Les Européens ont très mal pris le refus d'Obama d'assister fin mai à Madrid au sommet Union Européenne/ Etats-Unis. Et de fait, c'est une claque pour M. Zapatero. Mais aussi pour tous les Européens, leur impuissance, leurs institutions bancales, et leur absence dans le nouveau jeu mondial.
Obama s'en défend et fait remarquer qu'il est davantage venu en Europe durant sa première année de mandat que tout autre de ses prédécesseurs. Il a beau aussi ajouter que ce sommet ne saurait être annulé puisqu'il n'a jamais été prévu sur son agenda, l'affront est là. Et au lieu de trépigner et pleurer, l'Europe doit regarder en face ses faiblesses.
C'est vrai que le Président américain a d'autres chats à fouetter que venir participer à une énième réunion en Europe. La crise, ses difficultés à faire passer ses réformes le conduisent à être plus regardant sur ses déplacements. Il a d'ailleurs noté plusieurs fois l'inutilité de multiplier les réunions internationales et c'est pourquoi il semble privilégier désormais le G20. Enfin, il a trouvé que le sommet américano-européen de juin dernier à Prague était une formidable perte de temps.
C'est vrai aussi que les relations avec la Chine lui semblent plus urgentes à traiter que celles avec l'Europe: la crise économique, les divergences sur le climat, les ventes d'armes à Taiwan, les sanctions contre l'Iran, sont autant de sujets de désaccords majeurs entre Obama et les Chinois.
Mais il semble trouver surtout les Européens bien inefficaces, et comment lui donner tort? Une présidence tournante, combinée à des représentants censés être plus représentatifs depuis le traité de Lisbonne (bien englué), lui paraissent autant d'obstacles à l'action. M. Barroso, M. von Rompuy et Mme Ashton ont été plus que discrets sur la crise qui perdure (comment va se régler le problème de la Grèce ou celui de l'Espagne? ) ou sur les drames du monde comme celui d'Haiti. Franchement que pèse l'Europe aujourd'hui? Et la faute à qui, sinon aux Européens?
La France, l'Allemagne et les autres étaient tout contents d'avoir porté à la tête de l'Europe des inconnus sinon sans qualités, du moins sans notoriété, qui ne leur feraient pas d'ombre. Piètre calcul qui ne conduit qu'à une chose: une Europe sans leadership, humiliée par son meilleur allié.
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