Ce sont les mots de Barack Obama s'adressant à la Chambre des Représentants juste avant le vote. Et de fait, les Représentants l'ont fait, même si ce fut de justesse! 220 pour (dont 219 démocrates +1 courageux républicain de Louisiane), 215 contre. Et encore a-t-il fallu s'engager à ce que les fonds publics ne remboursent pas l'avortement. Ce qui désole les progressistes, bien sûr.
Regardez cette carte interactive publiée ce matin par le NYTimes et qui montre bien la division des représentants sur ce vote (il suffit de passer la souris sur les circonscriptions pour en lire le vote):
carte des Représentants ayant voté pour la loi cette nuit
Mais enfin, c'est passé. Souvenons-nous qu'en France, la République n'est passée qu'à une voix de majorité en 1875. Alors, pas de leçons de démocratie à donner: c'est peut-être la loi des votes historiques!
Alors oui, il a fallu compromettre (et ce n'est pas fini car le Sénat va maintenant en débattre et il faut s'attendre à d'autres démantèlements comme la possibilité pour certains Etats de "opt out", de sortir de ce cadre législatif). Ce plan va coûter 1000 milliards de dollars et laissera quand même de côté 18 millions d'Américains dont un tiers au moins sont des immigrants illégaux. Toutefois, 36 millions d'Américains qui n'étaient pas couverts le seront (plus de la moitié de la population française).
-Plus une seule compagnie privée ne pourra imposer de conditions préexistantes à la couverture maladie (comme le fait...de n'être pas malade!), ou simplement de les rayer...quand ils étaient malades!
-Les individus comme les entreprises devront s'assurer et les entreprises d'une certaine taille devront assurer leurs employés ou payer une amende;
- Les assurances privées devront justifier de toute augmentation des primes;
- Les citoyens à bas ou moyens revenus qui ne pourraient pas se payer une assurance pourront avoir recours aux fonds publics qui obligeront les assurances privées à concourir sur un marché à côté d'une "public option".
Oui, gouverner c'est aussi l'art du compromis. Cela vaut la peine pour tous ceux qui vont voir leur sort s'améliorer et leur angoisse face à la maladie - ou leur inertie face à la prévention- - s'atténuer. Il faut vivre en Amérique pour savoir à quel point ce souci pesait sur tout le monde, ce qui nous paraît à nous difficile à comprendre depuis l'instauration de la Sécurité Sociale puis de la CMU.
C'était l'engagement le plus important de Barack Obama auprès de ses électeurs. Il a payé de sa personne, a gagné la Chambre. Reste le Sénat bien sûr. Mais avoir fait évoluer l'assurance santé dans un pays où rien n'avait bougé depuis 1965 (44 ans), permet de voir ce que peut parfois obtenir un pouvoir politique résolu. Encourageant, non?
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