Pour ceux qui ne connaissent pas bien l'Amérique, il faut savoir que ce pays n'est pas toujours un hâvre de finesse, d'ouverture d'esprit, de progressisme auquel l'admiration que nous portons à Barack Obama pourrait abusivement laisser croire.
Rush Limbaugh est l'un des animateurs de radio les plus célèbres des US, qui "syndique" ses talk shows(c'est-à-dire qu'il vend ses émissions clés en mains) auprès de multiples radios à travers les Etats-Unis - et en direction des troupes en Irak ou en Afghanistan. Il est depuis 20 ans la voix très engagée du camp conservateur, et écouté par plus de 13 millions de personnes par semaine.
Il s'est moqué il y a quelques années d'un acteur américain, qui rassemblait des fonds pour la maladie de Parkinson en en étant lui-même atteint, disant qu'il simulait les symptômes et les exagérait beaucoup. Délicat.
Juste avant l'investiture de Barack Obama, il a déclaré qu'il souhaitait qu'il échoue. Elégant.
Bref, la provoc' décomplexée est son rayon.
Ce week end, il parlait au CPAC, la Conférence de l'American Conservative Union et pour une fois, son discours étant télévisé, il s'est adressé à tous les Américains - principalement sur Fox News, la chaîne elle aussi ultra conservatrice, mais je l'ai vu aussi sur CNN - qui regardaient.
Pour les maso, vous pouvez lire sa prose sur son site:
Rush Limbaugh dans le texte.
C'est un mélange de populisme et de conservatisme épais, d'apologie de l'individualisme et de descente en flammes des démocrates.
Pourquoi j'en parle? Parce qu'à force de célébrer le beau, le grand, le formidable Obama, on finit par oublier que les conservateurs sont nombreux, fort nombreux aux Etats-Unis, qu'ils ne souhaitent pas la réussite de ce Président qui par son élection elle-même est déjà entré dans l'Histoire, et qu'ils vont batailler comme des fous sur le terrain économique pour aller à l'encontre de ce que Barack Obama veut faire, voire essayer de rogner toutes ces initiatives.
En regardant Rush Limbaugh ce week end, diffusé sur les grands networks, je me suis dit que les adversaires d'Obama n'avaient pas désarmé.
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