La roue tourne. McCain a désormais besoin de Sarah Palin. Ce qui en dit long sur ce qu'est devenue l'Amérique en deux ans.
On se souvient que la fin de la campagne ne s'était pas très bien passée entre eux. McCain la trouvait - à raison - imprévisible - et Sarah Palin, dont la tête a enflé d'une évidente popularité, ne cessait de critiquer le vieux leader.
Mais voilà que McCain doit manger son chapeau: avant l'élection de novembre prochain, il doit faire face en Arizona, l'Etat dont il est sénateur, à la concurrence de Hayworth qui le déborde largement sur sa droite.
Il a donc besoin de Sarah, et de son statut de star : hier, les chaînes de news diffusaient le meeting commun - enfin diffusaient Palin et sont passées à autre chose quand John McCain a pris la parole! Dure leçon d'humilité...
Il a surtout besoin de ce que représente celle qu'on dit être l'égérie du Tea Party movement. De ceux qui veulent la peau d'Obama en novembre. De ceux qui trouvent l'establishment traditionnel du GOP - et John McCain en fait partie - bien pâlot. 71% des conservateurs chez les Républicains (et croyez moi, conservateur chez les républicains, c'est...conservateur!) et 60% de ceux qui ont une bonne opinion des Tea Parties voient Palin d'un oeil favorable (alors que 55 % contre 37 des Américains en général qui n'ont pas une bonne opinion d'elle).
Le sujet se pose pour McCain. Il se pose aussi pour les sénateurs Crist en Floride, ou Bennet en Utah, eux aussi concurrencés par leur droite.
Toute la question est en fait de savoir ce que le Parti Républicain va faire de ce mouvement extrémiste. Il ne veut pas se priver de son potentiel protestataire. Tout en sachant que ces extrêmes remettent en cause la nature du Parti Républicain.
Et en attendant, et quoiqu'il en pense, McCain, 74 printemps et l'envie encore une fois d'être réélu - pourquoi ne savent-ils jamais partir? - avait le sourire en accueillant celle qui vient lui donner un coup de pouce. Ah, la politique, mon bon Monsieur...
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