" Deux ou trois choses vues d'Amérique "

Halloween

Si on faisait un break sur "Pak-Af" comme on dit ici (Pakistan/Afghanistan) et le Health Care?

Dans deux jours, samedi c'est Halloween.

Je dois dire - Yul et les autres "américains", vous m'expliquerez - que j'ai du mal à comprendre cette fête et son succès dans les pays anglo-saxons. Importée en France dans les années 2000, Halloween n'a jamais vraiment pris: sans doute, la proximité avec la Toussaint le 1er novembre et la fête des morts le 2, ajoutés aux chrysanthèmes des fleuristes et visites aux cimetières, n'était guère favorable à une fête d'origine celtique dans nos contrées...

Je n'ai rien contre une fête païenne - ou plus précisément athée - bien sûr! Je dirais  même au contraire, tant les fêtes religieuses abondent suffisamment dans nos Républiques laïques. Les Gay Pride partout dans le monde, les grandes fêtes sportives, les Fêtes de la Musique, le Carnaval de Rio ou de Venise et autres réjouissances populaires sont des manifestations joyeuses et débarrassées de tous symboles religieux. Tant mieux. 

Mais depuis que je suis aux Etats-Unis, cette passion pour les squelettes, les fantômes, les sorcières, les araignées géantes, tout cet univers de mort et de films d'horreur me laisse rêveuse. D'autant plus que cette fête est aussi celle des enfants, qui sont censés frapper aux portes pour réclamer  "trick or treats", c'est-à-dire qu'on est supposés leur donner des bonbons ou subir un mauvais sort...

Dans une boutique faite exprès aujourd'hui - mais que vend-elle donc le reste de l'année? -  on s'arrachait, des masques prétendument dégoulinants de sang pour parader samedi soir sur M street, la grande rue où il faut être vu déguisé. (J'ajoute qu'il y avait je ne sais aussi combien de veste pseudo militaires à la Michael Jackson pour les inconsolables...)

Quand les costumes sont rigolos, cela a un air de carnaval et est joyeux, quand de charmants clônes de Paris Hilton se déguisent en sirènes ou libellules, c'est juste enfantin et cul-cul mais pas méchant, quand c'est la course dans la 17ème rue des drags queens en talons hauts comme l'autre soir (mais il pleuvait trop fort), c'est vraiment gai et sympa. Mais encore une fois, cet univers de sorcières peut plaire aux fans d'Harry Potter, mais sinon...?

Bref, en faisant une marche qui devrait être quotidienne dans les rues de Georgetown - avec Abba sur mon Ipod, bien sûr, connaissez vous meilleur rythme que "Super Trouper" pour marcher d'un pas vif? - j'ai pris pour vous quelques photos de maisons décorées plus ou moins avec humour et bon goût. Une maison sur trois  au moins, a des citrouilles sur son perron. Et quelques unes rivalisent de squelettes, fantômes, toiles d'araignées ...et bon goût! Happy Halloween then!

Drôle d'accueil au Pakistan

Hillary Clinton est à Islamabad. Enfin, la voilà un peu sur le devant de la scène, car j'ai le sentiment qu'elle peine à trouver sa place dans ce gouvernement dominé par un Président si charismatique qu'il dévore tout le champ autour de lui!!

Mais quel accueil pour les Etats-Unis qu'elle représente,  que ces 101 morts et 160 blessés à Peshawar - tous civils, pour la plupart femmes et enfants, car c'était le quartier du marché - 3 heures seulement après son arrivée! Très probablement une réponse de militants pakistanais à l'offensive gouvernementale contre leurs bases au Warisistan, près de la frontière afghane.

Cela ajouté aux manchettes qui disent qu'Octobre aura été le mois le plus meurtrier de ces 8 ans de guerre contre les Talibans, cette fois en Afghanistan. Il va être dur pour Obama de résister à la pression des événements et de ne pas envoyer de troupes. D'ailleurs, contrairement à ce que la presse semblait dire hier, "  the debate is no longer over whether to send more troops, but how many more will be needed", dit le NY TImes ce matin ( "le débat ne serait plus sur l'opportunité d'envoyer des troupes supplémentaires, mais sur le nombre").

NYTimes ce matin

Le job de Président

Etre Président des Etats-Unis, c'est avoir sur les bras un big problem par jour, et souvent le même, qui revient chaque jour... Hier et demain le Health Care (vivement qu'on en finisse), aujourd'hui l'Afghanistan, à moins que ce ne soit l'inverse.

Il faut dire que les choses s'accélèrent: 14 morts américains hier sur le terrain; le deuxième tour de l'élection présidentielle afghane le 7 novembre; les propos de Cheney dont on a débattu ici disant que le Président "was afraid" et "was dithering" - (tergiverser) - un mot que j'ai appris à force de l'entendre répéter par tous les Républicains depuis 4 jours. Obama a répondu hier soir dans un discours devant des militaires, en disant qu'il ne se presserait pas pour prendre une décision pouvant envoyer au combat des milliers de soldats américains. Qui ne l'approuverait ?

Il reste qu'il va devoir trancher cette fois, peut-être plus directement que dans le débat sur le système de Santé où il est possible de négocier, de trouver des demi-mesures. McChrystal, le général en charge du commandement sur le terrain réclame 40.000 hommes. Cela ne se règlera pas par une sorte de moyen terme en disant 20.000 et pas un de plus. Car ou bien Obama est d'accord pour une stratégie de contre-offensive et lui accorde les troupes, ou bien il ne le suit pas et privilégie une stratégie anti-terroriste (ce qui était l'objectif de départ après tout, celui d'empêcher les attaques des Talibans aux Etats-Unis), et il ne lui accorde rien du tout.

Dans un article intéressant lui aussi - décidément beaucoup à lire dans le Washington Post aujourd'hui - Richard Cohen rappelle la trajectoire fulgurante - et désastreuse - du général Westmoreland qui était au Vietnam ce qu'est aujourd'hui McChrystal à l'Afghanistan et qui après une popularité aux sommets se révéla être un échec total. Il ajoute qu'il ne se permet pas de les renvoyer dos à dos, mais rappelle que tout général est un homme, donc  faillible. Et que Président des Etats-Unis, même si on ne porte pas d'étoiles sur son costume est censé être son supérieur. Ce qui est un rappel non déguisé du bien-fondé de la prudence d'Obama aujourd'hui.

Qui pourrait dire que le job de Président des Etats-Unis n'est pas un fardeau de tous les instants?

Le temps des conservateurs est venu nous dit-on...

Ah bon? Parce que Bush et Cheney, c'était de la petite bière? Peut-être que oui, finalement!!!

A lire l'intéressant article de William Kristol - un brillant universitaire très républicain et très conservateur - le temps des populistes et des conservateurs au sein du parti républicain est venu. Finies les candidatures des notables, qu'ils soient ancien vice-président (comme Bush père),  sénateur (comme McCain), ou des gouverneurs (comme Bob Dole). Le prochain candidat Républicain selon lui sera un genre de Huckabee, Romney ou Sarah Palin!! Ou même pire: un Glenn Beck ou Rush Limbaugh qui suscitent plus d'intérêt que le GOP traditionnel. What a treat!!!

Intéressant à suivre en tous cas les élections de mardi prochain et notamment celle de gouverneur de Virginie où BO va ce soir soutenir le candidat Démocrate, Creigh Deeds dont on dit qu'il a peu de chances de gagner, bien qu'Obama a remporté l'élection dans cet Etat.

Hé bien, on a de beaux jours sous les cieux Républicains si ce sont les activistes, populistes, tea-baggers qui dominent...

William Kristol aujourd'hui

En guerre avec Fox News

Grandes discussions dans toutes les émissions politiques de ce dimanche matin.  Au fait, qu'est ce que c'est bien d'avoir au moins 3 ou 4 grandes émissions politiques hebdomadaires sur les grands réseaux nationaux...! C'est lamentable que la France en ait si peu sur les grandes chaînes nationales... à part sur France 2 contrairement à ce que croit le Président de la République.

L'un des sujets abordés était de savoir si la Maison Blanche a raison de blacklister Fox News, qui, il est vrai, est plus la voix de l'opposition républicaine radicale qu'une vraie chaîne objective d'information. Dans sa tournée de tous les médias, Obama a décidé qu'il ne donnerait pas d'interviews a Fox News. Et récemment, lui a déclaré la guerre. Raison ou pas? Contreproductif ou pas?

Pour être honnête, je ne peux pas regarder cette chaîne avec ses O'Reilly, Hannity, Beck qui n'ont rien à envier à Rush Limbaugh. J'aime  MSNBC, je l'ai souvent dit , dont l'audience, cela dit, est minuscule par rapport à celle de Fox, elle-même plus importante que celle de CNN. Mais je peux comprendre que Chris Matthews, Keith Olberman ou Rachel Maddow donnent des boutons aux Républicains par la façon très éditorialisée dont ils se les payent.

Alors, boycotter ou pas? Au risque d'en faire des martyrs et de justifier cette fois leurs positions  d'opposition radicale, violente, injurieuse même? La même question est posée par la communauté hispanique à propos du senior journaliste Lou Dobbs, un des anchormen du soir sur CNN - dont on dit d'ailleurs qu'il pourrait rejoindre Fox - qui fait des éditoriaux réguliers contre l'immigration, la chaîne se dédouannant au grand dam des Latinos par une série de reportages sur cette grande communauté ...

Il est vrai qu'on ne peut pas obliger un Président d'aller systématiquement sur une chaîne où il est pris à partie violemment à longueur de journée... Mais il pourrait se contenter de l'ignorer, sans pour autant lui déclarer la guerre... Quand le pouvoir exécutif s'en prend aux médias avec lesquels il n'est pas d'accord, sait-on où cela s'arrête?

J'ai été moi-même boycottée  par Jacques Chirac quand il était Premier ministre de François Mitterrand. Je  lui avais posé des questions impertinentes qui ne lui avaient pas plu, même si n'avais jamais fait d'éditoriaux hostiles. J'ai survécu, et lui aussi. Il avait le droit de ne pas venir dans mon émission après tout! Je suis allée m'expliquer avec lui quelques temps plus tard - alors qu'il était dans le fond du trou de l'opposition - pour lui dire que certes, nous n'étions pas du même bord - il l'avait remarqué!! - mais que je faisais mon métier de journaliste en posant des questions qui dérangent. Il l'a admis avec fair play, et par la suite, est revenu souvent à 7/7, comme candidat, puis comme Président.

Tout cela pour dire que déclarer une chaîne, ennemie publique, ne peut que lui faire de la publicité. Mais y aller par masochisme pur n'a pas de sens non plus. Obama ferait mieux de distinguer dans cette chaîne les journalistes, même conservateurs - ils ont le droit! - des commentateurs outranciers. Il pourrait  rencontrer normalement les premiers, tout en refusant d'aller dans les émissions des seconds qui le traitent comme un ennemi, et se font le relai des mots d'ordre des plus radicaux des Républicains.

Après tout, il n'y a aucune obligation pour quiconque d'aller partout où l'on vous invite. Obama peut vivre sans Fox news qui vivra sans le Président. Mais dans ce cas précis, je crois que l'indifférence vaut mieux que les hostilités déclarées.

Ils vont peut-être y arriver!

Je vous disais l'autre jour combien cette Public Option faisait son chemin dans l'opinion et que ce ne serait pas sans conséquences - en tous cas, espérons-le - sur le Congrès.

Exemple: avant-hier, le chef de la majorité du Sénat, Harry Reid, après s'être entretenu avec Barack Obama à la Maison Blanche, a en effet déclaré qu'il avait l'intention d'inscrire la proposition d'une "public option" dans le projet de loi final, et a aussitôt ajouté qu'il était prêt à parier que l'intégralité des Démocrates le suivraient dans cette initiative - à une condition pourtant: celle d'inclure une possibilité de retrait pour les Etats qui le souhaiteraient.

Pourtant, si la plupart des médias américains soulignent le "risque" pris par le Sénateur du Nevada en prenant le relai des partisans d'une réforme radicale avec "public option", l'audace est peut-être moins grande qu'il y paraît.

En effet, le Sénateur Reid a fait comme tout bon politique, il a regardé les sondages et constaté que l'opinion est de plus en plus acquise à l'idée d'une assurance maladie publique en concurrence avec celle offertes par les grandes compagnies privées déjà sur le marché et souvent monopolistiques. Une publicité tourne sur les écrans en ce moment, montrant que dans le Maine, par exemple, deux compagnies se partagent 80% du marché ou que dans le North Dakota, une seule compagnie d'assurance a raflé le marché: des arguments qui finissent par toucher l'opinion publique.

Si bien que les craintes de certains Démocrates d'un retour de bâton électoral s'éloigne au fur et à mesure des sondages positifs. Et en ajoutant la possibilité de retrait pour tout Etat défavorable à cette option, le chef de la majorité coupe sous le pied l'argument de certains au sein du Comité des Finances, qui avaient proposé que l'adoption et la mise en place d'une "public option" soient laissées au libre choix des Etats.

Ils vont peut-être y arriver, après tout! Et si c'est le cas, BO va être le roi du monde. Et vous verrez se retourner les arguments qui ont fleuri sur son sens du débat et du compromis. Ah, l'opportunisme en politique...

Faut pas non plus en faire trop en com'...

Un peu de légèreté en ce samedi pluvieux.

Ce n'est un secret pour personne sur ce blog que je suis assez nettement Obamaniaque ;-)

J'admire ce Président et souhaite sa réussite comme bcp d'entre vous. Et pourtant, sans mettre en doute sa sincérité, il m'énerve un peu quand il parle de sa famille modèle.

Interrogé hier sur MSNBC sur son couple (pas trop dans le sens people mais plus sur l'équilibre pouvoir & politique), BO a rendu, c'est vrai, un joli hommage à Michelle et a fait preuve de franchise sur le sujet.
Après avoir expliqué que Michelle était le pilier de la famille et avait –et faisait encore– beaucoup de sacrifices pour le soutenir dans sa carrière, Obama a avoué qu’elle était sa plus proche conseillère et qu’il demandait souvent son avis sur différents sujets.

Mais l'extrait mis en ligne sur MSNBC est franchement exagéré: il dit s'être interrogé longuement il y a quelques années sur pourquoi ce serait à Michelle d'aller chercher les enfants malades à l'école. Ou mieux: pourquoi ce serait Michelle qui devrait faire du shopping avec les filles...! Alors là, c'est too much ! Ok, ils sont une famille moderne où le partage des tâches a été discuté, et  peut-être réussi dans le passé. Sinon dans le présent où, à l'évidence, par son intelligence, sa culture, sa carrière personnelle, sa façon d'être libre, MO tranche avec toutes les First Ladies d'ici et d'ailleurs. Mais que le Président des Etats-Unis vienne aujourd'hui nous dire qu'au fond, il pourrait aller acheter les fringues de ses filles pour la rentrée, non... faut pas exagérer dans la communication sur "on est une famille atypique"...

Petits plaisirs

Un journaliste américain démocrate rencontré à NY, m'a raconté la violence avec laquelle, dans certains milieux de la droite-droite américaine, se tiennent des propos anti-Obama qui relèvent de la haine la plus pure, du racisme et du sentiment que ce Président, populaire, démocrate et noir n'est pas légitime. Il me citait une réunion en petit comité, à laquelle il était par son métier tenu d'assister, et où Barack Obama était traité de "nazi" à propos de son plan Santé. On l'avait écrit à plusieurs reprises dans la presse. Là, c'était un récit vécu par un homme qui n'en croyait pas ses oreilles et qui me racontant ces folles outrances, a fini par me faire peur.

Si bien que ce matin, sur MSNBC, je n'ai pas boudé mon plaisir. On voyait le délicat Dick Cheney - qui apparaît toujours en smoking dans des réunions républicaines (ils ne les enlèvent jamais???) - pérorer à la tribune avec des commentaires malveillants sur un Obama qui n'arriverait pas à prendre une décision sur l'Afghanistan. Il  s'est attiré dans la foulée une réplique cinglante de Robert Gibbs le porte parole de la Maison Blanche : c'est étrange disait-il qu'un homme comme l'ex Vice-Président confonde l'indécision avec la sagesse de la réflexion. Et encore plus surprenant, que cela vienne d'un homme qui, tout au long de son mandat ne s'est préoccupé que de l'Irak et pas une fois de l'Afghanistan. Pan sur le bec comme dirait notre bien aimé Canard.

Si on ajoute à cela que la public option reprend de plus en plus de poil de la bête, il y a comme cela des matins joyeux.

New York, New York

J'y suis pour deux jours, ce que je ne fais pas assez souvent, mais même 2h45 de train me semblent beaucoup tant je ne peux plus voir une gare ou un aéroport en peinture!!! Et le calme paisible de DC m'apaise. Si bien qu'à chaque passage à NY, je suis frappée par cette ville bruyante, polluée, agitée, mais magique. D'autant que le ciel est redevenu bleu sur la côte Est et la douceur de l'été indien s'installe après les trombes d'eau et le froid de la semaine dernière.

Washington est une ville cosmopolite : les grandes institutions internationales, la presse, le personnel diplomatique, les visiteurs de l'Administration lui donnent ce côté international qui en fait le charme. Mais ici, sur trois blocs, j'ai vu trois turbans sikhs, cinq kippas, trois fausses Marilyn platine et cinq rappeurs au jean ultra baggy! Quant à ma vendeuse de chaussures à l'accent russe (j'aime bien faire parler les vendeuses, surtout pour gagner du temps, quand je n'arrive pas à me décider entre trois paires de chaussures toutes aussi superflues les unes  que les autres ☺☺☺☺☺) était kazakh, de mère coréenne, de père juif russe déporté par Staline en Asie Centrale, élevée à Londres et mariée à un texan (!). Oui, quel bol d'air!

Dans le train ce matin (l'Acela, roi des trains "rapides" mais qui est au TGV ce que la vieille Quatre Chevaux de mes parents était à la DS - ou pour faire plus contemporain, ce que le bi-moteur de l'aéro club est à l'Airbus A380), dur dur de se concentrer: tout le monde parle fort, hurle au téléphone, les stewards servent les petits déjeuners en faisant des plaisanteries sonores, et on n'ignore rien des tractations boursières des uns ou des soucis d'une telle avec sa mère qui ne comprend rien aux jeunes générations...

Bref, j'ai quand même dépouillé le Washington Post qui pour le deuxième jour de suite fait l'actualité avec un sondage très complet, cette fois sur les Américains et l'Afghanistan. Autant hier BO semblait gagner des points sur le Health Care, autant il semble en perdre sur sa gestion du conflit en Afghanistan. 63% en avril dernier l'approuvaient sur ce terrain, il n'y en a plus que 45% qui le soutiennent, contre 47 qui désapprouvent. Les plus déçus sont les Républicains qui lui reprochent son atermoiement, mais il va perdre aussi du côté démocrate s'il accorde a Mac Chrystal les 40.000 hommes de renforts demandés (30% pour, 61% opposés). 58 % des Américains  pensent toutefois que l'Afghanistan ne sera pas un nouveau Vietnam et que l'Administration Obama saura l'éviter. Ils sont quand même 35% à le craindre... De quoi assombrir le ciel bleu dur de New York...

Les sondages, le Health Care et l'Afghanistan

Ah si seulement les Américains disposaient de l'arme du référendum! C'est la très belle invention du Général de Gaulle pour contourner le Parlement que doit envier Barack Obama. Mais qui n'existe pas dans la Constitution américaine.

Ce serait bien utile au Potus en ce moment pour bousculer un Congrès qui fait la loi et qui apparemment ne remporte pas l'adhésion des citoyens américains.

Le sondage du jour du Washington Post/ABC est éclairant sur ce point: 57% des Américains sont maintenant en faveur de la "public option" (c'est à dire un plan gouvernemental d'assurance santé qui ferait concurrence à ceux des compagnies d'assurance privée hors de prix) contre 40% qui y sont défavorables!! Et si ce plan public était à la charge des Etats et accessible seulement par ceux qui ne peuvent s'offrir d'assurance privée, l'approbation monterait jusqu'à 76%!

Autant dire que les Démocrates qui renâclent se tirent une balle dans le pied car les électeurs désapprouvent le plan tel qu'il est proposé par le Congrès et sont favorables à la philosophie d'Obama...

Obama, toujours critiqué pour sa stratégie de wait and see en Afghanistan.Pourtant, les Américains ont réussi à "persuader" Karzai de refaire un tour d'élection tant les soupçons de fraude semblaient avérés. Cette nouvelle élection afghane aura lieu le 7 novembre. Après quoi, BO qui disait que rien en pouvait être entrepris - renfort ou non des troupes américaines et alliées sur place - sans un gouvernement légitime en Afghanistan, devra se décider vite.