Telle est la question qui se pose à présent, maintenant que les Démocrates n’ont plus la majorité au Sénat, que la Maison Blanche, déstabilisée par la victoire des Républicains dans le Massachusetts, doit revoir sa stratégie et que l’opinion publique, plus réservée que jamais, oscille entre doute et frustration.
Obama, qui avait jusqu’alors accusé le coup de la défaite et répété qu’il prenait sa part de responsabilité dans les résultats de mardi dernier, a choisi l’alternative offensive.
Certes, comme il l’a déclaré lors de son meeting dans l’Ohio vendredi, la route se fait encore plus étroite que prévue mais "je ne vais pas rebrousser chemin juste parce que les choses sont difficiles. Nous allons continuer de travailler sur ce sujet avec les Démocrates, les Républicains, avec tous ceux qui veulent avancer."
"I am not going to walk away just because it's hard. We're going to keep on working to get this done with Democrats, Republicans - anyone who is willing to step up."
Et à ceux qui se plaisent à lui mettre des bâtons dans les roues et cherchent à enterrer définitivement ce projet, Obama avertit : il va continuer à se battre, à se battre et à se battre, comme il l’a martelé tout au long de son discours (14 fois le mot ‘fight’ )
"Je vais continuer à me battre pour des réformes réelles et significatives de l'assurance maladie. (...) Je vais continuer à me battre pour une réforme qui rendra les assureurs privés responsables et apportera davantage de stabilité et de sécurité dans notre système de santé". ("I'm going to keep up the fight for real, meaningful health insurance reforms. (…) I'll continue fighting for reform that will hold the insurance industry accountable and bring more stability and security to folks in our health care system.")
La contre-attaque est lancée – en matière de santé comme d’économie et d’emploi, dossiers pour lesquels BO a répété qu’il continuerait de… se battre là aussi, pour lutter contre les intérêts privés des lobbies et les dérives de Wall Street. ("Je ne cesserai jamais de me battre pour ramener les emplois à Elyria. Je ne cesserai jamais de me battre pour une économie où l'on récompense le dur labeur, où l'on honore les responsabilités et où l'on crée les emplois de demain".
Tous les regards se portent désormais vers la Chambre et ses Représentants, sur lesquels pourrait s’exercer la nouvelle pression afin qu’ils adoptent le texte passé au Sénat le 24 décembre dernier et coupent court aux lentes négotiations qui se tiennent en ce moment au sein du comité de réconciliation pour réunir les deux moutures en une proposition de loi finale.
Alors que des rumeurs sur un nouveau projet de loi moins ambitieux circulent depuis le début de la semaine et que Nancy Pelosi, la tête de file des Démocrates à la Chambre, a déclaré qu’elle ne pensait pas qu’"il soit possible que le texte du Sénat, tel qu’il est actuellement, puisse passer à la Chambre sans modification" , c’est peut-être Paul Krugman qui a trouvé les mots justes pour s’adresser aux Représentants: « Un message aux Démocrates de la Chambre : voici venu votre moment de vérité. Vous pouvez choisir de faire la bonne chose et voter la proposition de réforme du Sénat. Ou vous pouvez regarder de l’autre côté, trouver des excuses et échouer au test de l’Histoire".("A message to House Democrats: This is your moment of truth. You can do the right thing and pass the Senate health care bill. Or you can look for an easy way out, make excuses and fail the test of history.")
Car après tout, et comme toujours dans ces situations-là, il n'incombe pas au seul Obama d'avoir la responsabilité de continuer à se battre...
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