C'est très américain et cela semblerait déplacé chez nous: Barack Obama a consacré sa journée de dimanche à célébrer la Fête des Pères autour d’un barbecue géant dressé sur la pelouse de la Maison Blanche pour l’occasion.
Et comme l’année dernière, le Président des Etats-Unis a puisé dans sa vie personnelle pour illustrer l’importance du rôle de père à ses yeux : "Dans ma vie, j'ai été avocat, enseignant, sénateur, et maintenant président des Etats-Unis. Je peux dire sans hésitation que le métier le plus difficile, le plus gratifiant, le plus important que j'aurai lors de mon séjour sur cette terre est d'être le père de Sasha et Malia".("Over the course of my life, I have been an attorney, I’ve been a professor, I’ve been a state senator, I’ve been a U.S. senator -- and I currently am serving as President of the United States. But I can say without hesitation that the most challenging, most fulfilling, most important job I will have during my time on this Earth is to be Sasha and Malia’s dad.").
Une telle déclaration paraîtrait démago et un peu naïve dans la bouche de n'importe lequel des dirigeants européens, mais ici cela paraît naturel, tant l'importance donnée à la famille fait partie du patrimoine culturel américain.
Mais cette année, actualité oblige, le discours de BO était peut-être plus modeste. Fini le temps de super-BO, super-Dad : Barack Obama a au contraire insisté sur le fait qu’"il ne fallait pas être un super héros ou un modèle de perfection pour être un bon père. Il suffit juste d’être présent. (“Here’s the key message I think all of us want to send today to fathers all across the country: Our children don’t need us to be super-heroes. They don’t need us to be perfect. They do need us to be present.”)
Pour allier les actes à son discours, le président a annoncé la création d’un nouveau programme (baptisé "Fatherhood and Mentoring Initiative" et pour lequel il a demandé au Sénat de voter une enveloppe spéciale de $500 millions) pour aider les pères et responsables de famille en difficulté.
Et avant de se rendre le lendemain à la soirée officielle qu’organisent les associations luttant pour les droits des homosexuels, Barack Obama est revenu sur la définition de la famille, expliquant qu’"une famille aimante peut prendre des formes diverses et que les enfants aujourd’hui peuvent être élevés par un père et d’une mère, par un père tout seul, deux pères, un beau-père, un grand-père ou encore un tuteur protecteur". (“Nurturing families come in many forms, and children may be raised by a father and mother, a single father, two fathers, a step father, a grandfather, or caring guardian.”)
Et cela, dans un pays si puritain, c'est une déclaration qui fera chaud au coeur des communautés homosexuelles. Je commençais en ironisant sur une journée présidentielle passée à célébrer la Fête des Pères, mais j'ai envie de terminer par une forme de salut: ce Président qui aura, quoiqu'il arrive, marqué l'histoire de son pays, est un démocrate, ouvert, tolérant, généreux. Plus qu'une Gay Pride de plus, ce type de déclarations fait bouger une société vers le progrès. Et je ne la détesterai pas chez nous...
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