Malgré ma volonté de mettre ce blog un peu en vacances, je ne peux pas ne pas vous remercier tous de vos voeux chaleureux et vous souhaiter à tous une belle année 2011, avec bonheur et santé à la pelle!
Je me contenterai pour ce soir, avant que les circuits internet du Maroc ne cèdent sous le poids des mails et textos, d'avoir deux pensées pour deux sujets dont il a été question ces derniers jours.
Je veux dire un mot ce soir de Mikhail Khodorkovski. Le régime russe - par ailleurs divisé sur son cas qui devient central dans une future bataille Poutine/Medvedev - en fait un martyr, un emblème. Cet homme au départ fut un oligarque, ni meilleur ni pire que d'autres, et qui a largement profité de l'ouverture de la Russie à un capitalisme débridé, aux frontières sûrement de la loi. Mais, touché par la grâce, l'intelligence, la morale ou la lucidité, et avant même son arrestation, il avait fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille et a ouvertement et directement défié le maître du Kremlin. Il fut envoyé au Goulag (qui n'existe plus, bien sûr!) pendant quelques années dans la neige et le froid glacial à la frontière chinoise, les autorités espérant bien qu'il n'y survive pas.
Mais ce colosse, aussi fort moralement que physiquement, est devenu un symbole. Le jugement qui vient de le condamner, lui et son associé à six années de détention supplémentaires (sans doute jusqu'en 2017), fait de cet homme un héros, et une figure d'une lutte pour la démocratie dans son pays.
Il va faire appel. Le monde s'émeut, le Département d'Etat, Angela Merkel, les autorités européennes à l'unisson. J'espère que la France - qui par la voix de la porte parole adjointe du Ministère des Affaires Etrangères - a, assez discrètement, appelé les autorités russes "à tenir pleinement compte des préoccupations" suscitées par le déroulement du procès, se joindra fermement au concert des protestations.
Je devrais plutôt dire des indignations. Car c'est le second sujet dont je voulais dire un mot ce soir. Le tout petit livre de Stephane Hessel "Indignez vous", vient de se vendre à 300 ou 500.000 exemplaires, l'intéressé - qui ne touche aucun droit d'auteur - ne le sait même pas lui-même. Cet homme de 93 ans, infiniment respectable, résistant, déporté, c0-auteur de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, compagnon de tous les beaux combats de la gauche, ami de Pierre Mendès France, fait un tabac en appelant ses concitoyens à ne pas rester passifs...
C'est son message de 2010. Faisons-en une promesse de 2011.
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