Dans la suite de ce que je disais ce matin, je viens de regarder (il est bientôt 14h ici à Washington) le town hall meeting de BO à Henderson, Nevada, un Etat frappé sévèrement par la crise, fief de Harry Reid, le leader de la majorité sénatoriale démocrate, auquel Barack Obama voulait apporter son soutien. Cela fait une heure que je regarde, et Obama a retrouvé le punch, le ton, l'acuité de la campagne d'il y a plus d'un an (peut-être grâce à David Plouffe - son ex directeur de campagne appelé à la rescousse - qui le remet en situation d'être proche des Américains?).
Il a commencé par un discours défensif, mais assez punchy. Les thèmes étaient ceux qui chagrinent en ce moment: le bail out de banques mais la non sortie de crise des citoyens américains et la réforme du Health Care System. Pas de thèmes nouveaux (sinon une aide substantielle au marché immobilier frappé durement), mais il est revenu sans cesse sur ce qui fait débat et est sujet à "quelque désinformation" (qu'en des termes délicats ces choses-là sont dites!!!). il a répété plusieurs fois qu'il demanderait aux banques jusqu'au dernier centime
Ensuite, il a enlevé sa veste, retroussé ses manches et avec un micro baladeur, s'est promené de long en large en répondant au hasard aux questions de la foule qui se battait pour avoir accès au micro. Je dois dire que c'est culotté, un Président qui n'est pas au faîte dans les sondages et qui va à la rencontre des Américains moyens, sans filtre aucun. Pas de questions triées à l'avance, pas de panel choisi, pas de questions avec réponse personnelle adaptée mise au point à la Maison Blanche.
Alors évidemment, sur des questions très pointues, Barack Obama n'avait pas la réponse adéquate, puisqu'il n'avait pas étudié le dossier du questionneur - et pour cause. Mais il s'en est habilement servi pour à chaque fois élargir la question au thème qui la sous-tendait, l'emploi ou la santé.
Et sur ce dernier sujet, il a été ferme et clair, batailleur et paisible, décidé a faire aboutir sa réforme tout en sachant - dit-il - que tout le monde le lui avait déconseillé, tant la crise est déjà dure et les résistance nombreuses. et il a donné rendez vous aux Républicians jeudi prochain où il va tenir une table ronde télévisée de plusieurs heures avec eux: s'ils savent faire la même chose, c'est-à-dire combattre les positions insolentes des assurances, réduire le coût de la santé et donner une assurance à ceux qui n'en ont pas - il n'a pas prononcé le mot si controversé de public option - hé bien qu'ils leur donnent leurs solutions, je suis prêt à les entendre, à mettre en oeuvre leurs suggestions et à leur en laisser même le bénéfice, a-t-il conclu sous les rires d'une foule séduite.
Bref, un retour aux sources, en bras de chemise et la volonté de se battre. Une bonne nouvelle pour ses supporters.
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