Et si, contrairement à ce que la Maison Blanche avait laissé entendre depuis quelques semaines, BO a finalement choisi de se rendre à Boston, c’est parce que cette campagne, longtemps présentée comme une simple formalité du côté démocrate, s’est faite de plus en plus serrée au fil des meetings et ils craignent désormais, à la White House, que ce siège historique n’échappe à la candidate démocrate au profit du Républicain Scott Brown.
Or cette élection sénatoriale anticipée est une bataille que ni l’administration Obama ni les Démocrates ne peuvent se permettre de perdre.
En effet, pour Obama, une défaite dans le Massachussetts mardi pourrait donner un sérieux, voire définitif, coup d’arrêt à la réforme de l’assurance maladie, sur laquelle les Sénateurs continuent de plancher.À l’heure où les négociations se font de plus en plus ardues afin de réconcilier les deux projets de loi de la Chambre et du Sénat pour pouvoir présenter une version finale suffisamment ouverte pour regrouper tout le rang démocrate derrière elle, l’échec de Martha Coakley signifierait la perte de la majorité des 60 voix au Sénat.
Inutile de rappeler combien ces 60 sièges détenus par les Démocrates en ce moment sont cruciaux à la fois pour empêcher une obstruction républicaine et surtout pour s’assurer que la réforme arrive un jour sur le bureau ovale du Président.
Et si Obama n’a pas voulu axer son soutien sur l’avenir de la réforme du système de la santé, le message qu’il a adressé aux électeurs est on ne peut plus clair : "Comprenez bien ce qui est en jeu dans ces élections. Soit nous continuons d’avancer, soit nous reculons."(“Understand what’s at stake here, Massachusetts. It’s whether we’re going forwards or backwards. ”)
Quant au parti Démocrate, une défaite mardi soir serait de fort mauvaise augure. Il est en effet à craindre que, s’ils ne parviennent pas à sécuriser ce siège historique, malgré une composition de l’électorat favorable et malgré la mobilisation des moyens engagés depuis décembre, les élections législatives de mi-mandat, prévues pour novembre 2010, soient encore plus difficiles qu'on ne le craint.
A la veille du résultat, les yeux de l’Amérique sont donc tournés vers Boston car l’avenir du programme politique pour lequel Obama se bat depuis son arrivée au pouvoir pourrait bien se jouer dans l’Etat qui avait justement lancé sa carrière nationale en 2004.
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