Intriguée par le commentaire de l'un d'entre vous, j'ai regardé de plus près ce terme qui est en effet est à la mode et a encore une fois un rapport étroit avec les Tea Parties.
A moins de 25 jours du vote, experts et analystes rivalisent de pronostics, s’interrogent sur les chances réelles pour le Tea Party de remporter des sièges, ou raillent les dernières gaffes de ses représentants peu expérimentés. Et les candidates de ce mouvement continuent à attirer l'attention, même si elles sont bas dans les sondages et ont peu de chances de l'emporter.
Le Newsweek de cette semaine n’échappe à la tendance mais l’angle qu’il a choisi pour revenir sur cette percée sans précédent a le mérite de dépasser les commentaires de sarcasme et de dérision.
En explorant la vague des "mama grizzlies", le magazine s’interroge sur l’influence de Sarah Palin au sein du Tea Party et revient la fascination médiatique qu’ont su susciter la Mama Grizzly en chef et ses trois nouvelles mama grizzlies apprenties, Michele Bachman, Nikki Halley et Christine O’Donnell.
Un seul coup d’oeil suffit en effet pour comprendre que celle qui se définissait comme une "mama grizzly" pendant la campagne présidentielle de 2008 a fait des petits, ou plutôt des émules. En juxtaposant les photos de ces quatre femmes politiques, on s’aperçoit qu’une mama grizzly se distingue d’abord par son tailleur rouge, vif et cintré ; ses cheveux bruns mi-longs, à la coupe identique et son sourire ravageur, presque carnassier.
Car rappelons-le, la mama grizzly est loin d’être une gentille oursonne bien léchée. Au contraire, comme l’expliquait Sarah Palin elle-même, c’est "une femme conservatrice avec un sens commun, qui fait avancer les choses pour son pays" ("Common-sense Conservative women who get things done for our country"). Telle la maman ourse, c’est une femme "qui se lève pour protéger ses petits lorsqu’elle les voit menacés par la mauvaise politique de Washington" ("someone who rises up to protect her children when she sees them endager by the bad policies in Washington").
Bref, une nouvelle définition –palinesque– de l’animal politique féminin…
Si politiques et médias ont d’abord souri de la comparaison, Sarah Palin et ses conseillers se sont très vite rendus compte du pouvoir émotionnel de cette image maternelle et la métaphore de campagne a alors intégré la rhétorique officielle de l’ancienne gouverneur de l’Alaska.
Ainsi, transposé au jargon politique, ces mama grizzlies se reconnaîssent à leurs mêmes positions très tranchées : pour le port d’armes, contre l’avortement et surtout contre toute intervention du gouvernement. Ainsi le mois dernier, Christine O’Donnell reprenait presque mot pour mot un discours autrefois prononcé par Maman Ourse Palin : "Nous avons vu les tentacules du gouvernment s’immiscer dans chaque partie de nos vies. (…) Les bureaucrates et les politiques de Washington pensent qu’il leur appartient de décider du type d’ampoule que nous devons utiliser, du modèle de chasse d’eau que nous devons acheter ou du genre de voiture que nous devons conduire… Ils paieront pour que votre fille adolescente se fasse avorter mais ils ne la laisseront pas acheter un soda sucré au distributeur automatique de son école."
(“We’ve watched the tentacles of big government weasel their way into every part of our lives. (…) Bureaucrats and politicians in Washington think they should decide what kind of lightbulb we use, what kind of toilets we flush, what kind of car we drive…They’ll buy your teenage daughter an abortion, but they won’t let her buy a sugary soda in a school’s vending machine.”)
Et à ceux qui penseraient que ces mama grizzlies n’ont pas un sens politique très développé, elle s'efforcent de reprendre les fondamentaux des campagnes républicaines en économie.
C'est vrai de Nikki Hailey, qui brigue le poste de gouverneur en Caroline du Sud, à Christine O’Donnell, qui est, elle, candidate aux sénatoriales du Delaware.
Les thèmes principaux de leurs discours tournent (je dis ‘tournent’ car elles ne proposent pas grand chose) autour de l’emploi, de l’aide aux petites et moyennes entreprises, des baisses d’impôts, sans oublier les dépenses de Washington et le déficit creusé par l’administration Obama. les moeurs viennent en surplus.
Phénomène de mode ou première génération d’une nouvelle génération de femmes politiques ? Ni leurs congénères politiques ni les observateurs médiatiques ne semblent avoir assurément la réponse. Les résultats de ces élections de mi-mandat – et l’échec annoncé de ces soeurs ourses – constitueront un premier défi pour la survie de l’espèce et sa capacité à rebondir et à survivre.
Et de leur aptitude à s’organiser et à se renouveler pour mieux passer le long hiver électoral qui arrive dépendront aussi les chances de Super Mama Grizzly aux primaires de 2012.
Aux deux précédents messages : vos contributions sont intéressantes. Je les aime vraiment beaucoup. Je suis d'accord avec vous.
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C'est fou ce qu'on s'amuse parfois !!!!!
Pardon...je ne voulais pas mais je n'ai pas pu résister. On va mettre ça sur le compte de la fièvre engendrée par mon angine et mon gros rhube. Ok ? Merci pour votre mansuétude.
Rédigé par : CelineElias | 14 octobre 2010 à 15:42
Votre sujet est intéressant, je suis d'accord avec vous
Rédigé par : ugg bottes | 14 octobre 2010 à 09:51
Votre sujet est intéressant, je l'aime vraiment, passer un bon moment
Rédigé par : christian louboutin | 13 octobre 2010 à 09:27
Merci, Anne Sinclair pour cet article qui résume brillamment ce mouvement politique féminin.
J'ai été surprise par l'image de l'ourse, animal puissant, solitaire mais maternel et par l'émergence d'un mouvement féminin conventionnel dans ses objectifs.
J'ai été également interpellée par leur tenue vestimentaire aux couleurs franches et très peu européennes. J'avais souri au collier car en France des humoristes s'étaient moqués de "l'uniforme des femmes du 16ème" avec leur collier de perles, comme signe de ralliement.
Que deviendra ce mouvement ? Par contre, des femmes se mobilisent et cela faisait longtemps que l'on n'avait pas assisté à un tel phénomène qui fait peut être sourire mais qui existe.
En conclusion, notre société est confrontée à des mouvements d'extrémistes vraiment particuliers : les islamistes et aux U.S. des gens de droite très conservateurs.
Rédigé par : ghislaine | 12 octobre 2010 à 14:52
More on the "Grizzly Moms"
http://blog.lefigaro.fr/obamazoom/2010/10/deux-creatures-de-sarah-palin-sur-le-grill.html
Rédigé par : KATLEF | 12 octobre 2010 à 12:02
Notre génération comme celles de nos mères ont vu les débuts des femmes en politiques. Nous sommes des super women, super moms, mutli-taskers... nos filles voient l'égalité homme/femme comme une évidence, nous avons réussi, elles sont convancus qu'elle réusssiront aussi.
Mais voilà qu'une des sociétés les plus évoluées de notre monde industriel se met à projeter une image des femmes rétrograde, des femmes primaires, pomponnées comme des poupées Barbie, qui ne croient pas à l'évolution, qui sont contre l'avortement, et qui "give a bad name to women"....
Rédigé par : KATLEF | 12 octobre 2010 à 10:57
Et moi, Robert, je me passerais volontiers de ces femmes là! Conservatrices, réactionnaires, ultra banales, ultra n'importe quoi, mais ultra agressives...de vraies ourses mal léchées!
Banales car identiques entre elles.. le tailleur rouge sang du taureau qui fonce sur tout ce qui bouge, les cheveux "au carré", uniformément bruns bulldog, le sourire frustré et revanchard de la hyène.
Madame n'importe quoi, elles se "révèlent" en amalgamant toutes les idées les plus rétrogrades qui traînent ....
Ultra caricaturales, agressives au delà du possible: le choix des armes, de la peine de mort, de l'asservissement de la femme devant les pires poncifs, sans jamais réfléchir plus loin que le bout de leur jupe uniformément jupe et uniformément tailleur..
Notre marine est presque pourvue d'une certaine élégance à côté de ces ravageuses de meeting!
Rédigé par : Sélène | 11 octobre 2010 à 22:36
Bonsoir Anne, bonsoir à tous
Assurément je préfère les Teddy ( du Président des Etats-Unis Theodore Roosevelt) Bears voire Winnie the Pooh !!
@ Jog
Je n'en attendais pas moins de vous pour développer les deux sujets que j'avais soumis à votre sagacité. Et pendant ce temps-là je me repose ☺☺
Rédigé par : Michèle Doige | 11 octobre 2010 à 19:32
Bonjour !
Ce qui frappe c'est que les USA semblent encore une fois faire figure de laboratoire politique.
Les femmes, enfin certaines femmes, investissent la place publique et définissent leur action politique... comme elles l'entendent... et sans que les hommes aient leur mot à dire.
Pour le moment, rien de tel au Canada ou en France.
Rédigé par : Robert | 11 octobre 2010 à 19:07