Cela paraît toujours vain de faire l'éloge d'un disparu qui eût sans doute préféré les hommages de son vivant. Mais Philippe Séguin, c'est une des belles figures de la droite française, persuadé qu'il ne fallait pas abandonner la "question sociale" à la seule gauche.
Il ne portait pas à l'attendrissement des journalistes qui le connaissaient et qu'il rudoyait volontiers. Mais à leur respect, ce qui est déjà beaucoup. Trop intelligent pour ne pas avoir de regard critique sur le personnel politique, il s'estimait suffisamment pour se permettre des remarques acides sur ses collègues, accompagnées d'un énorme rire qui secouait sa grande carcasse.
Bourru, coléreux, souvent désagréable avec les importuns ou les sots, il était un peu la statue du Commandeur d'un certain gaullisme de gauche qui a disparu avec lui.
Il s'était - pensent les européens convaincus dont je suis - fourvoyé avec son combat souverainiste et anti européen. Mais celui-ci, sincère, argumenté, talentueux, lui avait valu l'estime de Mitterrand qui, lors du référendum de Maastricht en 1992 - et alors qu'il était déjà bien malade - n'avait accepté de débattre qu'avec lui. Et je crois savoir que le vieux lion avait fasciné l'encore jeune loup.
Son attelage d'un temps avec Pasqua a paru étrange à beaucoup, tant les deux hommes renvoyaient une image différente de la politique et de ses exigences, mais qui peut se targuer d'un parcours totalement limpide? Depuis quelques années, sa posture de Président intransigeant de la Cour des Comptes convenait bien à ce silencieux austère, pétri du sens de l'Etat. Et ses derniers rapports ont été pour le moins dénués de complaisance.
Je l'ai souvent reçu dans mon émission. Il se plaisait à être cérémonieux et ne m'appelait que "Madame", refusant toute connivence et comme pour mieux souligner la vanité des propos d'une journaliste comparés à sa forte pensée politique. Mais il n'y avait pas de mépris dans son ton, juste une distance taquine sur la contradiction qu'on pouvait lui porter et qui l'amusait.
C'est lui que je recevais le dimanche qui suivit ma décision d'arrêter 7/7 quand mon époux est devenu Ministre de l'Economie et des Finances. "Alors, vous nous abandonnez?" me demanda-t-il affectueusement. "Vous me voyez regarder les mouches voler au plafond sans dire un mot quand vous déclarerez devant moi que la politique de la gauche et donc de mon mari est mauvaise? Et vous me voyez, à l'inverse, vous contredire avec une liberté de ton entière?". - "Vous avez raison" admit-il, "et cela vous honore". J'ai savouré le compliment précieux car rare dans la bouche de cet Homme d'Etat.
Je ne serai pas la seule à regretter ce personnage atypique, exigeant, ombrageux et honnête serviteur d'une République qu'il a toujours servie contre les modes, les excès et les dérives.
D'accord pour dire que le peanut buter est horrible... essayez le cashew butter (beure de noix de cajou) super avec des morceaux encore mieux)
Marine face à Besson... le FN va monter... elle va l'écraser et pour l'occassion vous lui prêterez vos talons aiguilles (just once) elle chausse du 47, ça ira?
Rédigé par : Charlotte Goulmy | 09 janvier 2010 à 00:29
Bonsoir Anne, bonsoir à tous
Finalement nous faisons comme aux actualités pour employer un terme un peu désuet qui me plaît, c'est mieux que infos ou JT non? Nous évoquons le "snekaos" comme il est dit au Danemark, le chaos neigeux ! Il faut dire que le phénomène dans son ampleur n'a pas été aussi important en France depuis 40 ans.
En Savoie, dans la plaine pas en stations ! nous avons plus de 20 cm qui gèlent...le soleil sur la neige c'est beau mais la grisaille et les flocons passé l'âge des bonhommes de neige c'est barbant.
Eh oui Céline au plus chaud de la journée - 2 °C chez moi mais avec un vent glacial et de biais, la température ressentie comme on dit maintenant devait être inférieure.
@ Françoise
Complètement d'accord avec le lobby des labos pharmaceutiques. Là aussi il faudrait qu'existe une véritable séparation des pouvoirs, on ne peut être juge et partie.
@ Jog
C'était de la provoc votre définition de l'Europe économique ? Je me pose toujours la question, à l'origine la CEE n'vait pas vocation à être politique, c'était une communauté économique, et puis rien...certes la politique dominante fut des plus libérales et a proné avant tout la concurrence à tout crin d'où notammentles privatisations d'entreprises publiques.
Mais quid d'une véritable politique économique et sociale car il ne saurait être question de séparer les deux, indissociables si l'on veut un minimum de justice sociale, je demeure malgré tout optimiste envers et contre tout.
Je crois par contre que ma volonté de voir une union politique ne verra jamais le jour et j'en suis plus que déçue, mais les Nations demeurent attachées à leur souveraineté et ont beaucoup trop de mal à en laisser tomber une partie au profit d'une instance supranationale. C'est un tort car seules les grands ensembles survivront et seront compétitifs dans le nouvel ordre mondial,nous n'avons ni la superficie ni la population de l'Inde ou de la Chine, encore moins leur croissance et leur marché alors si nous n'unissons pas nos politiques, c'est mal parti.
Mais je m'égare...
Deux petites ou grandes nouvelles d'Afrique. Kouchner est en visite au Ruanda et les relations diplomatiques vont être rétablies, la thèse française de l'attentat contre le Président semble avoir évolué...le bus des joueurs de foot du Togo a fait l'objet d'une fusillade, je n'ai pas tout compris, c'était assez confus.
Rédigé par : Michèle Doige | 08 janvier 2010 à 23:50
Ah ah, Robert B, vous vous inclinez enfin devant mon pouvoir absolu sur le climat!!! Et comment avez vous deviné que je plantais mes aiguilles dans vos macarons ? Fortiche le Robert...
Je dois reconnaître que je n'ai pas le même pouvoir sur le climat washingtonien, glacial ce soir où il fait actuellement (17h30) 28ºF = -2ºC, mais où le "real feel", c'est à dire la sensation de froid ressenti - dûe au vent principalement - tombe a 15º F = pas loin de moins 10ºC...
Allez, je relâche la pression sur les macarons et vais me tourner vers le peanut butter (berk, je déteste cela!)
Rédigé par : Anne Sinclair | 08 janvier 2010 à 23:35
@Céline
«...je vois venir Jog et Robert from Maroc ☺♥♥☺»
Non Céline, je ne ferai pas le malin aujourd'hui mais plutôt profil bas concernant le climat Marrakchi car depuis mon post du 2 janvier, foudroyant à l'encontre de notre hôtesse je pense qu'Anne se venge de ses rages de dents en transperçant des macarons avec des aiguilles vaudous et en me jetant un sort car depuis qu'elle a promis de se venger, le temps ici est complètement détraqué. Pluie, vent et même un petit 7°C aujourd'hui à 16 heures. Je n'avais jamais vu cela à Marrakech ! Le pouvoir de cette femme me sidère et je tremble à l'idée de ce qu'elle pourrait faire de ce pouvoir si elle devenait un jour première dame de France... Je n’aurai plus qu’à me retirer dans un Ashram tibétain et me repentir…
Rédigé par : RobertBizolier - Marrakech | 08 janvier 2010 à 23:23
J'ai lu qu'il y aura un débat entre Marine Le Pen et Eric Besson sur France 2 la semaine prochaine... Je ne suis pas sûre que ce soit la meilleure idée...
Rédigé par : Anne Sinclair | 08 janvier 2010 à 22:51
Céline, j'ai posé la même question!
Il s'agit en fait d'une moyenne globale dans un dérèglement général. En fait, il y a des endroits où il fait plus froid que la normale, d'autres où il fait plus chaud. ces derniers étant plus nombreux et avec des écarts plus grands.
D'ailleurs, ça faisait longtemps qu'il n'avait pas fait aussi froid en France alors que lorsque j'étais enfant, j'ai vu plusieurs fois la Seine charrier des glaçons (non, ce n'était pas en 1920!!!).
Ici a DC aujjourd'hui, il a neigé la nuit dernière, et il fait glacial car il y du vent qui s'engouffre dans les grandes avenues. J'ai eu du mal à dégivrer mon pare brise et casser les stalactites qui pendaient du toit... Bref, c'est l'hiver, comme disent Yul ou Robert du canada que nos frimas tempérés font bien rigoler...
Rédigé par : Anne Sinclair | 08 janvier 2010 à 22:46
Totalement hors propos : vous avez entendu parler du réchauffement climatique, vous ? Ils se foutent de nous, n'est-ce pas ?
Allez, petit sondage parmi les internautes du cru : combien d'entre nous ont actuellement des températures (hors corporelles, je précise...je vois venir Jog et Robert from Maroc ☺♥♥☺)supérieures à 0 degrés celcius au meilleur de la journée ?
Réchauffement climatique mes f....oreilles !!!!
Rédigé par : CelineElias | 08 janvier 2010 à 22:34
Je ne faisais pas attention, mais se peut-il que... Kouchner aurait dit qu'il garantissait que le nombre d'Afghans accueillis serait plus important que le nombre d'Afghans expulsés et que c'est pour cela qu'il a donné une bourse tous frais payés à 18 Afghans pour renflouer le trou qu'ont laissé les 12 expulsés? Si j'ai bien compris c'est vraiment hilarant...
Rédigé par : Charlotte Goulmy | 08 janvier 2010 à 19:39
Une très bonne analyse aussi de Mediapart sur Lionel Jospin
http://www.socialismedemocratie32.net/article-qu-est-le-jospinisme-devenu--42559194.html
Rédigé par : Philippe Pugnet | 08 janvier 2010 à 18:15
Philippe, je suis à 100% d'accord avec le bon papier de Guetta. Obama prend des mesures on l'espère efficaces, mais prend en même temps le poids des critiques sr lui. C'est la marque d'un Homme d'Etat qui ne se défausse pas sur les autres.
Rédigé par : Anne Sinclair | 08 janvier 2010 à 16:36
Jog, ce que je voulais dire par gouvernement économique européen est le contraire de l'Europe de la finance et de l'argent: un gouvernement capable de prendre en compte les préoccupations budgétaires et sociales dee européens en dépassant les intérêts égoïstes et étroits de chaque pays représenté dans l'Union.
Rédigé par : Anne Sinclair | 08 janvier 2010 à 16:34
@ Claude: ne pas connaître son père a en tout cas été pour Séguin un des moteurs de sa vi et son attachement viscéral à la Réublique
Rédigé par : Anne Sinclair | 08 janvier 2010 à 16:26
Difficile de ne pas parler de Philippe SEGUIN en ce moment, mort trop tôt et qui, quelque part a désormais sa place dans l'Histoire de notre pays.
Ceci dit, il y en a un autre, bien vivant heureusement pour lui, qui, pas à pas, impose sa marque ( et vous en parlez si bien Anne )
Je veux parler de BaracK OBAMA et je vous livre la très bonne chronique de Bernard GUETTA de France Inter de ce vendredi matin
Obama, tel qu'en lui-même
Toujours plus pénétré, toujours plus prof, infiniment précis dans son expression et à mille lieux de toute démagogie, Barack Obama était, hier, soir, l’exact contraire de ce qu’est, aujourd’hui, un dirigeant politique.
A fortiori aux Etats-Unis, le président d’un grand pays est aujourd’hui supposé réagir dans l’heure à tout événement susceptible de marquer l’opinion mais ce n’est que plus de deux semaines après la tentative d’attentat contre le vol Amsterdam Detroit qu’il en tirait les conclusions dans une déclaration diffusée en direct par les télévisions. Dans un pays démocratique au moins, lorsque le temps médiatique définit le temps politique et que toute question appelle réponse immédiate, un chef d’Etat contemporain est supposé apporter une réponse miracle et définitive à tout nouveau problème, sortir une solution de son chapeau, mais qu’a dit, hier, Barack Obama ?
Au lieu de limoger quelques responsables des services secrets, de nommer un M. Sécurité aérienne ou d’annoncer un projet de loi, au lieu de prendre des mesures qui auraient pu faire illusion mais n’auraient rien résolu, au lieu de faire de la « com », comme on dit, il s’est adressé, fidèle à sa règle, à l’intelligence de ses compatriotes. Il a détaillé les erreurs et négligences – manque de coordination, d’attention et de rapidité – qui avaient permis de laisser monter dans cet avion un homme pourtant archi suspect et dont le nom était signalé. Il a déclaré être « moins intéressé par les reproches que d’apprendre de ces erreurs et de les corriger », rappelé qu’il était « responsable quand le système échouait », dit qu’il n’existait pas de « solution miracle » à la menace terroriste et réaffirmé que, dans cette « guerre » avec al Qaëda, ce n’était pas cette « petite bande d’hommes qui veulent tuer des innocents mais nous (les Américains) qui définissons le comportement de notre pays ».
Barack Obama a dit, en un mot, que les Etats-Unis ne devaient pas réagir mais agir, ne pas se laisser dicter leur agenda par Oussama ben Laden, faire de la politique, dans la durée, sur le fond, et non pas du coup par coup, dicté par la peur et l’émotion, mais a-t-il convaincu, demandera-t-on ?
La certitude est, qu’à faire le contraire, il aurait menti. La certitude est que la démocratie se porterait mieux si les électeurs étaient traités en citoyens et non pas en consommateurs mais, au-delà de ces évidences fondamentales, tentons un premier bilan de Barack Obama.
Il devrait avoir bientôt doté tous les Américains d’une couverture médicale, réussi là où tous ses prédécesseurs avaient échoué. Depuis son adresse du Caire au monde musulman, il est devenu nettement plus difficile aux illuminés de l’islamisme de faire des Etats-Unis des ennemis naturels de l’Islam. Sans cette adresse, les Iraniens seraient sans doute aujourd’hui moins nombreux à dénoncer leur régime. Sans l’exigence de ce président, les militaires américains auraient probablement été moins enclins à dire des choses intelligentes et courageuses sur la manière de mener la guerre en Afghanistan et, sans lui, les choses bougeraient moins sur le front israélo-palestinien, puisqu’elles y bougent et que cela pourrait se confirmer sous deux semaines.
Rédigé par : Philippe Pugnet | 08 janvier 2010 à 15:45
Bonjour Anne, Toutes et Tous,
J'espère que vos dents vous ont laissée tranquille cette nuit!
On n'a que l'âge de ses artères dit on, mais ça se fait mieux sentir à certains âges qu'à d'autres!
Il y a des soirs où j’ai véritablement envie de sortir une Kalachnikov et de tirer dans le tas!
Imaginez une de ses soirées avec buffets dinatoires comme ils disent ces cons, une bande de morfales piétinant d’impatience avant le lâcher de petits fours…de coupes de champagne et autres mignardises…
Vous savez tous combien la gastronomie, la cuisine est le gonfalon, le flambeau, que dis-je l’étendard de notre identité nationale, il n’est qu’à voir les chaines se déchainer sur le sujet à grands coups de diners presque parfait, la finale cette année était d’un excellent niveau, et autres à venir !
Et bien imaginez qu’à ce chevron doré il nous faudra ajouter au dire d’un responsable local de la CCI Bretagne la culinarité…
Je sais vous avez le mot en travers de la gorge, faites vous y car poussé comme il est par ce gros connard, je n’ai pas d’autre mot pour le définir, il va bientôt faire mourir nos petits hommes verts, mourir de franche rigolade sans aucun doute pas d’épectase il y a longtemps que pour beaucoup d’entre eux la culhilarité est un lointain souvenir, là le mot m’amuse le cul peut il est vrai rendre hilare!
Pendant ce temps là, un de mes gros clients, important employeur régional annonça dans la joie et la négresse qu’il voyait 2010 comme une arche lumineuse ou le compromis, même en deux mots cela lui irait bien, serait l’alliance de l’économie, de la performance et du social…
Lorsqu’on sait comment chez lui le social est développé…
En vous écrivant ceci je regrette sincèrement de ne pas avoir tiré dans le tas !
Pour revenir au sujet de votre note Anne, un assez bon article de Jean Marcel, les commentaires sont d'une connerie à côté je fais oie blanche, sur le nouvel os..L’hypocrisie en politique… et aussi du Persan s'interogeant ainsi:
"Qui a tué Philippe Seguin?"
http://jeanmarcelbouguereau.blogs.nouvelobs.com/
Lors d’une de ses toutes dernières interviews Philippe Seguin au sujet du mondial 1998, fit une de ses allusions perfides, un tacle en quelques sortes :
- Certains s’interrogent sur l’identité nationale en ce moment, il ferait bien de se souvenir de 1998 !
J’aimais bien le Petit Chose comme il disait être, quand il envoyait ses coups de galoches avec un sourire en coin qui vous rendait totalement complice !
Pour l'Europe le "pas assez" était peut être ce qui handicapait Seguin en 92....
Une Europe économique!!!
Elle est déjà construite, on peut aussi l'appeler l'Europe du fric, de la finance...Sans doute est ce ce que vous souhaitiez dire!
Rédigé par : Account Deleted | 08 janvier 2010 à 14:38
Bonjour !
Point de vue intéressant... mais réaliste ?
http://www.theglobeandmail.com/news/world/obama-at-war-risks-outdoing-bush/article1423309/
Rédigé par : Robert | 08 janvier 2010 à 12:54
Philippe Seguin était un pur représentant de la droite sociale. Il est évident que je préfère l'original à la copie mais cette droite existe et il en était un modèle, ce qui contraste singulièrement avec l'équipe actuellement au pouvoir qui, eux, ne savent pas ajouter social à droite.
C'est une très très grande perte pour la cour des comptes et son travail remarquable. Il est certain que Sarko ne va pleurer que devant les micros car le travail de la cour des comptes le dérangeait souvent ; à juste titre souvent.
Exemple : @ Michèle : ns sommes le meilleur pays d'Europe pour ce qui est des commandes de vaccins et pour cause, ns sommes également le pays où il y a au ministère de la Santé le plus de conseillers travaillant également pour les labos. Ils signent une charte éthique ...... on a le droit d'avoir une petite idée des conflits d'intérêt en jeu. J'espère vraiment que la commission d'enquête parlementaire à ce sujet va pouvoir voir le jour et travailler.
Rédigé par : Françoise Dumont | 08 janvier 2010 à 11:45
Les anti bios fatiguent aussi....Preuve que ça marche!
Rédigé par : Charlotte Goulmy | 08 janvier 2010 à 11:35
Bonjour Anne, bonjour à tous
@ Sélène
J’apprécie votre appréciation de la situation des fonctionnaires en France, j’ai plus souvent l’habitude d’entendre les critiques pleuvoir.
Cela étant, même si l’on se sent soi-même humilié est-ce une raison pour humilier les autres, non ! Les administrés ne devraient pas avoir à pâtir de cette situation. Je ne supportais pas que l’on s’adressât mal aux usagers des services publics car je me suis aussi retrouvée de l’autre côté de la barrière si je puis dire en qualité d’usager et me suis souvent emportée quand j’étais mal reçue, j’avais pour moi le fait de connaître les textes ce qui aide ! Il est vrai aussi qu’il est parfois difficile de rester calme quand l’usager peut se révéler agressif aussi…
En tout cas l’Administration d’Etat est démembrée, amputée et je crois que les usagers ne réalisent pas que cela va se faire à leur détriment. Certes une réforme de l’Etat est nécessaire, un redressement des finances publiques aussi, mais pratiquer des coupe-sombres purement numériques, c’est la mode des quotas ! n’aidera en rien. Privatiser des services qui devraient rester publics encore moins car cela entraînera la rupture de l’égalité des usagers qui était tout de même l’apanage des services publics, loin de toute rentabilité à la différence des sociétés privées, « selon que vous serez puissant ou misérable » ou urbain ou rural, les situations fluctueront trop.
Rédigé par : Michèle Doige | 08 janvier 2010 à 11:09
...Homme de haute stature, passant au fil du stress et des régimes de la taille L à XXL, Séguin avait une voix jupitérienne, de longs rires silencieux, une culture fine portée sur l'histoire, le cinéma, le sport, un style chantourné, ne reculant devant aucun subjectif.
En atteste cette phrase de ses mémoires "Itinéraire de la France d'en bas, d'en haut et d'ailleurs" (Seuil) : "j'aurais pu me demander à la longue si je n'eusse pas mieux fait de m'abstenir d'entrer en politique".
Dans son bureau de l'Hôtel de Ville de Paris trônaient des maillots de footballeur, ce sport étant une de ses passions. Publié en décembre, un des derniers rapports de la Cour des comptes préconisait la privatisation des stades.
Ce "gaulliste d'une espèce un peu particulière" expliquait avoir choisi le général parce qu'il prenait à la gauche et à la droite ce qu'elles avaient "de meilleur".
Ce qui lui permettait de dépasser ses propres contradictions : origines modestes, pied-noir - né le 21 avril 1943 à Tunis -, orphelin dont le père, héros, est mort quand il avait un an. Mais aussi participant d'une "tradition où le drapeau comptait, où l'on savait ce que nation voulait dire"... extrait du Nouvelobs du 7/01/10
Anne, votre hommage à Philippe Séguin est superbe. PS (car social), homme flamboyant, avait pris le meilleur du gaullisme càd le rebelle, le paradoxal. Il me fait penser à Philippe Noiret car plus acteur que politique. S'il n'était parti trop tot, il aurait pu présider le Conseil d'Etat et nous éclairer sur ce que "nation" et "identité nationale" veulent dire de nos jours ...
Rédigé par : attila | 08 janvier 2010 à 10:29
peut-être que de n'avoir jamais connu son père a été pour Philippe Seguin le plus dur combat de sa vie ? Pour ne pas comprendre du vivant des gens il faut sans doute avoir les yeux fermés; mais dans l'au-delà les esprits se rassemblent.
Rédigé par : claude | 08 janvier 2010 à 09:21
Bonjour Anne, j'espère que vous allez bien..... Je me joins, simple citoyen et électeur de gauche, à votre très bel hommage sur ce grand homme politique qu'était Philippe Seguin..... Que son âme repose en paix.
Rédigé par : adonis | 08 janvier 2010 à 03:29
Juste analyse, Sélène sur l'administration méprisée et donc méprisante...
Quant au reste, je suis navrée de vous avoir infligé le feuilleton de mon dentiste (il faut bien se faire plaindre de temps en temps). Le cocktail Rovamycine + Efferalgan + Advil commence à faire son effet, et je vais pouvoir attendre un peu avant de retrouver mon cher dentiste parisien qui m'a cruellement manqué hier entre CDG et Dulles airport...
Ou la la, c'est dur le décalage horaire. En fait, le corps s'habitue à ne plus avoir l'heure qu'il est quand on voyage beaucoup. Mais une coupure dans le rythme de 15 jours, m'a complètement décalée et ce soir - il est 19h30 - je tombe de sommeil.
A demain.
Rédigé par : Anne Sinclair | 08 janvier 2010 à 01:33
Une présence active et sécurisante (Philippe Seguin disait apparemment toujours ce qu'il pensait, et il ne pensait pas méchamment), a disparu. Un départ sans détours comme le personnage.
J'admire votre patience, Anne, de vouloir aller attendre 1 Heure 30 pour obtenir un papier. En même temps, vous avez pu constater par vous même la dégradation de la situation en France: Les fonctionnaires sont tatillons parce que personne ne leur fait confiance. Imaginez l'humiliation continuelle de personnes que de nombreux français considèrent comme des "profiteurs" débiles. Réponse de leur part: agressivité, refuge dans l'ultra légalisme, désir d'exercer des relations de pouvoir sur ceux qui s'adressent à eux, afin de combler un peu la blessure narcissique.
Ainsi, les citoyens sont considérés uniquement comme des administrés, presque comme des incapables majeurs, et d'autre part, la loi sur la nationalité est insultante et imbécile.
Personne n'est à sa place dans cette société.
Je suis, par ailleurs, désolée pour vos dents, Anne.. N'hésitez pas devant un implant, si nécessaire. C'est réellement une excellente chose.. je ne sais presque plus où se situe le mien..... juste le souvenir de 3 jours avec glace, parce que j'avais réunion "indispensable" sur réunion indispensable à assumer.. et que je suis une sotte obstinée .... En restant un peu plus tranquille, ce doit être moins impressionnant.
Rédigé par : Sélène | 08 janvier 2010 à 00:19
@ Anne, Mélanie, Attila
Il va falloir que je me méfie lors du renouvellement de ma carte d'identité moi aussi, motié corse ce doit être suspect aussi, même si je suis descendante de fait de natifs de Nice qui n'est après tout fançaise que depuis 1860, et que dire de mon quart toulousain car qui sait qui est passé par là, après tout les sarrazins n'ont été arrêtés qu'à Poitiers!!
Finalement Charlotte a raison avec ses ancêtres huguenots elle est plus française que nombre d'entre nous...et comme le disait Camus dont il est beaucoup question ces jours ci, "ma patrie c'est la langue française". Cette affirmation ne fut guère comprise à l'époque trop avant gardiste sans doute et pourtant comme c'est vrai !
Rédigé par : Michèle Doige | 07 janvier 2010 à 23:22
Bonsoir Anne, bonsoir à tous
Oui l'hommage à Philippe Seguin est unanime dans toute la classe politique ! Une telle unité est assez rare même si les hommages posthumes sont souvent consensuels.
Nous étions habitués à sa silhouette imposante et à ses colères rapportées. Il semblait avoir acquis une certaine sérénité en tant que Président de la Cour de cassation. C'est un dernier vrai Gaulliste qui nous quitte trop jeune et de manière brutale ce qui ajoute assurément au désarroi exprimé ce soir de tous bords.
Les propos qu'il a tenus à votre égard lors de votre dernier 7/7 sont tout à son honneur. Ce doit être rare en effet.
Son seul manque de lucidité pour l'Europénne convaincue que je suis mais je répète ce que d'autres ont dit avant moi ce jour, Jog et Frédéric entre autres c'est son manque de clairvoyance à l'égard du traité de Maastricht et de l'Euro.
Oui imaginons une dévaluation du franc, et que dire de la drachme qui aurait fait plonger plus encore la Grèce au bord de la faillite.
Une grande sincérité toutefois et une grande sensiblitié, il suffit de revoir son débat avec un Mitterrand affaibli, il n'arrivait pas à être trop polémique.
Rédigé par : Michèle Doige | 07 janvier 2010 à 23:10