Plus qu’une journée de fête et de musique, ce fut d’abord l’a tentative de remobiliser des Américains de plus en plus divisés sur la question du réchauffement climatique. Profitant d’une journée d’éclaircie au milieu de tous ces jours de pluie, des dizaines de milliers de promeneurs du dimanche ont convergé vers le Mall pour écouter Sting, John Legend ou Jimmy Cliff, venus se relayer pour la cause.
Si ces grandes manifestations ont toujours du succès, l’intérêt et la sensibilisation aux problèmes liés au changement climatique sont en chute libre et l’opinion publique américaine se met a douter. Allègre serait content!
Ainsi le dernier sondage de l’institut Gallup, effectué tous les ans à la même époque, confirmait ce désintérêt de plus en plus marqué, voire ce soupçon grandissant envers des scientifiques ou des politiques jugés alarmistes : 48% des Américains interrogés pensent désormais que le problème du réchauffement climatique est exagéré (contre 41% en 2009, 31% en 2002).
Mais au-delà de l’opinion publique américaine, les responsables politiques eux-mêmes se sont détournés du sujet. Le retour en arrière dans la façon d’aborder la question du changement climatique est frappante : plutôt que de chercher à mettre en place une véritable coordination internationale pour la réduction des émissions de gaz à effets de serre, plutôt que de continuer à investir dans les nouvelles sources d’énergie et repenser le modèle de société américaine, nombreux sont ceux qui reviennent à une approche environnementaliste locale.
Et alors qu’Obama avait fait du ‘climate change’ une des grandes priorités de son début de mandat, les Républicains, de leur côté, sont de plus en plus nombreux à nier la complexité du problème, réduisant ses conséquences à des questions purement écologiques et préférant ouvrir davantage de côtes américaines à l’exploitation pétrolière et gazière plutôt que d’investir dans les énergies renouvelables. Allègre serait -il si content de ces soutiens ?Si bien que la journée d’hier signait surtout un nouvel appel lancé au Congrès américain afin qu’il reprenne les débats sur le réchauffement climatique et surtout qu’il vote la proposition de loi sur le climat qui devait être présentée en début de semaine par les Démocrates au Sénat.
Avant même son examen, ce texte avait d'ailleurs fait l’objet de vives querelles entre Démocrates et Républicains quant au seuil de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Après six mois de négociations, John Kerry était parvenu à trouver un accord à même de réunir les votes des deux partis, proposant de réduire les émissions de 17% par rapport au niveau de 2005, d’ici 2020. Les Reps étaient d'accord.
Et alors que la Maison Blanche s’apprêtait marquer ce quarantième anniversaire par la reprise des discussions, un nouveau revirement du Républicain Lindsey Graham a conduit la majorité à repousser une nouvelle fois la présentation du projet loi.
Si bien qu’encore une fois hier, tous les regards se tournaient vers la Maison Blanche et Barack Obama afin qu’il reprenne les négociations et le combat annoncé avec une opposition décidée à ne plus faire aucune concession d’ici novembre prochain. On aime pas l'Etat ici, mais dès qu'il y a un problème, c'est Papa, au secours!
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