Des "éléments indépendants de ma volonté" - comme on disait jadis lors des grèves à l'ORTF (vous savez, cet organisme d'état d'autrefois où le Président était nommé en Conseil des ministres!) - ayant un peu ralenti mes allers retours Europe/US, je suis donc toujours à Paris où j'irai voter dimanche.
Je lis, je regarde, j'écoute, et avant de revenir à notre cher BO et à son voyage au Caire - je m'apprête à regarder son discours tant attendu cet après midi - je voulais partager quelques impressions de campagne européenne avec vous.
1) J'ai l'impression que cette campagne ne démarre que maintenant, à quelques jours du scrutin. Jusqu'ici l'indifférence régnait, alors que jamais le Parlement européen n'a été aussi important dans notre vie quotidienne.
2) Le meilleur article sur les 7 paradoxes de cette élection du 7 juin a été écrit dans le Nouvel Observateur de la semaine dernière par Gilles Finchelstein (oui, c'est mon ami, mais honnêtement c'était très pertinent!). Dont le paradoxe suivant: s'il y a une leçon évidente à tirer de cette crise économique mondiale, c'est bien la faillite du libéralisme et le triomphe absolu de la social-démocratie: une économie de marché, régulée, contrôlée, où le profit n'est pas seul roi, où les citoyens doivent être socialement protégés, où l'on investit massivement dans les services publics, où les plans de relance sont plus importants que les réductions d'impôts, etc... Ou même aux Etats-Unis, les nationalisations temporaires en sont plus un gros mot (qui eût dit qu'un jour les Etats-Unis nationaliseraient GM!!!) . Or, et c'est là le paradoxe premier, s'il y a un vainqueur à ces élections européennes, ce sera sans doute le PPE, les libéraux européens ! Que dire? sinon que le message de la gauche européenne sera mal passé là où il aurait dû être dominant.
3) Le Modem a décidé de faire sa campagne présidentielle avec 3 ans d'avance, et j'étais stupéfaite d'entendre le discours théorique et général de François Bayrou ce matin sur Inter: oui, les principes c'est important, oui, la défense des libertés c'est essentiel, oui, comme il dit "je ne veux pas séparer la France de l'Europe" (pensée forte...), mais est-ce le moment et l'occasion d'attaquer Sarkozy sur tout et le reste, parce que c'est plus facile, et parler aussi peu d'Europe, surtout quand on incarne le parti qui se proclame l'héritier des grands européens centristes d'hier, Monnet, Schumann ou Giscard ?
4) Europe Ecologie, Daniel Cohn Bendit en tête, est en train de grimper chez les jeunes soucieux d'entendre parler d'écologie et ceux qui allaient voter Modem par désenchantement général - ce qui explique le dépit du susdit qui promet des révélations fracassantes sur la manipulation par les sondages ...
5) Le PS et l'UMP ne se portent pas au mieux, mais le PS attaqué de toutes parts devrait maintenir son étiage de premier parti de gauche et l'UMP être en tête du scrutin ce qui permettra à chacun des deux de se dire soulagé. Le vote utile ça existe aussi, et les électeurs savent bien qu'il n'y a que deux partis qui peuvent prétendre obtenir la majorité au Parlement européen, le PPE ou le PSE. Et que ce ne sera pas la même chose.
Voila les quelques réflexions que je voulais vous livrer en attendant, ce qui est autrement importznt, le grand disocurs d'Obama au Caire.
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