En lisant la presse française - ce que je fais de temps en temps - j'ai réalisé que les élections européennes étaient dans moins d'un mois! Je crois que c'est l'un d'entre vous disait l'autre jour que le Jour de l'Europe n'avait eu que peu d'échos...
En effet, comment ne pas être pessimiste sur l'intérêt des Français - et des autres - sur cet enjeu qui n'a plus l'air d'en être un?
Les 30 dernières années ont été celles de l'Europe, et ce fut un formidable appel d'air. Les hommes ont joué leur part, ô combien : Giscard-Schmidt ou Mitterrand-Kohl ont beaucoup fait, sans parler de Jacques Delors, bien sûr.
Il y a eu une fenêtre où l'on a cru que l'Europe pouvait devenir la nouvelle ambition française, en tous cas, celle d'un continent qui n'a pas d'autre solution que de s'unir pour ne pas voir son influence, sa culture, ses préoccupations sociales s'évanouir au profit d'autres ensembles beaucoup plus larges...
Mais est-ce le vent de l'Histoire qui fait que le monde s'est déplacé, vers l'Est, vers le Sud? Est-ce un mal d'ailleurs? Pourquoi vouloir à tout prix que ce qui fut le pôle principal du XIXème et l'un des deux du XXème, le demeure au XXIème quand la Chine, l'Inde, toute l'Asie d'une part, l'ensemble des pays émergents d'autre part, sont en train de devenir le centre du monde?
Est-ce que notre époque n'est pas passée, comme le fut celle de la Grèce avant hier ou de l'Empire Romain hier?
Hé bien, je pense, comme quelques irréductibles, que l'Europe a encore des choses à dire au reste du monde. Mais pas les petites Angleterre, Italie, Espagne, France ou Allemagne, qui sont en train de devenir chacune des puissances très moyennes! Unis, nous avons une force incroyable: en technologie, en invention, en productivité, en modèle social, en modèle culturel. Mais seuls nous ne sommes plus grand chose. Comment se fait-il que nous ne nous en rendions pas compte?
Pas seulement nous les citoyens qui avons voté contre le traité qui aurait permis d'avancer - pas bien, mais mieux - , mais ceux qui sont responsables de la mauvaise image de l'Europe, l'infiniment pesante bureaucratie bruxelloise, les élargissements non préparés, les dirigeants sans vision, les petites préoccupations nationales, politiciennes et populistes: ne voulant pas déplaire et sachant la vision négative des citoyens sur l'Europe, qui, aujourd'hui, tente de mobiliser sur ce mot d'ordre?
Voilà pourquoi je suis pessimiste. Voilà pourquoi je voterai coûte que coûte.
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