La nuit est tombée sur le Bosphore en bordure duquel nous venons de dîner, délicieusement, côté asiatique. Les cargos passent, immenses, et de toutes nationalités, russes comme chinois, sous les ponts suspendus, majestueux. Le temps est doux, le ciel est clair, la magie de Constantinople ne se fane pas.
J'étais donc à l'Université ce matin, et j'y ai trouvé des étudiants en sciences politiques et en économie très au fait de la crise mondiale. Je regardais l'amphi où ils se pressaient à 200, et je leur trouvais vraiment l'air européen à ces jeunes garçons aux cheveux un peu long et en sweat, et ces filles blondes ou brunes en T shirt moulants et lunettes de soleil en serre-tête dans les cheveux. Je me disais qu'il serait intéressant que les opposants féroces à l'entrée de la Turquie en Europe viennent faire un tour dans les facs d' Istanbul et me disent la différence avec celles de Nanterre ou de Francfort.... Mais c'est un sujet à plus long terme...
Celle où nous étions est installée non pas dans un campus isolé, mais en plein quartier défavorisé. Plus de filles que de garçons, comme partout.
La basket blanche, elle, était masculine. Très tendance ces derniers temps le lancer de chaussures :-) Elle a atterri sur la tête d'un étudiant qui venait de poser une question d'ailleurs sans complaisance. La salle a ri et applaudi quand Dominique plutôt amusé, et habitué en tant que prof au chahut étudiant , ou en tant qu'homme politique aux irruptions de contestataires dans les meetings, a dit au pauvre gars en question: "je ne sais vraiment pas pourquoi il vous en voulait autant", feignant de croire que la chaussure lui était destinée. Heureusement qu'on ne s'émeut pas pour si peu! Dominique voulait une vraie fac, sans étudiants triés sur le volet. Il l'a eue.
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