Il faut dire que ce sommet sur la sécurité nucléaire est le plus large rassemblement de chefs d’Etat depuis celui organisé par Roosevelt à San Francisco en 1945 – meeting qui avait abouti alors à la création de l’ONU.
Et si l’objectif de Barack Obama est nettement plus modeste que celui de son prédécesseur, il n’en reste pas moins que la question nucléaire reste un enjeu sensible pour la plupart des pays invités qui sont au nombre de 47.
A la suite de sa politique initiée à Prague la semaine dernière, Barack Obama espère obtenir deux avancées à l’issue de ces deux journées de discussions : une meilleure sécurisation des usines et stocks de plutonium et d’uranium enrichi, et un consensus sur la réponse à apporter aux pays qui continuent à défier tous les traités internationaux, c’est-à-dire l’Iran et la Corée du Nord.
Car la prolifération des armes nucléaires est, selon lui, le problème inquiétant de l’heure :"Je suis inquiet quant à la sécurité nucléaire à travers le monde. Et l’une de mes plus grandes inquiétudes est celle de la perte (ou du vol) du matériel nucléaire éparpillé çà et là. (…) Aussi, nous ne saurions nous contenter aujourd’hui d’une vague et insipide déclaration d’intention. Nous voulons garantir la maîtrise du matériel nucléaire d’ici les quatre prochaines années et nous allons définir un programme spécifique pour faire en sorte d’y parvenir."(“I am concerned about nuclear security all around the world . One of my biggest concerns has to do with the loose nuclear materials that are still floating out there. (…) Our expectation is not that there’s just some vague, gauzy statement about us not wanting to see loose nuclear materials. (…) We’re going to achieve locking down all the nuclear materials over the next four years, with very specific steps in order to assure that.”)
Ainsi dès hier, Barack Obama entamait sa première série d’entretiens individuels, rencontrant deux des partenaires indispensables pour la réussite de ce sommet : les Premiers ministres de l’Inde et du Pakistan. Aujourd'hui, il devra notamment convaincre les représentants de la Jordanie, de l’Ukraine et surtout de la Chine de l’urgence d’un tel plan de sécurisation. Et les communiqués tombent au fur et à mesure des entretiens, avec notamment les félicitations pour les pays ayant renoncé d'eux mêmes à l'arme nucléaire comme l'Afrique du Sud et le Kazakhstan.
Et afin de réunir l’ensemble tout le monde derrière lui, Barack Obama a choisi de centrer ce sommet au-delà de la question de l’Iran. Il a en effet présenté hier la menace terroriste comme le scénario catastrophe, au cas où Al Qaida récupèrerait une arme nucléaire dont ils n'hésiteraient pas à se servir.
Est-ce vraisemblable, tant cela ressemble aux pires scénarios de films de science fiction? On a toujours dit qu'il faudrait aux terroristes non seulement les ingrédients des bombes, mais aussi des lanceurs, ce qui paraît moins évident. Il reste que j'imagine qu'aucun pays n'a envie de 'payer pour voir' et que cette stratégie anti-terroriste ralliera mieux les bonnes volontés qu'une politique qui ciblerait exclusivement l'Iran et la Corée du Nord.
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