" Deux ou trois choses vues d'Amérique "

Folie ou folklore ?

Encore une de ces journées inconcevables hors d'Amérique!
Samedi, dans les rues de Washington, il y avait les inconditionnels de Glenn Beck, le commentateur le plus polémique de Fox News et l’organisateur de ce "rally citoyen", comme il l’appelle. Il y avait aussi des républicains conservateurs, surtout ultra-conservateurs, des membres du Tea Party, des familles venues exprimer leur déception ou leur mécontentent, arborant des T-shirts aux slogans sans équivoque. ("Rendez-nous l’Amérique", "Défendons nos valeurs" ou le très officiel "Restaurons l’honneur (de l’Amérique)"

Tous avaient répondu à l’appel lancé par ce très populaire Glenn Beck, animateur de son métier, qui, depuis un an, s’est démené pour organiser ce rassemblement, à sa manière et à son image… Il reste que, du côté de ses partisans comme de celui de ses détracteurs, on avait un peu de mal à définir la nature et les enjeux de cette "marche pour restaurer l’Amérique".

Video d'ABC qui résume bien la journée

Tout était caricatural, de la journée à l'animateur lui- même!

Mêlant appel historique et populisme, revendications politiques et religieuses, Glenn Beck est arrivé, sur les marches du Lincoln Memorial, les bras levés vers le ciel, drapé de solennel et de ridicule, déclarant devant ses supporters venus en nombre, que "quelque chose qui dépasse l'imagination humaine est en train de se produire. Aujourd'hui, l'Amérique commence à revenir vers Dieu. (…) Pendant trop longtemps, ce pays a erré dans l’obscurité." ("Something that is beyond man is happening. America today begins to turn back to God. For too long, this country has wandered in darkness.")

Tel un prêcheur, Glenn Beck a exhorté les Américains à retrouver les valeurs religieuses, familiales et morales ("faith, hope and charity") qui ont, selon lui, fait la gloire et la prospérité des Etats-Unis. Ainsi, son discours était semé, de temps à autre, de revendications politiques, pour des baisses d’impôts, pour de nouvelles aides aux vétérans d’Irak et d’Afghanistan ou pour plus de liberté et moins d’intervention de l’Etat. Puis, l’animateur radio (converti à l’Eglise mormone depuis 10 ans) retournait à sa verve habituelle, affirmant que la solution se trouvait dans "le retour vers Dieu" : "Aujourd’hui est le jour où nous pouvons faire repartir le coeur de l’Amérique. Et cela n’a rien à voir avec la politique mais tout à voir avec Dieu." ("This day is a day that we can start the heart of America again, and it has nothing to do with politics, it has everything to do with God.")

À ses côtés, il avait invité Sarah Palin – qui, forcément auprès de Glenn Beck, est apparue sobre et mesurée: "Je ne suis pas venue ici pour parler de politique mais pour parler de quelque chose de plus important, en tant que mère d'un soldat. (…) C'est une leçon d'humilité que d'être avec vous ici aujourd'hui, les patriotes. Vous qui ne battez jamais en retraite. Nous devons (ensemble) restaurer l’Amérique et restaurer son honneur". ("I’m not here to talk about politics. (…) It is so humbling to get to be here with you today, patriots. You who are motivated and engaged ... and knowing never to retreat. We must restore America and restore her honour.")

Mais là aussi, celle qui avait promis de rester loin de toute politique a très vite retrouvé les accents et rouages républicains : "Je sais. Nous avons peur de ce qui nous attend. Parfois, nos défis nous semblent insurmontables. (Mais) regardez autour de vous: vous n'êtes pas seuls". ("We are worried about what we face. Sometimes, our challenges seem insurmountable. Look around you. You're not alone.")

Et tandis que Glenn Beck et ses invités d’un jour ont continué à haranguer la foule pendant plus de 3 heures sous la chaleur accablante de Washington, les médias, qui avaient tous dépêché caméras et journalistes sur place, s’interrogeaient quand même sur la signification d’un tel rassemblement.

Car adhérent ou opposant,  la date, le format mais aussi l’exact lieu choisi par Glenn Beck ne pouvait pas laisser indifférent. En effet, même si Glenn Beck dit avec dérision qu'il n'avait pas fait le rapprochement et qu'il crie  au hasard de calendrier – 47 ans plus tôt, jour pour jour, marche pour marche, Martin Luther King lançait son fameux "I have a dream"…

Une profanation, une provocation, un affront pour de nombreux Américains et mouvements pour les droits civiques… Pour Glenn Beck c’était le moyen de s’inscrire dans la lignée des "grands noms de la liberté" qu’il cite quotidiennement.

Clown ou fou dangereux ? Citoyen mystique ou politique masqué ? Espérons que ce spot et cette journée ne ferons pas date...

La vidéo-promo de Glenn Beck

The Mac is back!

C'est le retour de John McCain , gagnant des primaires de son parti dans l'Arizona où on l'avait cru en difficulté.

Le sourire qui s’affichait, triomphant, sur tous les écrans de télé avait quelque chose de déjà-vu. Il faut dire qu’avec près de 57% des votes, le visage de John McCain retrouvait la satisfaction de la victoire et remportait, haut la main, la primaire tant disputée au sein de son parti.

À 73 ans et dans la course pour un cinquième mandat de sénateur, le rival malheureux d’Obama a réussi à convaincre les républicains d’Arizona et à vaincre son concurrent, un temps favori des sondages, l’animateur de radio ultra-conservateur John David Hayworth.

Mais si la victoire est belle, la campagne, elle, n’a pas été de tout repos. Car pour marginaliser et discréditer son adversaire, John McCain a dû durcir ses positions et dépenser des millions pour se défaire de l’image d’esprit libre qui lui avait causé tant de tort à l’intérieur de son parti lors de la présidentielle de 2008.

Face aux propos sans limites, ou plutôt aux débordements archi-populistes de J.D. Hayworth, soutenu par le tout aussi populiste Tea Party, "Super Mac", comme l’appellent ses supporters, a radicalisé son discours sur des sujets déjà très explosifs en Arizona.
Immigration, sans-papiers, renforcement des contrôles à la frontière mexicaine, plan anti-drogue, port d’armes : contrairement aux primaires des autres Etats, les batailles ne jouent pas ici autour de l’économie (même si cela reste un thème important), mais autour de la criminalité.

 Ainsi le nouveau John McCain, comme il se dépeint lui-même, a multiplié les campagnes publicitaires pour affirmer que, lui aussi, il s’engagerait pour la fin de la construction du "mur qui doit protéger l’Amérique des clandestins mexicains" (alors qu’il y a deux ans, il faisait partie de ces rares élus républicains qui remettaient l’efficacité d’une telle clôture).

De même, comme son adversaire, il a réitéré son soutien au renforcement de la loi sur l’immigration, répétant qu’il avait voté -et revoterait- le texte adopté par le congrès de son Etat en avril dernier. Sans oublier, le renforcement du contrôle des armes à feu, auquel il est désormais opposé ou le projet de loi visant à réduire les émissions de CO2 qu’il juge mal venu en ces temps de difficultés économiques, alors qu’il faisait partie des sénateurs à l’origine de la proposition.

Ainsi McCain, le vétéran libre et téméraire, s'est radicalisé. Mais si sa campagne a été "impitoyable", voire "une des plus impitoyables (dans le bon sens du terme)" comme l’observait le Washington Post, elle n’a cependant pas sombré dans les coups bas et autres attaques sans vergogne tentés par son adversaire.

L’équipe de McCain, anticipant le danger du très médiatique Hayworth, est partie plus tôt que les autres (dès janvier 2010) et a mené une politique de conquête -ou de reconquête- impressionnante. Pour répondre aux rumeurs de dépression répandues par son adversaire, John McCain a redoublé de fougue et d’efficacité en multipliant les déplacements et les visites aux quatre coins de l’Arizona, en développant une présence internet qui lui avait fait défaut en 2008 et surtout, en n’hésitant pas à dépenser plus de $ 21 million pour cette première partie de campagne.

Il lui reste maintenant dix semaines pour affronter Rodney Glassman, le candidat démocrate qui a remporté les primaires dans son parti, qui aura d’ailleurs fort à faire pour rafler au Tigre McCain le siège qu’il occupe depuis 24 ans déjà. Increvable, le Mac?

500 millions d'oeufs...et moi, et moi, et moi ♪♪♪♪♪

Ce pourrait être un autre version de la célèbre chanson de Dutronc (pour les vieux de ma génération!)...

A part le centre communautaire musulman de NY appelé volontairement "the Obama Mosque" dont on parle tous les jours; à part les primaires aujourd'hui dans quatre Etats pour savoir - au sein du Parti Républicain - qui sera en novembre candidat aux postes de gouverneur ou de sénateur, ou de représentant ( à surveiller l'investiture ou non de MCain en Arizona), le vrai sujet du jour aux Etats-Unis reste...les poules...!

Ou plutôt comment des milliers d'entre elles ont été infectées par la salmonelle, transmise aux oeufs. 500 millions d'oeufs ont été rappelés, impropres à la consommation. Ils sont plutôt blancs (industriels) que bruns (bios). Mais 500 millions, ça fait réfléchir avant de se faire cuire une omelette!

Encore un méfait de la dérégulation comme le rapporte le Washington Post: "Désormais, il y a  192 grandes entreprises de production d'oeufs qui possèdent 95% des poules du pays. Et avec le développement de mega-producteurs, ils échappent grandement à la régulation"  (Now, just 192 large egg companies own about 95 percent of laying hens in this country. And as the mega producers have developed, they have gone largely unregulated).

S'il y a encore de quoi alimenter dans le monde des combats de coqs sur les étrangers, les musulmans, les Roms, les invectives des uns et des autres, le vrai sujet reste quand même la poule et l'oeuf!!

C'était un billet (qui se voulait) humoristique: je le précise car je ne suis jamais sûre de ne pas être prise au premier degré...

UnAméricain sur 5 pense que le Président est musulman.

Ce chiffre avait déjà fait son petit effet, jeudi, lors de sa publication, mais avec Barack Obama et les principaux membres de son équipe au loin, en vacances sur l’île de Martha Vineyard, cette perception, pourtant erronée, a suscité, en moins de deux jours, des réactions hors de toute proportion.

Tout a commencé après la sortie de deux sondages qui, en plein débat sur la "mosquée de Ground Zero", ont été rapidement repris par tous les médias.
   - Le premier a été réalisé par le Pew Research Center, un organisme indépendant qui conduit régulièrement des enquêtes sur les religions et leurs perceptions. Selon leurs derniers résultats, 18% des Américains interrogés croient que Barack Obama est de confession musulmane – un chiffre en progression de 7 points par rapport à l’étude menée en mai 2009.
Réalisé au début de la polémique sur la construction du centre musulman à deux blocs des anciennes tours jumelles, ce sondage rendait déjà bien compte de la confusion des esprits. Ainsi pouvait-on noter qu’ils n’étaient plus que 34% à savoir que BO est chrétien (contre 48% l’année dernière).

   - Le même matin, un deuxième sondage, réalisé par le magazine Time, cette fois juste après l’Iftar dinner et les commentaires de BO sur la liberté de culte et de religion, rapportait que désormais, plus de 24% des sondés pensaient que leur président était musulman. Soit une nouvelle progression de six points en quelques jours, accompagnée d’une certaine animosité vis-à-vis de l’Islam, avec 46% de ces mêmes personnes interrogés qui affirment que "l'Islam, plus que les autres religions, encourage la violence à l'encontre des non-croyants" et 32% qui estiment qu'"il devrait être interdit à un musulman d’être candidat à la présidence des Etats-Unis".

Face à l’effervescence des médias, qui ont aussitôt fait de cette information le gros titre du jour, la Maison Blanche avait décidé de réagir sans perdre de temps.
Et l’après-midi même du départ en vacances des Obama, le second porte-parole de la Maison Blanche, Bill Burton, avait pris le temps de rappeler que "le Président é(tait) évidemment chrétien (et qu’) il pri(ait) tous les jours".  ("The president is obviously a Christian. He prays every day.")

Mais devant l’agitation continue suscitée par ces chiffres commentés et re-commentés à longueur de journée à la télé et surtout, face à la récupération qui en a été faite par des Républicains, qui, trop contents de cette aubaine inopinée, ont multiplié les très sérieux communiqués pour expliquer qu’on avait dans cette méconnaissance l’illustration du fossé qui s’est creusé entre le peuple américain et son président "déconnecté", la Maison Blanche a dû de nouveau revenir sur le sujet.

Et c'est là qu'on se dit que la France laïque a du bon. Car pour mieux chasser définitivement le moindre doute, la Maison Blanche ne nous épargne rien de la foi présidentielle! Ainsi nous a-t-on appris que, le 4 août dernier, le jour de son 49e anniversaire, notre très occupé BO avait pris le temps de prier, ou plutôt de prier par téléphone (!), en appelant trois pasteurs à bord du Air Force One, avant d’atterrir à Chicago ! ("As he flew aboard Air Force One to Chicago on his 49th birthday earlier this month, President Obama dialed three Christian pastors to pray with him.")

D’ailleurs, Bill Burton a tenu à préciser ce n’était pas là une exception, mais que Barack Obama "communiquait avec son conseiller religieux chaque jour, (en plus du) groupe de pasteurs auprès desquels il prend régulièrement conseil" (“He communicates with his religious adviser every single day. There’s a group of pastors that he takes counsel from on a regular basis.”)

Seulement, au lieu de fréquenter publiquement une église, comme ses prédécesseurs, Barack Obama se recueille en privé, lit chaque matin des textes liturgiques qu’il reçoit sur son Blackberry (pieux, mais branché, POTUS!) et préfère se rendre à la messe avec sa famille dans la chapelle privée de Camp David.

Et alors que les discussions et les commentaires continuent à occuper politiques et medias, que l’opposition ricane en disant que Barack Obama fréquente plus souvent les terrains de golf que les bancs des églises, le Washington Post, après moult articles très sérieux depuis jeudi, a choisi de dédramatiser un peu ce matin, en écrivant que certes, "20% des Américains pensent qu’Obama est musulman", mais après tout, 1 Américain sur 5 pense aussi que :
… "les techniques d’interrogation utilisées pour questionner les personnes suspectées de terrorisme après le 11 septembre sont peut-être de la torture mais que c’est légitime" ;
… "des êtres venus d’autres planètes sont déjà entrés en contact avec des humains" ;

… ou pire (!), que "le socialisme est supérieur au capitalisme"…

Bref, une autre façon de dire qu'un Américain sur 5 est un c..rétin!

WaPo d'aujourd'hui sur Obama est-il musulman?

C'est son tour de prendre des vacances

C'est presque l'heure de la rentrée pour tout le monde, mais ce sont les dix jours de break que s'accorde le Président américain. Barack, Michelle, les enfants, sans oublier le chien Bo, sont donc arrivés  sur l’île de Martha’s Vineyard  pour dix jours de vacances. 
Au programme annoncé : parties de golf,  balades a vélo, baignade et repos - de quoi , selon le communiqué de la Maison Blanche, "recharger les batteries" (on dit la même chose en anglais "recharging his batteries") d’un Président qui s’avoue un peu fatigué en cette  fin d’été.

Mais comme l’année dernière, les Obama ont invité leurs proches conseillers et amis à venir partager  avec eux ces vacances qui n’en sont jamais tout à fait. Ainsi, le porte-parole de la Maison Blanche s’est amusé à expliquer aux journalistes qui avaient, eux aussi, pris la direction de Martha’s Vineyard que "ces dix jours allaient être les plus difficiles que vous vivrez dans votre vie. Attendez-vous à travailler tous les jours, très tôt jusqu’ à très tard le soir, ou plutôt vraiment très tôt le matin jusqu’ à très, très tard le soir et le week-end également. Et vous ne mettrez probablement pas une fois le nez hors de votre hôtel  durant votre séjour."
("This is going to be the hardest that you will ever have worked in your entire lives. You'll probably be working every day, early till late, maybe really early in the morning till really late at night, and over the weekend as well. And you'll probably never see outside of your bed and breakfast where you'll be staying.")

Voilà ce qu’on appelle une belle leçon de psychologie inversée ("reverse psychology"), car comme l’a avoué le porte-parole d’Obama , " je me souviens de ce que j’ai dit l’année dernière et cela n’a pas été tout à fait comme prévu. (Alors, cette année), j’essaye juste de revoir nos attentes en conséquence." 

Une manière de rappeler que le président n’est jamais vraiment en vacances, ni jamais à l’abri des imprévus, tels l’attentat aérien raté de Noel  dernier ou la mort de Ted Kennedy, survenue il y a déjà près d’un an, pendant les premières vacances d’été des Obama.

D’ailleurs, chacun sait que les journées de Barack Obama seront aussi nourries de longues discussions sur les défis qui l’attendent à la rentrée :  les élections de mi-mandat en novembre, d’abord, et les nombreux déplacements de campagne à venir ; mais aussi une ré-orientation  de la stratégie en Afghanistan ou encore un retour à la Nouvelle-Orleans, dès le 29 aout, pour les cinq ans de Katrina.
Bref, comme n’osait le souhaiter le Président lors de son dernier entretien avec les journalistes, au retour de Miami,: " A dans dix jours, enfin, j’espère!"

Out of Irak, back to the Economy

Aujourd'hui, avec quelques jours d'avance, les dernières troupes de combats américaines quittent l'Irak. Les dossiers d'Obama - Afghanistan mis à part - vont se recentrer sur l'économie et sur les élections  qui ont lieu dans deux mois.

Pour cela, besoin de mobiliser les troupes. Besoin d'argent aussi. Et le Président est un bon "produit" : trois jours, cinq Etats et quelques millions…

Barack Obama a fait depuis lundi une tournée à travers le Wisconsin, la Californie, Washington, l’Ohio et qui s'est terminée par la Floride. Un véritable marathon destiné à défendre les actions et décisions prises par son administration, à soutenir les candidats et les élus démocrates, mais aussi à remplir les caisses des campagnes et du parti.

Premier arrêt,  Milwaukee (dans le nord du Wisconsin), où BO a enchaîné les rendez-vous : visite d’une usine verte, spécialisée dans la fabrication de piles hi-tech ; discours sur l’économie ; événement privé en soutien à Tom Barrett, maire de Milwaukee et candidat au poste de gouverneur. Le soir-même, il reprenait l’avion direction Los Angeles, où, à peine arrivé, une nouvelle soirée privée l’attendait, cette fois au profit du parti démocrate.

Puis, BO a poursuivi sa tournée dans le nord-ouest de l’Etat de Washington, à Seattle. Nouvelles déclarations sur l’économie et deux événements avec les généreux donateurs de la région. Enfin l'Ohio puis Miami pour une dernière soirée au profit du parti démocrate local.

À 70 jours des élections de mi-mandat, la campagne prend en effet un rythme nouveau et alors que les primaires sont terminées dans presque tous les Etats, les candidats démocrates les plus en difficulté comptent bien sur leur Président pour défendre un bilan toujours aussi mal compris par la majorité des électeurs de ces Etats.

En effet, à côté des débats liés à l’actualité, tels les dossiers de la mosquée de New York ou du mariage gay, le premier sujet de préoccupation des Américains – et donc, le principal thème de cette campagne – porte encore et toujours sur l’économie - et le plan de relance de $ 787 milliards, qui, rappelons-le, était une des premières mesures prise par l’administration Obama et votée en février 2009 !

Il faut dire que, tandis que les Démocrates peinent à expliquer des décisions économiques dont les effets sont loin d’être visibles au sein les foyers américains ; les Républicains, eux, rivalisent de chiffres et d’arguments pour vilipender la gestion de Barack Obama et crier à la faillite nationale.

Aussi, les conseillers de Barack Obama ont décidé de centrer les discours du président uniquement autour de l’économie et de l’emploi, sélectionnant à chacun de ses déplacements un exemple concret des bénéfices de sa politique économique. De même que la visite de l’usine de Milwaukee a permis à BO d’expliquer que le milliard de dollars qu’il avait débloqué pour les petites et moyennes entreprises, afin qu’elles puissent s'engager ou développer l’énergie propre, a engendré dans cette seule société la création de 80 emplois ; de même, la rencontre prévue hier avec une famille de l’Ohio devait donner au Président l’occasion de répéter que, sans son bail out de début de mandat, les Etats-Unis ne seraient pas sortis aussi vite de la crise.

Cette tournée a donc pour but de relancer le combat et de mener la contre-offensive, face à des Républicains qui multiplient les attaques tous azimut. Mais elle a aussi pour effet, au passage, de gonfler de près de $ 4,5 milliards les caisses de campagne des Démocrates.

Il part quelques jours pour de vraies vacances avec femme et enfants, sachant que l'automne va être chaud. Un système politique cela dit, intenable, qui remet tous les deux ans en cause des choix nationaux...

Mosquée new yorkaise suite

Finalement, comme vous l'avez tous noté, Barack Obama a pris parti.

Vendredi, lors de l'Iftar dinner, il a répété ses voeux de bon Ramadan et en a profité pour enfin s'exprimer sur le débat entourant le projet de la 'Ground Zero Mosque': "Récemment, la construction de mosquées a attisé les esprits dans certaines communautés, particulièrement à New York. Aujourd'hui, nous devons tous reconnaître et respecter les différentes sensibilités qui entourent (et s'investissent) dans le développement du bas Mahattan.
Les attentats du 11 Septembre ont été un événement profondément traumatisant pour tout le pays. Et la douleur et la souffrance de ceux qui ont perdu leurs proches est inimaginable. Je comprends donc l'émotion que ce projet (de construction) peut susciter. (...)
(Cependant), en tant que citoyen, en tant que président, je crois que les musulmans ont le même droit de pratiquer leur religion que tous les autres (croyants) dans ce pays. Et cela inclut le droit de construire un lieu de prière et un centre communautaire sur un terrain privé, qui se se situe (effectivement) dans le bas Manhattan, en accord avec les règles et permis locaux.
C'est ça (aussi) l'Amérique."

("Recently, attention has been focused on the construction of mosques in certain communities - particularly New York.  Now, we must all recognize and respect the sensitivities surrounding the development of Lower Manhattan.  The 9/11 attacks were a deeply traumatic event for our country.  And the pain and the experience of suffering by those who lost loved ones is just unimaginable.  So I understand the emotions that this issue engenders. (...)
As a citizen, and as President, I believe that Muslims have the same right to practice their religion as everyone else in this country. And that includes the right to build a place of worship and a community center on private property in Lower Manhattan, in accordance with local laws and ordinances.  This is America. ")

Notons au passage que c'est assez malin, le fait que BO n'utilise pas l'appellation de 'Ground Zero Mosque', comme dans les médias, car ça dédramatise un peu d'employer "Lower Manhattan" plutôt que "Ground Zero" .

Et évidemment, les polémiques ont repris de plus belle: Michael Bloomberg a favorablement accueilli la déclaration de BO, reconnaissant que c'était un "franc appel à la défense de la liberté religieuse" .
Mais il était bien le seul car les Républicains sont évidemment outrés d'une telle affirmation.
Ainsi, Peter King, élu Républicain de New York à la Chambre, a déclaré que "la communauté musulmane abusait de ses droits et offensait inutilement beaucoup d'Américains. La communauté musulmane fait preuve d'indifférence et de peu de délicatesse (que de vouloir) construire une mosquée dans l'ombre de Ground Zero. Et malheureusement, le président a cédé au politiquement correct".
Et dans la journée, Sarah Palin et Newt Gingrich (qui se valent bien d'ailleurs) se sont offusqués d'une telle "provocation".

Du côté de la société civile, l'association Pour une Amérique forte et en sécurité ("Safe & Strong America"), qui regroupe les familles des victimes du 11 Septembre, s'est dit "stupéfaite" de la prise de position du président : "Aujourd'hui, ce président déclare que les victimes du 11 Septembre doivent porter un nouveau fardeau. Nous devons demeurer silencieux (et laisser faire) (alors que cela concerne) le seul endroit en Amérique où le 11 Septembre est encore commémoré avec réverence."

Et si une autre association, "Les familles du 11 Septembre pour un futur en paix" ("September Eleventh Families for Peaceful Tomorrows"), regroupant elle aussi des familles ayant perdu quelqu'un lors des attentats, a affirmé, au contraire, qu'elle soutenait ce projet de centre islamique, la plupart des médias n'ont retenu que les résultats du dernier sondage national  de CNN, selon lequel 68% des Américains se déclarent opposés au projet.

Ah, les médias, les sondages et l'immédiateté des réactions à chaud...

Ramadan à New York

Alors que, ce soir, des millions de familles musulmanes partageront leur premier repas de ce mois de ramadan, tous les medias américains revenaient aujourd’hui sur la polémique qui agite le tout New-York depuis quelques semaines : le projet d’ouverture d’une mosquée aux abords de Ground Zero.
En effet, en ce jour particulier pour les musulmans et surtout en période de campagne intense (puisqu’à New York, Démocrates et Républicains sont vraiment au coude-à-coude dans les sondages), le projet de construction de cette mosquée déchaîne les esprits.

D’un côté, les autorités de la ville, le maire Michael Bloomberg en tête, soutiennent cette initiative. C’est ainsi que jeudi dernier, la commission chargée de la préservation du patrimoine de New York a décidé – à l'unanimité – de ne pas placer sur la liste des monuments historiques le vieil immeuble du 45-47 Park Place, situé tout près des anciennes tours jumelles et où la mosquée doit être construite.

Mais de l’autre côté, les voix criant au "scandale de la mosquée du 11 Septembre", à "l’insulte pour l’Amérique et la mémoire des victimes" sont nombreuses.

Plusieurs associations de citoyens se sont montées pour faire obstacle au projet qui, selon leurs dires, "glorifie les meurtriers de 3.000 (de nos) concitoyens", et diffuser des spots ‘publicitaires’ sur les chaînes locales pour mobiliser les new-yorkais.
La semaine dernière, un spot intitulé "Tuer la mosquée de Ground Zero" ("Kill the Ground Zero Mosque"), payé par une association proche du Parti républicain, a dû être interdit pour utilisation outrageuse des images du 11 septembre. On y voyait en effet défiler ces images terribles que le monde entier avait pu découvrir en direct, avec en voix off un commentaire au timbre – et au contenu – terrifiant : "L’audace du Jihad : le 11 Septembre, ils nous ont déclaré la guerre et ont tué près de 3.000 Américains. (…) Cette mosquée est un monument célébrant leur victoire et une invitation à continuer. L'islam bâtit des mosquées sur le site de ses conquêtes. (…) Rejoignez le combat pour tuer (le projet de) la mosquée de Ground Zero."

cf. Kill the Ground Zero Mosque, http://www.youtube.com/watch?v=zAzEBUa33X4

Aujourd’hui, on apprenait que la régie des transports en commun de la ville, la Metropolitan Transportation Authority, avait approuvé une nouvelle campagne d’affichage présentée par une association opposée à la mosquée, appellée SIOA (pour "Stop Islamization of America", "Arrêtez l'islamisation de l'Amérique"). Dès lundi prochain, une partie des bus de New York circuleront avec une affiche montrant un avion prêt à percurter les tours du World Trade Center, avec pour seul slogan un "Why here ?" ("Pourquoi ici ?") provocateur.

Les politiques, eux aussi, se déchirent sur le bien-fondé du projet - car il faut dire que ce n’est pas tant la construction que l’intention qui est au cœur des polémiques.
Les Républicains, qui espèrent bien râfler le poste de gouverneur de New York, font de ce dossier leur premier thème de campagne, jouant sur l’émotion qui entoure tout débat rattaché aux attentats du 11 Septembre. Sans parler des attaques haineuses et virulentes des membres du Tea Party, dont le responsable new-yorkais, Mark Williams, dénonce l’islamisation des Etats-Unis et cherche à étendre sa lutte au delà de l’état de New York, en listant les constructions de mosquées ou de salles prière en Californie, dans le Tennessee ou le Wisconsin pour faire monter la vague de peur et de haine islamophobe.

Si certains démocrates rappellent que New York est une des villes les plus cosmopolites au monde, la majorité des élus de New York sont bien gênés par cette affaire.

Ainsi, l’actuel gouverneur de la ville, le démocrate David Paterson, avait proposé en début de semaine de déplacer le projet de construction de la mosquée en dehors de Manhattan, allant même jusqu’à garantir le gratuité d’un terrain situé au-delà du bas Manhattan.

Un compromis que Michael Bloomberg (qui est lui Indépendant) a refusé ce midi, expliquant qu’il était attaché "au principe de liberté religieuse qui a fondé l’Amérique" et rétorquant que "si le gouverneur veut offrir (ce terrain), cela n’engage que lui. (…) Je tiens juste à redire que j’ai toujours cru que le gouvernement ne doit pas s’impliquer (en matière de religion) et décider qui vous priez , ce que vous dites et où vous le dites." (“If the governor wants to offer it, he can speak for himself. (…) I’m just telling you that I’ve always believed the government should not be involved in deciding who you pray to, what you say and where you say it.“)

Et alors que, ce matin encore, CNN dévoilait dans son dernier sondage que près de 70% des Américains  interrogés s’opposaient au projet (le non l’emportant à 82% chez les républicains, à 70% chez les indépendents et à 54% chez les démocrates), l’embarras montait encore d’un cran du côté de la Maison Blanche. 

Plusieurs fois interrogé sur le sujet, Barack Obama a toujours refusé de faire la moindre déclaration. Et aux journalistes revenant à la charge en ce jour de début de Ramadan, le président a préféré une déclaration d’ordre général et un appel à la paix et à la tolérance :
"Le ramadan est un temps d’intense recueil et de réfléxion – un mois durant lequel les musulmans jeûnent la journée et prient la nuit. (…) Un rite nous rappelle les principes que nous avons tous en commun et le rôle de l'islam en faveur de la justice, du progrès, de la tolérance et de la dignité de tous les hommes. (…) Et ici, aux Etats-Unis, (ce mois de) ramadan nous rappelle que l’islam a toujours fait partie de l'Amérique et que les musulmans américains ont apporté une contribution extraordinaire à notre pays.
Aussi, aujourdhui, je voudrais étendre mes vœux de bon ramadan aux 1,5 milliards de musulmans à travers le monde."

Bref, un Ramadan peu propice à l'apaisement des esprits.

Mariage gay, le retour!

Le jugement vient à peine d’être rendu que le débat sur le mariage homosexuel est reparti de plus belle, enflammant la Californie qui oscille depuis des années entre autorisation et interdiction, au rythme des appels et des manifestations.

Mercredi, la cour suprême de Californie à San Francisco a en effet déclaré que l’interdiction du mariage homosexuel, dite ‘Proposition 8’ et prononcée en 2008, était anticonstitutionnelle, en ce qu’elle violait deux amendements garantis par la Constitution : "les faits démontrent que la Proposition 8 ne fait rien d’autre  que d’établir, dans  la constitution californienne, l’idée que les couples de sexes opposés seraient supérieurs aux couples du même sexe. Parce que l’Etat de Californie ne saurait discriminer les gays et les lesbiennes et parce que la Proposition 8 détourne la Californie de son obligation constitutionnelle d’assurer les mariages sur un pied d’égalité, la Cour conclut que la Proposition 8 est anticonstitutionnelle."

Il faut lire le jugement en anglais, car le poids des mots est important: "Indeed, the evidence shows Proposition 8 does nothing more than enshrine in the California Constitution the notion that opposite-sex couples are superior to same-sex couples. Because California has no interest in discriminating against gay men and lesbians, and because Proposition 8 prevents California from fulfilling its constitutional obligation to provide marriages on an equal basis, the court concludes that Proposition 8 is unconstitutional."

Le juge Vaughn Walker a en effet estimé que cette interdiction s’inscrivait contre le droit à la dignité et à l’égalité de tous les individus, discriminant les citoyens homosexuels mais, deuxième argument, qu’elle allait contre le principe de sécurité juridique et de protection égale de tout citoyen devant la loi. Ce qui nous plonge au coeur des querelles d’interprétations du 14ème Amendement et donne à la décision du juge Walker un caractère sans précédent.

Le 14ème Amendement réaffirme en effet l’égalité des citoyens devant la loi et les protège contre la juridiction des Etats et les éventuels arrêts qui viendraient remettre en cause ce principe. C’est le fameux 14ème Amendement, après la guerre de Sécession, qui avait été adopté pour empêcher les anciens Etats esclavagistes de nier la pleine citoyenneté aux esclaves affranchis et garantir que le Bill of Rights soit bien appliqué à tous les citoyens et à travers tout le pays.

De la même manière que le jugement de la cour du Massachusetts en 2003 avait marqué la jurisprudence en reconnaissant le mariage gay et en statuant sur le fait que priver les citoyens homosexuels des droits liés au mariage était contraire à la Constitution et qu’"un simple partenariat de type union civile était insuffisant au regard du principe d’égalité des droits" ; le jugement de mercredi constitue une nouvelle avancée.
En utilisant le 14ème Amendement et le principe du ‘due process’ (terme utilisé dans la citation supra), selon lequel les décisions des Etats ne doivent pas aller à l’encontre des droits garantis par la Constitution, la cour de Californie vient d’ouvrir la porte aux militants LGBT des autres Etats, en leur donnant un argument supplémentaire, en plus de la lutte pour l’égalité qu’ils mènent déjà à travers tout le pays depuis des années.

Cependant, à la demande des défenseurs de la Proposition 8, qui se sont aussitôt pourvus en appel, le juge a accepté de surseoir à l'application du jugement à peine rendu, si bien que les couples homosexuels devront attendre encore un certain temps avant de pouvoir de nouveau se marier.

Et les répercussions de cette décision ne s'arrêtent pas là.
. Du point de vue juridique, l'appel des opposants au mariage gay ouvre une nouvelle série de batailles juridiques qui, si les deux parties continuent - comme il est à prévoir - à se renvoyer la balle et faire appel sur appel, devrait se terminer in fine devant la Cour Suprême.

. Du point de vue civil, une nouvelle bataille s'engage pour les militants californiens afin de faire, au contraire, entrer en vigueur le retour de l'autorisation du mariage gay et de permettre aux gays et aux lesbiennes de convoler en justes noces, en attendant le rendu de l'appel. Plusieurs élus de l'Etat se sont prononcés en ce sens, tels le maire de Los Angeles ou le gouverneur Arnold Schwarzenegger, qui a appelé à "autoriser sans délai (c)e jugement, (...) qui réaffirme des garanties et des protections légales que, selon moi, tout le monde mérite".

. Enfin, sur le terrain politique, les débats sont relancés - et ce aussi bien chez les Républicains que les Démocrates.
 En effet, les élus de l'opposition rappellent que la Proposition 8 avait été soumise aux suffrages des électeurs californiens et validée par référendum en novembre 2008 (en oubliant de dire que quelques années plus tôt, un autre référendum avait approuvé la décision du maire de San Francisco d'accorder des certificats de mariage aux couples gays).

Mais, il ne faut pas croire  le Parti démocrate  plus serein. Non seulement les élus de la majorité demeurent divisés sur la question du mariage gay, mais on ne cache pas non plus,  du côté de la Maison Blanche, que le rendu du juge Walker vient compliquer le travail de Barack Obama.

Ainsi a-t-on pu entendre le conseiller en communication du Président, David Axelrod, se débattre pour défendre les positions de BO sur le sujet et expliquer que "Barack Obama était pour l'égalité des couples gays et lesbiens (...) (mais) opposé au mariage entre personnes du même sexe. (...) Le président respecte les électeurs (de la Californie) même s'il n'était pas d'accord avec leur décision de soutenir la Proposition 8. (Mais) il pense que la question du mariage relève de la juridiction des Etats."

("Mr. Obama opposed same-sex marriage. But he supports equality for gay and lesbian couples. (...) Mr. Obama had respect for local voters, even if he did not agree with their decision to support Proposition 8. He does believe that marriage is an issue for the states”).

Ça s'appelle de la maïeutique. Ou en langage plus familier, se retrouver assis entre deux chaises....

      

Une promesse tenue

Ce mois d'août marque un tournant pour la guerre en Irak.

Au début de la semaine, Barack Obama est allé à Atlanta pour aller à la rencontre des vétérans, réunis en congrès , et confirmer le prochain départ des troupes d’Irak. 

Comme prévu, il a annoncé que l’essentiel des forces américaines sera parti d’ici la fin du mois d’août, laissant sur le terrain un contingent dit de ‘transition’. Et il a surtout répété avec insistance qu’il tenait là une des plus grandes promesses de sa campagne : "Lorsque j'étais candidat à la présidence, j'ai juré de mettre fin à la guerre en Irak de façon responsable. Peu après avoir pris mes fonctions, j'ai annoncé notre nouvelle stratégie et (oeuvré) pour une transition totale (du contrôle du pays) au bénéfice du peuple irakien. Et j’avais dit expressément que la mission de combat de l’Amérique en Irak viendrait à son terme le 31 août 2010. Et c’est exactement ce que nous faisons, comme promis et selon le calendrier prévu."

Le président américain a cependant reconnu que "le sacrifice américain en Irak n'(était) pas terminé", expliquant que "le mois prochain, notre mission militaire évoluera du combat à l'entraînement des forces irakiennes de sécurité et à l’aide aux civils". En effet, 50.000 hommes (contre 112.000 au départ de la guerre, voire 170.000 au plus fort des opérations contre-insurrectionnelles en 2007) resteront sur le terrain jusqu’à la fin de l’année et seront chargés de continuer à former les forces de sécurité irakienne, d’aider à la lutte contre le terrorisme et d’assurer la sécurité des diplomates et civils américains travaillant à la reconstruction du pays. 

Et pour marquer ce "début de la fin de la guerre d’Irak", BO a dévoilé le nouveau nom que prendra la mission américaine restant après septembre 2010, "Opération Aube Nouvelle" ("Operation New Dawn" – mais qui donc choisit ces noms d'opérations militaires?) fustigeant au passage la stratégie de son prédécesseur et rappelant que "cette guerre avait donné lieu à des débats vigoureux à travers tout (le) pays, (avec) des patriotes qui ont soutenu l’entrée en guerre et des patriotes qui s'y sont opposés". 

Car il est vrai que si ces débats se sont un peu apaisés avec la montée de l’engagement américain en Afghanistan, les premiers bilans de cette guerre restent bien ambigus. Le mois de juillet a été le mois le plus meurtrier depuis deux ans pour l'Irak, et à la résurgence des actions terroristes s’ajoute une situation politique plus que chaotique, les responsables irakiens n’ayant toujours pas réussi à se mettre d’accord pour former un gouvernement – et ce, cinq mois après les dernières élections législatives déjà grandement disputées.

Mais si l’armée américaine va effectivement bientôt quitter le sol irakien, ce même 1er septembre prochain marquera l’arrivée de nouveaux renforts en Afghanistan, ce qui portera les effectifs américains à 96.000 hommes – soit un triplement des forces depuis l’arrivée au pouvoir de Barack Obama. Un sacré bémol par rapport à ce retrait annoncé.