D’abord, il y a eu le directeur du budget et du secrétaire général de la Maison Blanche, Peter Orszag et Christina Romer, l’ex-chef du Conseil des consultants économiques, deux piliers de l’équipe économique d’Obama, tous deux partis cet été.
Puis, ce fut au tour de Larry Summers, le premier conseiller économique de Barack Obama, d’annoncer son intention de quitter sa fonction de directeur du Conseil économique de la Maison Blanche d’ici à la fin de l’année.
Et puis, un peu plus tôt ce mois-ci, on apprenait que David Axelrod, l’un des trois plus proches conseillers du Président, s’apprêtait lui aussi à faire ses valises.
Enfin, il y a quelques jours, c’est Rahm Emanuel, le secrétaire général de la Maison Blanche qui confirmait son départ, et il a déjà fait ses bagages.. Si bien que lorsqu'il faisait ses adieux devant une équipe émue aux larmes, on ne pouvait s’empêcher de se demander ce qui pouvait bien précipiter tous ces départs en série.
On a même dit que Robert Gibbs pourrait quitter ses fonctions de porte-parole de la Maison Blanche pour devenir le chef du Parti Démocrate. Mais il a démenti. So far, comme on dit en anglais.
Alors, sont-ils tous devenus des rats qui quittent un navire mal barré ou la volonté de soulager la fatigue des uns tout en apportant un peu de sang neuf?
Certes, il y a ceux qui s’envolent vers d’autres ambitions, tel Rahm Emanuel, justement, qui a annoncé dans la foulée son intention de briguer la mairie de Chicago en 2012.Ce qui d'ailleurs est loin d'être gagné.
Il y a ceux que les rivalités et querelles internes ont éloignés du Président, comme ce fut le cas au sein de l’équipe économique d’Obama, entre Geithner, le secrétaire au Trésor, Summers et Romer.
Mais après vingt mois passés à gérer au plus haut niveau les crises, les urgences comme les problèmes quotidiens, il y a sans doute aussi l’usure du pouvoir. Car les proches conseillers du président ont tous accumulé les cheveux blancs, quand ils n’ont pas, comme le racontait Axelrod en blaguant, attrapé des parasites : "le premier jour où je suis parti en vacances, j’ai été malade et appris que j’avais un parasite… Je veux dire un vrai parasite. Il n’y a pas d’autre sens à y voir quand je dis que j’ai (attrapé) un parasite. Ce n’est pas un commentaire sur Washington !"
Cependant, quand d’aucuns voient dans ces départs en série le signe de l’échec du mode de gouvernance de Barack Obama, d’autres se félicitent de ce renouveau dans la continuité. En effet, pour remplacer Rahm Emanuel, connu pour ses éclats de colère, le président a appelé Pete Rouse, méconnu du public mais l’un de ses plus anciens collaborateurs et son ancien chef de cabinet au Sénat. Et si le Président a salué le caractère exceptionnel de celui qui s'en va, répétant à plusieurs reprises qu’il sera profondément regretté, il a aussitôt présenté son successeur comme un homme discret mais efficace : "Pete (Rouse) est un homme qui sait régler les problèmes, et cela tombe bien car nous avons plein de problèmes à régler. (…) On a une expression qui court à la Maison Blanche (lorsqu’il y a un problème) : "Laissons Pete le régler !" Et c’est ce qu’il fait. (…) Clairement, ces deux gentlemen ont des styles, comment dire, légèrement différents."
Ainsi se tourne une première page dans la gouvernance de Barack Obama. Cela fait deux ans qu'il a été élu et nous revoilà à 28 jours d'une nouvelle élection générale qui secoue déjà tout l'appareil politique et gouvernemental. Et dans ce pays en campagne électorale permanente, on a l'impression que l'horloge tourne de plus en plus vite.
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