Les Républicains regagnent du terrain…
Alors que les Démocrates sont toujours aux prises avec la réforme de l’assurance-maladie (qui commence à lasser tout le monde), les Républicains en profitent et engrangent des points dans les sondages.
En effet, deux nouveaux sondages, CNN et Washington Post/ABC News, révèlent une nette progression des Républicains, notamment sur tous les dossiers où l’administration Obama peine à mettre en place sa politique ou obtenir des résultats.
Un an après l’arrivée au pouvoir d’Obama, la crise de confiance se fait durement ressentir : sur la question de la réforme de la santé, 46% des Américains interrogés disent faire confiance aux Démocrates, quand 41% pensent que les Républicains du Congrès feraient un meilleur travail (ils étaient 55% contre 27% en juin dernier!) . Sur l’économie, 47% font confiance aux Démocrates, 42% aux Républicains (55% contre 31% en juin dernier!) et l’écart se fait encore plus serré sur la question du déficit où seulement 2 points séparent les deux partis (45% contre 43%).
Sondage Wapo/ABC
Si ce sondage n’est que ce qu’il est – un sondage - il marque cependant une tendance très réelle : le mécontentement – ou l’impatience – des Américains va croissant, et la confiance envers les Démocrates et leur capacité à apporter les changements promis s’érode au fur a mesure des mois : plus de 7 Américains interrogés sur 10 désapprouvent désormais le travail du Congres.
Plus inquiétant, nombreux sont ceux qui avouent attendre les élections de Novembre pour voir la composition et l’orientation des deux Chambres changer – un mauvais signe puisque la dernière fois qu’une telle insatisfaction avait été enregistrée à quelques mois des élections, elle avait conduit à un brusque changement de majorité, comme en 1994, année où Clinton, Président, se battait déjà pour imposer sa réforme de la santé.
Là encore, les chiffres sont sans appel : s’il y a quatre mois, les intentions de vote étaient de 51% pour les Démocrates et 39% pour les Républicains, les Américains aujourd’hui sont beaucoup plus partagés avec 46% pour les Démocrates et 46% pour les Républicains.
cf. NYT, 2010 Senate Race Ratings
Du côté de la Maison Blanche, énergies et compétences ont été réunies pour inverser la tendance. Et après l’initiative du sommet bi-partisan sur l’assurance-maladie qui aura lieu la semaine prochaine, c’est la communication du Président qui est au coeur des réflexions. Afin de ne pas laisser une marge de manœuvre aussi grande à l’opposition, les conseillers d’Obama s’organisent pour être en mesure d’apporter des réponses rapides aux attaques de leur adversaire, afin d’être ceux qui pilotent le débat et racontent l’histoire, comme l’a confié le directeur adjoint à la communication, Dan Pfeiffer. ("In 2010, the president will constantly be doing high-profile things to be the person driving the narrative.")
D’ailleurs, depuis la défaite des Démocrates dans le Massachusetts, Robert Gibbs, le porte-parole de la White House, a déclaré que la Maison Blanche travaillait pour adapter la fameuse stratégie qui les avait fait gagner durant la campagne, aux exigences de la fonction présidentielle ("a return to the disciplined messaging that was a hallmark of the 2008 campaign").
Ainsi parmi les ajustements annoncés, le porte-parole d’Obama a déclaré que, outre des efforts quant à leur rapidité de réponse, l’accent sera mis sur les changements effectifs que les décisions du Président Obama apportent dans la vie quotidienne des Américains.
De même, la présence de BO devrait être rapidement renforcée – mais non pas sous la forme habituelle de conférences de presse mais avec de nouveaux meetings à travers le pays, des débats thématiques à la télévision avec l’opposition, (celui du 25 février devrait être le premier d’une longue série), afin de contrecarrer campagnes mensongères et diffamatoires, sans oublier un recours plus fréquent à Internet et YouTube pour organiser des séances de questions/réponses directes avec les Américains.
Cependant, tous ces efforts resteront sans effets si la politique d'Obama ne donne pas de résultats. La com' c'est bien mais ce n'est pas suffisant. Souvenons nous de l'apostrophe fameuse de Walter Mondale voulant ridiculiser son adversaire Gary Hart en lui lançant "where's the beef?"...
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