme de la santé, le nouveau pragmatisme américain requiert plus que jamais des partenaires fiables et solides pour atteindre les objectifs que l’administration Obama s’est fixés.
Et pour l'heure, Obama ne les a pas encore convaincus.
Ce dont je suis persuadée personnellement, c'est que la guerre contre ces talibans d'Afghanistan ne peut être gagnée que si l'on envoit beaucoup plus de troupes. Quand je dis plus de troupes, je ne veux pas dire 40,000, mais plutôt dix fois cela. Et 400,000 soldats en plus, excusez-moi, mais ce n'est vraiment pas possible. Obama et son administration ne sont pas en position d'envoyer autant de soldats mourir.
Du reste, selon le Grand Journal d'hier, 1 américain sur 4 serait d’ailleurs contre l'envoi de troupes supplémentaires en Afghanistan.
Franchement, je pense qu'il faut arrêter, et qu'il faut arrêter maintenant. Je n'en peux plus de voir ces petits mômes américains de 18-20 ans qui ont regardé trop de films aller mourir ou bien se faire mutiler.
http://frketchup.blogspot.com/2009/11/obama-la-guerre-les-conflits-armes-et.html
Rédigé par : Ketchup | 05 novembre 2009 à 02:39
le potus doit sans doute être très préoccupé par les nouveaux chiffres du chômage aux EU qui vont être annoncés prochainement; comment peut-on croire à un redémarrage économique comme semble le dire Tim Geith. alors qu'il n'y a pas de baisse sensible du nombre des chômeurs. Je pense qu'il faudrait parler un peu plus de paix; sans paix il n'y aura jamais de stabilité économique et tous les efforts qui ont été faits pour sauver cartains pays du chaos seront anéantis. Le redémarrage de l'économie est à mon sens lié à cette notion universelle; tous les peuples peuvent se rassembler; B. Obama a le devoir d'agir pour la planète et il n'en fait pas assez dans ce domaine alors qu'en tant que prix Nobel il a la main et la capacité de le faire; la voie est toute traçée devant lui. Pourquoi rester immobile ? Il faut prendre un second souffle et y aller.
Rédigé par : claude | 03 novembre 2009 à 10:58
Je pourrais envoyer un boulet identique à l'extrême gauche!
Rédigé par : Account Deleted | 03 novembre 2009 à 10:04
Anne peut on penser que Chat échaudé craint l'eau froide?
Si l'élection de BO est un bonheur immédiat, que celui-ci prenne de l'influence demandera plus de temps que 10 mois...
BO est pris entre l'effet de ses annonces, de ses actes et la concrétisation réelle beaucoup plus lente...
Il annonce qu'il ferme Guantanamo ce n'est pas encore effectif..
Ce n’est qu’un exemple, pas un reproche!
La réalité le malmène un peu!
Les Alliés en profitent pour se situer, ce qui est logique, ils cherchent à avoir eux aussi de l’influence…et les ennemis, quand ce ne sont pas des amis d’ailleurs, s’arcboutent sur des positions encore plus dures..
C’est une nouvelle partie de go (multilatérale cette fois ce qui la complique) et chacun avance ses pions… se positionne !
Le bushman jouait au gobang (version édulcorée du go mais façon morpion)…Bo est obligé de jouer le plus sérieusement du monde pour convaincre…C’est difficile lorsque ceux qui sont les pions vont dans tous les sens et veulent être pris en considération et écoutés.
BO est un leader pas encore « naturel » aux yeux de ses Alliés.
@ Charlotte
L’extrême droite quelque soit l’état est toujours là, notre tort est de croire qu’elle n’a plus d’influence…La bête est là, elle sommeille, parfois convulse un peu…
C’est toujours notre faute si elle se réveille…Par complaisance, électoralisme, nous acceptons sans vergogne ses votes…Disons souvent de ses partisans qu’ils sont égarés…Que leurs vies de misère les excusent…
Mon C…. !
Un salaud reste un salaud, un con un con, et Jog reste Jog !
Rédigé par : Account Deleted | 03 novembre 2009 à 10:01
@ Charlotte
Très belle et très juste analyse de la situation hollandaise. J'ajouterai qu'à une époque où la plupart des nations "civilisées" ont supprimé la peine de mort il est d'autant plus intolérable de la voir appliquée dans la rue, sans jugement, QUELS QUE SOIENT, les griefs que l'on peu avoir contre la victime de cet assassinat. D'autant que grand est le risque, comme dans le cas de Théo van Gogh, d'en faire un martyr pour ne pas dire un héro malgré lui et malgré tout ce qu'on pouvait lui reprocher. Cette terreur là est très proche de la dictature, ou du moins en a les mêmes répercussions puisque, comme vous le dites vous-même, elle crée la suspicion et engendre une autocensure et un changement de regard sur les autres. Terreur, barbarisme et Hollande sont vraiment des mots qui ne riment pas ensemble !
Soyons cependant un peu optimisme et je ne vous suivrai pas lorsque vous écrivez "... la mort de la Hollande cool, zen et détendue..." Des pays comme l'Allemagne ou le Japon ont guéri de cancers bien plus grave !
Rédigé par : RobertBizolier - Marrakech | 03 novembre 2009 à 00:15
Non, pas raciste, l´extrême limite de ce qu´il pouvait se permettre, ahurissant de grossièreté, mais il pestait contre tout, juste pour montrer qu´il en avait le droit.
Rédigé par : Charlotte Goulmy | 02 novembre 2009 à 23:54
Merci beaucoup Charlotte, c'est tres clair. et j'aime bien votre formule finale...
Cela dit, javais le sentiment que Theo Van Gogh avait eu des propos nettement plus racistes que cela...
Rédigé par : Anne Sinclair | 02 novembre 2009 à 23:52
http://fr.wikipedia.org/wiki/Theo_van_Gogh_%28r%C3%A9alisateur%29
Rédigé par : Charlotte Goulmy | 02 novembre 2009 à 23:11
Théo van Gogh était un type controversé, il disait tout ce qui lui passait par la tête et rappelait à tout le monde les limites plus ou moins de la liberté d'expression. Il insultait à tour de bras, TOUT le monde, y compris les musulmans mais ni plus ni moins que les cathos, les juifs les protestants, les végétariens, les homéopathes, les joueurs d'échec... tout le monde y prenait pour son grade, il enrageait tout le monde, pas politiquement correct pour un sou mais toujours honnête, parfois attachant. Un peu l'emblême de l'insouciance...
Grand cinéaste, présentateur, écrivain et columniste
Avec Ayaan Hirsi Ali il avait fait un film sur les malheurs (eufémisme) de leur interprétation du Coran, soumission, mutilation des organes génitaux, textes à l´appui.
Mohamed Bouyeri l'a tué de plusieurs coups de mitraillette, en pleine rue, tôt le matin, devant des enfants en chemin pour l'école et pour mieux l'achever il a mis une lettre sur son ventre (avec comme punaise un grand couteau) dans laquelle il menaçait plein de nos libres penseurs, certains de nos politiques et tous les columnistes qui ne respectait pas sa religion
J'étais souvent en désaccord avec Théo, il a dit des trucs dégoûtants, mais il restait toujours DANS les lois. Il avait le droit de dire ce qu'il voulait et en est mort assassiné comme une bête.
Il se savait menacé, mais s'attendait tout au plus à une brique à travers ses vitres, pas plus. Il avait refusé une protection rapproché.
Depuis tout le monde guette son vocabulaire, fait attention, nos columnistes sont quasiment amputés de leurs paroles libres. Comme personne ne parle plus du fond, on compte élire Geert Wilders qui est actuellement dans les sondages le premier parti de mon pays.
Un rapport vient de qualifier son parti de menace contre l'état de droit et parti d'extrême droite.
En même temps, avec la montée de la grogne, les gens 'typés' ne savent plus où se mettre, ON a changé de regard, il n'y a plus ce laissez vivre et tant que tu me laisses tranquille tout va bien. On se guette, s'irrite plus facilement y, se regarde de travers. la stigmatisation tourne à plein régime. mon pays ne sera plus jamais le même.
Les gens sont comme un couple qui va divorcer, mais qui n´a encore rien dit aux enfants
Rédigé par : Charlotte Goulmy | 02 novembre 2009 à 23:10
Charlotte, je comprends votre émotion devant la dérive d'extrême droite aux Pays Bas, mais - pardon de mes lacunes en histoire politique néerlandaise - en quoi l'assassinat de Théo Van Gogh est-il un tel tournant?
Par ailleurs rappelez nous qui il était exactement, si vous voulez bien...
Rédigé par : Anne Sinclair | 02 novembre 2009 à 22:51
http://www.huffingtonpost.com/2009/11/02/star-pictures-nasas-most_n_342657.html?slidenumber=lRI3WnrNLIg%3D#slide_image
Totally amazing new star pictures!
Rédigé par : Charlotte Goulmy | 02 novembre 2009 à 22:37
Hors sujet pour vous tous, mais pas pour moi
Il y 5 ans c'était l'assassinat de Théo van Gogh. Et de la m☻rt de la H☻llande c☻☻l, zen et détendu...
☻☻☻☻☻☻☻☻
Rédigé par : Charlotte Goulmy | 02 novembre 2009 à 22:30