Il a pris des forces durant son week-end familial.
A peine revenu lundi matin, Barack Obama a attaqué de front les Républicains, cette fois-ci au sujet d’un projet de loi sur l’extension des indemnités chômage que l’opposition bloque depuis deux mois déjà.
C’est en effet ce mardi que le texte proposant la prolongation du versement des aides aux travailleurs privés licenciés suite à la crise financière (ou au chômage technique depuis six mois ou plus) devait être voté au Sénat.Cette proposition de loi, qui a déjà été adoptée à la Chambre des Représentants, avait été d’ailleurs débattue – et rejetée – en début du mois par les Sénateurs à une voix près. En effet, le décès de Robert Byrd, sénateur démocrate de Virginie de l’Ouest, avait privé la majorité du palier magique des 60 voix et avait permis aux Républicains de continuer leur jeu d’obstruction.
Les Démocrates devaient trouver le renfort dont ils ont besoin avec l’arrivée de Carte Goodwin, le nouvel élu démocrate pour succéder à l’ancien doyen du Sénat. Mais Obama a décidé de toutes façons de monter au créneau.
Car non seulement BO entend bien montrer à ses troupes qu’il est derrière eux, dans chacune de leurs batailles, mais il veut aussi profiter de l’occasion pour prendre une nouvelle fois à témoin ses concitoyens et exposer les manoeuvres politiciennes de l’opposition : "Il est temps que les travailleurs qui ont été mis au chômage lors de la récession ne soient plus otages de la politique de Washington".
Argument classique, mais pas injustifié. Et Barack Obama a retrouvé son ton de campagne pour dénoncer la politique de favoritisme des Républicains : "(Ce sont) les mêmes personnes qui n'ont eu aucun problème pour dépenser des centaines de milliards de dollars en réduction d'impôts pour les Américains les plus riches (qui) disent maintenant que nous ne devrions pas offrir une aide aux Américains de la classe moyenne en difficulté". (“The same people who didn’t have any problem spending hundreds of billions of dollars on tax breaks for the wealthiest Americans are now saying we shouldn’t offer relief to middle-class Americans.”)
En face, les Républicains agitent leur spectre préféré : celui de l’endettement et de la banqueroute annoncée, expliquant que cette mesure viendrait ajouter une dépense de plus de $34 milliards sur un déficit public galopant.Et on sent bien que la campagne est déjà partie sur ces échanges d'arguments. Et puisque les dossiers de l’économie et de l’emploi sont devenus les thèmes-pivots de la campagne de mi-mandat de novembre, toute nouvelle mesure économique devient immédiatement un sujet de polémiques et d'invectives dans les deux camps.
Si tout se déroule comme prévu, Obama devrait ajouter une nouvelle victoire législative à son compteur. Mais cette mesure clairement orientée vers les classes moyennes et ayant souffert des licenciements économiques de 2008 suffira-t-elle pour rapprocher Obama de sa base électorale ?Et c'est là qu'on retrouve le décalage entre la réalité et sa perception dont je parlais hier et ce matin.
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