Intéressant article ce matin dans le WaPo sur les situations comparées de Clinton et d'Obama et la tactique répétitive des Républicains pour les abattre.
What Bill Clinton could teach President Obama
Dionne, un des "columnist" du Washington Post fait le parallèle entre les deux : "Above all, he understands how hard it is to be a progressive politician at this time in history. He appreciates how difficult it is to construct a durable Democratic majority. And he knows how focused Republicans get on regaining power whenever they find themselves on the outside". ( "Il se rend compte combien c'est difficile d'être un homme politique progressiste à ce moment de l'Histoire. Il voit combien c'est difficile de construire une majorité Démocrate durable. Et il sait que les Républicains ne pensent qu'à retrouver le pouvoir dès qu'ils s'en retrouvent écartés").
Il remarque que Clinton autrefois - comme Obama aujourd'hui - s'est présenté davantage comme un Président qui dédaigne les querelles idéologiques et qui se considérait comme quelqu'un qui se devait de résoudre les problèmes, au centre de l'échiquier politique, en étant sûr qu'il pouvait gouverner différemment. Quant aux Républicains, en 2010 comme en 1994, ils ont compris qu'ils ne devaient pas laisser ces francs tireurs talentueux réussir, sinon ils ne reviendraient jamais au pouvoir. Si bien qu'ils ont tué le plan de relance économique de Clinton comme celui sur la Santé. Ce qu'ils font avec Obama souligne Dionne. Avec dans les deux cas, un Parti Démocrate prêt à quitter le champ de bataille au moindre sondage défavorable.
Et surtout, une même faiblesse: "And they share a major weakness: Both believe so devoutly in their capacity to convert adversaries and to get lions and lambs to lie down together that they spend more energy trying to win over their enemies than rallying their friends. This leaves them helpless when the lions continue to devour the lambs" ( Tous les deux sont tellement convaincus qu'ils sont capables de convertir l'adversaire et faire se ranger derrière eux les lions comme les agneaux, qu'ils dépensent plus d'énergie à défaire leurs ennemis qu'à convaincre leurs amis. Ce qui les laisse sans défense quand les lions se mettent à dévorer les agneaux").
L'analyse est assez juste, me semble-t-il. La conclusion de l'article (écrit sous le coup de l'émotion de savoir Clinton à l'hôpital) l'est moins, quand il conseille à Obama de réécrire le scénario avec l'aide de Clinton. L'ère Clinton est passée. A Obama d'inventer la sienne à travers des chausse-trappes similaires. Et c'est ce qu'il peine à faire semble-t-il.
Bon d'accord, en ce moment ce n'est pas le printemps pour l'administration en place à Washington. Mais alors quand je pensais que "public option" était mort, qu'est-ce que je lis sur cnn.com?
"Key Senate Democrats push for health care public option"
http://politicalticker.blogs.cnn.com/2010/02/16/key-senate-democrats-push-for-health-care-public-option/
Peut-être qu'ils reviendront en force contrairement à l'administration Clinton... Mais j'avais 12 ans à l'époque je n'en sais rien.
"Obama said bipartisanship on health care reform cannot mean only that Democrats give up everything they believe in." Enfin ce qu'on voulait entendre.
Rédigé par : Ali | 17 février 2010 à 03:20
Tracer sa route, être fidèle au chemin prédéfini selon sa conscience, sa réflexion et son idéal,en creusant un fossé avec ceux qui choisissent un autre objectif, une autre méthode,
Ou bien vouloir emporter , tel un joueur de flute magique, toute une population derrière soi?
Présenté ainsi, la rationalité n'est pas pour le joueur de flûte. Celui de Hamelin n'a d'ailleurs pas été récompensé par la population de la ville après son exploit...
Rédigé par : Sélène | 16 février 2010 à 14:55
Oui, Anne, vous avez sans doute raison; afficher une identité résolument libérale comporte un risque pour les démocrates. Mais étant donné le mouvement vers la droite de la droite des républicains, pourquoi est-il si difficile pour les démocrates d'être simplement démocrates? Par là je veux dire un parti qui affiche sa propre identité quand il est en campagne mais aussi quand il gouverne. La critique que les démocrates essuyent en ce moment est qu'ils incarnent un parti qui n'a pour seul but que d'être consensuel une fois qu’il est au pouvoir. Et Obama et son action, quoi qu'il en dise, symbolisent l'identité du parti. De ce point de vue, le fossé entre l'identité du parti pendant la campagne et l'identité du parti quand il gouverne me semble plus important du côté des démocrates que du côté des républicains. Est-ce tellement problématique d'avoir, de défendre, et de maintenir une certaine idéologie une fois qu'on est au pouvoir? Peut-être que mon questionnement est simplement dû à mon ignorance du fonctionnement du système politique....Est-ce que compromis rime forcément avec une politique du centre? Et oui, j’admets que ma représentation de la politique du centre n’est pas très positive. ;)
Rédigé par : Laurence (du Michigan) | 16 février 2010 à 05:58
Intéressant, Laurence, mais ne croyez vous pas que les Démocrates se disent que s'ils sont par trop libéraux, ils vont réduire encore plus leur base électorale? D´´jà ce serait bien qu'ils se montrent en décalage assez net par rapport aux Reps... Ils ont un avantage , c'est que ces derniers ses sont tellement déportés à droite, que s';en démarquer en tenant tout simplement leurs promesses de campagne ne devrait pas être trop du... Et de fait, les congressmen démocrates sont en net recul par rapport au Président...
Rédigé par : Anne Sinclair | 16 février 2010 à 05:13
I still heart Obama! Avez vu qdmm pu regarder Rachel on Meet the press? Son analyse était sensiblement identique en plus pétillant
Rédigé par : c | 16 février 2010 à 02:02
Votre post, Anne, soulève à mon avis une question clé. Je parle de la tendance des démocrates à gouverner au centre en donnant l'impression qu'ils ont du mal à assumer leur identité sinon de "liberal", en tout cas de parti "plus à gauche" en opposition aux républicains. Un de mes amis, libéral convaincu, n'aime pas du tout Bill Clinton pour cette raison; il m'a dit un jour, et ce bien avant l'ère Obama, que Bill Clinton était responsable avec sa politique du centre et du consensus du fait que les démocrates ne pouvaient et n'osaient plus être de vrais démocrates (i.e. liberals). D'après lui, depuis Clinton, les démocrates ne savent plus gouverner en appliquant leur programme. Clinton aurait pour ainsi dire neutralisé la politique démocrate. Pendant la campagne, Obama semblait signaler un changement de cap de ce point de vue. Nul besoin de dire que mon ami n'est pas du tout pour un Obama/Clinton-bis. Du coup, en ce qui concerne Obama, j'ai l'impression qu'il s'agit d'un problème bien plus profond que de ne pouvoir appliquer ses promesses de campagne. C’est une question qui touche à l'identité même et au rôle des démocrates dans la politique américaine.
Rédigé par : Laurence (du Michigan) | 16 février 2010 à 01:45
Michèle, Fréderic, vous avez eu raison de bondir: je parlais de l'Euro évidemment, à propos de la Grèce, pas de leur entrée dans l'Europe!!!
Rédigé par : Anne Sinclair | 16 février 2010 à 00:56
Bonsoir Anne, bonsoir à tous
Vacances scolaires obligent, je réagis avec un train de retard !
Anne, vous écrivez « ce fut sans doute une bêtise de les faire entrer... » les grecs s’entend !
Dans l’union Européenne ou dans la zone euro ?
S’agissant de l’entrée de la Grèce dès 1981 dans la Communauté Européenne à l’époque, c’était sans doute prématuré surtout par rapport à l’Espagne et au Portugal, sortis eux aussi de dictatures et qui ont dû attendre 1986, deux poids, deux mesures.
Mais nous étions encore en période de guerre froide et la position de la Grèce perdue parmi le bloc des démocraties dites populaires devait être « protégée ». C’est cette crainte de la voir tomber dans le communisme au delà du rideau de fer qui avait amené la dictature des colonels, les américains ont préféré soutenir le putsch, tout sauf les communistes au pouvoir.
Quant à l’entrée du pays dans la zone euro en 2001 , le gouvernement de l’époque, socialiste, avec comme premier ministre Costas Semitis ( il n’y a pas que Costas Caramanlis qui ait menti ) a présenté des chiffres erronés, la Grèce ne remplissait pas les critères requis mais qui pouvait être dupe ?
Je vais lire l'article du Wa Po sur les leçons que Clinton pourrait donner à Obama...
Rédigé par : Michèle Doige | 16 février 2010 à 00:07
En aparte - je suis tres en retard sur la lecture du blog, mais c'etait pour la bonne cause : j'ai rencontre damoiselle Claire ainee de la descendance de MiDo.
Rédigé par : Account Deleted | 15 février 2010 à 23:42
Anne,
une autre similitude possible entre Obama et Clinton serait de se retrouver en cohabitation avec le congrès dès le milieu du premier mandat (en souhaitant à Obama d'en faire un second). Dans ce cas, il aurait certainement intérêt à passer le projet de loi sur l'assurance maladie dans sa forme actuelle plutôt que de chercher un consensus impossible. Clinton a passé l'essentiel de son programme économique dans les deux premières années, avant la guérilla parlementaire que l'on sait et la multiplication de l'usage du véto présidentiel. C'est évidemment loin d'être génial comme méthode de gouvernement mais compte tenu de l'obstruction réalisée par les Républicains dans le congrès actuel, ce ne serait pas non plus scandaleux. Avec l'épuisement prévu pour 2011 des effets du plan de relance sur la croissance, s'il ne lance pas le chantier de l'assurance maladie rapidement il risque fort de vivre une deuxième partie de mandat difficile, avec peu de résultats tangibles si les Républicains parviennent à reprendre la majorité à la chambre... Il me semble que sa réélection se joue dès les prochains mois, avec la nécessité de lancer des projets qui produiront des résultats à l'approche de 2013 non?
Rédigé par : Thomas Mélonio | 15 février 2010 à 22:50
Bonjour !
Ce qui fait toujours défaut à BO, c'est une "grande victoire" (par exemple, l'assurance-maladie) pour créer un certain momentum dont devraient tenir compte le GOP.
En attendant, le président donne de plus en plus l'impression de faire du surplace.
À noter que c'est Hilary Clinton et non la Maison blanche qui insiste sur le fait que l'Iran semble glisser vers la dictature militaire...
Rédigé par : Robert | 15 février 2010 à 19:30