Vendredi déjà, Barack Obama s’etait adressé, par vidéo, aux libéraux (la gauche du Parti démocrate, je précise toujours pour les Français) réunis en congrès à Las Vegas, pour leur demander, une fois encore, de le soutenir ses batailles et projets législatifs.
Et si le président a admis comprendre la frustration des élus libéraux et de leurs électeurs, il s’est justement servi des accusations de lenteur des uns et des regrets des autres pour les exhorter à monter au front, à côté des Démocrates, dans la bataille électorale à venir : "(Certes) le changement (promis) ne vient pas assez vite. (…) Changer est difficile mais si nous devons retenir quelque chose de ces derniers 18 mois, c’est que le changement est possible. Finissons donc ce que nous avons commencé."
("Change hasn't come fast enough. (…) Change is hard, but if we've learned anything these past 18 months, it's that change is possible. Let's finish what we've started.")
Puis, ce fut au tour de Nancy Pelosi, tête de file des démocrates à la Chambre, et d’Harry Reid, son pendant au Sénat, de prendre le relai. Et tandis que la première appelait à l’unité au Congrès, en revenant sur les votes de la réforme de l’assurance-maladie et de la réforme de la régulation financière ; le chef des démocrates au sénat, lui, encourageait les libéraux à resserrer les rangs, en agitant la menace d’un Congrès républicain : "Tous ces progrès n’auraient pu être réalisés avec un congrès républicain. Comprenez bien ce qui est en jeu lorsque que nous irons voter dans 100 jours"
Après ses camarades politiques, c’est aux citoyens américains que Barack Obama s’est adressé samedi matin – sur le même ton.
Ainsi a-t-il profité de son allocution hebdomadaire pour dresser le bilan des progrès accomplis mais aussi de ceux qui restent à faire, avec la même nostalgie du changement promis et des changements restant à accomplir. ("Je sais que les progrès que nous avons faits jusqu’ici ne sont pas suffisants pour des millions d’Américains qui continuent à lutter quotidiennement pour trouver du travail ou payer leurs factures". ("I know that the progress we’ve made isn’t good enough for the millions of Americans who are still out of work or struggling to pay the bills.)
Et c’est avec la même conclusion, celle du portrait d’un Congrès à majorité républicaine redouté et à éviter, qu’Obama a terminé son discours, expliquant que le plan de l’opposition, si elle contrôlait le Congrès, serait "un, d’abroger la réforme de l’assurance-maladie, (…) deux, de stopper le programme d’investissement pour l’énergie verte. (…) Et trois, parce que ce parti a voté contre la réduction d’impôts pour les familles moyennes, il préserverait, au contraire, les réductions fiscales pour les Américains les plus riches, une pratique qui a creusé notre déficit de centaines de millions de dollars."
Dix-huit mois après son arrivée au pouvoir et 100 jours avant des élections qui pourraient renverser sa majorité déjà bien fragile, Barack Obama a décidé de faire son propre bilan pour mieux sonner le ralliement auprès de ses alliés comme de ses électeurs.
Bonjour Anne, bonjour à tous
Tout d'abord Anne, je vous souhaite une bonne fête !
Ah si Napoléon et "ses" cent jours n'avaient pas existé "toute la face de la terre aurait été changée".
Ce laps de temps de cent jours, à peu près trois mois, je me surprends moi-même à être aussi bonne en arithmétique ☺☺ semble être en effet devenue le délai de grâce que l’on accorde aux nouveaux élus.
En l’occurrence pour Obama, il s’agirait plutôt du délai de la dernière chance pour arriver à convaincre ses compatriotes que l’arrivée d’une majorité républicaine serait une catastrophe. Y parviendra t-il ? Je l’espère.
Puisque je citais Blaise Pascal ( en partie je l’accorde) qui considérait par cette citation que les faits historiques étaient le résultat exclusif du comportement des hommes, je souhaite en l’espèce que sa vision soit la bonne et qu’Obama puisse influencer par ses propos l’avenir très proche de son pays. Je ne voudrais pas que l’on considère que l’Histoire ne dépend aucunement du libre arbitre des hommes et soit inscrite telle un destin. Sinon à quoi servirait l’action politique ?
Obama doit batailler jusqu’au bout pour essayer de convaincre. Je ne voudrais pas que ces cent-jours se soldent par "un esprit de sacrifice" pour reprendre le titre du livre de Dominique de Villepin sur cette période Napoléonienne ! Et pourtant la description du monde politique de ces jours aux Etats-Unis présente bien des similitudes avec celle de 1815, les intrigues avec les nouveaux moyens technologiques bien sûr , les compromis tout de même beaucoup moins désastreux que ceux de l’époque car de très importantes lois ont été votées, couverture sociale et régulation financière même si elles sont moins ambitieuses qu’initialement .
@ Anne et Frédéric
Une amie passionnée d’opéra dont les voyages sont basés sur les représentations auxquelles elle souhaite assister m’a dit que la Fenice reconstruite était une splendeur. Le Liceu de Barcelone qui avait subi le même funeste sort a lui aussi pu rouvrir refait à l’identique après des années de labeur.
Ainsi Anne vous aimez le rococo italien ! Et pourtant vous n’aimez guère la musique baroque. Je vous taquine car les deux n’ont absolument rien à voir d’autant que certains se refusent à assimiler baroque et rococo, ce terme ayant longtemps revêtu un caractère péjoratif.
Quant à moi j’aime beaucoup le rococo allemand même si bien évidemment je n’en voudrais pas chez moi, ce n'est pas précisément un style épuré ☺☺.
Rédigé par : Michèle Doige | 26 juillet 2010 à 11:11
Quelle classe !!!!! Merci pour l'envoi de cette vidéo. A-t-on une idée de l'audimat d'une adresse comme celle-là ? Je veux dire, l'impact est-il réel sur la population ? Ns espérons tous que dans 100 jours les électeurs préfèreront tenir que courir. Je vois que sur le plan fiscal -faire des cadeaux aux plus aisés- les libéraux (au sens de chez nous) sont les mêmes partout : théorie libérale du ruissellement, on sait hélas que ça ne ruissèle jamais, Joseph Stiglitz et autres économistes de son acabit l'ont bien démontré.
Rédigé par : Françoise Dumont | 26 juillet 2010 à 10:17
Bonjour
26 juillet : Sainte Anne, donc bonne fête Madame DSK
La chanson "Musulmanes" de Sardou est magnifique,
Bises à tous
Si l'execution de l'otage se confirme, il serait souhaitable d'avoir une politique très ferme vis à vis de ces barbares! On a la nausée
Rédigé par : sequina | 26 juillet 2010 à 10:13